Jeffrey Feltman, l’instigateur de la guerre contre la Résistance
Le site Wikileaks continue de révéler les dessous du complot des forces du 14 mars contre la résistance lors de la guerre de juillet 2006. Cette coalition, qui a donné à l’ambassadeur américain à l’époque Jeffrey Feltmann le soin de décider à la place du gouvernement de Fouad Siniora, n’a cessé de démentir toutes les accusations à son encontre. Mais les câbles diplomatiques du département d’Etat américain démontrent que les slogans de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance ne sont qu’une couverture pour permettre aux Américains de mettre la main sur le pays des cèdres.
L’un des câbles diplomatiques les plus dangereux est celui qui révèle le rôle américain dans la nomination de Fouad Siniora au poste de Premier ministre.
Il s’agit du document du département d’Etat américain, portant le numéro BEIRUT260206, et daté du 12 août 2006. Selon ce document, Saad Hariri a flatté explicitement le rôle du Premier ministre Fouad Siniora lors de la guerre de juillet, et ce, au cours d’une réunion avec l’ambassadeur Jeffrey Feltman. Selon ce dernier, Hariri a reconnu que le choix américano-français d’avoir nommé Fouad Siniora au poste de premier ministre était correct. « Saad a dit que le conseil américain et français de choisir Siniora au poste de Premier ministre était un bon conseil, alors qu’il voulait nommer Bahij Tabbara en premier lieu », affirme le responsable américain dans ce câble.
Dans un autre document (BEIRUT249206) daté du 29/7/2006, Feltman a vivement défendu les tueries israéliennes contre les Libanais. « Le Hezbollah pourrait exploiter certains convois transportant des aides humanitaires pour approvisionner ses combattants », a-t-il justifié à Fouad Siniora qui critiquait « Israël » pour ses meurtres contre les civils.
De plus, c’est à la suite d’une rencontre entre Feltman et Siniora le 25 juillet 2006 que ce dernier a accepté le déploiement d’une force internationale afin de protéger la stabilité au Sud, à la place de la FINUL, et dont « le mandat impliquerait le désarmement du Hezbollah ».
Dans un câble portant le numéro BEIRUT250406 et daté du 1 aout 2006, l’ambassadeur américain en question a annoncé avoir fait pression sur Fouad Siniora pour qu’il fixe clairement « ses revendications au sujet des forces du maintien de la
sécurité », ajoutant qu’il allait rencontrer Marwan Hemadé « pour faire passer cette demande à travers le gouvernement ».
Pour ce haut responsable américain, s’exprimant dans un document portant le numéro BEIRUT255306 et daté de 8 août 2006, « si nous parvenons à exploiter le gouvernement libanais pour envoyer l’armée libanaise au sud, le Hezbollah sera vaincu politiquement, comme il a vaincu militairement. De cette façon, nous pouvons dire que c'est le déploiement de l’armée libanaise qui a réalisé le retrait israélien, et non pas les armes du Hezbollah ».
C’est justement Jeffrey Feltman qui fut également derrière les débats sur les nominations des officiers à l’aéroport international de Beyrouth. Dans un câble diplomatique daté du 16 août 2006, (BEIRUT268006), Feltman a discuté avec le directeur général des forces de sécurité intérieure Ashraf Rifi de nouvelles nominations à l’aéroport, dans le but de mettre fin au trafic d’armes. Feltman a rapporté de Rifi qu’il n’avait pas de confiance en la loyauté des officiers des services de sécurité (l’armée et les douanes) chargés de contrôler les vols commerciaux. Rifi avait alors évoqué la nécessité de remplacer « dix officiers chiites », toujours selon le câble diplomatique révélé.
Le 14 août 2006, et sous le numéro de BEIRUT261306, le chef des Forces Libanaises Samir Geagea a exhorté Jeffrey Feltman de solliciter l’aide de la communauté internationale afin d’obliger le gouvernement libanais à présenter un plan hebdomadaire pour désarmer le Hezbollah, et à informer Siniora que la résolution de l’ONU 1701 doit être appliquée à la lettre et que ce dernier devrait présenter un plan du gouvernement pour que les Nations Unies envoient des forces de la FINUL au Sud.
Le comportement de Feltman est une transgression de la convention de Genève 1961
Face à ces révélations, le professeur de droit international Hassan Jouni a indiqué que toutes les rencontres et l’action entreprise par Jeffrey Feltman lors de la guerre de juillet 2006 constituent une transgression flagrante de la clause 41 de la convention de Genève 1961, qui stipule le respect des représentants diplomatiques de la souveraineté du pays hôte et de ne pas s’ingérer dans ses affaires intérieures.
Selon lui, Feltman a incité un pays ennemi à accentuer ses frappes contre le Liban, et pis encore, il a négocié maintes fois à la place de l’Etat libanais, et a formé un groupe politique auquel il a offert un demi-milliard de dollars de la part du Congrès américain pour déformer l’image de la résistance.
Et de regretter que les autorités libanaises concernées n’aient pas pris les mesures nécessaires à l’époque pour chasser cet ambassadeur, comme l’indiquent les conventions internationales depuis des centaines d’années.
Par ailleurs, le professeur de droit Hassan Jouni a fustigé les appels des forces du 14 mars à convoquer l’ambassadeur syrien et à l’obliger de s’excuser pour ses accusations récentes sur l’implication du Courant du Futur dans l’acheminement d’armes en Syrie, alors qu’elles se sont tues face aux ingérences flagrantes de Feltman lors de la guerre israélienne au Liban!
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