Agression «israélienne» au Qatar: Y a-t-il encore des discours sur des garanties américaines?

Par AlAkhbar
On trouvera bien-sûr un grand nombre de personnes qui s'intéresseront à la position des États-Unis concernant l'agression contre le Qatar mardi le 9 septembre. Et il y a également ceux qui se demanderont quelle sera la réaction des pays du Golfe alliés aux États-Unis. Tout le monde, au sein de cette alliance, sortira en déclarant qu'il n'y a ni force ni pouvoir pour contrer le destin américano-«israélien». Et cette conclusion est exactement ce que l'ennemi souhaite imposer dans la conscience de tous: ce qui ne peut être accompli par la force le sera par plus de force!
Jusqu'à des heures avancées de la nuit, les Américains tentaient de raccommoder les déchirures de leur grand manteau. Cependant, un certain nombre de correspondants étrangers à Washington ont entendu des déclarations explicites de la part de responsables de sécurité, de militaires et de politiciens, affirmant que les États-Unis étaient au courant de la situation, et que le Commandement central (dont le chef a été accueilli au Liban il y a quelques jours) était au courant des détails de ce qui s'était passé. Même si certains affirment qu'«Israël» ne les avait pas informés du lieu de la frappe, d'autres ont entendu des propos selon lesquels «Israël» avait informé les États-Unis de son intention d'éliminer le commandement du Hamas, mais n'avait pas précisé où l'opération aurait lieu.
Ce ne sont que des absurdités. Il suffit de revenir aux propos d'un général américain du Commandement central, qui a visité le Liban à plusieurs reprises, expliquant que les opérations de l'aviation israélienne doivent être entièrement coordonnées avec le Commandement central, qu'il s'agisse de missions de reconnaissance ou d'opérations de combat.
Laissons de côté ce que Donald Trump pourrait faire pour atténuer les conséquences de ce qui s'est passé, surtout que l'opération a échoué à atteindre son objectif d'éliminer les dirigeants du Hamas à Doha, même si elle a ajouté de nouveaux noms à la liste des martyrs de la famille du commandant Khalil el-Hayyé. Il est probable que beaucoup de discours émaneront des alliés américains dans toute la région, pour dire que ce qui s'est passé était une erreur et qu'il faut la dépasser en continuant le travail...
Mais de quel travail parlent-ils?
En Palestine, le massacre se poursuit. Au Liban, en Syrie et au Yémen, l'agression ouverte continue sans aucune restriction. En Iran, on se prépare à une nouvelle confrontation avec «Israël». En Irak, c'est une folie dirigée par les alliés américains, semblables à ceux de notre «bande sur le monopole des armes». Le problème de ces derniers n'est pas qu'ils servent consciemment la stratégie de l'ennemi, mais qu'ils refusent de reconnaître qu'il n'y a pas de place pour eux, dans toute vision israélienne ou américaine de gouvernance de nos pays. Car ce qu'«Israël» fait en Palestine, en Syrie et au Liban, est une seule et même chose: détruire tous les facteurs de vie là où il arrive à frapper!
Les habitants de Palestine n'ont pas besoin qu'on leur explique ce qui se passe. Actuellement, ils ne cherchent pas à blâmer qui que ce soit parmi les Arabes pour ce qui s'est passé, ces Arabes très embarrassés par les événements au Qatar. Ils savent qu'il n'existe aucune garantie de sécurité pour préserver leurs vies. De plus, la direction des forces de résistance en dehors de la Palestine vit dans un état d'alerte complet depuis au moins un an et demi, où qu'elle soit, où qu'elle se déplace et où qu'elle se trouve. Ceux qui s'interrogent sur ses membres, se déplaçant en Turquie, en Égypte et au Qatar, constatent avec force l'ampleur de l'alerte sécuritaire qui les entoure, simplement parce que les services de sécurité des pays hôtes savent bien qu'il n'y a pas de confiance en «Israël», et qu'il tentera d'éliminer ces personnes, que ce soit par des opérations de sécurité ou militaires, comme cela s'est produit hier à Doha.
L'agression contre Doha a révélé toute la vérité sur le rôle américain. Au Liban, le groupe engagé dans le projet américano-saoudien-«israélien» doit réfléchir davantage avant d'inviter les gens à se plier aux exigences extérieures.
Mais qu'en est-il de nous, ici, au Liban, où l'équipe impliquée dans ce projet continue d'insister pour frapper la Résistance et de s'efforcer de désarmer ses membres? Malgré les obstacles rencontrés lors de la dernière réunion du gouvernement, tout le monde sait, surtout les membres de la Résistance, que cela n'est qu'une étape temporaire, et que ces forces reviendront bientôt avec une nouvelle plateforme pour proposer la même idée. Si la direction de l'armée libanaise, et non un autre responsable de l'État, ne mesurait pas précisément l'ampleur de la catastrophe qui frapperait le Liban si les décisions du gouvernement étaient mises en œuvre, le pays serait aujourd'hui le théâtre d'une violence aveugle.
Cependant, maintenant que l'ennemi a réaffirmé ses intentions et nous a présenté une nouvelle scène, visant à renforcer son récit selon lequel ce qui ne peut être accompli par la force le sera par encore plus de force, il incombe aux alliés de cet ennemi, aux petits protégés des ambassades, de cesser d'utiliser des expressions telles que «garanties américaines», «capacité de la communauté internationale» ou «institution des Nations Unies», car ce qui s'est passé à Doha mardi balaie d'un coup tous ces slogans et ces titres.
Si le groupe allié aux États-Unis, à l'Arabie saoudite et à «Israël» souhaite poursuivre sa voie contre la Résistance, ses acteurs n'ont pas besoin de se mentir en parlant de garanties et de promesses. Ils n'ont pas à essayer de convaincre les gens que les armes n'ont aucune utilité face à un ennemi comme «Israël».
Car toute argumentation répétée selon laquelle satisfaire les demandes américaines et israéliennes ouvrirait la voie à la sauvegarde du Liban est une proposition absurde. Ridicule. Un point à la ligne.
Les partisans de cette idée devraient se pencher sur ce qui se passe avec le gouvernement d'Ahmad Chareh en Syrie. Cet homme a montré toute sa disposition à répondre aux besoins sécuritaires et militaires d'«Israël» en Syrie en échange de l'arrêt des agressions et de l'expansion de l'occupation. Pourtant, chaque fois qu'il fait une concession politique ou sécuritaire, il reçoit en retour des frappes claires, de jour comme de nuit, qui touchent non seulement ce qui reste de l'armement de l'ancienne armée syrienne, mais aussi ce que Chareh tente d'acquérir par l'intermédiaire de la Turquie et d'autres.
La seule réponse que Chareh et ses compagnons entendent des Américains est qu'ils doivent fournir encore plus d'efforts pour prouver à «Israël» qu'ils ne constituent pas une menace pour sa sécurité. C'est exactement ce que fait l'envoyé américain Tom Barrack, qui n'ose pas exprimer ce qu'il pense de la stratégie «israélienne» dans la région, qui est largement acceptée aux États-Unis.
Il est bon de lire, au Liban, un aspect de l'agression d'hier, qui nous concerne fortement, où il n'y a aucune place pour des discussions ou des réflexions sur un quelconque compromis avec une poignée de criminels fous. Les membres de la Résistance doivent continuer ce qu'ils font en silence, sans avoir besoin de consulter qui que ce soit, et bien sûr, sans parler de ce qu'ils font avec qui que ce soit, car l'heure de la confrontation semble imminente, et à ce moment-là, il n'y a plus de place pour parler de garanties, de lignes rouges, de plafonds ou de quoi que ce soit d'autre... Il n'y a que la force, et uniquement la grande force!
Comments

