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Hariri reconnaît la véracité des enregistrements diffusés par la chaîne NTV

Hariri reconnaît la véracité des enregistrements diffusés par la chaîne NTV
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La chaîne NTV a diffusé, dans ce qu'elle a appelé des « Vérités-Leaks », deux enregistrements, le premier rapportant une conversation entre le Premier ministre démissionnaire, alors qu'il était encore le chef du bloc du Futur, le chef des services secrets le colonel Wissam Hassan, le numéro 2 de la commission d'enquête internationale Gerhard Lehman et le faux témoin Mohammad Zouheir Siddiq . Le second portant sur la déposition de Saad Hariri devant un des enquêteurs de la commission d'enquête internationale.
Dans le premier enregistrement, la chaîne précise avoir effectué un montage de la conversation qui est plus longue que les 15 minutes de diffusion. Il porte essentiellement sur ce qui semble être la version crédible que doit dire Siddiq et ce qu'il peut révéler ainsi que sur son refus de rencontrer le procureur général Saïd Mirza avant la publication de l'acte d'accusation et la promesse du Hassan de lui éviter une telle rencontre « s'il dit tout ce qu'il sait ».
Dans cet enregistrement, Mohammad Zouheir Siddiq semble mener la conversation et poser ses conditions à ses interlocuteurs. Il s'adresse au colonel Hassan en l'appelant « Wissam », mais il est aussi plutôt familier avec le Premier ministre, lorsqu'il lui reproche notamment de ne pas avoir répondu à ses appels successifs. Saad Hariri lui rappelle alors qu'il avait l'habitude de lui envoyer un sms pour lui dire qu'il allait l'appeler. Zouheir Siddiq lui répond qu'il a appelé plusieurs fois parce qu'il voulait l'informer qu'une bombe allait exploser à la LBC. « Et ce fut l'attentat contre May Chidiac », précise Siddiq. Ce qui laisse supposer que cet entretien remonte à l'automne 2005.
Au cours de la conversation, Hariri déclare à Siddiq que « les États arabes ont besoin de preuves irréfutables » pour incriminer la Syrie, même si, ajoute-t-il, nous sommes tous convaincus que ce sont les Syriens qui ont accompli l'assassinat. Siddiq l'interrompt d'une voix irritée : « Si vous voulez dire cela, vous devez commencer par répondre à ceux qui m'ont fait du tort, notamment au niveau des États arabes ». Siddiq affirme aussi qu'il peut amener ceux qui ont effectué et posé les bombes et accompli les attentats durant la période de 2005, puisque c'est son « boulot », mais qu'il a besoin pour cela de se rendre au Liban, d'y rester une semaine, avec l'enquêteur Lehman à sa disposition, et qu'il lui livrera « une cellule complète » de ceux qui sont responsables des attentats.
Il révèle ensuite à Saad Hariri que lorsque Nabih Berry se trouvait en Espagne, il s'est rendu discrètement à Damas où il aurait eu un entretien d'une heure trente avec le président syrien et le secrétaire général du Hezbollah. Le colonel Hassan lui demande alors de revenir sur l'assassinat de Rafic Hariri et sur les lieux du crime. Siddiq déclare alors qu'il possède tous les éléments et que l'acte d'accusation devrait accuser 4 Libanais et 9 Syriens. Saad Hariri traduisait ces propos à l'enquêteur Lehman.
Le colonel Hassan demande ensuite à Siddiq ce qu'il sait du rôle des Ahbache dans l'assassinat, à part le fait que ce serait eux qui auraient « fourni Abou Adass ». Siddiq déclare alors que c'est eux qui ont tué Ramzi Irani (un cadre des Forces libanaises). Mais le colonel Hassan presse l'enquêteur Andy d'écrire que les Ahbache ont recruté « Abou Adass ». Il insiste auprès de Siddiq en déclarant : « Zouheir, il faut que tu leur dises toute la vérité, sinon, nous aurons , nous et toi, de gros problèmes. » Mais Siddiq le rassure : « Non, non nous n'aurons pas de problèmes. Seulement, je ne veux pas rencontrer Saïd Mirza. » Le colonel lui promet cela à condition qu'il lui révèle tout ce qu'il sait. Dans l'enregistrement, il est notamment dit que Siddiq avait affirmé ne pas se trouver au Liban à partir du 4 février 2005. Puis il est revenu sur cette déclaration, précisant qu'il se trouvait tout le temps au Liban, même après l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri...
Le film diffusé par la chaîne NTV ajoute que, plus tard, un enquêteur de l'équipe de Serge Brammertz, Alistair Harris, a mis en cause les révélations de Siddiq dans un rapport rédigé le 3 août 2006. Il précise ainsi avoir relevé plusieurs incorrections dans le témoignage de Siddiq, tout comme il exprime sa désapprobation du fait que la commission d'enquête s'était rendue à Marbella pour recueillir la déposition de ce témoin. Le rapport relève aussi le fait que, visiblement, Siddiq agit selon un agenda fixé par l'opposition syrienne et en particulier par Rifaat el-Assad, l'oncle du président Bachar el-Assad. Il rappelle aussi que c'est le directeur de cabinet de Rifaat el-Assad qui a obtenu un visa Shengen pour Siddiq afin qu'il puisse se rendre en Espagne.
Le second enregistrement porte sur la déposition de Saad Hariri devant la commission d'enquête internationale, datant des 29 et 30 juillet 2007. Cette déposition a été recueillie pendant près de sept heures d'audition à Koraytem. Saad Hariri y explique que, selon lui, la Syrie a tué son père. Il précise aussi avoir entendu dire que le général Jamil Sayyed aurait menacé son père et lui aurait conseillé de quitter le Liban en 1999. Il déclare notamment que le président syrien Bachar el-Assad dit une chose et fait le contraire. Hariri a encore déclaré que le beau-frère du président syrien, Assef Chawkat (il a dit à ce sujet que Moustapha Tlass en voyant Chawkat aurait lancé : " Que Dieu préserve la Syrie de cet homme ! ") et le frère de Bachar, Maher, ont planifié l'assassinat de son père. Saad Hariri a encore déclaré que son père avait une grande confiance en Hassan Nasrallah qui était, selon lui, un homme de parole et ils se voyaient régulièrement. Hariri a aussi raconté que le président français, Jacques Chirac, avait contacté son père la veille de l'assassinat pour lui dire de faire attention, tout comme Terjé Roed-Larsen l'avait aussi prévenu que (les Syriens) pourraient l'assassiner. Il a détaillé la manière dont Rustom Ghazalé faisait du chantage à son père pour lui soutirer de l'argent. Saad Hariri a également raconté comment Talal Salman et Charles Ayoub, propriétaires des quotidiens libanais as-Safir et ad-Diyar, faisaient chanter son père Rafic Hariri pour lui soutirer de l'argent, qualifiant même Ayoub de qualificatifs infamants.
De fait, le Premier ministre sortant Saad Hariri a reconnu la véracité des enregistrements diffusés par la chaîne NTV.
"L'entretien a eu lieu à la demande express de la commission d'enquête internationale en vue de vérifier les témoignages de Siddiq", a indiqué  le bureau de Hariri dans un communiqué.
"La chaîne a choisi les passages sensationnalistes de l'entretien pour les faire sortir de leur contexte et ces passages n'ajoutent rien à l'enquête", a-t-il ajouté demandant "au TSL et au bureau du procureur d'assurer le secret de l'enquête et garantir la confidentialité des documents, des informations et des témoignages".

Source: L'Orient le jour

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