Aveugle et sourd, comme le 14 Mars!

Par Soraya Hélou
C’est une bien pitoyable position qu’affichent les piliers du 14 mars qui, pour camoufler l’échec de leurs paris, laissent entendre aujourd’hui, que c’est l’Iran qui a perdu dans l’accord de Genève et qu’elle était acculée à le signer pour se sortir de la catastrophe économique due aux sanctions occidentales.
Ces mêmes piliers ne se contentent pas d’en rester là et, à leurs partisans, ils expliquent que «le prix à payer pour l’Iran, ce sera de laisser tomber Bachar el-Assad et le Hezbollah». Rien que ça! Ils prétendent en effet, que c’est la condition imposée par l’Occident, France et Etats-Unis en tête, pour calmer la colère d’ «Israël» et des pays du
Golfe.
D’ailleurs, ils affirment pour conforter leurs dires, que la double apparition de sayed Hassan Nasrallah en public avait justement pour but de «remonter le moral des partisans du Hezbollah, effondrés depuis les rumeurs sur la probable conclusion d’un accord sur le nucléaire iranien»...
La question qui se pose aujourd’hui est la suivante: les piliers du 14 mars croient-ils vraiment ce qu’ils disent? Si c’est le cas, ils font vraiment pitié et on comprend mieux pourquoi ils ne cessent d’accumuler les échecs. Sinon, ils sont vraiment très habiles dans le maquillage de leurs émotions et dans leur facilité à trouver des mensonges pour en abreuver leur public et transformer leurs échecs en victoires illusoires.
Un petit rappel s’impose toutefois. C’est bien l’Arabie saoudite et «Israël» qui ont exprimé leur mécontentement du «rapprochement» irano-américain et ils l’ont manifesté de tant de manières que seul un sourd et un aveugle peut prétendre ne pas l’avoir remarqué.
Il est aussi clair, dans ce qui a été révélé de la conversation téléphonique entre le président Hassan Rouhani et son homologue iranien Barack Obama et des divers entretiens entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Jawad Zarif, que les Etats Unis souhaitaient conclure un accord global alors que les Iraniens préféraient avancer pas à pas, pour mesurer la bonne volonté chez l’autre camp.
C’est bien le ministre Zarif qui a ainsi réclamé d’abord un accord sur le nucléaire et «s’il s’avère possible, on évoquera par la suite d’autres sujets, comme le dossier syrien», avait-il déclaré à Kerry. Ce dernier avait en effet été sincère lorsqu’en réponse à la question d’un journaliste sur le dossier syrien, il avait répondu n’avoir pas eu le temps de
l’évoquer avec son homologue iranien.
Désormais, après la conclusion de l’accord de Genève, ce dossier pourra donc être examiné, mais pas comme le croient les piliers du 14 mars car les Etats-Unis ne peuvent en aucune manière accepter que le pouvoir en Syrie passe aux mains des takfiristes, en dépit des assurances saoudiennes de les contrôler. C’est en tout cas ce qu’aurait dit un responsable du Golfe à des interlocuteurs internationaux, en leur demandant de «ne pas avoir peur des takfiristes, car ils sont sous contrôle».
S’il est vrai que les takfiristes reçoivent des aides en armes et en fonds de certaines parties du Golfe, ils ont aussi un agenda propre auquel nul ne peut les faire renoncer.
En tout état de cause, l’Occident, qui commence à déceler la menace takfiriste au sein de ses propres sociétés n’envisage pas de les appuyer. S’il n’est prêt à les combattre directement, il pourrait bien revoir son opinion au sujet du président Assad qui se bat contre eux, avec son armée.
En clair, le 14 mars ne parvient pas à lire correctement les développements dans la région et un fait essentiel lui échappe: si la Syrie fera forcément l’objet des discussions futures entre l’Occident et l’Iran, ainsi que l’Irak, l’Afghanistan, Bahreïn et peut-être d’autres dossiers, le Hezbollah, lui, ne figure sur aucun ordre du jour, ni celui de l’Iran, ni celui des Etats-Unis. Son cas est lié au dossier du conflit arabo-israélien qui commence par la Palestine.
Les Etats-Unis veulent certes régler le conflit palestino-israélien, mais aucune percée n’est enregistrée dans ce domaine. Au contraire, chaque fois que le secrétaire d’Etat fait une nouvelle tentative, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la fait avorter, en annonçant la construction de nouvelles colonies. Et ce n’est pas aujourd’hui, avec la signature de l’accord de Genève sur le nucléaire iranien que Netanyahu s’était promis d’empêcher, qu’il sera prêt à de nouvelles concessions en direction des Palestiniens.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à écouter les réactions israéliennes à l’accord de Genève, toutes sont négatives et critiques, mais les critiques atteignent aussi Netanyahu, qui, dit-on en «Israël», n’a pas réussi à empêcher la conclusion de l’accord
et a compliqué les relations israélo-américaines. C’est dire que l’accord de Genève va augmenter les problèmes internes israéliens et rendre encore plus difficiles les négociations avec les Palestiniens.
Dans ce contexte, il serait bien étonnant que les Etats-Unis songent à évoquer avec leurs interlocuteurs iraniens, le dossier des armes du Hezbollah, rien que pour faire plaisir au 14 mars. De plus, même si cela devait être le cas, pour quelle raison l’Iran sacrifierait-il le Hezbollah qui lui permet de s’impliquer dans le conflit arabo-israélien, qui s’inscrit dans son idéologie?
La République islamique qui a entraîné l’Occident dans des négociations sur le nucléaire pendant huit ans, avant de décider, selon son propre timing, d’entrer dans le vif du sujet avec l’élection du président Rouhani, n’a pas l’habitude de faire des concessions. Elle a du souffle, de la patience et une vision stratégique.
Le problème avec le 14 mars, c’est que lui, n’a en aucune. Son seul souci est le pouvoir et il n’a aucun réalisme ni au sujet de sa propre importance sur l’échelle et les intérêts des nations, ni au sujet du contexte interne et régional. Il est très fort pour faire des interprétations, mais il commence toujours par une hypothèse fausse. Depuis le temps, il aurait du toutefois apprendre à être plus raisonnable. Mais le goût du pouvoir perdu l’aveugle et le rend sourd.
Source: French.alahednews
C’est une bien pitoyable position qu’affichent les piliers du 14 mars qui, pour camoufler l’échec de leurs paris, laissent entendre aujourd’hui, que c’est l’Iran qui a perdu dans l’accord de Genève et qu’elle était acculée à le signer pour se sortir de la catastrophe économique due aux sanctions occidentales.
Ces mêmes piliers ne se contentent pas d’en rester là et, à leurs partisans, ils expliquent que «le prix à payer pour l’Iran, ce sera de laisser tomber Bachar el-Assad et le Hezbollah». Rien que ça! Ils prétendent en effet, que c’est la condition imposée par l’Occident, France et Etats-Unis en tête, pour calmer la colère d’ «Israël» et des pays du

D’ailleurs, ils affirment pour conforter leurs dires, que la double apparition de sayed Hassan Nasrallah en public avait justement pour but de «remonter le moral des partisans du Hezbollah, effondrés depuis les rumeurs sur la probable conclusion d’un accord sur le nucléaire iranien»...
La question qui se pose aujourd’hui est la suivante: les piliers du 14 mars croient-ils vraiment ce qu’ils disent? Si c’est le cas, ils font vraiment pitié et on comprend mieux pourquoi ils ne cessent d’accumuler les échecs. Sinon, ils sont vraiment très habiles dans le maquillage de leurs émotions et dans leur facilité à trouver des mensonges pour en abreuver leur public et transformer leurs échecs en victoires illusoires.
Un petit rappel s’impose toutefois. C’est bien l’Arabie saoudite et «Israël» qui ont exprimé leur mécontentement du «rapprochement» irano-américain et ils l’ont manifesté de tant de manières que seul un sourd et un aveugle peut prétendre ne pas l’avoir remarqué.
Il est aussi clair, dans ce qui a été révélé de la conversation téléphonique entre le président Hassan Rouhani et son homologue iranien Barack Obama et des divers entretiens entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Jawad Zarif, que les Etats Unis souhaitaient conclure un accord global alors que les Iraniens préféraient avancer pas à pas, pour mesurer la bonne volonté chez l’autre camp.
C’est bien le ministre Zarif qui a ainsi réclamé d’abord un accord sur le nucléaire et «s’il s’avère possible, on évoquera par la suite d’autres sujets, comme le dossier syrien», avait-il déclaré à Kerry. Ce dernier avait en effet été sincère lorsqu’en réponse à la question d’un journaliste sur le dossier syrien, il avait répondu n’avoir pas eu le temps de

Désormais, après la conclusion de l’accord de Genève, ce dossier pourra donc être examiné, mais pas comme le croient les piliers du 14 mars car les Etats-Unis ne peuvent en aucune manière accepter que le pouvoir en Syrie passe aux mains des takfiristes, en dépit des assurances saoudiennes de les contrôler. C’est en tout cas ce qu’aurait dit un responsable du Golfe à des interlocuteurs internationaux, en leur demandant de «ne pas avoir peur des takfiristes, car ils sont sous contrôle».
S’il est vrai que les takfiristes reçoivent des aides en armes et en fonds de certaines parties du Golfe, ils ont aussi un agenda propre auquel nul ne peut les faire renoncer.
En tout état de cause, l’Occident, qui commence à déceler la menace takfiriste au sein de ses propres sociétés n’envisage pas de les appuyer. S’il n’est prêt à les combattre directement, il pourrait bien revoir son opinion au sujet du président Assad qui se bat contre eux, avec son armée.
En clair, le 14 mars ne parvient pas à lire correctement les développements dans la région et un fait essentiel lui échappe: si la Syrie fera forcément l’objet des discussions futures entre l’Occident et l’Iran, ainsi que l’Irak, l’Afghanistan, Bahreïn et peut-être d’autres dossiers, le Hezbollah, lui, ne figure sur aucun ordre du jour, ni celui de l’Iran, ni celui des Etats-Unis. Son cas est lié au dossier du conflit arabo-israélien qui commence par la Palestine.
Les Etats-Unis veulent certes régler le conflit palestino-israélien, mais aucune percée n’est enregistrée dans ce domaine. Au contraire, chaque fois que le secrétaire d’Etat fait une nouvelle tentative, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la fait avorter, en annonçant la construction de nouvelles colonies. Et ce n’est pas aujourd’hui, avec la signature de l’accord de Genève sur le nucléaire iranien que Netanyahu s’était promis d’empêcher, qu’il sera prêt à de nouvelles concessions en direction des Palestiniens.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à écouter les réactions israéliennes à l’accord de Genève, toutes sont négatives et critiques, mais les critiques atteignent aussi Netanyahu, qui, dit-on en «Israël», n’a pas réussi à empêcher la conclusion de l’accord

Dans ce contexte, il serait bien étonnant que les Etats-Unis songent à évoquer avec leurs interlocuteurs iraniens, le dossier des armes du Hezbollah, rien que pour faire plaisir au 14 mars. De plus, même si cela devait être le cas, pour quelle raison l’Iran sacrifierait-il le Hezbollah qui lui permet de s’impliquer dans le conflit arabo-israélien, qui s’inscrit dans son idéologie?
La République islamique qui a entraîné l’Occident dans des négociations sur le nucléaire pendant huit ans, avant de décider, selon son propre timing, d’entrer dans le vif du sujet avec l’élection du président Rouhani, n’a pas l’habitude de faire des concessions. Elle a du souffle, de la patience et une vision stratégique.
Le problème avec le 14 mars, c’est que lui, n’a en aucune. Son seul souci est le pouvoir et il n’a aucun réalisme ni au sujet de sa propre importance sur l’échelle et les intérêts des nations, ni au sujet du contexte interne et régional. Il est très fort pour faire des interprétations, mais il commence toujours par une hypothèse fausse. Depuis le temps, il aurait du toutefois apprendre à être plus raisonnable. Mais le goût du pouvoir perdu l’aveugle et le rend sourd.
Source: French.alahednews
Comments
