Cheikh Qassem: Nous ne capitulerons jamais… Nommer un civil au sein du Mécanisme est un «péché»
Par AlAhed
Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a affirmé vendredi le 5 décembre que la nomination d’un civil au sein du comité de cessez-le-feu, dit le Mécanisme, constitue «un péché supplémentaire venant s’ajouter à celui du 5 août», soulignant que le Hezbollah avait fait sa part et avait permis à l’État d’imposer sa souveraineté dans le cadre de l’accord.
Lors d’une cérémonie tenue à l’hommage des ulémas martyrs tombés sur la voie d’al-Qods et lors de la bataille des Vaillants, cheikh Qassem a indiqué que «le nombre des ulémas martyrs a atteint 15, le nombre d’étudiants en sciences religieuses martyrs a atteint 41 et le nombre de martyrs parmi les fils des ulémas a atteint 39».
«Nous devons nous souvenir des deux grands érudits martyrs, sayyed Abbas Moussawi et cheikh Ragheb Harb, comme des pionniers de ce mouvement», a-t-il dit.
Cheikh Qassem a déclaré que «les ulémas avaient joué un rôle essentiel dans l’éducation et l’encadrement de la société, enseignant le jihad comme fondement du projet divin».
Il a souligné que le Hezbollah a établi une relation unique entre les ulémas et la population, créant une vision et une ligne communes. «Le parti a puisé de ces ulémas la méthodologie de la résistance et du mouvement social, consolidée par le feu secrétaire général, le martyr de la nation, sayyed Hassan Nasrallah».
«Un péché»
Sur le plan politique, cheikh Qassem a expliqué que «la nomination d’un civil au sein du Mécanisme contredit clairement toutes les déclarations et positions officielles qui exigeaient la cessation des hostilités par l’ennemi comme condition préalable à toute inclusion de civil».
Il a estimé que ce qui s’est passé est une concession gratuite qui ne changera ni la position de l’ennemi, ni son agression, ni son occupation.
«L’émissaire civil s’est rendu à la réunion et que la pression s’est accrue», a-t-il indiqué, soulignant qu’«Israël, avec les États-Unis, souhaite maintenir le Liban sous le feu».
Il a qualifié cette démarche de péché supplémentaire venant s’ajouter à celui «du 5 août», implorant Dieu de protéger le Liban de ce qui est plus grave encore.
«Au lieu de prendre des initiatives permettant au pays de gagner en force et d’accomplir des avancées, des concessions sont offertes alors qu’elles ne seront d’aucune utilité face à Israël», a-t-il ajouté.
Cheikh Qassem a par ailleurs affirmé que la possibilité de revenir en arrière existe toujours, sur la base d’un cessez-le-feu «israélien», et que l’État entreprenne des démarches sérieuses face à «Israël», et qu’un accord interne soit trouvé pour interdire toute concession tant qu’«Israël» n’aura pas appliqué ses «engagements».
Il a insisté sur le fait que le Hezbollah avait accompli son devoir et avait permis à l’État d’imposer sa souveraineté dans le cadre de l’accord, estimant que les responsables doivent faire confiance au fait que l’ennemi ne peut rien accomplir lorsque les Libanais sont unis.
Cheikh Qassem a comparé le Liban à un navire, estimant que s’aligner sur «Israël» reviendrait à percer la coque du navire, ce qui provoquerait ainsi la noyade de tout le monde.
Il a ensuite appelé à examiner chaque démarche avec soin, rappelant que le seul problème au Liban est l’agression «israélienne», et qu’il faut lui faire face unis.
Une agression expansionniste dangereuse
Cheikh Qassem a cependant déclaré que le Liban est confronté à une agression expansionniste d’«Israël» qu’il faut affronter par tous les moyens.
«Les déclarations d’Israël ne sont pas isolées, mais s’inscrivent dans un projet expansionniste. Israël n’a quitté Beyrouth que sous les coups de la résistance, et sans ces frappes, il ne serait jamais parti», a-t-il rappelé.
Il a souligné que cet ennemi est expansionniste, qu’un accord a été conclu mais non respecté par lui, malgré l’engagement du Liban et de sa résistance. «Les agressions ne visent pas seulement les armes, mais cherchent à asseoir les bases d’une occupation du Liban et à tracer les contours du «Grand Israël» depuis le Sud-Litani (résolution 1701)».
Dans le même contexte, cheikh Qassem a précisé que le Hezbollah coopère avec l’État libanais, que celui-ci a choisi la voie diplomatique pour mettre fin à l’agression, et que le parti soutient cette orientation.
Il a assuré que «ni les États-Unis ni Israël n’ont leur mot à dire dans l’organisation des affaires internes du Liban».
Il a indiqué que les relations entre l’État libanais et l’ennemi doivent s’arrêter strictement aux limites de l’accord lié au Sud du Litani, rappelant qu’il n’existe pas de notion d’«au-delà du Sud-Litani». «Tout ce qui dépasse ce cadre concerne exclusivement les Libanais entre eux».
Et de poursuivre: «Aucune des questions internes (armes, capacités militaires, stratégie de défense ou divergences internes) ne relève des préoccupations des États-Unis ou d’Israël».
Selon lui, ces derniers ne se contenteraient jamais du désarmement: ils visent à tarir les ressources, interdire les services, fermer écoles et hôpitaux, empêcher la reconstruction et démolir les maisons, autrement dit à éliminer l’existence même de la résistance.
«Rien ne se résoudra au Liban, et le désarmement est pour eux inacceptable sans autres conditions plus graves», a-t-il fait savoir.
Le secrétaire général du Hezbollah a réaffirmé: «Nous défendrons nos familles et notre pays, prêts au sacrifice maximal. Nous ne capitulerons jamais, et notre force ne fera que s’intensifier.»
Pas concernés par les serviteurs d’«Israël»
Plus loin dans ses propos, cheikh Qassem a assuré que le Hezbollah n’accorde aucune importance aux serviteurs d’«Israël», mais s'intéresse à ceux qui souhaitent discuter dans un cadre national en vue d’une stratégie de défense commune.
«Ceux qui renonceront au projet israélien trouveront porte ouverte pour le dialogue, mais sur la base de la dignité, de l’indépendance et du maintien de la capacité de défense», a-t-il martelé.
Il a appelé ceux qui souhaitent discuter du désarmement de la résistance à aller «chercher d’autres groupes vaincus» pour ce débat.
Tout en exhortant le gouvernement à assumer ses responsabilités en matière de souveraineté, d’économie et de services, cheikh Qassem a demandé aux responsables de présenter un rapport sur leurs actions concernant la lutte contre l’agression, la libération des prisonniers, la reconstruction et les services.
«Le gouvernement n’a rien à offrir», a-t-il déclaré, appelant les Libanais à «s’unir face à leurs ennemis».
Le Hezbollah, partie intégrante de la résistance libanaise
Dans une autre partie de son discours, cheikh Qassem a affirmé que le Hezbollah a toujours été une composante essentielle de la résistance libanaise et qu’il a collaboré avec toutes les forces.
Il a rappelé la relation construite en 2006 avec le plus important courant chrétien au Liban pour redresser le pays.
Il a précisé que le parti n’a jamais été isolé ni imposé ses opinions, mais qu’il a offert une expérience islamique exemplaire qui a irrité l’Occident et «Israël».
Il a de même évoqué l’accueil du pape par les Scouts de l’imam al-Mahdi, démontrant l’ouverture du parti.
Cheikh Qassem a souligné que le message du Hezbollah adressé au Vatican a reflété une image noble du parti, et qu’il est impossible de salir la réputation de jeunes qui ont sacrifié leur sang.
Tout en rappelant que la divergence politique est naturelle dans tout pays régi par une constitution, il a estimé que l’entente doit servir à bâtir l’État et non à faire de certains acteurs internes des outils du projet «israélien».
Dans ce contexte, cheikh Qassem a affirmé que «les puissances arrogantes veulent éliminer le Hezbollah parce que la résistance propose un projet de transformation fondé sur la libération, la dignité et la souveraineté nationale».
Comments