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Cheikh Qassem: Nous sommes prêts à nous défendre, nous ne laisserons pas passer les «Israéliens»

Cheikh Qassem: Nous sommes prêts à nous défendre, nous ne laisserons pas passer les «Israéliens»
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Par AlAhed avec AlManar

A l’occasion de la première commémoration de son investiture, le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a évoqué sa gestion de la situation actuelle au plus fort de l’agression contre le Liban et la Résistance.

Au cours d’une interview approfondie accordée à la chaine d’Al-Manar, cheikh Qassem a également abordé son leadership dans la Bataille des Vaillants, (la bataille contre «Israël» de 66 jours entre fin septembre et fin novembre 2024) ses développements sur le terrain et sur le plan politique, ainsi que l’accord de cessation des hostilités et le rôle des garants, américain, français et onusien.Cheikh Qassem a également évoqué les prochaines élections législatives et les alliances proposées, les relations du Hezbollah avec le président de la République Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam.

Voici les principaux points de son discours :

Le Hezbollah est un projet stratégique lié à sa vision, dont entre autres: la résolution des problèmes de la population et la prise de position face à tout ce qui la défie et la confronte.

Nous sommes un groupe attaché à l’islam authentique, et l’engagement envers l’islam signifie qu’une personne a choisi un mode de vie. Ce mode de vie est véritablement un mode de vie religieux, intellectuel, culturel, pratique, comportemental, politique et social.

Si l’on souhaite comprendre comment l’approche du Hezbollah peut s’appliquer, il convient de s’inspirer de l’expérience du Prophète Mohammad (S). Nous avons choisi l’islam comme mode de vie, et c’est donc le Hezbollah qui a choisi l’islam comme mode de vie.

Face à certains défis sociaux, économiques, moraux ou éducatifs, ou face aux attaques, aux accaparements de terres, aux agressions et aux violences qui en découlent, nous devons adopter une position.
Le Hezbollah étant fondé sur l’approche islamique et fonctionnant selon le principe de la Résistance, tous ses membres sont prêts au plus grand sacrifice.

Nous ne nous lassons pas, il n’est pas normal que quelqu’un capitule, s’effondre ou change ses principes par fatigue au profit de plaisirs ordinaires, fugaces et temporaires.

Ceux qui s’inscrivent dans cette voie au sein du Hezbollah et de la Résistance sont déterminés et persévérants, qu’ils soient organisateurs, sympathisants ou plus généralement ceux qui la suivent. Il existe ici un groupe qui surmonte tous les défis et s’enracine toujours plus.

Tous les membres du Hezbollah sont des projets de martyrs, allant de ceux qui ont combattu sur les premières lignes de bataille jusqu’ aux familles qui ont tout sacrifié.

Cette lignée crée des martyrs, en vérité, elle ne compte et ne retient que ceux qui aspirent à le devenir. Le mot «martyr» signifie accepter de surmonter les difficultés pour réaliser son idée et ne pas craindre la mort.
Au sein du Hezbollah, chacun constitue un projet de martyr, et ceci implique de surmonter les difficultés afin d’atteindre l’objectif escompté.

Je suis rassuré quant à la direction du Hezbollah. Je ne suis pas seul, le parti englobe le Conseil de la Choura, les dirigeants, les moudjahidines et le peuple.

Je ne m’attendais pas à ce que nous perdions notre deuxième secrétaire général en si peu de temps et de la manière dont cela s’est produit. Je ne m’attendais pas à cela et j’ai dit : pendant un instant, j’ai eu l’impression que ma vie avait basculé et que ma façon de procéder avait commencé à changer.

Ce n’est pas un individu qui fait le Hezbollah ou qui n’en fait pas partie. Ce parti, s’il n’a pas de personnes pour le soutenir, collaborer avec lui et accomplir ses tâches, ne peut rien accomplir seul.

Je ne me suis jamais senti seul, je ne l’ai jamais été. Nous avons consulté les frères et les membres du Conseil de la Choura, prenant des décisions fondées sur l’opinion collective. Nous avons également consulté les dirigeants militaires, donnant des ordres et écoutant leurs suggestions.Les succès de la bataille d’Ouli al-Baas (Bataille des Vaillants) relèvent du Hezbollah dans son ensemble et de toute la Résistance, et non ceux d’un seul individu. Tous ces individus ont accompli leur devoir avec intégrité et responsabilité. Il est inexact de parler de leadership iranien lors de la guerre.J’ai refusé de me rendre en Iran pendant la guerre, pour des raisons morales personnelles et d’autres considérations de terrain liées à la gestion de la bataille.Le Hezbollah gérait la bataille avec ses dirigeants, conformément aux décisions du Conseil de la Choura, et avec le soutien des moudjahidines, hommes et femmes, et de l’ensemble du personnel.Le leader de la Révolution islamique d’Iran, l’imam sayyed Ali Khamenei a fourni un soutien total et a suivi de près le déroulement de la bataille, ses résultats et le niveau des besoins.Je souscris à la parole du Commandeur des Croyants (S) : «Dieu suffit comme protecteur.»La communication et la gestion entre le secrétaire général et les dirigeants militaires étaient constantes pendant la bataille d’Ouli al-Baas.

Le ciblage de la maison de Netanyahu et de «Tel-Aviv»

Le ciblage de la maison du Premier ministre Benjamin Netanyahu était le fruit de renseignements précis, et le bombardement de «Tel-Aviv» relevait d’une décision politique.

L’un des frères sur le terrain possédait la carte et connaissait le plan. Il a dit à son supérieur : «Si vous avez une idée pour frapper cet endroit, je peux préparer les coordonnées exactes.» Le frère a obtenu l’autorisation et a exécuté la frappe, qui a réussi. Ce frère a pu établir les coordonnées exactes. Les exemples sont nombreux, car les frères qui les ont formés possédaient une vaste expérience, comme en témoigne le fait qu’ils frappaient chaque endroit ciblé et prévu. Oui, la frappe était intentionnelle. Le ciblage visait la maison dans son ensemble, et non spécifiquement la chambre. Il s’agissait d’une prouesse opérationnelle et de renseignement, puisque la cible a été atteinte.

Quant à «Tel-Aviv», nous l’avions frappé occasionnellement, avant le cessez-le-feu, la décision a été prise dans le cadre de lui faire du mal afin d’accélérer la conclusion de l’accord. Le ciblage reposait sur une décision politique, et non sur une simple opération de terrain. Même le commandement militaire était conscient du niveau extrêmement élevé de discipline et d’engagement.

La frappe «israélienne» du 23 septembre, quatre jours avant le martyre du sayyed Hassan Nasrallah qui a totalisé 1 600 attaques et fait 550 martyrs, a été une frappe très marquante.

Nos frappes ont alors visé le commandement ennemi, cela a contribué à réduire ses capacités et son état de préparation.
Lorsque nous avons engagé la bataille, nous avons opéré avec des moyens réduits, en nous appuyant sur les données pour évaluer l’impact et les résultats. Nous étions convaincus qu’en agissant brutalement, l’ennemi serait plus violent et que nous en paierions le prix fort, nous avons donc maintenu notre précision.
La direction de la Résistance a fait preuve d’une grande discipline. L’objectif était de nuire à l’ennemi. Cette situation aurait pu perdurer si la guerre avait continué.
Nous avons continué à viser uniquement des cibles militaires, en tenant compte du contexte et de notre évaluation politique de ce qui était faisable. C’est le résultat de notre évaluation et de nos capacités. Toute la question est de savoir comment gérer la bataille pour assurer la plus longue durée possible de l’affrontement.

En fin de compte, nous avons fait ce que nous pouvions, nous étions convaincus que c’était possible. Ceux qui regardent de l’extérieur du champ de bataille diffèrent de ceux qui le gèrent, qui pensent que ce que nous avons fait est ce que nous devons faire et ce dont nous sommes capables.
Il n’y a pas de bataille sans dimension politique, car nous devons considérer sa durée. Les réactions de l’ennemi jouent un rôle à cet égard, et quel objectif visons-nous ? Infliger des souffrances à l’ennemi est un objectif réaliste et atteignable, qui dépend de la compréhension des circonstances, de l’évaluation de la situation et de l’adoption d’une méthode d’action.
 

La guerre de soutien à Gaza

Nous avons pris cette décision, et pourquoi ? Parce qu’il est inconcevable que l’ennemi soit à nos frontières, menant une guerre d’extermination contre la résistance à Gaza, pour ensuite se consacrer au reste de la région. Les déclarations de Netanyahu sur le «Grand Israël» et autres confirment cette approche.
D’un point de vue politique, moral et éthique, et fondé sur notre foi et nos convictions… oui, notre participation à la bataille de soutien était appropriée et juste, et si cela devait se reproduire, nous la répéterions sur la même base et selon le même principe.

Le fait d’associer le martyre de sayyed Nasrallah à la bataille de soutien à Gaza est une manœuvre politique visant à déformer l’image de la participation à l’opération de soutien… Tout ce qui s’est passé était approprié, et Son Éminence a atteint le statut le plus élevé qu’il désirait : le martyre.
Sayyed Nasrallah, ce grand homme, a prouvé qu’il laissait derrière lui un parti et une nation capables de perpétuer les enseignements qu’il avait fermement établis de son vivant. C’est en soi un exploit exceptionnel, car tous les ennemis pariaient que ce qui est arrivé au Hezbollah pourrait le détruire.
Des centaines de résistants légendaires ont stoppé l’avancée de 75 000 soldats «israéliens»
Lors de la bataille d’Ouli al-Baas (Batailles des Vaillant) , nous sommes entrés dans une nouvelle phase avec des outils et un leadership différents en plus de le consentement de notre public.
L’excès de puissance a porté ses fruits de 2006 à 2023, la dissuasion d’«Israël» était due à cet excès de puissance.
Aujourd’hui, les tactiques ont changé, l’offre est différente, et nous possédons la force que nous avons.
Personne d’autre que nous ne transmettra la bannière au Maître du Temps et de l’Âge ( l’Imam Al-Mahdi).

Les moudjahidines qui étaient sur les premiers fronts de bataille étaient plus que des martyrs et se sont battus jusqu’au dernier souffle.
Des centaines de résistants légendaires ont stoppé l’avancée de 75 000 soldats «israéliens», lors de la Bataille des Braves.

Les moudjahidines en première ligne n’étaient pas seulement des martyrs ; c’étaient des martyrs loyaux et divins, purifiés de fond en comble par l’amour du Seigneur des Mondes et leur interaction avec Lui, désireux de se rapprocher de Sa satisfaction.
Les jeunes moudjahidines parmi les résistants sont véritablement légendaires. Qui aurait pu imaginer qu’ils tiendraient tête à 75 000 soldats ? Combien étaient-ils ? Ils sont des centaines, ce n’est donc pas une question de nombre, mais plutôt de volonté et de foi inébranlables. Rien ne les effraie.
La ténacité des moudjahidines a étonné le monde entier : comment persévèrent-ils ? Le martyre de sayyed Nasrallah a certainement donné un nouvel élan. Si leur chef a sacrifié sa vie et son âme, c’est la plus grande motivation pour nous d’être prêts à sacrifier la nôtre si nécessaire.
L’exemple des moudjahidines est extraordinaire et légendaire, et le monde entier, amis comme ennemis, est émerveillé par leurs sacrifices. Ils méritent qu’on embrasse la terre sous leurs pieds, car leur sacrifice restera un modèle pour l’avenir et ils ont façonné le combat de bravoure qui se poursuivra jusqu’au Jour du Jugement.
Nous ne devons pas oublier que ceux qui se trouvaient sur les lignes arrières, qui lançaient des roquettes, des obus d’artillerie et des drones, et qui étaient stationnés dans divers endroits, constituaient un véritable complément aux moudjahidines en première ligne. Ce système intégré a été l’une des raisons pour lesquelles «Israël» s’est retrouvé dans une situation où il n’était plus utile ni bénéfique de rester sur le terrain.
La présence et la ténacité des moudjahidines ont empêché «Israël» d’atteindre le Litani et Beyrouth et de parvenir à ses fins.

La Résistance se poursuivra en dépit des sacrifices
La Force Radwan fait partie de la Résistance qui se poursuivra en dépit des pertes et des sacrifices.
Le rétablissement, c’est celui de tous ceux qui ont participé au cortège funèbre fort d’un million de personnes (lors des adieux à sayyed Nasrallah) ainsi que des éclaireurs qui façonnent l’avenir.
Nous avons subi de nombreux dommages, des pertes et des sacrifices considérables. Cependant, ces sacrifices ont confirmé que nous restons fermement debout et que l’essence de la force ne réside pas seulement dans les armes, mais aussi dans la foi et la volonté. Cette foi et cette volonté demeurent profondément présentes.
En tant que Résistance, nous sommes présents et accomplissons notre devoir. La foi et la volonté sont le fondement de la poursuite de la résistance, et le reste est complémentaire.
Un mot aux résistants et au peuple de la Résistance
Aux moudjahidines : Vous nous avez donné un élan et une impulsion…Je fais partie de vous et je suis fier d’être un soldat à vos côtés sur le champ de bataille.
Le peuple est le numéro un dans la bataille, devant le Secrétaire général et la Résistance. Nous possédons des gens inestimables.
Au peuple : Avec vous, notre voie devient plus forte, et vous faites partie intégrante de la Résistance et de ses victoires.
Pourquoi ? Parce que ce peuple représente un environnement débordant de foi, de force, de fierté et de détermination…Il fournit la force et l’élan nécessaires pour aller de l’avant.
Cet environnement, ces gens qui ont un tel niveau d’engagement, qui ont prêté allégeance à tout, qui ont enduré le déplacement et qui sont prêts à se sacrifier… ils sont tous réceptifs et présents, et nous sommes présents devant eux, et je crois que nous ne pouvons pas leur rendre justice.

Pas de dignité sans Résistance
Nous ne faisons pas partie de ceux qui déclenchent la guerre. Nous sommes dans un état défensif face à un ennemi qui cherche à nous anéantir et à occuper notre territoire.
Si nous ne ripostons pas à «Israël», il s’étendra, contrôlera et détruira les générations futures.
Nous ne menons pas notre peuple vers de mauvais choix, mais plutôt vers de grands choix.
Il n’y a pas de dignité dans la région qu’à travers la Résistance. Le déséquilibre des forces est une étape qui ne peut être isolé des autres périodes. C’est cette résistance qui, depuis 1982, a libéré le Liban, donné une grande leçon à «Israël» et l’a chassé de notre terre.
L’opinion publique est influente, ils nous ont assurément confié une grande responsabilité. Je leur suis reconnaissant de cette confiance.
La relation avec le président Berri est excellente, la coordination a été constante tout au long de l’agression.
Nous tenons le président Berri informé de la situation, de nos informations sur la résistance et de ses propres suivis.
Un an après l’accord, la coordination entre le président Berri et nous est au plus haut niveau et suscite l’envie de tous.

Le président Berri et moi partageons un point de vue commun, ainsi qu’une préoccupation commune pour la communauté, le Liban et la résistance. Nos bases sont les mêmes.
Le président Berri et moi partageons les mêmes principes généraux, nous devons donc travailler ensemble.
Nous resterons une résistance
Quel que soit le niveau de redressement du Hezbollah, nous resterons une résistance.
Nous le disons au monde entier : s’il ne nous reste que quelques ongles ou un bâton, nous resterons la résistance et nous ne nous arrêterons pas.
Nous sommes prêts à nous défendre, et non à livrer bataille. Nous n’avons pas la décision de livrer bataille ni de déclencher un combat.
Si une bataille nous est imposée, nous ne laisserons pas passer les «Israéliens» et nous les combattrons même s’il ne nous reste personne, la décision est prise.
Nous sommes en position de défense et de résistance, nous n’abandonnerons pas cette position. Cela se poursuivra, quelle que soit notre puissance.

Nous poursuivons les investigations et, une fois terminées, nous en annoncerons les conclusions et dirons ce que nous devons au peuple.
Quiconque a la volonté et la confiance en Dieu, trouvera toujours le chemin et les moyens de continuer.
Nous ne sommes peut-être pas à l’aise avec les capacités que nous souhaitons, et nous espérons aller plus loin, c’est certain. Mais allons-nous nous arrêter ? Nous ne nous arrêterons pas, et si Dieu le veut, les choses s’amélioreront.
Alors, que sommes-nous en train de faire ? Sommes-nous ceux qui imposent nos choix ? C’est «Israël» qui impose ses choix par la force et les USA aussi. Ce sont eux qui attaquent le Liban.
Nous avons accompli la chose la plus noble et la plus honorable qu’une résistance au monde puisse faire. Nous avons accepté l’accord avec l’État libanais et nous l’avons respecté pendant dix mois. Nous n’avons lancé aucune frappe.
Nous n’avons pas riposté à l’ennemi car nous voulions réconforter le pays et ne voulions pas lui donner de prétexte. Mais cela ne l’a pas arrêté.
«Israël» et l’Amérique sont à l’origine du problème. L’Amérique veut semer la discorde et inciter à la violence. Allez les combattre.

La résistance est une résistance nationale pour tout le Liban. Qu’ils sortent de la logique du «vous et nous».
La poursuite de ce rythme par les Américains et les «Israéliens» contribue à exercer des pressions (sur le Liban) pour qu’«Israël» obtienne par la politique ce qu’il n’a pas obtenu par la guerre.
Il existe un certain degré de dissuasion qui n’empêchera peut-être pas la guerre, mais qui empêche la réalisation des objectifs.
Si «Israël» envisage de mener une guerre, quelle que soit son ampleur, cela n’aboutira à rien. Qu’ils le sachent dès maintenant.
La possibilité d’une guerre existe, mais elle n’est pas certaine, et cela dépend de leurs calculs concernant la situation sur le terrain.
Je leur conseille, même s’ils sont nos ennemis, d’appliquer l’accord conclu, et tout le monde en sortira victorieux.
Si vous n’appliquez pas l’accord, vous n’obtiendrez aucun résultat, et nous continuerons à nous préparer à résister à toute agression éventuelle.
L’environnement sait que sa détermination et sa résilience sont la solution pour l’avenir et les générations futures.

Dans la Bataille des Braves, ils n’ont pas atteint leurs objectifs, et ils ne peuvent rien obtenir de plus que cet accord.
Nous sommes présents et prêts, et la Résistance est présente et veut se défendre, mais elle ne veut rien de plus.
À Gaza, ils n’ont pas atteint leurs objectifs, et après deux ans, ils ont été contraints de battre en retraite.
«Israël» ne peut atteindre pas ses objectifs au Liban. Il devrait donc se satisfaire de ce qui s’est passé, sinon nous sommes prêts à nous défendre.
Après l’accord, nous avons transféré la responsabilité à l’État libanais, qui est responsable de la défense, de l’extension de la souveraineté, de la pression internationale et de la prévention des agressions

L’Etat est responsable

Aujourd’hui, l’État est devenu responsable, et si nous réagissons maintenant, cela sera perçu comme une violation de l’accord et nous donnerons à «Israël» de prétexte.
Nous disons à l’État libanais : «Veuillez faire votre devoir.» Dix mois se sont écoulés et vous êtes toujours figés. Faites pression, criez et assumez vos responsabilités. C’est une expérience pour les autres.

Cette affaire prouve que si le Hezbollah s’engage, il tiendra parole. Cela signifie que l’accord est valable et applicable en fonction des performances du parti. S’il (l’Etat) n’en tire pas de leçon, c’est son problème.
Cette affaire pourrait être de courte durée, et peut-être l’État libanais pourrait-il un jour dire : «Parlons ensemble de la manière dont nous pouvons réagir face à Israël.»
Pourquoi le Hezbollah possède-t-il des armes ? Ces armes servent à résister à «Israël», qui occupe le territoire et représente une menace stratégique pour l’existence du Liban et de la région entière.
En réalité, nous défendons la Palestine, le Liban, l’Égypte, la Syrie et le monde entier lorsque nous participons à cette défense contre l’ennemi «israélien», dont les ambitions nous englobent tous.
Certains vous disent : «Je ne veux défendre que le Liban.» Eh bien, montrez-nous pourquoi vous défendez le Liban et ce que vous avez proposé face à «Israël».
«Israël» est resté en place de 1982 à 2000, et même avant cela, la résolution 425 n’a pas été appliquée pendant quatre ans.
Dites-nous, durant ces 22 années, qu’avez-vous proposé au Liban, vous les souverainistes, pour chasser «Israël» ? Vous n’avez rien dit et vous n’avez rien contesté.

La résistance est une riposte défensive et nécessaire

La présence militaire actuelle du Hezbollah n’a rien à voir avec la présence de l’ennemi occupant dans le sens que la résistance est une réaction défensive (riposte), et non une action offensive.
Cette réaction se poursuivra car l’ennemi, l’occupation, la confiscation de terres et les menaces persistent. De plus, certaines déclarations évoquent le «Grand Israël», ce qui laisse entendre qu’il existe une menace existentielle, aujourd’hui et à l’avenir.
Nous considérons la possession des armes comme un droit légitime, pour notre patrie et son existence et pour nous et notre existence, car il n’y a pas de séparation entre notre existence et celle de notre patrie. Nous sommes intégrés les uns dans les autres, cette terre est la nôtre à nous tous les Libanais, et nous sommes censés la défendre.
Quant aux prétextes, «Israël» et cet ennemi ont-ils besoin de prétextes ? Dites-moi quel est le prétexte en Syrie. Ils ne leur ont même pas laissé d’entrepôt, de caserne ou de capacités militaires, et aucun d’eux ne les combat. Il y a des velléités expansionnistes, et il n’y a pas de prétexte.

L’ennemi exige du Liban ce à quoi il n’a aucun droit. Il prétend vouloir sa sécurité, alors qu’il la garantisse et conclue les accords qu’il souhaite.
Mais ce qu’«Israël» exige, c’est la mise en place d’un système politique au Liban qui lui soit conforme et exige des sanctions contre le Liban jusqu’à la destruction d’un certain groupe.
L’ennemi exige l’effacement de zones géographiques afin de pouvoir les contrôler fermement. Tout cela s’appelle agression et occupation, alors comment puis-je accepter cela avec eux ?
Je ne discute pas des prétextes de l’ennemi, mais plutôt de son agression. A-t-il le droit d’attaquer ou non ? S’il n’a pas le droit d’attaquer, alors soit il arrête, soit je le combattrai.
Pour y parvenir, l’armée libanaise doit faire face à l’agression. Au cas où elle en est incapable, une résistance populaire doit s’y opposer.
Avec la présence de l’armée et de la résistance, une coordination est nécessaire pour faire face à l’agression, mais personne n’a le droit de dire : «Désarmez pour lever le prétexte.»
Nous avons été clairs : nous leur avons demandé de cesser l’agression, de se retirer, d’achever la reconstruction et de libérer les prisonniers. Nous sommes prêts à discuter d’une stratégie positive avec l’État libanais et l’armée libanaise afin de parvenir à une stratégie de sécurité nationale.

Il y a une différence entre le groupe armé au sud du Litani et la résistance nationale qui s’oppose au projet «israélien».
La résistance n’est pas liée à une frontière
On peut affirmer qu’il n’y a pas de groupe armé au sud du Litani. C’est tout-à-fait vrai, car l’armée libanaise en est devenue responsable.
La résistance est liée à l’ensemble du système de lutte contre l’agression. Cela signifie que tant que l’agression se poursuit il doit donc y avoir de la résistance, qu’elle atteigne ou non la frontière, qu’elle soit interne ou non, ou qu’elle se prépare pour les dix prochaines années.
En fin de compte, la résistance est un droit légitime qui n’a rien à voir avec la géographie, ni avec le sud et le nord du fleuve, la Bekaa ou le Mont-Liban.
De ce point de vue, le rôle de la résistance est toujours une nécessité car l’agression continue même en l’absence de riposte. Venez discuter avec moi de la non nécessité du rôle de la résistance.
Quant au fait que nous puissions ou pas résister à la frontière, sachez que la résistance ne se limite pas à la frontière, c’est plutôt un choix, une détermination, une indépendance, une souveraineté et une confrontation contre l’agression. Ce n’est pas une frontière géographique qu’on nous interdit d’y accéder.

Ou si quelqu’un dit que vous n’avez pas la capacité actuelle de vaincre «Israël», pas de problème. Demain, nous en aurons la capacité, car dans la résistance et la confrontation, un jour est pour nous et l’autre est contre nous.
Quand y a-t-il eu une résistance qui se compare au potentiel d’un tyran, d’un agresseur ou d’un occupant.
La résistance est une idée et un projet à la fois toujours d’actualité et orientés. Même s’il n’y reste qu’une seule personne, elle doit continuer jusqu’à son martyre.
Accord de cessez-le-feu et résolution 1701
Il faut faire la distinction entre la résolution 1701 et l’accord de cessation des hostilités conclu le 27 novembre. L’accord de cessation des hostilités stipule spécifiquement la cessation des hostilités au sud du Litani.
L’accord mentionne le sud du Litani à cinq reprises, et cet accord en est une introduction. Une fois cet accord mis en exécution, nous passerons à la résolution 1701 pour mettre en œuvre le reste.
«Israël», son entité et ses relations avec l’État libanais s’inscrivent dans les limites de l’accord. Une fois l’accord mis en exécution, l’État libanais décidera de ses actions internes : étendre sa souveraineté, coordonner la situation avec la résistance et trouver une solution au problème des armes. Voilà les détails proposés. Cette question devient une affaire interne libanaise, discutée et traitée sur le plan interne, et «Israël» n’y tiendra aucun rôle.

«Israël» s’ingère désormais dans les affaires intérieures libanaises. Nous devons nous mettre d’accord sur ce point au sein de l’État libanais, sachant qu’il n’a pas exécuté la première étape qui le concerne, il ne doit (en aucun cas) être en lien avec quoique ce soit d’autre.

Ils ont tenté la première fois dans la Bataille des Vaillants, mais n’ont rien pu faire. S’ils recommencent, notre décision est entre les mains de Dieu. Mais notre décision est prise pour nous défendre et résister jusqu’au dernier souffle. Notre confiance en Dieu est immense. Nous remporterons la victoire en poursuivant ce processus.

Pas de stabilité sans reconstruction
Le Hezbollah aborde la question de la reconstruction avec la plus grande fermeté, avec ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas. Il s’efforce d’obtenir ce qu’il peut, et nous faisons notre devoir dans ce domaine.
Le processus de reconstruction relève avant tout de la responsabilité de l’État, car l’agresseur est «Israël» et l’agressé est le Liban et ses citoyens, et l’État en est responsable.

Il n’y aura pas de stabilité pour l’État sans reconstruction, l’État doit commencer par ce qu’il peut, et la reconstruction conduit à un élan économique et social.
L’objectif principal de l’ennemi est de dresser le climat interne contre la résistance. Il affirme qu’en empêchant les gens de rentrer chez eux et en maintenant dans leur statut de déplacés, cela compromettra l’avenir de la résistance.
«Israël» ne réussira pas dans cette tentative et qu’il mette fin à toute cette affaire. Le gouvernement doit prendre des mesures plus strictes.
À quoi sert ce mécanisme (des pays garants du cessez-le-feu)? Son directeur américain n’est-il qu’un modeste fonctionnaire chargé d’aider «Israël» à détruire ou à mettre fin aux violations ?
Un jour viendra peut-être où nous dirons : Réexaminons ce mécanisme. A quoi sert-il ? Il est inutile.
L’existence de ce mécanisme profite à «Israël», l’encourage et le défend. Toutes les violations sont le fait d’«Israël», nous ne constatons aucune cessation de ces violations.

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