Chávez … Plus vivant que jamais
Akil Cheikh Hussein
Chávez est mort. Les condoléances, présentées par des dirigeants occidentaux parce que les protocoles diplomatiques l’exigent, ne les ont pas empêchés de lui porter préjudice dans sa mort comme ils le faisaient lorsqu’il était vivant. La plupart de leurs messages ont mis l’accent sur ce qu’ils ont appelé «l’ouverture d’une nouvelle page» dans l’histoire du Venezuela. Une page qu’ils souhaitent différente et même opposée à celle écrite par Chávez qui, d’une république bananière située dans l’arrière-cour de Washington, a fait du Venezuela non seulement un pays affranchi du joug de la domination américaine, mais aussi un pays qui hisse très haut le flambeau de libération pour illuminer l’Amérique latine et envoyer ses rayons vers les quatre coins du globe.
La prétendue page nouvelle pourrait-elle être, dans la mentalité des dirigeants
occidentaux, autre chose que les mensongères litanies qu’ils ressassent sur la liberté, la démocratie, les droits de l’homme et les autres slogans qu’ils manipulent, eux et leurs laquais, et sans vergogne adoptent des politiques qui ne font que les mépriser et nuire par tous les moyens à ceux qui luttent pour les promouvoir ?Pourtant, l’attitude de l’Occident officiel n’est pas la plus perfide. Tout naturellement, les Arabes et les Musulmans se sentent concernés lorsqu’il s’agit d’un dirigeant comme Chávez. Nous avons vu comment la rue arabe et musulmane a exprimé sa solidarité avec le Venezuela et ses sentiments de douleur face au départ de cet homme qui a fortement pris position, tout en traduisant ses positions en actes, pour les peuples arabes en Palestine, au Liban, en Irak, en Libye et en Syrie contre les formes d’agression menées par les cercles occidentaux et israéliens et leurs outils dans la région.
Mais comme les positions «arabes» de Chávez étaient comparables à un projecteur dont la lumière mettait à nu les scandales des Arabes d’Amérique et d’«Israël» et leurs trahisons, nous avons vu également comment les bouches et les plumes stipendiées ont-elles rejoint le chœur des Occidentaux réjouis de la mort de Chávez, et comment elles ont renchéri en ne se contentant pas de voir dans sa mort l’ouverture de la prétendue page dans l’histoire du Venezuela, mais une nouvelle fin de l’histoire à l’échelle mondiale.
De la Bolivie, Cuba et les autres pays d’Amérique latine, jusqu’au Liban, la Palestine, la Syrie, l’Irak, l’Iran et des pays comme la Russie et la Chine qui entretiennent tous de solides relations de coopération et de lutte avec le Venezuela, le départ de Chávez constituera, selon les rêveries des bouches et des plumes stipendiées, le début d’un processus d’effondrements en chaîne qui ne s’arrêtera qu’avec le flottement au-dessus du monde entier des étendards de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme entendus dans le sens que polluent les gouvernements occidentaux, l’entité sioniste et leurs outils dans la région.
Ceux-là savent bien qu’ils mentent. Mais par le biais de ces machinations, ils parient sur le fait de répandre le désespoir parmi les peuples dans l’espoir de reculer le sort qui les attend et qui a déjà été celui de leurs semblables parmi les suppôts qui, de Batista et de Pinochet à Suharto et le Chah d’Iran, ont été abandonnés par l’Occident après avoir passé leur vie à opprimer leurs peuples pour mieux servir les plans hégémoniques occidentaux et sionistes.
Il est vrai que Chávez est mort. Mais son départ est semblable à celui du grain de blé qui, enterré, donne naissance à des épis de cent graines et plus encore. Comme beaucoup d’autres grands dirigeants, Chávez est parti ; mais il a laissé derrière lui, à Venezuela et ailleurs, des peuples qui l’ont sincèrement pleuré tout en décidant à lui exprimer leur fidélité en l’éternisant dans leurs esprits, dans leur conduite et dans leur lutte contre les monstres qui étouffent les déshérités du monde. Tout le monde a entendu le slogan qu’ont scandé des millions de personnes : «Je suis Chávez!». Comme on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, comme dans l’arithmétique pratique et non théorique, la somme de 1+1 peut être 3, 10, 100 et plus, et comme la cause de l’homme l’emportera en fin de compte au grand dam de Pharaon, de Corée et de leurs semblables, Chávez, tout en gisant enveloppé dans un linceul, se dresse comme une montagne dans les âmes de ses successeurs à Venezuela, de ses homologues et camarades de lutte en Amérique Latine et partout dans le monde.
Surtout dans notre monde arabe et musulman qui subit actuellement l’une des plus féroces des offensives qu’il a connues dans son histoire. Une offensive menée par les forces du mal intérieures et extérieures qui sont, en fin de compte, les mêmes qu’a affrontées et vaincues Chávez par la force de son engagement au service de véritables causes de son peuple en investissant les richesses de son pays dans des projets visant à lui assurer travail, logement, nourriture, eau, électricité, santé, enseignement et dignité.
Le tout à l’opposé de ce que font les Arabes des Etats-Unis et d’ «Israël» haineux envers Chávez et ses semblables parmi les Arabes et les Musulmans. A l’opposé de ce qu’ils font pour le bon plaisir des Etats-Unis et d’ «Israël» en investissant les richesses de la Nation dans tout ce qui la soumet à davantage de misère, de faim, de destruction et d’humiliation.
Source : moqawama.org