Des Somaliens manifestent contre la reconnaissance du Somaliland par «Israël»

Par AlAhed avec agences 

Des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche 28 décembre à Mogadiscio, la capitale somalienne, pour protester contre la décision d'«Israël» de reconnaître le Somaliland, une région du nord de la Somalie qui a proclamé son indépendance en 1991.

Les manifestants ont commencé par chanter l'hymne national somalien. Condamnant la décision d'«Israël», ils ont insisté sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Somalie, scandant des slogans tels que «La Somalie est indivisible» et  «Le Somaliland est la Somalie». Un important dispositif de sécurité a été déployé pour maintenir l'ordre.

Mohamed Abor, l'un des manifestants, a déclaré à l’agence Anadolu que la Somalie n'avait jamais cédé son territoire et ne le ferait pas maintenant. Soulignant qu'aucune terre somalienne ne peut être cédée à «Israël» ni à aucun autre pays, il a affirmé : «La Somalie est une et le restera», ajoutant que les Somaliens sont prêts à tous les sacrifices pour leur pays.

Un autre manifestant, Abdi Ismail, a déclaré que la décision d'«Israël» était inacceptable pour le peuple somalien. Qualifiant cette décision d'«atteinte manifeste à la souveraineté de la Somalie», Abdi a affirmé que le Somaliland est une partie indissociable du pays.

«Aucun pays n'a le droit de le reconnaître unilatéralement», a-t-il déclaré. Abdi a ajouté que la communauté internationale ne devait pas rester silencieuse face à cette décision.

«Israël» est devenu vendredi le premier État membre des Nations Unies à reconnaître formellement le Somaliland comme un État indépendant et souverain, suscitant la condamnation de pays d'Afrique et du Moyen-Orient, entre autres.

Le Somaliland, qui ne bénéficie d'aucune reconnaissance officielle depuis sa déclaration d'indépendance de la Somalie en 1991, fonctionne de facto comme une entité administrative, politique et sécuritaire indépendante. Le gouvernement central peine à asseoir son autorité sur la région et ses dirigeants sont incapables d'obtenir une reconnaissance internationale de leur indépendance.

La décision d’«Israël» de reconnaître le Somaliland ravive les tensions diplomatiques dans la Corne de l’Afrique et met en cause, selon Mogadiscio, l’intégrité territoriale de la Somalie. Elle constitue une «menace» pour la sécurité et la stabilité de la Corne de l’Afrique, a dénoncé dimanche le président de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamud. Il a accusé cette décision d’«encourager les mouvements sécessionnistes» à travers le monde.

«Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a commis la plus grande des violations contre la souveraineté de la Somalie», a déclaré le chef de l’État devant le Parlement et le Sénat somaliens, réunis exceptionnellement en raison de la crise actuelle. «Ses tentatives de diviser la République fédérale de Somalie constituent une menace pour la sécurité et la stabilité du monde et de la région», a-t-il conclu.