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Sayed Nasrallah dévoilera le secret de l’opération d’Ansariyé et du collaborateur en fuite (Al Akhbar)

Sayed Nasrallah dévoilera le secret de l’opération d’Ansariyé et du collaborateur en fuite (Al Akhbar)
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Article de Ibrahim al-Amine
Traduction: Fadwa Nassar

La soirée de lundi prochain ne sera pas comme les autres soirées au Liban. La conférence de presse que le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrullah, y tiendra ouvrira grandes les portes pour d’autres discours en ville. Personne ne pourra dépasser, interpréter ni manipuler, même si des dispositifs internationaux s’y consacreront, car il sera difficile d’effacer ce qui va empreindre les esprits.
Pour la première fois depuis bien longtemps, le Hezbollah a recours à des documents et renseignements relatifs à la guerre sécuritaire particulière qu’il mène depuis deux décennies contre l’ennemi, cette guerre qui s’est démesurément accentuée au cours des récentes années, et qui a permis aux deux parties de connaître beaucoup de choses, que ni le public libanais ni le public israélien ne connaissent.
Il y a quelques mois, lorsque la direction du Hezbollah a décidé de mettre en place un plan pour affronter le projet de l’acte accusant le Hezbollah d’être impliqué dans l’assassinat du premier ministre Rafic Hariri, se sont tenues plusieurs réunions spécialisées au cœur de la direction du parti, politique et sécuritaire spécialisée, en vue de tracer à nouveau la scène avec plus de précision, et d’agir fermement, non seulement pour faire face à l’accusation – guerre civile, par une campagne politique, mais aussi en présentant une accusation alternative, le but étant non d’émettre un jugement judiciaire, mais d’ouvrir une enquête judiciaire libanaise, arabe ou internationale, prenant en compte l’implication israélienne dans le crime, d’autant que
l’accusation de la résistance et la convocation par le bureau de Daniel Bellmare d’un grand nombre de cadres du parti que seul "Israël" connaît, ont conduit le parti à se comporter avec vigueur sur la base que l’accusation, d’origine israélienne, adopte le ciblage israélien.
Il a fallu consacrer beaucoup d’efforts pour le retour aux archives et le tri des données, le rassemblement des documents et des preuves, et la préparation d’un plan directeur pour produire une matière utile à ce propos, d’autant que le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrullah, comme le savent les gens à l’intérieur du parti avant ceux de l’extérieur, ne peut
s’adresser ni aux dirigeants du parti ni à son public qu’en ayant en main des choses dont il est certain. Comment donc pouvait-il accuser "Israël" dans une affaire fort sensible comme l’assassinat de Hariri? Il a donc expréssement dit aux cadres travaillant sur le dossier: je ne dirai rien qui n’ait pas sa preuve matérielle solide, sous la forme d’un document, d’un enregistrement vocal ou filmé.
C’est à partir de cette base que le travail a commencé et au cours d’un laps de temps assez long, un grand nombre de documents servant au dossier a été rassemblé. Ils ont été triés et leur contenu vérifié, avant d’être étudiés pour décider de leur importance ou utilité. Cette opération a été menée sans aucune réserve, c’est-à-dire que l’équipe de travail a pris en considération tout ce que le parti avait, avant de procéder au tri qui a mis de côté toute preuve non formelle ou toute indication ne pouvant être prouvée. Une liste de données relative aux documents présents et à leur source a été de même établie, ce qui a été la démarche la plus sensible, où la direction du Hezbollah a pris la décision, la première dans son genre, certains documents ayant été obtenus grâce à des sources précises, techniques, humaines ou autres, et de ce fait, leur utilisation risque de mettre en danger ces sources ou d’ouvrir les yeux de l’ennemi comme du proche.
A un certain moment, la direction du parti et notamment sayed Hassan Nasrullah devaient prendre une décision sur ce point, dont il s’avère qu’il inclut des renseignements très sensibles, jusqu’à ce que la décision fut prise de choisir juste ce qui est nécessaire pouvant aider l’idée principale. Et parce que personne ne connaît les détails de ce qui a été exposé, la conférence de presse dévoilera au public les détails de ce qui a été exclu de la liste des « secrets interdits à la circulation ».
La prochaine étape fut d’utiliser le moyen d’une conférence de presse. Le dossier a été divisé en deux, et sayed Nasrullah l’a indiqué dans son dernier discours : une partie concerne l’accusation d’Israël et le second concerne les manipulations faites par les commissions de l’enquête internationale. Il fut décidé ce jour-là de préparer un dossier complet pouvant être exposé dans une conférence de presse où sayed Nasrullah apparaîtrait tel un enseignant expliquant une leçon de droit ou de politique, puis de préparer le mécanisme qui autoriserait à dire ce qu’il faut, d’autant que la première estimation indique que sayed Nasrullah aurait besoin de quatre heures pour dire ce qu’il a à dire. Mais il fut vite décidé que le sayed prendra en charge certaines questions avec tous leurs détails laissant d’autres dossiers, dont il indiquera rapidement la teneur par leurs titres, à d’autres dirigeants du parti qui en parleront de manière plus détaillée.
De plus, sayed Nasrullah a eu recours aux juristes leur demandant leur avis sur les renseignements et les documents pouvant être rejetés, et il a entendu les principales remarques. Et même au cours de la dernière rencontre avec le président du parlement, Nabih Berri, il lui a demandé de donner son avis sur ces renseignements en tant qu’avocat et non en tant que chef de l'assemblée nationale. Après les avoir consultés, Berri a répondu que si ces documdents lui étaient présentés, il demanderait aussitôt de les produire en tant qu’éléments accusateurs.
Suite au discours où sayed Nasrullah a demandé à l'unité des renseignements aux FSI, ses renseignements à propos de Charbel Q. qui avait été arrêté, le pays a traversé une évolution politique importante. Après trois discours et une conférence de presse, et l’indication d’une prochaine conférence de presse, il semble que la partie adverse a anticipé le cours des choses.
Le premier ministre Saad Hariri a immédiatement contacté des responsables dans la région de même qu’en Syrie, en suscitant la question. La réponse saoudienne fut que le roi Abdallah prendrait en charge personnellement la supervision de la solution, d’autant que Hariri a mentionné aux Saoudiens que le Hezbollah se préparait à un coup d’Etat contre le gouvernement du pays, disant au roi que seule la Syrie était capable d’arrêter cette éventualité.
Ceci fut suivi par le développement que tout le monde connaît, le fils de Abdallah, Abdel Aziz, et son adjoint arrivent à Damas et commencent à préparer la rencontre, disant à al-Assad que le roi souhaite qu’il l’accompagne dans une courte visite à Beyrouth, en vue de calmer la situation. Al-Assad n’a pas rejeté la proposition mais il a ajouté vouloir attendre le résultat de sa rencontre avec le roi. Abdel Aziz comprit que les choses n’allaient pas comme il l’avait envisagé. Lorsqu’il revint chez son père, al-Assad était déjà en Biélorussie, où il reçut un message de Abdel Aziz lui rappelant la demande du roi, celle de
l’accompagner à Beyrouth. La réponse diplomatique d’Al-Assad ne put confirmer la question, c’est alors que Abdel Aziz lui annonce que le roi désire lui parler directement. Au téléphone, le roi insiste auprès d’al-Assad pour que ce dernier
l’accompagne à Beyrouth mais étant donné que la réponse positive d’al-Assad ne semblait pas décisive, il lui réclame alors une promesse à la manière arabe, ce qui décida al-Assad de l’accompagner.
Le roi arrive à Damas et rencontre al-Assad pendant trois heures, avant de déléguer son fils l’émir Abdel Aziz à Beyrouth pour mettre Hariri au courant de la situation. Abdel Aziz revint ensuite pour préparer la visite du roi et d’al-Assad à Beyrouth. Le roi souhaitait avoir al-Assad à ses côtés pour renforcer l’image qui tranquiliserait Hariri et les autres du 14 mars. Il y eut alors entente sur le fait que l’acte d’accusation qui devait être émis représentait une grave menace sur la stabilité et pouvait même entraîner une grande catastrophe. Al-Assad dit ouvertement au roi saoudien qu’il ne pouvait lui présenter aucune garantie quant au devenir du gouvernement ou de la situation politique du pays tant qu’il ne réalisait pas la gravité de la situation.
C’est alors que la partie adverse commença à émettre plusieurs propositions, essayant d’abord d’insister sur l’idée du report de l’émission de l’acte d’accusation, mais lorsque le Hezbollah transmet à Damas qu’il refusait même d’envisager la chose, le roi saoudien dit qu’il ferait en sorte d’en finir définitivement avec cette affaire.
Ensuite, les discussions ont porté sur l’apaisement. Il fut dit à la Syrie et au Hezbollah que « l’Arabie saoudite a pris en compte votre demande, Nasrullah a tiré la sonnette d’alarme, lors de son discours, et nous avons répondu, laissez-nous un champ
d’action ». Ce qui signifie que le Hezbollah et sayed Nasrullah arrêtent précisément de soulever des dossiers spécifiques du tribunal international et de l’enquête internationale ainsi que les dossiers des faux témoins car ceci peut atteindre tout le monde et d’un seul coup, et c’est ce qui a été conclu.
La direction du Hezbollah a ensuite repris ses réunions, trié les données qu’elle avait en sa possession et décidé de diviser le dossier en deux parties séparées, l’une concernant les faux témoins et l’action de la commission d’enquête, qui comprend des renseignements extrêmement graves, et qui sera reporté en attendant les résultats des efforts saoudiens, et l’autre partie concernant l’accusation d’"Israël" et son implication dans l’assassinat, dossier qui a été de nouveau étudié et dont la matière a été précisée, y compris la décision de dévoiler quelques secrets relatifs à la célèbre opération d’Ansariyé, le 5 septembre 1997, lorsqu’un commando israélien de l’unité maritime Shiytat aborde la plage d’Ansariyé pour mener une opération et qu’il tombe entre les filets du Hezbollah qui lui avait préparé un piège très complexe, entraînant la mort de tous les officiers et soldats du groupe.
Outre l’opération d’Ansariyé, le parti a décidé de dévoiler un dossier spécial concernant l’un des collaborateurs qui avaient fait croire au président Hariri que le Hezbollah préparait son assassinat. Ce collaborateur avait été poursuivi, arrêté, ses confessions filmées avant qu’il ne soit remis aux parties officielles qui l’avaient arrêté pour un moment et qui a pris la fuite, dans des conditions obscures, vers "Israël", où il se trouve toujours.

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