La France et les valeurs démocratiques

Soraya Hélou
A chaque nouveau test -même involontaire- l’occident en général et la France en particulier montre son véritable visage, celui d’un pays qui ne reconnaît les valeurs démocratiques que pour une partie déterminée et qui établit des distinctions entre ceux qui ont droit à la démocratie et aux droits de l’homme et ceux qui n’y ont pas droit. Le dernier exemple a été donné par le cas du militant Georges Ibrahim Abdallah. Indépendamment de ce qu’on peut penser de l’action de ce militant qui au début des années 80 a participé à l’assassinat d’un diplomate américain et d’un autre israélien en France en riposte aux agressions israéliennes répétées contre les Palestiniens, le Liban et le monde arabe en général avec l’appui des Etats-Unis, cet homme a été condamné et a purgé sa peine dans les prisons françaises. Il y est même resté plus longtemps que prévu, en dépit de son comportement exemplaire selon les rapports des administrations pénitentiaires françaises.
Mais au bout de 28 ans de détention (un record en France où en général les condamnés à long terme bénéficient généralement d’une remise de peine au bout de 20 ans), la Cour de cassation française a enfin décidé que cela suffisait et que Abdallah devait être libéré. La plus haute autorité judiciaire a donc donné sa décision. Mais le ministre de l’Intérieur Manuel Valls (le plus à droite des socialistes) en a décidé autrement et il a donc refusé de signer le «bon de sortie» du militant. D’une part, le ministre de l’Intérieur a violé le principe de séparation des pouvoirs en vigueur en France qui consiste à ce que le pouvoir exécutif n’intervienne pas entre autres dans le travail du pouvoir judiciaire, mais de plus, il a bafoué les droits de l’homme et le respect des libertés en principe en vigueur en France. Pourquoi ? Tout simplement parce que la po

Quel est donc aux yeux de ces grandes démocraties que sont la France et les Etats-Unis, le statut de l’ex-détenu mais encore prisonnier Georges Ibrahim Abdallah ? Manuel Valls ne prend même pas la peine de répondre à cette question. Pour lui, les choses sont claires : les Etats-Unis ont décidé et lui se contente d’exécuter. Vive la souveraineté, en plus de la démocratie et de la liberté.
Source : moqawama.org
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