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«Israël» reconnaît le Somaliland, provoquant l’indignation de la Somalie et des réactions internationales

«Israël» reconnaît le Somaliland, provoquant l’indignation de la Somalie et des réactions internationales
folder_openŒIL SUR L'ENNEMI access_timedepuis 2 heures
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Par AlAhed avec agences

«Israël» a annoncé vendredi 26 décembre la reconnaissance officielle du Somaliland, une première pour cette république autoproclamée qui a fait sécession de la Somalie, suscitant l’indignation de Mogadiscio qui a dénoncé une «attaque délibérée» sur sa souveraineté. 

Des analystes régionaux ont estimé qu’un rapprochement avec le Somaliland, qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991, pourrait permettre à «Israël» de sécuriser son accès à la mer Rouge. Avec les retombées géopolitiques qu’un tel rapprochement peut entraîner, l’annonce «israélienne» a provoqué un concert de condamnations dans la région et jusqu’à un désaccord du président américain Donald Trump.
Mais à Hargueisa, capitale du Somaliland, désormais considéré par «Israël» comme «un État indépendant et souverain», des centaines de personnes ont dans la soirée envahi les rues, selon des témoins sur place.

Nombre d’entre eux brandissaient le drapeau de la région séparatiste, scandant «victoire au Somaliland», ont-ils indiqué, sans préciser si ces manifestations étaient spontanées.

Le président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, surnommé «Irro», a salué «un grand jour pour le peuple et la République du Somaliland, une page d’or dans l’Histoire de notre nation» après 34 ans de «lutte».

Une reconnaissance aux enjeux multiples

Le territoire du Somaliland, qui correspond peu ou prou à l’ancienne Somalie britannique, est situé à la pointe nord-ouest de la Somalie. Il a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991, alors que la République de Somalie sombrait dans le chaos après la chute du régime militaire de l’autocrate Siad Barre.

La république autoproclamée fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police, et se distingue par sa relative stabilité comparée à la Somalie, minée par l’insurrection des «shebab» et les conflits politiques chroniques. Mais elle n’était jusqu’alors reconnue publiquement par aucun pays, ce qui la maintient dans un certain isolement politique et économique malgré sa situation à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde reliant l’océan Indien au canal de Suez.

Pour «Israël», l’intérêt d’un tel rapprochement est aussi géostratégique, estime dans un récent rapport «l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS)» basé à «Tel Aviv». Engagé sur plusieurs fronts régionaux depuis le début de la guerre à Gaza, «Israël a besoin d’alliés en mer Rouge pour de nombreuses raisons stratégiques, notamment une potentielle campagne contre les Houthis» du Yémen, analyse l’«INSS».
Une annonce unanimement rejetée

Mogadiscio a dans la soirée condamné une «attaque délibérée contre sa souveraineté» et averti que l’annonce d’«Israël» exacerbe «les tensions politiques et sécuritaires dans la Corne de l'Afrique, la mer Rouge et le golfe d'Aden, le Moyen-Orient et la région au sens large». La Somalie a par ailleurs réaffirmé son soutien «indéfectible» aux droits légitimes du peuple palestinien qu’elle «n’acceptera jamais de rendre le peuple palestinien apatride».

Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne s’est inquiété de cette annonce, affirmant qu’«Israël a déjà évoqué le Somaliland comme destination pour l’expulsion de représentants du peuple palestinien, en particulier depuis la bande de Gaza».

L’Égypte, la Turquie, Djibouti, ainsi que plusieurs organisations multilatérales, dont le Conseil de coopération du Golfe (CCG), et la Ligue arabe, et l’Union africaine (UA) ont également rejeté l’annonce «israélienne».

Interrogé par le «New York Post» sur une éventuelle reconnaissance par Washington, le président américain Donald Trump a lui répondu «non», refusant là de suivre son allié «israélien». Il a ajouté : «nous allons étudier ça», avant de se demander : «Est-ce qu’il y a vraiment des gens qui savent ce qu’est le Somaliland ?».

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