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La démission de Mikati… l’histoire complète

La démission de Mikati… l’histoire complète
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Jusqu'à présent, le public libanais a entendu parler d’une seule version concernant la démission du Premier ministre Najib Mikati et comment elle a découlé, selon les propos du dernier, d’une décision individuelle, sans concertation avec quiconque,  par besoin de dialogue, de gouvernement de salut et par crainte pour la situation de sécurité au pays…
Ci-dessous, la véritable version de l’histoire de la démission, ou en d’autres termes, de la décision de Mikati, de torpiller le gouvernement «Tous pour la patrie…tous pour le travail».

Retour en arrière, au jour où les forces du 8 Mars ont renversé l’ancien Premier ministre Saad Hariri et où fut conclu l’accord avec le député Walid Joumblat pour cette fin, arrivant à la nomination de M. Mikati à la tête du gouvernement.

Ce jour-là, des responsables de la majorité actuelle se sont entretenus avec M. Mikati pour discuter de sa candidature et du programme politique du prochain gouvernement. Parmi les questions essentielles que la nouvelle majorité voulait traiter, était celle du directeur général des Forces de Sécurité intérieure.

La décision consistait alors, à ce que le nouveau gouvernement limoge le général  Rifi et un certain nombre de responsables sécuritaires et administratifs.
Les sources affirment à Al-Ahednews que le Premier ministre  avait alors accepté cetteLa démission de Mikati… l’histoire complète demande, mais après avoir accédé au poste, il a demandé, via des canaux spéciaux, que le limogeage soit reporté de trois mois, en attendant le climat propice à la mise en œuvre d’une telle décision. Cependant, le délai s’est prolongé, arrivant enfin à la démission, sur fond de la mise en place du comité de supervision des législatives et de la prorogation du mandat du général Rifi.

Des sources bien informées de la majorité, ajoutent que le Premier ministre était parfaitement conscient du fait que la majorité l’avait ménagé à plusieurs reprises, dans l’affaire Rifi et que pour sa part, il a tenté de franchir la ligne rouge. Cette limite qu’il connait bien depuis le premier instant de sa nomination.

D’ailleurs, M. Mikati s’était engagé dans plusieurs autres affaires avant de rompre ses engagements, explique la source de la majorité. Elle donne l’exemple des nominations administratives, dans lesquelles Mikati a toujours prouvé  sa loyauté au courant du Futur. La semaine précédant la démission, il avait échoué de convaincre le président de la Chambre Nabih Berri et le Hezbollah, de nommer le juge Fatmé Oueidat, pour succéder à Khaled Kabbani à la tête du conseil de la Fonction publique. L’appartenance politique de ce juge était connue de tous.

Dans ce même contexte, la source rapporte les efforts quotidiens fournis auprès de Mikati pour la prise des décisions politiques et sécuritaires. Mais ce dernier, toujours soucieux de son «baromètre sunnite», a entravé l’action du gouvernement, en faveur des forces du 14 Mars et du parti du Futur.

De retour à la démission,  le refus de la majorité de proroger le mandat de Rifi et d’approuver la formation du comité de supervision des législatives, n’en étaient guère la cause.

Selon les sources de la majorité, depuis quatre mois, le Premier ministre avait exprimé à une personnalité éminente  de la majorité, son intention de démissionner. Il a cité plusieurs raisons d’ordre interne et externe. Bref, il voulait démissionner et puis restructurer le gouvernement, sous sa présidence. C’est alors que les responsables de la majorité ont réalisé que le mandat du gouvernement touchait à sa fin et que son président guettait le timing convenable à son soi-disant «baromètre sunnite», pour annoncer sa démission. Et c’est ce qui a eu lieu. Il s’est présenté comme étant le défenseur du général Rifi, même aux dépens de son poste.

Pourtant, le Premier ministre ne voulait pas mettre un terme à son mandat de tel. Il préférait parvenir à un package-deal, qui garantit sa nomination, de nouveau, par la majorité, en l’occurrence par le Hezbollah. Mais son désir et celui du président de la République et du troisième centriste, Walid Joumblat, n’a pas été réalisé.

En effet, depuis le vendredi et jusqu’au dimanche, les medias n’ont guère rapporté la teneur des dix derniers contacts entre le Grand Sérail et la Banlieue sud. On n’a pas rapporté l’insistance du Premier ministre à avoir une réponse de sayed Nasrallah, autre que : Monsieur le Premier ministre, Faites ce que bon vous semble.

Il avait tenté, à plusieurs reprises, de demander le consentement du Hezbollah et du président Berri pour la prorogation du mandat de Rifi et la formation du comité de supervision des législatives, mais la réponse était toujours la même.
De ce fait, c’était la majorité qui avait tranché la question, refusant désormais le chantage exercé par Mikati, quels  qu’en soient les résultats.

A quoi est due cette intransigeance?

Le responsable interviewé par Al-Ahednews  se tait un moment, avant de répondre. Le problème réside dans le dossier du pétrole. Il affirme que le ministère de l’Energie était une des causes essentielles derrière la démission du gouvernement de Mikati, mais dans le but de le reformer sous sa présidence.

«Les Américains et les Britanniques accordent un intérêt majeur aux ressources pétrolières. Ils veulent éloigner le ministre Gebran Bassil et les forces du 8 Mars de ce dossier. Un des ministres proches du Premier ministre parlent déjà de paver la voie aux investissements, devant le  prochain gouvernement, notant que le pays a besoin de conditions qui aident au redressement économique», explique-t-il.

Par conséquent, des objectifs économiques, sécuritaires, politiques et électoraux, étaient derrière la démission. Des objectifs qui se sont croisés avec ceux qui oeuvrent pour imposer la loi électorale de 1960.
«Vous verrez tous les efforts qui seront déployés pour obtenir le portefeuille de l’Energie, lors de la formation du prochain gouvernement», a-t-il conclu.

Qu’en est-il  de la période de post-démission?

La majorité est consciente du fait que statuer sur le nom du prochain premier ministre, ne lui revient pas à elle seule, puisque les résultats de la loi électorale de 1960, a fait de Walid Joumblat, un  faiseur de Roi, lequel aspire à se préserver ce pouvoir.
De surcroit, un des leaders du 8 Mars s’interroge : L’opposition actuelle est-elle en mesure de désigner le prochain Premier ministre?  Et comment se déroulera la scène au jour des concertations, si les voix des députés seraient divisées en faveur de trois candidats…

La prochaine période sera  sans doute compliquée, mais  les forces du 8 Mars détiennent encore plusieurs cartes, a conclu le leader du 8 Mars.

Source : Alahednews, traduit par : moqawama.org

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