Le média militaire du Hezbollah lors de la Bataille des Vaillants: L’œil vigilant sur les épopées

Par Latifa Husseini
Dès ses débuts en tant qu'organisation militaire résistante dans les années 1980, le Hezbollah a bien compris l'importance de l'image dans la guerre de libération des terres et la confrontation avec l'ennemi «israélien». La caméra a accompagné ses combattants lors de leurs opérations militaires et de leurs incursions dans les positions d'occupation et des collaborateurs du Sud-Liban, devenant ainsi une arme équivalente au fusil. L'objectif était de documenter les détails qui sont devenus un héritage et un précieux legs pour les hommes du terrain dans les guerres ultérieures.
Lors des batailles de soutien à Gaza et des Villants (Ouli el-Baes), le média militaire de la Résistance islamique a ajouté à son expérience opérationnelle une période difficile en raison des circonstances, mais cela a constitué un véritable test de sa capacité à s'adapter aux nouvelles urgences tout en maintenant la même compétence dans la production et la diffusion de contenus médiatiques et de propagande adaptés à la guerre des moujahidines.
Si nous n'avions pas de vidéo...
Le 14 janvier 2024, le maître des Martyrs de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah (que sa mémoire soit bénie), est apparu lors de la commémoration du commandant martyr, haj Wissam Hassan Tawil. En parlant du front de soutien après 99 jours de combat, Son Éminence a souligné l'importance de l'image dans cette confrontation, face au silence de l'ennemi et à son refus de reconnaître ses pertes et les frappes douloureuses qu'il subit. Il a déclaré : «La base 'Meron' a été ciblée, mais l'ennemi ne l'a pas reconnu. Que dit-il ? Il dit que des missiles sont tombés à proximité d'une installation stratégique. Regardez ! À proximité d'une installation stratégique, ce qui signifie qu'il n'a pas reconnu que des missiles ont touché une installation stratégique... La Résistance a filmé... Vous vous souvenez dans les années 90, la Résistance a mené l'opération de Dabcheh (1994) et lorsque nous sommes entrés dans le site 'israélien', l'ennemi a nié cela, mais deux jours après, la Résistance a publié la vidéo, montrant le frère tombé en martyr, qui y avait planté le drapeau et les combattants à l'intérieur du site. Ainsi, ceux qui ont nié ont été stupéfaits.»
Il a poursuivi : «Cela signifie que si nous n'avions pas de vidéo, si nous n'avions pas de documentation, une opération de la taille de l'attaque de la base 'Meron' serait restée dans le doute. Le Hezbollah dit cela et l'ennemi le nie, ce qui est très nuisible pour les combattants et pour l'environnement de la Résistance.»
Documentation du soutien
Sur cette base, depuis le premier jour du lancement du front de soutien le 8 octobre 2023 jusqu'à l'agression des 66 jours du 23 septembre au 27 novembre 2024, l'accent a été mis par le média militaire sur les communiqués concernant les opérations selon les ordres du commandement de la Résistance, en présentant des images et en diffusant des clips et des films ciblant l'ennemi, sa société, ainsi que ses niveaux politiques, militaires et sécuritaires.
Au cours de 350 jours de soutien, les combattants ont mené environ 3000 opérations dans divers sites frontaliers et avancés. La plupart de ces opérations ont été documentées par des images et des vidéos, et la majorité a été diffusée par les chaînes du média militaire. Les opérations et les autres publications parvenaient progressivement au public de la Résistance : Imad, el-Hudhud et les hymnes, ainsi que les musiques de fond qui sont désormais utilisées dans de nombreux contenus médiatiques.
Ces images et scènes ne peuvent être comprises que dans le cadre de la guerre psychologique menée par le corps médiatique de la résistance contre les sionistes, sans oublier la surveillance en temps réel et instantanée du théâtre de l'ennemi ainsi que de sa presse et de ses médias.
La mission se poursuit...
Comme toutes les structures organisationnelles du Hezbollah, le média militaire a subi une dure épreuve le 17 septembre 2024 : l'agression des bipeurs. Un nombre relativement important de ses membres a été mis hors service en raison des blessures, mais la doctrine de ce mouvement de croyance et de jihad ne connaît ni répit, ni interruption dans la mission, ni même de repos. Les défis se sont intensifiés et accumulés en raison de l'escalade des attaques : l'explosion de dispositifs radio, l'assassinat du grand commandant jihadiste, haj Ibrahim Aqil, ainsi que des chefs de la brigade al-Radwan, suivi du début de l'agression de grande envergure contre tout le Liban et de l'assassinat des deux secrétaires généraux, le Maître des Martyrs de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah (que sa mémoire soit bénie), et sayyed Hachem Safieddine (que sa mémoire soit bénie), avec des frappes s'étendant à toutes les régions.
Le premier défi pour le média militaire, après l'annonce de l'assassinat de sayyed Nasrallah, a été de publier les communiqués sur les opérations de la Résistance et de poursuivre les activités sans interruption. Ainsi, le bilan a été de 8 opérations consécutives ciblant les colonies de «Kibbutz Kfar» et «Saar», «Rosh Pinna», «Metzuvah», «Maalot», le site de «Sadah», ainsi que la base et l'aéroport de «Ramat David», seulement quelques heures après l'annonce du martyre de sayyed Nasrallah.
La présence sur le terrain et au front
Malgré l'horreur des pertes au sein du corps de la Résistance, son média militaire n'a pas sombré dans l'inertie. Il est resté vigilant, s'adaptant rapidement à la pression imposée et aux nouveaux développements. Ses membres ont compris l'ampleur de la capacité de l'ennemi à détecter et à agir. Ils ont poursuivi leurs missions aux côtés des combattants restés en vie, portant leurs équipements et caméras sur le terrain, prêts à la mission ou à recevoir la plus haute distinction : le martyre.
Les lentilles du média militaire se sont déployées là où se trouvaient les positions de la Résistance, ses officiers et ses combattants, accompagnant toutes les formations : la force de missiles, les blindés, la force aérienne et les drones, partout où le feu était dirigé vers les cibles ennemies.
Une production abondante du cœur de la bataille
Le média militaire a poursuivi sa mission, diffusant avec la même qualité et la même performance des clips, des infographies, des vidéos, des flashs et diverses productions visuelles du cœur de la bataille. Plus important encore, ce media a publié les textes émis par la salle d'opérations de la Résistance en direct pendant 50 jours, résumant ce qui se passait sur les champs de bataille et les résultats des confrontations terrestres sur les différents axes, ainsi que le bilan des frappes de la force de missiles, en annonçant le nombre d'opérations de tirs réalisées, tout en braquant la lumière sur les objectifs ciblés par la force aérienne et l'unité de défense aérienne, incluant les taux de pertes dans les rangs de l'ennemi en termes de morts, de blessés et de véhicules détruits, ainsi que des bulldozers militaires, des blindés et des transports de troupes qui ont été abattus.
Surveillance de l'ennemi...
La surveillance des pertes de l'ennemi «israélien» dans ses bases, sites, casernes, colonies et villes occupées est devenue une des responsabilités centrales du média militaire. Ses membres étaient à l'écoute 24 heures sur 24, sans interruption. L'essentiel pour eux était de savoir ce qui se passait à l'intérieur des territoires occupés et de transmettre la souffrance des milieux de l’ennemi au public de la Résistance à travers les canaux de communication disponibles. La série «Ils souffrent» enregistre cela avec précision, en mentionnant les noms des soldats ennemis tombés sur le sol libanais
La caméra jusqu'au martyre
Tout au long de ces 66 jours de guerre et de confrontation, l'image a été omniprésente dans la production du média militaire. Les membres de l'unité n'ont pas négligé l'importance de ce que leurs caméras documentaient, témoignant de la bataille la plus acharnée que les combattants menaient, dans un contexte où les «Israéliens» avaient un avantage technologique et la capacité de détecter les mouvements des combattants et des journalistes militaires. Plus de 30 moudjahidines sont tombés en cherchant à documenter les opérations en cours sur le terrain. Ils sont tombés avec leurs caméras pendant qu'ils accomplissaient leur mission médiatique sur le terrain, parmi eux le martyr Mohammed Saouli, Ali Mourad et Ibrahim Farhat. Le summum du sacrifice et de l'engagement absolu se manifeste plus clairement avec le martyre de tous les journalistes militaires qui étaient stationnés dans les villages de la ligne de front, ainsi que la perte des corps de certains d'entre eux. Cette image dépasse la loyauté et ses significations, transcende les valeurs de l'altruisme et du don de soi. C'est une responsabilité sacrée.
Le média militaire a beaucoup à raconter un jour. Une fortune de récits a été rassemblée et stockée dans un seul but : préserver les exploits des martyrs heureux et des leaders, ainsi que de ceux qui ont atteint le seuil du martyre, afin que les épopées et les actes d’héroïsme ne se soient pas perdus, et que le souvenir des jours de Dieu reste vivant.
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