Le piège dévoilé

Soraya Hélou
Avec le forcing pour la formation du gouvernement, le plan du 14 mars se précise. Faisant fi de la quasi-unanimité qui s'est faite autour de la désignation de Tammam Salam au poste de Premier ministre, le 14 mars et plus particulièrement l'ancien Premier ministre Fouad Siniora- qui semble tirer les ficelles- souhaite former un gouvernement monocolore qui sera chargé d'organiser les élections législatives dans les délais les plus courts. Le 14 mars veut en effet que les élections aient lieu à la date prévue non par souci de préserver le régime démocratique et ses symboles, mais pour couper court à toute tentative d'aboutir à l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Ce camp veut en effet que les élections se déroulent sur la base de la loi de 1960 en misant sur le boycott de telles élections par le courant aouniste et par solidarité avec ce courant par le Hezbollah. Il est fort probable que le mouvement Amal suive aussi cette voie et le 14 mars pourra ainsi remporter haut la main les élections, en parvenant même à faire élire des députés chiites et chrétiens qui évoluent dans son orbite, verrouillant ainsi totalement les rouages du pouvoir au Liban. En même temps, il fera plaisir au chef de l'Etat en ouvrant la voie à l'arrivée au Parlement de députés chrétiens qui lui sont proches. En même temps, il préserve l'influence de Walid Joumblatt sur les druzes, en éliminant ses rivaux qui se solidariseront probablement avec le général Aoun et le tandem chiite.
Par le biais de ce plan, le 14 mars s'assurera l'appui du leader druze Walid Joumblatt et celui
du chef de l'Etat tout en rendant à la communauté internationale qu'on appelle plus communément l'Occident, un service gigantesque en éliminant la présence du Hezbollah des institutions de l'Etat qu'il s'agisse du gouvernement ou du Parlement. Ce qu'une guerre féroce israélienne n'a pas réussi à faire, ils le feront pour pouvoir contrôler le Liban et en faire une véritable base de soutien à l'opposition syrienne et à ses alliés.
Le plan a d'ailleurs failli se concrétiser à travers la fuites sur une équipe gouvernementale de 14 membres plus ou moins neutres, appelés à rester en place jusqu'à la tenue des élections dans les trois prochains mois avant de céder la place au Courant du Futur qui sera le grand vainqueur de l'échéance électorale.
Ce n'est d'ailleurs un mystère pour personne que le 14 mars ambitionne de prendre le pouvoir tout en refusant d'y inclure des représentants du camp adverse. Toutes ses déclarations vont dans ce sens, tout comme il aspire à remporter les prochaines élections pour ne pas avoir à partager la moindre parcelle de pouvoir. Or, jusqu'à présent, toutes les formules proposées sont en faveur du camp adverse ou en tout cas ne permettent pas une victoire éclatante du 14 mars, aboutissant à une sorte de flou sur les résultats définitifs des élections. Pour cette raison, le 14 mars souhaite que les élections aient lieu sur la base de la loi actuelle et fait de son mieux pour mettre le camp adverse devant le fait accompli. Les leaders de ce camp ne se sont pas privés d'ailleurs de déclarer que la désignation de Tammam Salam a pour objectif de lui permettre de former un gouvernement uniquement chargé d'organiser les législatives. Ces déclarations résonnent comme un rappel à l'ordre au cas où Tammam bey souhaiterait former un gouvernement plus politique en se basant sur l'appui qu'il a reçu de toutes les composantes politiques du pays au moment de sa désignation... Le 14 mars a donc bien peaufiné son plan, ignorant avec beaucoup d'arrogance une grande partie de la population et ses représentants. Mais comme d'habitude, il planifie en prenant ses désirs pour des réalités et en sous estimant les autres. Les expériences passées ne lui ont-elles pas appris que le Liban ne peut pas être gouverné par un camp contre l'autre ? A ce stade, en tout cas, les choses ont le mérite d'être claires et le bras de fer se poursuit, parce qu'un camp veut l'entente et l'autre veut le pouvoir...
Source : moqawama.org
Avec le forcing pour la formation du gouvernement, le plan du 14 mars se précise. Faisant fi de la quasi-unanimité qui s'est faite autour de la désignation de Tammam Salam au poste de Premier ministre, le 14 mars et plus particulièrement l'ancien Premier ministre Fouad Siniora- qui semble tirer les ficelles- souhaite former un gouvernement monocolore qui sera chargé d'organiser les élections législatives dans les délais les plus courts. Le 14 mars veut en effet que les élections aient lieu à la date prévue non par souci de préserver le régime démocratique et ses symboles, mais pour couper court à toute tentative d'aboutir à l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Ce camp veut en effet que les élections se déroulent sur la base de la loi de 1960 en misant sur le boycott de telles élections par le courant aouniste et par solidarité avec ce courant par le Hezbollah. Il est fort probable que le mouvement Amal suive aussi cette voie et le 14 mars pourra ainsi remporter haut la main les élections, en parvenant même à faire élire des députés chiites et chrétiens qui évoluent dans son orbite, verrouillant ainsi totalement les rouages du pouvoir au Liban. En même temps, il fera plaisir au chef de l'Etat en ouvrant la voie à l'arrivée au Parlement de députés chrétiens qui lui sont proches. En même temps, il préserve l'influence de Walid Joumblatt sur les druzes, en éliminant ses rivaux qui se solidariseront probablement avec le général Aoun et le tandem chiite.
Par le biais de ce plan, le 14 mars s'assurera l'appui du leader druze Walid Joumblatt et celui

Le plan a d'ailleurs failli se concrétiser à travers la fuites sur une équipe gouvernementale de 14 membres plus ou moins neutres, appelés à rester en place jusqu'à la tenue des élections dans les trois prochains mois avant de céder la place au Courant du Futur qui sera le grand vainqueur de l'échéance électorale.
Ce n'est d'ailleurs un mystère pour personne que le 14 mars ambitionne de prendre le pouvoir tout en refusant d'y inclure des représentants du camp adverse. Toutes ses déclarations vont dans ce sens, tout comme il aspire à remporter les prochaines élections pour ne pas avoir à partager la moindre parcelle de pouvoir. Or, jusqu'à présent, toutes les formules proposées sont en faveur du camp adverse ou en tout cas ne permettent pas une victoire éclatante du 14 mars, aboutissant à une sorte de flou sur les résultats définitifs des élections. Pour cette raison, le 14 mars souhaite que les élections aient lieu sur la base de la loi actuelle et fait de son mieux pour mettre le camp adverse devant le fait accompli. Les leaders de ce camp ne se sont pas privés d'ailleurs de déclarer que la désignation de Tammam Salam a pour objectif de lui permettre de former un gouvernement uniquement chargé d'organiser les législatives. Ces déclarations résonnent comme un rappel à l'ordre au cas où Tammam bey souhaiterait former un gouvernement plus politique en se basant sur l'appui qu'il a reçu de toutes les composantes politiques du pays au moment de sa désignation... Le 14 mars a donc bien peaufiné son plan, ignorant avec beaucoup d'arrogance une grande partie de la population et ses représentants. Mais comme d'habitude, il planifie en prenant ses désirs pour des réalités et en sous estimant les autres. Les expériences passées ne lui ont-elles pas appris que le Liban ne peut pas être gouverné par un camp contre l'autre ? A ce stade, en tout cas, les choses ont le mérite d'être claires et le bras de fer se poursuit, parce qu'un camp veut l'entente et l'autre veut le pouvoir...
Source : moqawama.org
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