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Martyre du sayyed-1

«Où est ma famille?»: Le calvaire d’un prisonnier palestinien libéré, de retour à Gaza

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Par AlAhed – Sara Raad
 

À Gaza, pas de place pour la joie, tout espoir ou bonheur est entaché par une tristesse et une douleur.
Haitham Salem, l’un des 2 000 détenus palestiniens libérés en échange de 20 «Israéliens» retenus à Gaza, a été arrêté par l’armée «israélienne» lors d’une invasion terrestre de son quartier dans le nord de la bande de Gaza en novembre 2024.
La nuit précédant ce 13 octobre – le jour de sa libération –, le père de famille n’a pas pu dormir, l’esprit habité par l’idée de retrouver enfin ses filles de 2 et 4 ans, son fils de 5 ans et son épouse.
L’attente de ce moment lui avait permis de supporter ses onze mois d’incarcération, durant lesquels il a enduré de nombreux sévices.
Mais, à la descente du bus ramenant les prisonniers dans l’enclave, lundi 13 octobre, Haitham a découvert que tous les quatre ont été tués, le 9 septembre, dans un bombardement «israélien» sur la ville de Gaza. 
Les images de lui apprenant la terrible nouvelle, hurlant et pris de convulsions au milieu des embrassades et des accolades, ont fait le tour des réseaux sociaux.
«Mes enfants étaient plus beaux que la lune. Vous voyez la lune? Ils étaient plus beaux», dit-il.
«Ils étaient tous en joie, autour de moi, à enlacer leur famille, et moi je n’ai plus personne», confie l’homme de 32 ans, joint à distance car «Israël» interdit à la presse internationale de pénétrer dans la bande de Gaza. 
«Mes enfants, c’était tout pour moi. J’ai tout donné pour eux. Et j’aimais tellement ma femme, on était si heureux ensemble… Quelqu’un peut-il me dire de quoi ils sont coupables? Pourquoi on me les a pris? Et moi, pourquoi suis-je en vie? J’aurais préféré passer ma vie en prison plutôt qu’ils ne meurent», ajoute Haitham en sanglots. 
Vendredi 17 octobre, sa fille Layane aurait fêté ses 2 ans. Il lui avait confectionné un bracelet en prison avec des morceaux de pain séché. Il voulait absolument que ce cadeau soit terminé. Il s’en faisait une joie. Il voyait déjà la petite se jeter à son cou avant de lui offrir ce petit bijou qui aurait valu tous les cadeaux du monde.
Comme Haitham, les centaines de Palestiniens relâchés dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu ont été choqués par l’ampleur des destructions infligées à l’enclave côtière. Certains d’entre eux, croyant retrouver leurs proches, ont appris leur mort sous les bombardements.
Ils racontent maintenant les tortures et les humiliations qu’ont subies dans les geôles «israéliennes».
«La seule démocratie du proche orient» a pris les prisonniers palestiniens en otages, les enfermant délibérément sans procès afin de terroriser la population locale.
Et même après leur libération, ils vivent l’apogée de la cruauté d’«Israël», en retournant à leur patrie ensevelie par le chagrin, la détresse et la peine inhumaine.

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