Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la clôture des cérémonies du dixième jour de Achoura

Louange à Dieu, Seigneur des mondes, que la paix et les bénédictions soient sur le plus noble des êtres, notre maître, notre bien-aimé et notre guide, Abou al-Qassim Mohammad, ainsi que sur sa famille et sur ses compagnons vertueux, sur les élus jusqu’au Jour du Jugement.
Paix à toi, ô Abou Abdallah.
Paix sur al-Hussein, sur Ali ibn al-Hussein, sur les enfants d’al-Hussein et sur les compagnons d’al-Hussein. Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient avec vous.
Nous nous réunissons aujourd’hui, en ce dixième jour, pour commémorer l’imam des martyrs, al-Hussein, que la paix divine soit sur lui, ainsi que sur sa famille et sur ses compagnons.
Toutes les bénédictions que nous voyons, tous ces grands rassemblements, et cette immense ferveur religieuse qui s’étend à travers les régions et dans le monde entier, sont les bénédictions de l’imam al-Hussein. Personne d’autre ne rassemble un tel nombre de croyants, n’allume de telles lumières intellectuelles, ne suscite une telle passion débordante et ne génère un tel courage puissant et ferme, excepté l’imam al-Hussein.
Cette présence massive a été particulièrement importante cette année. Certains avaient parié qu’après toutes les crises que nous avons traversées, et après les nombreuses agressions survenues au Liban, il y aurait moins de monde, un net recul de la mobilisation populaire. Mais la réalité, à travers ce que nous voyons à la télévision, à travers votre présence et les rapports que nous avons reçus, est que cette année, la participation dans les lieux de rencontre, dans les rues, que ce soit au niveau du nombre ou de l’intensité des lamentations au sujet de l’imam al-Hussein, est particulièrement remarquable. Elle est même meilleure que celle de toutes les années précédentes. C’est d’ailleurs une bénédiction de l’imam al-Hussein.
Notre maître et imam a dit lors de la nuit de Achoura à sa famille et à ses compagnons :
«Je ne connais pas de compagnons plus vrais que vous, ni plus justes, ni une famille meilleure, que Dieu vous récompense pour moi. Cette nuit est venue, levez-vous, que chaque homme parmi vous prenne par la main son compagnon, ou un homme de ma famille et de mes frères, et dispersez-vous dans la noirceur de cette nuit. Laissez-moi avec ces gens-là, car ils ne cherchent que moi, et s’ils m’atteignent et peuvent me tuer, ils ne vous chercheront pas.»
Regardez cette noble et grande position de l’imam al-Hussein, qui même dans ses derniers instants voulait laisser le choix à ses partisans. L’un de ceux-ci, parlant au nom de la communauté, a répondu :
«Nous ne vous abandonnerons pas. Même si je sais que j’allais être tué, puis que j’allais ressusciter, puis que j’allais brûler et ressusciter encore une fois, avant d’être dispersé, et qu’on me ferait cela soixante-dix fois, je ne te quitterais pas...Comment ne pas faire cela? Ce ne sont que des tueries, mais elles sont suivies de la dignité éternelle.»
Telle est la réponse des compagnons de l’imam al-Hussein. Aujourd’hui, ô grand Imam, nous vous disons face au faux et au mal, nous vous disons à propos de vos positions éternelles dans l’histoire :
«Nous ne vous abandonnerons, ô Hussein», et nous disons : «Ô notre imam, nous sommes à votre service, ô Hussein».
Ainsi, nous sortons de nos réunions dans ces assemblées, et nous nous retrouvons dans cette grande marche de Achoura pour renouveler notre serment et répondre à l’appel, rappelant que nous sommes sur la voie de l’imam al-Hussein.
Comment refléter cela dans notre vie au Liban ?
Premièrement, nous faisons face à l’ennemi israélien pour défendre notre pays et notre résistance, et cette défense continuera même si le monde entier s’unit contre nous, car nous croyons que la libération est un devoir, même si le temps est long et les sacrifices nombreux.
Comment voulez-vous que nous ne restions pas fermes et déterminés, alors que l’ennemi israélien continue à attaquer, à occuper les cinq positions, à pénétrer dans nos terres et à tuer ? Il tue à Nabatiyeh, il tue à Khaldeh, il tue ailleurs, il bombarde et terrorise la population, les habitants et les enfants. C’est une agression que nous ne pouvons pas accepter.
Sur nos épaules pèse la responsabilité des martyrs, la responsabilité de sayyed Abbas, la responsabilité de cheikh Ragheb, la responsabilité de sayyed Hassan, le sayyed des martyrs de la nation, celle de son fidèle compagnon sayyed Hachem Safieddine, la responsabilité de tous les martyrs vertueux qui se sont sacrifiés, la responsabilité des blessés, la responsabilité des prisonniers, et la vôtre, vous les familles qui avez contribué à tous ces sacrifices, dans tous les domaines sans exception.
Vous êtes le drapeau de la liberté, vous êtes la lumière de la libération, vous êtes ceux qui avez prouvé au monde que vous êtes avec al Hussein et Zeinab, vous êtes ceux qui nous avez confié la responsabilité d’être à vos côtés, de continuer avec vous, et de protéger ce pourquoi la communauté s’est sacrifiée.
Cette résistance est celle de l’imam des résistants, l’Imam Moussa al-Sadr, c’est la résistance de sayyed Hassan, le sayyed des martyrs de la nation, une résistance qui ne peut que continuer et respecter sa promesse et sa raison d’être. Nous sommes fidèles à notre promesse et nous continuerons sur cette voie, si Dieu le veut.
Nous sommes convaincus que notre mission est de garder la flamme de la résistance allumée, même si les circonstances sont difficiles et complexes. Il est interdit à quiconque de l’éteindre ou de priver les générations futures de cette grande résistance.
Cette résistance en Palestine, pendant de longues périodes jusqu’à la victoire de la Révolution islamique bénie en 1979, a toujours été allumée d’une manière ou d’une autre.
Qu’Allah récompense tous les dirigeants qui ont œuvré dans ce sens, tous les combattants, les martyrs, les blessés et les personnes nobles qui ont suivi cette voie.
Lors de la victoire de la Révolution islamique en Iran sous la direction de l’imam courageux et grand, l’ayatollah Khomeiny, la résistance contre l’ennemi israélien et pour la libération d’al-Qods (Jérusalem) et de la Palestine a été adoptée dès le premier instant, ouvrant une nouvelle phase pour la résistance qui a brillé d’une manière exceptionnelle et elle s’est étendue de la Palestine à toute la région, grâce à cet imam grandiose.
Ensuite, l’imam Khamenei a veillé à ce que la flamme de la résistance reste allumée, qu’elle se développe, soit créative et capable de changer les équations. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit. Cette résistance, nous sommes responsables de la poursuivre. Nous devons préserver et respecter cette responsabilité. Nous ne serons jamais partie prenante de toute tentative pour légaliser ou légitimer l’occupation, au Liban et dans la région. Nous n’accepterons pas la normalisation avec l’ennemi «israélien», qui est une concession et une humiliation pour ceux qui l’ont adoptée, et ils verront que les résultats seront négatifs, notamment en ce qui concerne les positions qu’ils attendent d’«Israël» et des États-Unis.
Notre choix est un choix husseinite, le choix du peuple est un choix husseinite. Ce peuple puissant ne tolère pas l’injustice ni la soumission. Nous sommes les gardiens de cette responsabilité, nous allons continuer, nous allons affronter, et nous n’accepterons jamais la honte, jamais.
Deuxièmement, l’accord de cessez-le-feu était censé arrêter l’agression et la guerre israélienne menée contre le Liban. Mais l’ennemi a bafoué l’accord, avec des milliers de violations, soutenues par les Etats-Unis. L’ennemi menace en permanence et propage l’idée que nous devons céder à ses nouvelles conditions, notamment pour un nouvel accord ou lancer une nouvelle initiative de notre part en sa direction. Cette menace ne nous fera jamais accepter la reddition. On ne doit pas nous dire : «Adoucissez vos positions, faites des concessions». Il faut plutôt dire à l’agresseur : «Arrêtez !» On ne doit pas nous dire : «Abandonnez les armes». Ceux qui regardent ou nous critiquent doivent plutôt se joindre au système de défense sous l’égide de l’État, qui doit s’opposer par tous les moyens aux violations de l’ennemi, si la diplomatie ne suffit pas.
L’impunité de l’agression, des meurtres et des crimes «israélo»-américains doit cesser. Il faut que ce soit clair et connu : «Israël» est le problème, pas la résistance. La résistance est une solution parmi d’autres. Par contre, le maintien d’«Israël» est une véritable crise que nous devons affronter.
Nous sommes face à deux étapes successives : la première étape est l’accord, la deuxième est la mise en œuvre de l’application de la résolution 1701. Notre position est que la première étape doit être terminée. D’abord, «Israël» doit appliquer l’accord : se retirer des territoires occupés, arrêter son agression, arrêter ses survols aériens, libérer les prisonniers, commencer la reconstruction. Lorsque les termes de l’accord et la première étape seront réalisés, nous serons prêts pour la deuxième étape, c’est-à-dire prêts à discuter de la sécurité nationale et de la stratégie de défense. Nous serons prêts pour voir comment faire en sorte que notre pays soit fort économiquement, militairement, sur le plan sécuritaire, politiquement et au niveau de l’édification de l’État. Nous sommes ouverts à tous les débats, et nous avons assez de flexibilité pour nous entendre entre nous et pour parvenir à un consensus.
Mais il faut pour cela que l’on nous laisse seuls. Nous sommes d’accord sur le processus et nous en prévoyons même le résultat. Par contre, nous ne sommes pas concernés par l’équation Amérique-«Israël» qui menace de tuer ou de soumettre. Aujourd’hui, il y a une équation qui nous dit : soit on vous tue, soit vous vous rendez. Cette équation est ridicule pour nous, nous l’avons dépassée depuis longtemps. Nous avons une autre équation, celle que nous suivons : nos droits ou leur injustice. Nous tenons à nos droits, et s’il faut pour cela être martyr ou vainqueur, nous sommes prêts pour l’un ou pour l’autre, mais il n’y a pas de place pour la reddition. Ne discutez pas de nos capacités, ne discutez pas de notre pouvoir, ne discutez pas de nos sentiments et de nos émotions. Vous devez regarder une seule chose : nous sommes des hommes du terrain. Entre l’humiliation et la dignité, nous choisissons sans hésiter la dignité.
Troisièmement, je déclare au nom du Hezbollah que nous sommes prêts pour les deux options : prêts pour la paix et la construction du pays, en mettant tous nos efforts et notre coopération conformément à nos engagements au service de cet objectif, pour la renaissance et la stabilité du pays. Nous faisons partie intégrante de la paix, de la construction et de la grandeur du Liban. En même temps, nous sommes prêts pour la confrontation et la défense. Nous sommes un peuple qui ne sera pas vaincu ni soumis, un peuple qui ne renoncera pas à son pays, à sa terre, à sa dignité, ni à ses droits, et nous défendrons jusqu’au bout ce pourquoi tant de sacrifices ont été consentis.
«Je ne t’abandonnerai pas ô Hussein.» Ne pensez pas que nous sommes un groupe sans force, sans unité, sans efficacité. Nous sommes fiers et heureux d’être au Hezbollah et au mouvement Amal, un seul cœur, dans chaque maison, dans chaque rue, avec chaque fusil et dans chaque confrontation. Nous sommes fiers que dans notre environnement, qu’il soit religieux ou non, nous formons une seule communauté sous l’ombrelle de la résistance. Nous sommes honorés d’avoir aussi des partisans d’autres composantes, qui constituent un soutien important et essentiel.
Avec ce groupe, le groupe d’al Hussein, nous continuerons sur cette voie, si Dieu le veut. On nous demande : pourquoi avez-vous besoin de missiles ? Mon frère, comment pouvons-nous affronter «Israël» quand il nous agresse si nous n’en avons pas ? Qui empêchera «Israël» d’envahir les villages, d’effectuer des perquisitions et de tuer les jeunes, les femmes et les enfants dans leurs maisons s’il n’y a pas une résistance capable de se défendre au minimum ? Pouvons-nous accepter de renoncer à notre capacité de défense ? Nous ne pouvons pas accepter de vivre au Liban dans une grande prison. Nous voulons vivre dans un pays libre, fier, maître et résistant. C’est l’honneur pour lequel nous travaillons.
Passons à un autre point. En quelques mots, il faut adresser un véritable hommage aux habitants de Gaza et de la Palestine pour leur grand dévouement et leur résilience. Nous saluons les martyrs, les blessés, les prisonniers et ce peuple généreux. Vous êtes l’un des peuples les plus honorables du monde. Vous avez offert ce que personne d’autre n’a offert face à ces barbares israéliens et américains qui affament le peuple et tuent les hommes, les enfants et les femmes. Ce sont des sauvages, alors que vous êtes l’élite de la terre, car vous supportez, patientez et continuez sur le chemin de la résistance, dans des circonstances terribles. Vous êtes un grand honneur.
La Palestine restera à ses habitants, elle restera véritablement à son peuple. Nous croyons en sa libération et nous resterons à vos côtés. Nous ferons tout notre possible pour contribuer à la dignité de cette nation et de cette région.
Nous rendons aussi hommage à la République islamique d’Iran, qui brandit l’étendard de la vérité, des opprimés et de la libération de la Palestine. Nous saluons l’imam Khamenei, qui nous a couverts de son courage, de sa foi, de son amour, de sa compassion, de son soutien et de ses orientations. Nous saluons aussi le peuple iranien qui est resté uni, fort et déterminé, empêchant «Israël» d’atteindre ses objectifs. Nous saluons encore les Gardiens de la Révolution islamique, les forces de sécurité en Iran, l’État et tous les intellectuels et travailleurs là-bas, car leur unité a fait échouer l’agression d’«Israël», et voici que l’Iran islamique revient fort et puissant. Ses rayons resteront présents, si Dieu le veut.
Nous devons aussi saluer le Yémen, cette flamme du jihad et de la noblesse. Vous avez su offrir un modèle unique de soutien à la Palestine, à Gaza et à la cause de la vérité et de la libération. Vous avez su humilier les Etats-Unis et «Israël». Nous saluons en particulier le commandant sayyed Abdel Malak al-Houthi, ainsi que ce peuple et ses forces armées. Ces grands efforts resteront gravés dans l’histoire, si Dieu le veut.
Nous saluons encore l’Irak, ses autorités religieuses, son Hachd al Chaabi et son peuple. Ce sont tous des gens pétris de dignité et d’appui aux causes justes. Vous avez donné pour ces causes et vous continuez à le faire dans les moments difficiles. Nous saluons donc tout l’Axe, et tous ceux qui l’accompagnent et le soutiennent parmi les pays et les peuples. Vous prouvez ainsi que la libération de la terre est sacrée et doit être réalisée.
Paix à toi, ô Abou Abdallah, paix à toi et aux âmes qui reposent à tes côtés. Que la paix de Dieu soit toujours avec vous tant que je vis, tant que le jour et la nuit subsistent, et j’espère que Dieu ne fasse jamais de cette visite la dernière. Paix sur al-Hussein, sur Ali ibn al-Hussein, sur les enfants d’al-Hussein et sur les compagnons d’al-Hussein.
Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient avec vous.
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