Le prisonnier palestinien libéré Mahmoud Al-Arda à Al-Ahed: La résistance redessine l’équation du conflit, le Liban est grand grâce à sa résistance

Par AlAhed
Dans un récit qui résume des décennies de patience et de résistance, l'ingénieur de l’opération «Tunnel de la liberté», le prisonnier palestinien libéré Mahmoud Al-Arda, raconte au site d’information AlAhed, son expérience dans les prisons d'occupation «israélienne», ainsi que dans le tunnel de «Gilboa» qui a secoué l'entité ennemie. Il affirme que la résistance est aujourd'hui à l'aube d'une étape historique décisive qui redessine l'équation du conflit dans la région.
Al-Arda, qui a passé plus de trente ans en détention, parle du spectacle de la liberté, des cellules d'isolement et de l'enfer, de ses camarades restés là-bas, et de l'espoir qui ne l'a jamais quitté. Il adresse également un message chaleureux à Gaza, à la résistance et au Hezbollah au Liban, affirmant que le sang versé sur le chemin d’Al-Qods ne sera pas vain et que l'heure de la victoire approche, peu importe combien le nuit de l’occupation dure.
La liberté, un moment indescriptible
Au début de son intervention, Al-Arda a exprimé ses sentiments au moment de sa sortie de prison après trois décennies de détention, en déclarant : «Le sentiment est indescriptible, ni en mots ni en images. C'est un moment au-delà de toute description ; car une personne qui sort de prison après toutes ces années vit une expérience que seuls ceux qui ont goûté à l'amertume des chaînes et à la douceur de la liberté peuvent comprendre.»
Il a poursuivi : «J'étais heureux de sortir, mais ma joie n'était pas complète ; car mes frères sont toujours là-bas. Chaque fois que je vois une scène de libération, je ressens de la honte ; car il y a ceux qui n'ont pas encore été libérés, et ceux qui souffrent dans les cellules des conditions les plus dures que le mouvement des prisonniers a connues depuis des décennies.»
Al-Arda a ensuite parlé de la réalité des prisonniers dans les prisons d'occupation au cours des deux dernières années, affirmant que les conditions avaient atteint des niveaux sans précédent de répression et de violence : «Aucune période n'a été aussi difficile pour les prisonniers que ces deux dernières années. L'occupation a perdu toute humanité. Même lors de la libération des prisonniers devant les caméras, ils s'efforcent de les humilier et de les frapper ; alors qu'en réalité, que se passe-t-il dans les cellules fermées loin des yeux ?»
Il a ajouté : «L'administration des prisons a des pouvoirs absolus pour agresser les prisonniers, que ce soit durant la prière, dans les cellules, lors des transferts ou des interrogatoires, sans aucun frein éthique ou légal. Ils se sont déchargés de toutes les valeurs humaines, et le traitement qui nous est réservé se fait sans le minimum de respect des droits de l'homme.»
En parlant des agressions contre les leaders palestiniens en détention, il a dit : «Nous avons entendu parler de l'agression brutale contre le leader emprisonné Marwan al-Barghouti, et comment ses côtes ont été brisées à cause de la torture. Ce n'est pas la première fois, Marwan a subi de nombreuses tentatives d'assassinat et de torture, mais il ressort toujours plus fort. "Israël" a délibérément choisi de l'exclure de l'accord ; car il sait qu'il a un impact majeur dans la résolution de la division palestinienne et dans l'unification de la nation.»
«Le Tunnel de la liberté»… une défaite renseignement et morale pour l'occupation
En évoquant l'opération d'évasion de la prison de «Gilboa» en 2021, qualifiée par les médias ennemis à l'époque de «l'intrusion sécuritaire la plus dangereuse de l'histoire d'Israël», Al-Arda a rappelé les détails de cette expérience qui est devenue une légende nationale dans la conscience palestinienne et arabe.
Il a souligné : «Le Tunnel de la liberté n'était pas simplement une tentative d'évasion, mais un projet de volonté et de foi. Nous avons travaillé sur le tunnel pendant près de 300 jours sans que nous soyons découverts, et il y avait une harmonie totale entre nous. Chacun de nous savait que la liberté est un droit sacré qui doit être arraché.»
Il a ajouté : «Dès le premier jour, j'étais convaincu que j'étais libre, et que je devais conquérir ma liberté de mes propres mains. L'ennemi vivait dans l'illusion de sa supériorité sécuritaire, mais nous avons prouvé que son système pouvait être enfreint et qu'il était fragile de l'intérieur. Le tunnel de la liberté les a mis à découvert, tout comme Gaza les a exposés sur le terrain. L'occupation possède toute la technologie, mais elle ne comprend pas l'esprit de l'homme résistant. Nous combattons avec une conviction, tandis qu'ils combattent avec une machine. C'est pourquoi ceux qui possèdent la foi et un objectif finissent par triompher.»
Gaza... le cœur qui ne cesse de battre
Concernant la dernière guerre à Gaza et l'échange de prisonniers qui a conduit à sa libération, Al-Arda a salué les habitants de Gaza et leur résistance vaillante en disant : «Le prix a été élevé, mais nos objectifs sont plus grands et plus nobles. Gaza a payé le tribut de milliers de martyrs et de blessés, et a offert les plus belles images de résistance face à la machine de guerre sioniste, mais finalement, elle a imposé sa volonté à l'ennemi. Gaza a confirmé que la résistance est celle qui dessine l'avenir de la Palestine, et non les négociations ou les compromis.»
Il a ajouté : «Lorsque la nation présente ses leaders et ses martyrs à Gaza, au Liban, au Yémen, en Iran, en Irak et en Syrie, cela signifie que la nation se rapproche de la réalisation de ses grands objectifs. Une nation qui se sacrifie à ce point ne peut pas être vaincue.»
Message de fidélité au Liban et à sa résistance
En conclusion, le prisonnier libéré Mahmoud Al-Arda a adressé un message à la Résistance islamique au Liban et au Hezbollah, louant leur rôle historique dans le soutien à la Palestine et la lutte contre l'occupation. «Le Liban n'est pas un petit pays comme on le dit ; le Liban est grand par sa résistance et par ses martyrs de toutes les confessions. Je dis aux hommes de Dieu dans leurs tranchées : rappelez-vous que l’imam Moussa Sadr et le martyr suprême sayyed Hassan Nasrallah ont laissé au Liban la plus grande résistance qui a ébranlé les fondements de l'ennemi et a repoussé son projet dans la région.»
Il a souligné que cette épopée héroïque et ces grands sacrifices pour la Palestine ne sont pas nouveaux et ne sont pas étrangers au Liban. Al-Arda a également salué les familles des martyrs et des blessés qui finiront par triompher, même si cela prend du temps.
Il a poursuivi son message en disant : «La victoire au Liban en 2000 a inspiré les Palestiniens, qui ont déclenché l'Intifada d'Al-Aqsa, menant à la libération de Gaza. Aujourd'hui, le sang des martyrs de l'axe de la Résistance, du Liban au Yémen, est celui qui redessine le chemin vers Al-Qods.»
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