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La cause palestinienne entre le marteau d’"Israël" et l’enclume de la Ligue arabe

La cause palestinienne entre le marteau d’
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 Akil Cheikh Hussein

Depuis son renoncement à des positions comme les célèbres «Trois non» ou le bannissement de l'Egypte après la paix conclue par Sadat avec l'entité sioniste, toute la conduite de la Ligue arabe s'inscrit dans le cadre de la création des conditions objectives et subjectives nécessaires pour laLa cause palestinienne entre le marteau d’ réussite des projets étasuniens et israéliens pour imposer leur hégémonie sur la région.

C'est ainsi que l'initiative «saoudienne» pour la paix au Moyen-Orient, initiative devenue «arabe» après son adoption par le sommet de Beyrouth en 2002, a légitimé l'existence d'«Israël» en se contentant d'insister sur des questions secondaires comme le retrait israélien jusqu'aux frontières du 4 juin 1967, l'arabité d'une petite partie d'al-Qods (Jérusalem) et le droit au retour des réfugiés palestiniens non à Haïfa, Yafo, Acre et tous les autres territoires palestiniens spoliés mais à des endroits suspects et non délimités.

En agissant de la sorte, la Ligue arabe a élevé ces questions secondaires au rang de limites maximales en lieu et place de la véritable exigence qu'est la libération de la totalité de la Palestine et le fait d'obliger les Sionistes et leurs protecteurs occidentaux d'indemniser les Palestiniens et les Arabes pour tous les torts qui leur étaient faits depuis la Nakba de 1948 et les événements qui l'ont préparée depuis le début du vingtième siècle.      

Et lorsque les Israéliens ont rejeté cette initiative la considérant, malgré l'énormité de la concession de la part de la Ligue arabe, comme n'ayant pas la valeur de l'encre avec laquelle elle est écrite, et poursuivant pendant plus de onze ans leurs politiques d'agression, de colonisation et de judaïsation, ne laissant aux Palestiniens que le droit à des éternelles et futiles négociations, la Ligue arabe s'est dépêchée de consacrer le fait établi au moyen de la «légère» reformulation de l'initiative de paix que le Premier ministre, ministre des affaires étrangères qatari s'est déplacé à  Washington afin de l'agréer au nom de la Ligue arabe.

Le fait de qualifier cette reformulation de «légère» n'est qu'une tentative visant à faire passer deLa cause palestinienne entre le marteau d’ nouvelles concessions exorbitantes incluant les frontières, «Jérusalem Est» et le droit au retour. Si l'initiative arabe a légitimé l'existence de l'entité sioniste, la reformulation donne la légitimité à l'occupation consécutive à la guerre de 1967 dans la mesure où elle admet la colonisation en Cisjordanie occupée qui est supposée être le territoire sur lequel l'Etat palestinien sera construit.

Mais qu'est-ce qui reste de ce territoire duquel les Israéliens n'ont laissé -avec leurs grandes et petites agglomérations, leurs murs de séparation, et leurs routes qui ont déchiqueté la Cisjordanie- que des ilots séparés, distancés, assiégés et peu aptes à la construction d'un Etat voué à une mort paisible au lieu d'être un Etat viable?
Et tout cela au cas où les Israéliens accepteraient l'échange mineur de territoire comparable et mutuellement accepté dont parle l'initiative arabe reformulée.

Tzipi Livni a vu dans la reformulation un geste positif. Mais dans le sens où elle émane de tous les Arabes représentés par la Ligue arabe, c'est-à-dire dans le sens où elle marginalise les Palestiniens et les empêche de s'ingérer dans leurs propres affaires et les oblige à «revenir à la table des négociations pour faire les compromis nécessaires», a-t-elle dit.

Parallèlement à ce bon accueil, Livni a tout de suite voyagé aux Etats-Unis pour leur faire part des «réserves» émis à la reformulation par Benjamin Netanyahu. Elle s'y rendra encore une fois dans quelques jours probablement pour ramener avec elle le soutien de Washington aux réserves israéliennes.

On ne sait pas grand-chose sur la nature de ces réserves. Seulement quelques déclarations israéliennes voient avec appréhension l'apparition du premier ministre qatari, Hamad Ibn Jassim, aux côtés du secrétaire d'Etat étasunien John Kerry lors de la conférence de presse qui a suivi les rencontres entre des responsables étasuniens et la délégation de la Ligue arabe!!!

Cheikh Hama a peut-être pu séduire les Etats-Unis et les inciter à prendre parti pour les Arabes… C'est la stratégie qu'adoptent les Arabes défaitistes dès le début face à la stratégie qui prône la lutte par tous les moyens pour libérer la terre palestinienne spoliée par les SionistesLa cause palestinienne entre le marteau d’ soutenus par les Etats-Unis.

En tout cas, la farce de l'échange de territoire au sujet de laquelle les Israéliens finiront par dire qu'elle ne vaut pas l'encre avec lequel elle est écrite a commencé à avoir ses effets souhaités par l'axe israélien et ses outils arabes: Elle a ajouté davantage de discordance aux rangs des Palestiniens. Certaines factions l'ont complètement rejetée, d'autre comme le Hamas, l'ont rejetée en parole et il leur reste de le rejeter en acte même aux dépens de la sympathie réciproque avec le Qatar, le sponsor de la légère reformulation. Et le désaccord bat son plein à l'intérieur du Fatah et de l'Autorité palestinienne.

Même en se limitant à ce seul niveau, la farce de la reformulation suffit pour prouver la transformation de la Ligue arabe, après l'Egypte de Nasser et l'exclusion de la Syrie, en un foyer de corruption où pullulent les outils arabes des Etats-Unis et de l'entité sioniste.

Mais les choses ne se limiteront pas à ce seul niveau car la Ligue arabe ne tardera pas -au cas où elle reste prisonnière de ces outils, et au cas où le dernier mot des Arabes reste le monopole de ces outils- d'inventer des reformulations à ajouter aux reformulations, pour mieux créer les conditions objectives et subjectives pour légitimer l'expansion de l'entité sioniste jusqu'au Nil et l'Euphrate.

Source: moqawama.org

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