Le phénomène d’al-Assir… un produit à validité expirée

Le phénomène d'al-Assir est l'un de plusieurs modèles créés dans l'histoire mondiale et libanaise. Des groupes armés se transforment en phénomènes, dont la validité expire dans une période déterminée.
L'organisation des «Contras» à Nicaragua, passant par les Talibans d'Afghanistan et les milices d'Antoine Lahad au Liban sud, en sont des exemples.
L'étude des expériences de tels groupes, montre des points communs au niveau de l'émergence, du parcours et du sort. Cependant, le plus remarquable des points communs entre ces formations, demeure la lutte à la base de slogans fallacieux et la fin identique.
En premier lieu, il semble clair que ces organisations sont créées à partir de données sectaires, confessionnelles, économiques et bien sûr, politiques.
Les créateurs se fondent sur un des facteurs de pression sur l'environnement du phénomène, en une opération de propagande pour concevoir une cause trompeuse, promue par les médias et dans les milieux populaires.
Les milices d'Antoine Lahad, avaient pour alibi les craintes d'une faction de Libanais, laquelle prétendait que son choix de collaborer avec «Israël» atténuerait ces craintes et lui assurerait la stabilité. Des allégations dont la fausseté fut prouvée avec la défaite du projet israélien au Liban et la fin du rôle des collaborateurs dans la zone frontalière. Les faits ont plus tard prouvé que les Chrétiens du Liban sud n'ont joui de stabilité et de vie digne qu'après la libération du Liban sud.
Dans le cas d'al-Assir, la cause illusoire était la prise pour cible de la communauté sunnite. Le phénomène a émergé en marge d'un projet régional et international visant à torpiller la résistance. Pour cette fin, il fallait recourir à la désinformation et à la propagande. Des médias arabes et internationaux ont lancé une campagne orchestrée de désinformation, sans précédent dans l'histoire du monde arabe : Les Sunnites sont en proie au péril Chiite. Pourtant, cette campagne a enfreint les règles élémentaires de la socio-politique, puisqu'aucune minorité n'est en mesure de menacer la présence d'une majorité au sein d'une société. En dépit de cette règle scientifique, la campagne a réussi dans plusieurs milieux sociaux et pays. Le Liban fut un de ces derniers. On a tenté d'y promouvoir le projet de discorde confessionnel par le biais de l'un de ses principaux instruments, à savoir, al-Assir. Cependant, les récents développements ont prouvé que la cause n'était qu'illusoire. C'est ce qu'ont montré les réactions dans la rue sunnite. La communauté n'a point répondu aux appels suspects à déserter l'armée libanaise, ni des manifestations ont eu lieu en protestation contre le sort d'al-Assir. Au contraire, les milieux sunnites ont exprimé une grande satisfaction à l'égard des mesures prises par l'armée libanaise. Les Sunnites réalisent qu'ils payeraient le prix fort du danger takfiri.
Quant à la fin des phénomènes précités, ils sont tous identiques. Les instigateurs abandonnent toujours leurs instruments selon les circonstances : fin de la fonction, implication de l'instrument dans une opération dont l'ampleur dépasse ses capacités ou désobéissance aux ordres émis par les maitres ou enfin la défaite du projet initial.
En effet, la fin d'Antoine Lahad a prouvé que le maestro abandonne ses instruments lors de la défaite. Une leçon que doivent apprendre tous les collaborateurs dans le monde. Le sort de Samir Geagea, ayant lié sa présence et sa cause aux puissances en est un autre exemple. Il fut abandonné 11 ans en prison, sans qu'aucun pays parrain ne prenne la peine de le défendre.
Pour sa part, al-Assir est désormais un modèle des phénomènes émergeant à la marge des grands projets. Un phénomène fondé sur une cause illusoire, mobilisé pour un certain temps et puis délaissé dans un moment de faux calculs.
Source : Al-Ahed, traduit par l'équipe du site
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