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La main des Etats-Unis dans la guerre qui sévit au Soudan du Sud

La main des Etats-Unis dans la guerre qui sévit au Soudan du Sud
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Par Akil Cheikh Hussein

De sa main gauche, Washington déblayait la voie devant la sécession du Soudan du sud, ou son indépendance vis-à-vis de Khartoum, et ce au milieu des promesses de démocratie et de prospérité prodiguées par les cercles colonialistes. Mais aussi de l'allégresse de beaucoup d'Arabes parmi ceux qui se sont consacrés à la lutte contre ce qu'ils appellent le totalitarisme et le despotisme accusés, non sans inspiration sioniste et étasunienne, d'être responsables de toutes les calamités qui frappent nos pays et nos sociétés.

Mais de sa main gauche, et ceci s'applique au «Printemps arabe» dont l'éclosion est intervenue enx même temps que la séparation du Soudan du Sud, Washington traçait les plans de la destruction de ce nouveau pays. Ne vivons-nous à un moment où la destruction et la dissémination des conflits et du chaos, sont devenues les moyens royaux les plus efficaces pour faire passer les plans de la recolonisation mise au service des intérêts stratégiques de l'Occident ?

La main des Etats-Unis dans la guerre qui sévit au Soudan du Sud

L'on se rend compte du rôle joué par Washington dans la résurgence de cette situation catastrophique au Soudan du Sud à travers les tentatives ayant visé à bloquer la mise en application des accords de Naivasha signés en janvier 2005 et qui ont mis fin à un demi-siècle d'une guerre entre le Nord et le Sud qui a fait des millions de morts, de blessés et de réfugiés.
Quelques mois seulement après la signature de ces accords, et au moment où -avec la désignation de John Garang dans le poste de vice-président de la République du Soudan - la situation semblait se diriger vers l'entente et la solution. Cependant, la mort de ce dernier en juillet 2005 dans un accident d'hélicoptère fait rechuter le rocher de Sisyphe et ouvre une nouvelle page dans le livre des souffrances du Soudan du Sud.

De nombreux observateurs ne cachent pas leur conviction que la main des Etats-Unis était derrière l'accident qui a coûté la vie à Garang qui est connu pour ses orientations gauchistes, mais aussi derrière sa succession par Salva Kiir, enthousiaste partisan de la scission longtemps avant l'accord sur le referendum de 2011. On sait également que Kiir n'était pas en bons termes avec Garang et qu'il a tenté depuis 1998 de l'évincer du commandement du Mouvement Populaire pour la Libération du Soudan du Sud.

Des obstacles commencent donc à entraver la mise en application des accords de Naivasha. Parmi ces obstacles, on note des déclarations données en 2007 par Salva Kiir alors qu'il se trouvait à Washington après y avoir été invité par la secrétaire d'Etat étasunienne, Condoleezza Rice. Il y a affirmé que les accords de paix signés avec Khartoum ne sont pas viables et il a tenté, lui, le vice-président de la République du Soudan, de rendre la parole pour poser ce problème devant le Conseil de sécurité sans y être mandaté par le gouvernement soudanais.

Quoi qu'il en soit, le référendum a eu lieu et la sécession a été votée par une majorité écrasante de Sudistes. Mais au lieu de s'atteler au développement du pays qui compte parmi les plus pauvres à l'échelle mondiale, il était clair que des mains étrangères cherchent à pousser les tensions à l'extrême entre Khartoum et le Sud et tout particulièrement autour de la région d'Abyei riche en pétrole. Il a fallu, en 2012, vaincre maintes difficultés pour éviter une guerre totale entre les deux antagonistes soudanais. Pourtant, l'exportation du pétrole du Sud a été bloquée durant 16 mois du fait que le seul oléoduc qui lie Abyei à la Mer rouge traverse les territoires soudanais. Il s'en suivait la chute du PIB de 53 pour cent dans ce pays à peine indépendant et dont 98 pour cent de ses revenus sont assurés par le pétrole.

La main des Etats-Unis dans la guerre qui sévit au Soudan du Sud

Face à l'accalmie sur le front d'Abyei, la situation est devenue explosive dans d'autres régions du Soudan du Sud. Au moins sept rebellions et plusieurs confrontations ont, depuis l'indépendance en 2011, opposé des tribus et des ethnies dans diverses régions du pays. Une force internationale de 7500 soldats y a été dépêchée pour stopper la violence qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de réfugiés.

De nouveau, la tension monte d'un cran en juillet 2013, lorsque le président Selva Kiir accuse le vice-président Riek Machar de comploter contre lui. Puis en décembre 2013, lorsqu'une dizaine de ministres partisans de Machar sont arrêtés. C'est alors que la guerre entre les deux parties éclate de plus belle. L'on ne compte plus les morts et les réfugiés. L'Ouganda, alliée inconditionnelle des Etats-Unis envoie des troupes pour aider Selva Kiir à contrer les violentes offensives menées par Machar. Une seconde force internationale de 5500 soldats a également rejoint les forces de paix déjà sur place. En même temps des forces navales US sont arrivées à Djibouti sous prétexte de préparer l'évacuation des ressortissants des Etats-Unis du Soudan du Sud.

Avec les combats qui se déroulent depuis quatre mois, les cercles de la recolonisation tiennent à présenter ce qui se passe comme un conflit ethnique entre Salva Kiir, de la tribu des Dinka, et son adversaire Machar, de la tribu des Nuers.

Cependant, cette couverture ne cache pas la réalité : Les Etats-Unis cherchent à attiser les hostilités, surtout avec le piétinement des négociations parrainées par l'Ethiopie et le Kenya afin de justifier une intervention dont le but n'est autre que stopper l'accroissement de l'influence chinoise au Soudan du Sud, surtout dans le domaine de l'exploitation du pétrole.

Source : Al-Ahednews

 

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