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Le Forum Economique de Davos: Politique par excellence et centré sur le Moyen-Orient

Le Forum Economique de Davos: Politique par excellence et centré sur le Moyen-Orient
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  Akil Cheikh Hussein

L'un et l'autre se sont réunis en Suisse. Mais, cette année, le forum de Davos n'a pas brillé comme il l'a fait les années précédentes: Les lumières ont presque toutes été focalisées sur la Conférence de Genève 2 qui s'est également réunie le 22 janvier. Une autre raison explique peut-être son manque d'éclat: Désormais, il ne se réunira plus tous les ans mais tous les deux ans. Peut-être un pas vers la vieillesse et l'extinction à l'instar des cycles de l'Organisation Mondiale du Commerce qui, parait-il, ne feront plus parler d'eux.

On sait  que le Forum Economique Mondial qui réunit tous les ans des dizaines de chefs d'Etats et des centaines d'experts et d'hommes d'affaire du monde entier se penche, depuis sa création en 1971, sur les questions les plus urgentes, principalement économiques, parmi celles que confronte l'humanité. Il ne possède aucune structure institutionnelle  et n'a aucune fonction législative ou exécutive. Il ressemble plutôt à un club pour relations publiques et pour la promotion d'idées dont les décisions les concernant se prennent ailleurs par les mains invisibles qui cherchent à gérer les affaires du monde.

Bref, le cycle actuel du forum s'est terminé le 25 janvier sans rien apporter de nouveauLe Forum Economique de Davos: Politique par excellence et centré sur le Moyen-Orient
si ce n'est la reconnaissance de l'incapacité du monde de faire face aux problèmes de plus en plus graves sur les divers plans économiques, politiques, sociaux et de la communication. Incapacité qui explique la fuite en avant avec la prédominance de pronostics centrés sur l'état du monde au-delà des années… 2050.

En vérité, ces pronostics ont eux-mêmes reflété une image sombre d'un monde envisagé comme un prolongement de l'image d'un Occident dominé par le souci sécuritaire, et des pouvoirs extrêmement puissants grâce à une technologie de communication très performante quant à contrôler les gens et restreindre leur champ de liberté.

Certes, il n'est pas possible -sans le recours à la langue de bois- de se montrer optimiste. Mais l'optimisme n'a pas empêché les participants au  forum de reconnaître que la reprise économique suit un chemin escarpé et connaitra des incertitudes, des dangers et des défis. Aussi élevés que possible les taux d'optimisme reculent face à un grand nombre de problèmes insolubles qui commencent par la crise énergétique sans se terminer avec les dettes souveraines, la crise monétaire, l'austérité, le chômage, l'épuisement des sources de la nourriture et de l'eau, et la catastrophe climatique...

Les difficultés qui entravent la solution de ces problèmes ont fait de l'actuel Forum Economique Mondial un forum politique par excellence dans lequel la quasi-totalité des interventions se sont centrées sur la situation au Moyen-Orient où trois axes s'interpénètrent pour refléter l'image du principal conflit au niveau mondial.

Le premier de ces axes est les négociations entre les Israéliens et les palestiniens. Pour la millième fois, aucun changement n'est intervenu pour ébranler la conviction au sujet de la nature absurde de ces négociations. Netanyahu n'est pas prêt à faire sortir aucun colon hors de «sa maison». Pérès a reconnu que des difficultés existent sans qu'il n’y ait d'alternatives (autres que celles voulues par les Israéliens). John Kerry, quant à lui, il s'est conformé à la position israélienne du fait que, selon lui, la paix n'est pas possible sans la préservation de la sécurité d'«Israël» et de ses intérêts.

Le tout, du point de vue de Kerry, est dans l'intérêt des antagonistes. Non seulement israéliens et Palestiniens, mais également Israélien et Arabes et Israéliens et internationaux. N'a-t-il pas cité le ministre des affaires extérieures des Emirats qui, en quémandant la paix israélienne, a dit que «l'Etat hébreu jouira après la paix d'opportunités économiques avec les pays du Golfe supérieures à celles que lui assurent ses rapports avec les pays européens»?     

Le deuxième axe est la Syrie. Kerry a ressassé les mensonges coutumiers sur la violence que le régime exerce contre son peuple afin d'arriver à la conclusion coutumière: Le président Assad a perdu sa légitimité. Il va de soi donc qu'il passe sous silence la nature terroriste de la prétendue révolution syrienne.              

Le troisième axe est celui de l'Iran. Plusieurs observateurs ont remarqué que les Israéliens ont mobilisé les plus grands de leurs dirigeants (Pérès, Netanyahu et Livny) car ils savent  que la confrontation avec la diplomatie de Rouhani est plus difficile que celles qui les opposaient au discours menaçant de Néjad.

En fait, le président Rouhani a été particulièrement remarquable en insistant sur l'ouverture de l'Iran à toutes les formes de coopération constructive à l'échelle régionale et internationale tout en se gardant de répandre l'illusion d'un possible recul au niveau des constantes de la République Islamique, que ce soit en ce qui concerne le dossier nucléaire ou en ce qui concerne la position de principe vis-à-vis de l'entité sioniste. En réponse à une question que lui a posée l'organisateur du forum, Klaus Schwab, qui voulait savoir s'il voulait de meilleures relations avec «tous» les pays de la région, sans exception, Rouhani a précisé: «Avec tous ceux que nous reconnaissons».

Pour atténuer les effets positifs du discours de Rouhani, les Israéliens n'ont trouvé d'autres moyens que de rappeler leurs litanies devenues ternes sur le danger que constitue la possession par l'Iran de l'arme nucléaire, et sur le rôle que joue l'Iran dans le soutien apporté à la Syrie et au Hezbollah. Une preuve de plus sur l'unité du combat qu'impose l'axe du mal siono-étasunien et takfiri aux forces de libérations dans la région.

Source: French.alahednews

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