Par Latifa Husseini

C'est la séparation des êtres chers, où il est difficile de parler et de faire des récits. Que dire alors d'un leader historique unique? La situation de la famille du grand martyr de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah, pourrait être la plus difficile parmi celles de son peuple et de ses admirateurs ; des circonstances éprouvantes que ses proches ont vécues durant sa vie et dans les dernières étapes de son parcours jihadiste.

La famille comptait beaucoup pour le sayyed martyr.

Malgré les épreuves et les phases difficiles de sa vie quotidienne, son Éminence n'a jamais négligé aucun détail concernant ses parents, ses frères et sœurs, ainsi que sa petite famille et ses enfants. Pour lui, le lien familial était une priorité religieuse, morale et humaine. Un an après son ascension, sa sœur, Madame Amina Nasrallah, évoque dans un entretien avec le site AlAhed certains aspects et la nature de cette relation familiale.
Le frère dévoué

Selon Madame Amina, sayyed Nasrallah était le compagnon de l'âme et le havre de sécurité. Il était affectueux, déversant son amour sur ceux qui l'aimaient.

Elle le désigne sans titres honorifiques «Khayyé» (mon frère). D'après ses mots, sayyed Nasrallah veillait sur les affaires de ses frères et sœurs à chaque occasion, sans en oublier aucune, suivant leurs affaires directement ou indirectement. Il valorisait les réunions familiales, accordant une attention particulière des aînés aux plus jeunes, s'enquérant de leur bien-être, de leurs études et de leurs spécialisations.

Elle ajoute : «Il s'informait de questions que j'étais surprise d'apprendre qu'il connaissait. Il était mon frère, mon ami, et tout pour moi, même pour mes petits-enfants et ceux de mes frères. Il était notre père même en présence de nos parents.»
Cette personnalité exceptionnelle, selon Madame Amina, résulte du fait que lorsque Dieu aime quelqu'un, Il le distingue dès son jeune âge par son comportement, ses actions et ses attitudes. Son amour entourait la grande famille, des grands-parents et des oncles à ses frères et sœurs. Avec une bonne moralité, de la gentillesse et de la tolérance envers tous, il n'a jamais agi de manière inacceptable ou déplacée au cours de sa vie.

Adieu à la mère

Madame Amina décrit la relation entre la mère, le père et sayyed Nasrallah en disant : «Tout comme le Prophète Youssef (PSL), il a accordé à ses parents une dignité tant dans cette vie que dans l'au-delà »

Le décès de sa mère a été un événement très douloureux pour sayyed Nasrallah, surtout qu'il était très respectueux envers elle et son père tout au long de sa vie. Madame Amina souligne que le grand martyr était affecté par le décès de sa mère; il a prié pour elle, puis l'a saluée avec émotion, sans pouvoir assister à ses funérailles le lendemain, les circonstances étant encore troublées en raison de la guerre à Gaza, rendant la rencontre difficile.

Dernière rencontre

La dernière réunion familiale entre sayyed Nasrallah et ses frères et sœurs a eu lieu quatre mois avant son martyre. Malgré les difficultés de communication, notamment durant la gestion de la bataille de soutien qui s'est prolongée après la guerre de juillet 2006, il a cherché à rencontrer ses frères et sœurs pour les réconforter après le décès de leur mère. Madame Amina se souvient bien de la tristesse avec laquelle elle et ses sœurs ont quitté cette réunion, imaginant que la prochaine rencontre serait éloignée, sans se douter qu'il s'agissait de la dernière.

La famille de sayyed Nasrallah a supporté la perte avec patience et résignation à la volonté de Dieu. Aujourd'hui, elle considère que son parcours et les enseignements qu'il a établis et consacrés, qu'ils soient de nature jihadiste, islamique, humaine ou éthique, se poursuivent à travers ses directives et ses discours pour les générations à venir. Ainsi s'exprime Madame Amina et elle conclut : «Il a été martyr pour que nous restions, et il a agi pour que nous continuions. Tant que l'âme, l'esprit, l'air, la nuit et le jour existent, nous restons fidèles à sa promesse de patience jusqu'à la victoire ou au martyre.»