Les limites de la souveraineté

Soraya HELOU
L’ambassadrice des Etats-Unis a donné ses instructions et tout le monde (ou presque) au pouvoir et dans le camp du 14 mars s’est exécuté ! Alors que depuis la fin des travaux de la sous commission parlementaire se sont achevés et le vote en commissions du projet orthodoxe, l’équation avait changé de «elections now» à «elctoral law now», l’ambassadrice des Etats-Unis est intervenue directement dans le débat pour rappeler ses «alliés» à l’ordre. Mrs Maura Connelly a commencé par lire un communiqué officiel après son entretien avec le président de la Chambre Nabih Berry, avant de rendre visite au président Amine Gemayel et au chef des Forces Libanaises Samir Geagea. Tout cela dans un seul but : affirmer que les élections doivent se tenir à la date prévue et pas selon la loi orthodoxe. Le message a le mérite d’être clair cette fois et ne prête à aucune

D’ailleurs, le moins qu’on puisse dire –et Mme Connelly peut être rassurée sur l’ampleur de son influence auprès des néo-souverainistes-, le message a été entendu. D’abord, en deux temps trois mouvements, le président de la République et le Premier ministre ont signé le décret de la convocation du Corps électoral, alors que brusquement, les Kataëbs et les Forces libanaises ont commencé à faire marche arrière au sujet du projet orthodoxe, préférant s’atteler à trouver un projet d‘entente.
Certes, le président Michel Sleiman et le Premier ministre Négib Mikati affirment avoir entrepris cette formalité parce que la loi l’y obligent, mais il ne s’agit nullement d’une position politique en faveur de la «loi de Doha». Toutefois, la coïncidence entre cette double signature et le communiqué de Mrs Connelly reste troublante. Toujours est-il que c’est surtout la nouvelle position des Kataëbs et des Forces libanaises qui est flagrante et qui montre à quel point ces deux formations qui depuis le 14 mars 2005 brandissent le

Officiellement, il s’agit de donner encore un peu de temps aux médiateurs en vue d’aboutir à une entente. Mais en réalité, ces deux partis craignent d’être mis au pied du mur : soit ils respectent les engagements pris à Bkerké, soit ils exécutent la volonté américaine et sont discrédités auprès de l’opinion publique chrétienne, c’est-à-dire auprès de leurs électeurs. Mais le plus terrible pour eux, c’est qu’en réalité, à part Mrs Connelly nul ne fait cas d’eux, puisqu’en dépit du fait que c’est la part chrétienne dans les élections qui pose problème, le Courant du Futur mène des négociations avec le leader druze Walid Joumblatt, les laissant, eux, sur la touche. La situation pourrait être drôle si elle n’était aussi dramatique pour le Liban et les Libanais qui voient chaque jour, les limites de l’indépendance et de la souveraineté chez les leaders du 14 mars… En d’autres termes, ce ne sont pas ceux qui crient à la souveraineté qui sont forcément les plus indépendants. Une leçon à retenir…
Source : moqawama.org
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