Joumblatt: le PSP serait aux côtés de la Syrie et de la Résistance

Le chef du PSP Walid Joumblatt a entamé sa conférence de presse par son analyse de la situation actuelle, évoquant un Liban « à la croisée des chemins », un « virage dangereux » et un Tribunal spécial pour le Liban (TSL) « politisé par excellence, transformé en une arme de destruction, loin de tout concept de justice, un outil à chantage et contre-chantage », et qui « menace l'unité et la sécurité nationales » - donnant pour preuves, à ce sujet, « les fuites dans des journaux arabes et étrangers, qui ont fini de saper la crédibilité » de l'instance judiciaire onusienne.
Walid Joumblatt a ensuite révélé une partie des clauses de l'initiative arabe, se contentant juste d'indiquer qu'il y en a
« d'autres », sans en dévoiler la moindre teneur.
« Étant donné que cette initiative stipulait clairement, franchement et indiscutablement l'annulation de tout lien entre le Liban et le TSL par le truchement de l'abrogation du protocole de coopération, du retrait des juges libanais et de l'arrêt du financement (par Beyrouth), j'ai essayé, avec l'ensemble des leaderships, de sortir le pays de l'impasse. Et il s'est passé beaucoup de choses durant la semaine où j'ai fais le tour des différents responsables pour m'informer des clauses de cette initiative, tenues particulièrement secrètes en raison de la situation politique délicate », a-t-il annoncé sans plus de détails.
« Après avoir soutenu à plusieurs reprises l'initiative arabe, après avoir pris conscience qu'elle est une solution à la crise, après m'être assuré de l'accord direct de toutes les parties concernées, j'ai été informé, en allant à Damas le 14 janvier pour un entretien avec le président Assad, que le procureur Daniel Bellemare allait remettre l'acte d'accusation le lundi 17 et que cela allait être officiellement annoncé le mardi 18 janvier. Mon entretien avec le président syrien a été excellent, et nous nous sommes entendus pour œuvrer en vue de consolider l'initiative arabe par l'adoption de ses clauses dans la déclaration ministérielle » du cabinet à venir, « lesquelles clauses ont été confirmées par les présidents Assad, Hariri et Berry et par le secrétaire général du Hezbollah », a poursuivi le leader druze.
« Tout cela, sachant que la communauté internationale n'approuvait pas particulièrement le rapprochement syro-saoudien grâce auquel pouvait aboutir un accord libano-libanais à même de s'opposer aux répercussions du TSL et de l'acte d'accusation », a jugé Walid Joumblatt, dénonçant la concomitance « suspecte » entre la date à laquelle Bellemare a transmis le texte pénal à Fransen et celle des consultations parlementaires à Beyrouth. « Vu le climat particulièrement crispé, en harmonie avec mes doutes quant à la politisation du TSL, au regard de ma conviction que justice et stabilité doivent aller de pair et malgré tout ce à quoi j'ai dû faire face de la part d'ambassadeurs dont le seul souci est de voir le TSL se transformer en levier de pressions, je me vois dans l'obligation de placer le PSP aux côtés de la résistance et de la Syrie », a-t-il dit, parlant d'une « position politique nécessaire pour gérer la période actuelle » et insistant sur l'accord de Taëf qui « définit clairement que la sécurité du Liban est tributaire de celle de la Syrie, qui définit clairement les intérêts stratégiques de la Syrie au Liban et qui tranche tout aussi clairement l'identité arabe » de notre pays.
Walid Joumblatt n'en a pas moins fait écho à une phrase prononcée avant hier par Saad Hariri, souhaitant que « le jeu démocratique aille jusqu'au bout, loin des polarisations sectaires et communautaires », que le dialogue et la Constitution « continuent de primer » et que le recours à la rue soit évité, « parce que cela ne sert en rien la préservation des acquis de la résistance ».
« Je prends également en compte les ambitions des Libanais concernant un État sûr et stable et je refuse toutes les tentatives visant à privilégier les diffamations et le mépris, d'où qu'elles viennent », a-t-il ajouté, mettant en garde contre les « exactions revanchardes utilisées dans le passé, qui avaient provoqué de très grandes divisions et dont les résultats avaient été catastrophiques. Toute humiliation et contre-humiliation sont contraires à nos us et coutumes et toute tentative visant à éliminer l'autre, quel qu'il soit, serait de l'aventurisme voué à l'échec. Il vaut mieux ainsi faire en sorte que les choses évoluent dans le calme et je voudrais souhaiter pour l'histoire, parce que je ne peux supporter que ce que mes épaules peuvent supporter et parce que ma position centriste était destinée à préserver un lien entre les différentes factions, que ma position soit une occasion de retrouver le calme et le dialogue sur la base de l'initiative arabe. »
Et avant de conclure en remerciant le roi saoudien, le président syrien, le PM turc et l'émir qatari et en rendant hommage aux « efforts » du chef de l'État Michel Sleiman, Walid Joumblatt a tenu à partager une « dernière remarque écrite rapidement : hier, le président Hariri a dit qu'il est menacé d'assassinat politique. Je refuse ces mots, personne au Liban ne peut annihiler l'autre. De même, l'un des pôles de l'opposition a dit qu'il y a un avant et un après-acte d'accusation. Je refuse cela aussi, parce que l'on a su de quoi allait retourner cet acte d'accusation dès les fuites publiées par le Der Spiegel, et nous étions unanimes pour refuser cela », a-t-il rappelé.
Source: presse + agences
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