Cheikh Qassem sur l’agression «israélienne»: Toute chose a ses limites… Nous ne plierons jamais
Par AlAhed
Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a averti que «l’agression israélienne ne peut pas se poursuivre indéfiniment». «Toute chose a ses limites», a-t-il mis en garde, promettant «ne jamais plier et rester debout».
Une grande cérémonie a été tenue mardi le 11 novembre à l’occasion de la journée du martyr du Hezbollah.
Cheikh Qassem a commencé son discours par «la plus belle façon» en citant les propos du martyr de la nation, sayyed Hassan Nasrallah, «notre chef et inspirateur»: «Quand nous tombons en martyre, nous triomphons».
«Le martyr n’accepte pas la voie de l’humiliation et n’accepte rien de moins que de vivre dans la dignité, l’indépendance et la liberté, affrontant ses ennemis de toutes ses forces et avec toute sa foi», a-t-il affirmé.
Ébranler le moral d’«Israël»
Cheikh Qassem a indiqué que le Hezbollah avait choisi la Journée du Martyr, en commémoration de l’opération de martyre d’Ahmad Qassir, car son martyre est un exemple unique et un symbole pour tous les martyrs et ceux qui suivent la voie du martyre.
Et d’expliquer: «Le martyr Ahmad Qassir a pris sa décision et a contacté ses frères, l’opération a été supervisée par hajj Imad Moughniyeh et hajj Ali Karaki. Ces derniers ont préparé la voiture, le martyr Ahmad Qassir s’est rendu au bâtiment du gouverneur militaire pour se faire exploser, en signe de rejet de l’occupation. Il a enfin infligé de lourdes pertes aux huit étages de l’immeuble, faisant 76 morts et 118 blessés».
«Le martyr Ahmad Qassir a ébranlé le moral de l’entité israélienne et a ouvert la voie au retrait humiliant de l’ennemi du Liban», a-t-il souligné.
«Après le martyre de Ahmad Qasir, quatre de ses frères sont tombés en martyre, cette famille est un modèle pour notre société et un exemple de sacrifice sur le chemin du martyre».
Cheikh Qassem a noté que «lorsque le martyr Ahmad Qassir est parti pour exécuter l’opération, il était plein de vie et de foi, il aurait déclaré: "Nous ne pouvons pas le faire, mais grâce à Dieu, nous en sommes capables. Je vais vous montrer ce que je leur ferai"».
La force fondamentale de la résistance
Plus loin dans ses propos, cheikh Qassem a rappelé qu’«en 1982, Israël est entré en territoire libanais, prétendant vouloir expulser les factions palestiniennes, mais l’occupation a perduré jusqu’en 2000».
Et de poursuivre: «Israël a créé la soi-disant "Armée du Liban libre", puis l’a rebaptisée "Armée du Liban-Sud" afin de faire croire que le problème était interne au Liban. L’ennemi israélien s’est retiré humilié en 2000 suite aux frappes de la résistance et grâce au martyr Ahmad Qassir et à ses frères combattants».
«On nous disait "L’œil ne peut résister à une aiguille", mais nous avons répondu qu’Israël était un occupant et qu’il fallait lui résister».
Cheikh Qassem a par ailleurs réitéré que «le Hezbollah était fondé sur le jihad, la résistance à l’occupation et le soutien à la Palestine». «Les combattants de la résistance possèdent la force de la foi et de la volonté, c’est cette force fondamentale qui confère aux armes et aux slogans un impact extraordinaire».
Il a insisté qu’«Israël n’a pas quitté le Liban par la négociation ou la politique, il s’est retiré sans condition grâce à la résistance».
«De 2000 à 2023, la résistance et l’équation tripartite ont exercé une dissuasion efficace, nous avons empêché Israël de mener à bien son projet expansionniste», a-t-il dit, ajoutant: «Lors de la bataille des Vaillants, nous avons consenti de grands sacrifices et empêché Israël d’atteindre ses objectifs, nous avons contrecarré l’invasion israélienne. La ténacité légendaire des résistants a empêché 75.000 soldats israéliens de progresser que de quelques centaines de mètres».
L’accord de cessez-le-feu, «un prix acceptable»
Sur l’accord de cessez-le-feu, conclu le 27 novembre 2024 entre le Liban et «Israël» et qui prévoit le retrait de l’ennemi au sud du fleuve Litani et le déploiement de l’armée libanaise, cheikh Qassem a révélé qu’il «représente, pour nous, un prix acceptable: le déploiement de notre armée, composée des fils de notre nation».
Et de souligner: «La résistance a assumé cette responsabilité pendant 42 ans, le gouvernement a déclaré qu’il l’assumerait à nouveau. Nous leur avons ouvert la voie et nous soutenons tous ceux qui souhaitent défendre le territoire de notre patrie».
Dans ce contexte, cheikh Qassem a déclaré que «l’ennemi n’a pas respecté l’accord car le Liban recouvre sa souveraineté». «Un an s’est écoulé et l’ennemi poursuit ses violations et ses attaques en toute impunité, prétendant que le Liban ne respecte pas l’accord».
Il a cependant fait savoir que les États-Unis et «Israël» cherchent à s’immiscer dans l’avenir du Liban, «ils veulent anéantir les capacités de résistance libanaises et armer l’armée uniquement pour affronter la résistance, non l’ennemi israélien».
Et d’ajouter: «Les États-Unis et Israël estiment que l’accord est avantageux pour le Liban et que si Israël se retire du Liban, ce dernier recouvrera sa souveraineté, c’est pourquoi des pressions sont exercées sur le gouvernement».
«Israël veut contrôler le Liban politiquement et économiquement, et en faire sa zone d’influence pour étendre ses colonies au sein du "Grand Israël"», a-t-il encore affirmé.
Cheikh Qassem a cependant regretté que «malheureusement, le gouvernement n’a rien vu dans la déclaration ministérielle d’autre chose que le désarmement de la résistance». «Mais aujourd’hui, le désarmement n’est plus le problème, le prétexte est devenu le renforcement des capacités et la recherche de financements. Ensuite, ils prétendront que le problème réside dans l’existence même de la résistance, ces prétextes ne cesseront jamais».
«Israël tue des civils, détruit des maisons, rase des terres, empêche les habitants de rentrer chez eux et vide des villages de toute vie. Le porte-parole de la FINUL affirme qu’Israël a commis plus de 7.000 violations, tandis que le Hezbollah n’a commis aucune violation dans sa zone d’opérations. Certains prétendent que le problème vient du Liban, alors qu’en réalité, il vient d’Israël», a-t-il énuméré.
Rejetant toute discussion «avec les serviteurs d’Israël qui ne défendent ni leurs propres citoyens ni ne condamnent les agressions israéliennes», cheikh Qassem s’est adresse plutôt aux Libres: «Pourquoi le gouvernement n’établit-il pas un calendrier pour le rétablissement de la souveraineté nationale et ne donne-t-il pas d’instructions aux forces de sécurité pour le mettre en œuvre?»
Ingérence américaine «inacceptable»
Le secrétaire général du Hezbollah a par ailleurs dénoncé l’ingérence américaine dans nos affaires intérieures, la qualifiant d’«inacceptable». «Ce que les États-Unis exigent du Liban, ce sont des ordres, ils exercent des pressions via les agressions israéliennes».
«(L’émissaire américain) Tom Barrack a déclaré publiquement vouloir armer l’armée libanaise pour qu’elle affronte sa propre résistance, comment le gouvernement peut-il accepter cela?», s’est-il interrogé.
Sur un ton ferme, cheikh Qassem a indiqué qu’«Israël doit se retirer du Liban et libérer les prisonniers, les colonies du nord ne courent aucun danger».
«Si le Sud est touché, c’est tout le Liban qui en subira les conséquences à cause des États-Unis et d’Israël», a-t-il déclaré.
Cheikh Qassem a ensuite affirmé que «l’accord ne sera pas remplacé ; aucun nouvel accord n’exonérera l’occupation de ses responsabilités».
Dans le même contexte, le secrétaire général du Hezbollah a réitéré la position du parti: «L’accord doit être appliqué, après quoi toutes les voies seront ouvertes à un débat interne sur la force et la souveraineté du Liban», soulignant que «les puissances étrangères n’ont aucun rôle à jouer dans ce débat».
Préserver notre existence
Cheikh Qassem a averti que «l’agression («israélienne») ne peut pas se poursuivre indéfiniment, toute chose a ses limites».
Il a de même rappelé que «la société de la résistance protège l’État des pressions extérieures», «profitez donc de cette société».
«Les funérailles massives des deux dirigeants martyrs, le rassemblement des scouts et l’unité du Hezbollah et du mouvement Amal ne sont pas des accusations, il faut réfléchir à l’unité non à la division», a-t-il appelé.
Et de détailler: «Nous nous reconstruisons grâce à notre présence naturelle, notre communauté est dynamique, croit en la résistance et la libération. Nous sommes confrontés à une véritable menace existentielle, par conséquent, nous avons le droit de faire tout ce qui est nécessaire pour préserver notre existence».
Cheikh Qassem a confirmé que «le sang de nos martyrs et les sacrifices de notre peuple nous poussent vers l’avant».
Confiance en la victoire
«Les menaces ne nous dissuaderont pas de défendre notre dignité, nous n’abandonnerons pas l’avenir de nos générations aux arrogants. Nous ne renoncerons pas à nos armes qui nous permettent de défendre notre terre et notre peuple. Les États-Unis et Israël devraient désespérer, nous sommes les fils de l’imam Hussein et les fils inébranlables de cette terre. Nous avons offert nos vies à Dieu, nous vivrons dans la dignité, coûte que coûte. Nous ne plierons pas, nous resterons debout», a-t-il insisté.
Et de poursuivre: «Vous nous avez déjà mis à l’épreuve, si vous souhaitez nous mettre à l’épreuve à nouveau, nous ne nous retirerons pas du champ de bataille. Nous sommes confiants car cette résistance et son peuple sont invincibles. Nous serons victorieux, par la victoire ou par le martyre».
«C’est l’ère de la fermeté et de la construction de l’avenir et de l’indépendance, ce sont les trois principes qui guident notre action», a-t-il affirmé.
Cheikh Qassem a ensuite salué le peuple palestinien, sa résistance et ses sacrifices. «Ce sont des héros qui ont montré au monde ce que signifie défendre ses droits. La Palestine restera notre boussole».
Il a de même salué la République islamique d’Iran, «qui nous a soutenus et continue de nous soutenir», notamment le Leader de la Révolution islamique, l’imam sayyed Ali Khamenei, «que nous aimons et qui nous soutient», et le grand chef djihadiste, le martyr Qassem Soleimani.
Cheikh Qassem a conclu en saluant les dirigeants et le peuple du Yémen, «l’avant-garde de la libération», et le gouvernement, le peuple et les tribus irakiens, «qui ont toujours été à nos côtés».
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