Les relations israélo-saoudiennes: du confidentiel au patent

«Le pouvoir du roi Saoud est tyrannique, marqué par ses caprices personnels. Malheureusement j’affirme qu’en Arabie, il n’existe pas d’économie dans tout le sens du terme. L’état du pays est très mauvais, son commerce inanimé».
C’étaient les propos de Talal Ben Abdel Aziz, frère du roi saoudien Saoud, publiés dans le quotidien Al-Akhbar, le jeudi 30 aout 1962.
Un conseiller (d’origine syrienne) du roi Faysal et puis du frère du dernier, Khaled, avait chuchoté à l’un de ses proches syriens, que les prochaines années connaitraient de nouvelles coalitions. «Ceux qui étaient ennemis dans le passé, pourraient devenir
prochainement des amis».
Lorsque l’auditeur a demandé des clarifications, le conseiller a répondu en toute franchise: «Ne soyez pas surpris. Nous serions avec Israël dans le même camp, contre le communisme».
Ces propos ont été échangés il y a des décennies, avec le début de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 70 du siècle dernier.
Ces mêmes propos m’ont été transmis (à l’écrivain de l’article, ndlr) personnellement par celui qui les a entendus, comme étant un secret dangereux, révélé par un homme de poids.
Mais à cette époque, ils n’attirèrent pas mon attention, puisque j’étais passionné par un grand évènement. Celui du «Pacte de l’action nationale», conclu entre les deux commandements, syrien et irakien, comme prélude à l’unification de ces deux pays arabes. On caressait cet espoir pour rétablir les équilibres des forces régionales qui s’étaient renversés en faveur d’«Israël» après le retrait de l’Égypte du conflit, suite à l’accord de Camp David. Un espoir qui s’est plus tard dissipé, tué dans l’œuf par les forces colonialistes. La maladresse de Saddam Hussein fut le moyen pour réaliser ce but! Mais cette affaire et ses protagonistes font partie de l’histoire.
Ce qui précède est un témoignage personnel, abstraction faite de ce qui a été dit sur la dynastie au pouvoir en Arabie Saoudite, dans le contexte d’anciens canaux secrets avec l’entité sioniste. Nous nous limiterons à ce qui a eu lieu suite à ces révélations, pour comprendre comment elles ont été traduites.
En premier, fut déclarée «l’initiative du roi Fahed», en 1981 et qui fut une forme de reconnaissance de l’entité sioniste.
Dans la même année, les avions de chasse israéliens ont traversé l’espace aérien saoudien pour pilonner le réacteur nucléaire irakien. Il s’est avéré plus tard que cette opération a été coordonnée entre les renseignements saoudiens et le Mossad.
Puis, a eu lieu l’offensive israélienne contre le Liban en 1982, afin d’y expulser l’OLP. Des informations ont fait état d’un financement saoudien de cette guerre dans le cadre d’une entente américano-israélienne pour tourner la page de la cause palestinienne.
Ces faits sont suffisants pour confirmer la coordination israélo-saoudienne; et ce, indépendamment de ce qui a été dit sur les anciennes relations entre les deux parties, et dont l’un des fruits fut la guerre de juin 1967, selon des documents publiés plus tard par plusieurs journaux. Des écrivains y ont affirmé que cette guerre financée par l’Arabie, a eu lieu pour servir un intérêt commun saoudo-américain, dans le but de renverser Abdel Nasser.
En effet, la famille au pouvoir en Arabie se sentait menacée après l’entrée de 60 mille combattants de l'armée égyptienne au Yémen, en 1962, pour soutenir la révolution contre la monarchie dans ce pays. À rappeler à ce propos, que dans cette conjoncture, des signes de défection s’étaient manifestés au sein de la famille au pouvoir, par désobéissance au roi Saoud Ben Abdel Aziz. Parmi les révoltés, fut l’émir Talal Ben Abdel Aziz, qui s’est réfugié au Caire, où il a mis en place, en compagnie de personnalités saoudiennes, une station de radio qui diffusait à partir du siège de la radio «Voix des Arabes», à Masbiro. Mais Talal Ben Abdel Aziz est revenu plus tard à l’obéissance avec l’accès au pouvoir de son frère Faysal.
Cependant, la coopération secrète entre l’Arabie et «Israël» fut révélée au grand jour en 2005, lorsque le royaume a annoncé la levée du blocus sur les produits israéliens, dans le but d’adhérer à l’Organisation mondiale du Commerce.
En décembre 2009, le magazine «United Press» a publié un rapport sur une coopération israélo-saoudienne pour la gestion commune de l’énorme gisement gazier off-shore «Sradar», aux frontières entre le Turkménistan et Azerbaïdjan. L’Israélien Youssef Mayman et Turky Ben Abdallah Ben Abdel Aziz en étaient les deux directeurs.
En juin 2010, «The Times» a publié un article selon lequel l’Arabie aurait accepté qu’«Israël» utilise son espace aérien pour frapper l’Iran. Le journal a précisé, selon sa source sous le couvert de l’anonymat, que «l’Arabie a effectué des entrainements militaires pour désactiver ses armes de défense sol-air, simulant le passage des avions israéliens au-dessus de son territoire vers celui de l’Iran pour le pilonner!»
Tout ce qui précède est un indice sur la profondeur des relations israélo-saoudiennes. Il nous encourage à croire que la coopération en cours actuellement entre les renseignements des deux pays, n’est qu’une extension de celle du passé. Une coopération qui s’est activée à cause de la crainte des deux pays du rapprochement américano-iranien.
En effet, les Israéliens s’inquiètent de la croissance de la force de tout pays dans la région, comment si c’était l’Iran qui maitrise désormais les techniques nucléaires et qui constitue l’opposé du projet sioniste expansionniste.
Alors que les Saoudiens, craignent de payer le prix de ce rapprochement. «Les Saoudiens urinent dans leurs pantalons», a ironisé un haut responsable israélien au correspondant du New York Times.
Pour cette raison, les responsables saoudiens ont relevé le rythme de leur appui aux organisations terroristes en Syrie et tentent de semer les troubles face au Hezbollah, sur la scène libanaise.
C’est dans ce même contexte que s’inscrit l’assassinat du martyr Hassan Lakkis; cette opération braque l’éclairage sur des mouvements sécuritaires visant à mettre à découvert la scène libanaise: espionnage des réseaux de télécommunications par des engins déposés par «Israël» tout au long des frontières et les renseignements déjà à la disposition du Tribunal Spécial pour le Liban après avoir mis la main sur les données téléphoniques. Ces données «déterminantes pour l’action de tout service de sécurité professionnel», comme avait expliqué un jour le général Ashraf Rifi (ancien chef des FSI).
Dans les détails de l’opération de l’assassinat du martyr Hassan Lakkis, plusieurs faits suscitent des interrogations. En premier, le professionnalisme avec lequel l’opération a été exécutée, par des armes équipées de silencieux. En second lieu, la surveillance des mouvements du martyr Lakkis, qui prenait plusieurs précautions. Ce fait signifie que l’homme a été surveillé tout au long de journées, par des moyens sophistiqués comme des satellites par exemple. Par la suite, les meurtriers auraient agi selon les directives de celui qui surveillait les déplacements secrets du martyr, jusqu’à son arrivée au lieu de sa résidence. Dans ce cas, les acteurs du crime étaient à l’affut, attendant les ordres des surveillants pour agir et puis se retirer des lieux. Ils auraient passé des jours dans les lieux en attendant leur objectif. Ceci signifie qu’ils jouissaient d’un environnement propice, quelle que soit leur origine.
De ces données, on peut déduire que cette opération complexe n’aurait eu lieu sans la coopération entre des services de renseignements. L’Arabie en aurait-elle fait partie, comme le prédit sa longue histoire évoquée ci-dessous? Y-a-t-il des services de sécurité locaux qui ont facilité l’opération? D’ailleurs, les propos d’Elie Hajj, fils du général martyr François Hajj, sur un service de sécurité impliqué d’une manière ou d’une autre dans l’assassinat de son père, sont significatifs !!!
Il n’est point secret que le Liban est mis à découvert sur le plan sécuritaire. Malgré ce fait, certains parlent encore de placer les arsenaux de la Résistance sous la supervision de l’État. De cet État parlent-ils?!
Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site
C’étaient les propos de Talal Ben Abdel Aziz, frère du roi saoudien Saoud, publiés dans le quotidien Al-Akhbar, le jeudi 30 aout 1962.
Un conseiller (d’origine syrienne) du roi Faysal et puis du frère du dernier, Khaled, avait chuchoté à l’un de ses proches syriens, que les prochaines années connaitraient de nouvelles coalitions. «Ceux qui étaient ennemis dans le passé, pourraient devenir

Lorsque l’auditeur a demandé des clarifications, le conseiller a répondu en toute franchise: «Ne soyez pas surpris. Nous serions avec Israël dans le même camp, contre le communisme».
Ces propos ont été échangés il y a des décennies, avec le début de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 70 du siècle dernier.
Ces mêmes propos m’ont été transmis (à l’écrivain de l’article, ndlr) personnellement par celui qui les a entendus, comme étant un secret dangereux, révélé par un homme de poids.
Mais à cette époque, ils n’attirèrent pas mon attention, puisque j’étais passionné par un grand évènement. Celui du «Pacte de l’action nationale», conclu entre les deux commandements, syrien et irakien, comme prélude à l’unification de ces deux pays arabes. On caressait cet espoir pour rétablir les équilibres des forces régionales qui s’étaient renversés en faveur d’«Israël» après le retrait de l’Égypte du conflit, suite à l’accord de Camp David. Un espoir qui s’est plus tard dissipé, tué dans l’œuf par les forces colonialistes. La maladresse de Saddam Hussein fut le moyen pour réaliser ce but! Mais cette affaire et ses protagonistes font partie de l’histoire.
Ce qui précède est un témoignage personnel, abstraction faite de ce qui a été dit sur la dynastie au pouvoir en Arabie Saoudite, dans le contexte d’anciens canaux secrets avec l’entité sioniste. Nous nous limiterons à ce qui a eu lieu suite à ces révélations, pour comprendre comment elles ont été traduites.
En premier, fut déclarée «l’initiative du roi Fahed», en 1981 et qui fut une forme de reconnaissance de l’entité sioniste.
Dans la même année, les avions de chasse israéliens ont traversé l’espace aérien saoudien pour pilonner le réacteur nucléaire irakien. Il s’est avéré plus tard que cette opération a été coordonnée entre les renseignements saoudiens et le Mossad.
Puis, a eu lieu l’offensive israélienne contre le Liban en 1982, afin d’y expulser l’OLP. Des informations ont fait état d’un financement saoudien de cette guerre dans le cadre d’une entente américano-israélienne pour tourner la page de la cause palestinienne.
Ces faits sont suffisants pour confirmer la coordination israélo-saoudienne; et ce, indépendamment de ce qui a été dit sur les anciennes relations entre les deux parties, et dont l’un des fruits fut la guerre de juin 1967, selon des documents publiés plus tard par plusieurs journaux. Des écrivains y ont affirmé que cette guerre financée par l’Arabie, a eu lieu pour servir un intérêt commun saoudo-américain, dans le but de renverser Abdel Nasser.
En effet, la famille au pouvoir en Arabie se sentait menacée après l’entrée de 60 mille combattants de l'armée égyptienne au Yémen, en 1962, pour soutenir la révolution contre la monarchie dans ce pays. À rappeler à ce propos, que dans cette conjoncture, des signes de défection s’étaient manifestés au sein de la famille au pouvoir, par désobéissance au roi Saoud Ben Abdel Aziz. Parmi les révoltés, fut l’émir Talal Ben Abdel Aziz, qui s’est réfugié au Caire, où il a mis en place, en compagnie de personnalités saoudiennes, une station de radio qui diffusait à partir du siège de la radio «Voix des Arabes», à Masbiro. Mais Talal Ben Abdel Aziz est revenu plus tard à l’obéissance avec l’accès au pouvoir de son frère Faysal.
Cependant, la coopération secrète entre l’Arabie et «Israël» fut révélée au grand jour en 2005, lorsque le royaume a annoncé la levée du blocus sur les produits israéliens, dans le but d’adhérer à l’Organisation mondiale du Commerce.
En décembre 2009, le magazine «United Press» a publié un rapport sur une coopération israélo-saoudienne pour la gestion commune de l’énorme gisement gazier off-shore «Sradar», aux frontières entre le Turkménistan et Azerbaïdjan. L’Israélien Youssef Mayman et Turky Ben Abdallah Ben Abdel Aziz en étaient les deux directeurs.
En juin 2010, «The Times» a publié un article selon lequel l’Arabie aurait accepté qu’«Israël» utilise son espace aérien pour frapper l’Iran. Le journal a précisé, selon sa source sous le couvert de l’anonymat, que «l’Arabie a effectué des entrainements militaires pour désactiver ses armes de défense sol-air, simulant le passage des avions israéliens au-dessus de son territoire vers celui de l’Iran pour le pilonner!»
Tout ce qui précède est un indice sur la profondeur des relations israélo-saoudiennes. Il nous encourage à croire que la coopération en cours actuellement entre les renseignements des deux pays, n’est qu’une extension de celle du passé. Une coopération qui s’est activée à cause de la crainte des deux pays du rapprochement américano-iranien.
En effet, les Israéliens s’inquiètent de la croissance de la force de tout pays dans la région, comment si c’était l’Iran qui maitrise désormais les techniques nucléaires et qui constitue l’opposé du projet sioniste expansionniste.
Alors que les Saoudiens, craignent de payer le prix de ce rapprochement. «Les Saoudiens urinent dans leurs pantalons», a ironisé un haut responsable israélien au correspondant du New York Times.
Pour cette raison, les responsables saoudiens ont relevé le rythme de leur appui aux organisations terroristes en Syrie et tentent de semer les troubles face au Hezbollah, sur la scène libanaise.
C’est dans ce même contexte que s’inscrit l’assassinat du martyr Hassan Lakkis; cette opération braque l’éclairage sur des mouvements sécuritaires visant à mettre à découvert la scène libanaise: espionnage des réseaux de télécommunications par des engins déposés par «Israël» tout au long des frontières et les renseignements déjà à la disposition du Tribunal Spécial pour le Liban après avoir mis la main sur les données téléphoniques. Ces données «déterminantes pour l’action de tout service de sécurité professionnel», comme avait expliqué un jour le général Ashraf Rifi (ancien chef des FSI).
Dans les détails de l’opération de l’assassinat du martyr Hassan Lakkis, plusieurs faits suscitent des interrogations. En premier, le professionnalisme avec lequel l’opération a été exécutée, par des armes équipées de silencieux. En second lieu, la surveillance des mouvements du martyr Lakkis, qui prenait plusieurs précautions. Ce fait signifie que l’homme a été surveillé tout au long de journées, par des moyens sophistiqués comme des satellites par exemple. Par la suite, les meurtriers auraient agi selon les directives de celui qui surveillait les déplacements secrets du martyr, jusqu’à son arrivée au lieu de sa résidence. Dans ce cas, les acteurs du crime étaient à l’affut, attendant les ordres des surveillants pour agir et puis se retirer des lieux. Ils auraient passé des jours dans les lieux en attendant leur objectif. Ceci signifie qu’ils jouissaient d’un environnement propice, quelle que soit leur origine.
De ces données, on peut déduire que cette opération complexe n’aurait eu lieu sans la coopération entre des services de renseignements. L’Arabie en aurait-elle fait partie, comme le prédit sa longue histoire évoquée ci-dessous? Y-a-t-il des services de sécurité locaux qui ont facilité l’opération? D’ailleurs, les propos d’Elie Hajj, fils du général martyr François Hajj, sur un service de sécurité impliqué d’une manière ou d’une autre dans l’assassinat de son père, sont significatifs !!!
Il n’est point secret que le Liban est mis à découvert sur le plan sécuritaire. Malgré ce fait, certains parlent encore de placer les arsenaux de la Résistance sous la supervision de l’État. De cet État parlent-ils?!
Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site
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