La décision européenne : tapage ou confrontation

Par Boussayna Oleik *
La récente décision européenne d'inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste du terrorisme, nécessite une lecture calme, non hâtive. En effet, cette décision peut être interprétée de deux manières : elle serait un simple tapage résultant de l'incapacité d'action de l'Union, ou une déclaration de la confrontation avec le Hezbollah, en extension de la guerre internationale menée contre la Syrie.
Les deux interprétations des faits pourraient être justifiées : Selon la première, des sources bien informées estiment que ladite décision n'est qu'une illustration de l'échec européen en Syrie. Une tentative de compenser cette défaite d'une part et une tentative de satisfaire «Israël» à la suite de la décision de boycotter les produits des colonies sionistes, de l'autre. De ce fait, la décision serait dépourvue de toute valeur et n'aurait aucune retombée.
Selon la seconde lecture, la décision, sa teneur et son timing, sont des indices sur une confrontation ouverte voulue par l'Europe avec le Hezbollah.
Les Européens, instigués par les États-Unis et les pays du Golfe, auraient pris la décision de traiter le Hezbollah et la Syrie au même pied d'égalité. Leur démarche serait un prélude à une bataille poussée à l'extrême. La décision ne peut être dissociée d'une série de développements, notamment de l'exploit de Qosseir. Ce qui a eu lieu dans cette région fut considéré par les États-Unis et les pays européens comme un changement stratégique dans les équilibres de force en Syrie. Sanctionner le Hezbollah est donc requis, à différents niveaux.
Sur le plan intérieur : Le courant du Futur et le 14 Mars assument la mission. Une campagne de
désinformation est menée contre la résistance. Des pressions sont exercées afin d'exclure le Hezbollah du gouvernement. Des efforts effrénés visent à isoler le parti et à limiter son pouvoir sur la scène intérieure.
Les sources évoquent une coordination américaine et européenne étroite avec les parties libanaises intérieures. Les Européens et les Américains auraient informé leurs alliés libanais de la conjoncture. La visite de la délégation du Futur en Arabie Saoudite visait à préparer la période qui suivra la décision européenne.
Toujours selon les sources, Saad Hariri considère la décision européenne comme le début d'une nouvelle période qui connaitra des pressions accrues sur le Hezbollah. Le parti est désormais isolé par les Européens. Ce serait l'aboutissement d'un processus américano-israélien et local.
Pour Hariri, la décision européenne est une occasion propice pour réactiver plusieurs dossiers contre le Hezbollah, dont celui du Tribunal international.
Hariri et ses alliés n'étaient pas seuls au courant de la décision. Les sources affirment que le président de la République l'était aussi. Les mesures prises par le président étaient une tentative de le montrer dans l'incapacité d'agir.
Sur le plan régional : La décision ne peut être dissociée de la visite de Bandar Ben Sultan en France, en Grande Bretagne et en Allemagne.
Bien que la décision ait été longtemps examinée par l'Union, les sources estiment que le rythme rapide, voire précipité, adopté par les Européens- à la suite notamment de la tournée du responsable saoudien en Europe-suscite la suspicion.
On parle d'efforts exceptionnels déployés par Bandar, lequel cherche à se consacrer en tant que successeur des deux «Hamad» de Qatar.
L'émir saoudien chargé de la gestion des dossiers de l'Irak, de la Syrie et du Liban, s'efforce d'instaurer des changements notables sur les trois scènes, avant le mois de septembre, censé être la date du grand consensus.
Sur le plan européen : Les Européens se préparent, par la prise de la décision, à suivre la politique du faux-fuyant, adoptée à l'égard de Bachar Assad : déclarer l'animosité en public et coopérer en catimini.
Les Européens envoient des responsables sécuritaires au président syrien. Ils lui demandent de coopérer dans le dossier des groupes extrémistes takfiris. Cependant, ils l'attaquent en public.
Les pays de l'UE veulent répéter ce scénario avec le Hezbollah. Ils réalisent la nécessité et le besoin de communiquer avec le Hezbollah à propos de plusieurs dossiers. Ces derniers relèveraient de la branche politique du parti. Alors qu'ils prennent leur fameuse décision contre la branche militaire du parti.
Si la seconde lecture des faits s'avère juste, la décision européenne et ses parrains arriveront-ils à leur fin?
La réponse est tributaire de la réaction du Hezbollah. Comment le parti agira-t-il à propos des questions communes avec les Européens : La Finul, la stabilité au Liban et la situation du Hezbollah au sein de l'Etat? Les prochains jours pourraient fournir les réponses tant attendues.
Source : Al-Ahed, traduit par l'équipe du site
La récente décision européenne d'inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste du terrorisme, nécessite une lecture calme, non hâtive. En effet, cette décision peut être interprétée de deux manières : elle serait un simple tapage résultant de l'incapacité d'action de l'Union, ou une déclaration de la confrontation avec le Hezbollah, en extension de la guerre internationale menée contre la Syrie.
Les deux interprétations des faits pourraient être justifiées : Selon la première, des sources bien informées estiment que ladite décision n'est qu'une illustration de l'échec européen en Syrie. Une tentative de compenser cette défaite d'une part et une tentative de satisfaire «Israël» à la suite de la décision de boycotter les produits des colonies sionistes, de l'autre. De ce fait, la décision serait dépourvue de toute valeur et n'aurait aucune retombée.
Selon la seconde lecture, la décision, sa teneur et son timing, sont des indices sur une confrontation ouverte voulue par l'Europe avec le Hezbollah.
Les Européens, instigués par les États-Unis et les pays du Golfe, auraient pris la décision de traiter le Hezbollah et la Syrie au même pied d'égalité. Leur démarche serait un prélude à une bataille poussée à l'extrême. La décision ne peut être dissociée d'une série de développements, notamment de l'exploit de Qosseir. Ce qui a eu lieu dans cette région fut considéré par les États-Unis et les pays européens comme un changement stratégique dans les équilibres de force en Syrie. Sanctionner le Hezbollah est donc requis, à différents niveaux.
Sur le plan intérieur : Le courant du Futur et le 14 Mars assument la mission. Une campagne de

Les sources évoquent une coordination américaine et européenne étroite avec les parties libanaises intérieures. Les Européens et les Américains auraient informé leurs alliés libanais de la conjoncture. La visite de la délégation du Futur en Arabie Saoudite visait à préparer la période qui suivra la décision européenne.
Toujours selon les sources, Saad Hariri considère la décision européenne comme le début d'une nouvelle période qui connaitra des pressions accrues sur le Hezbollah. Le parti est désormais isolé par les Européens. Ce serait l'aboutissement d'un processus américano-israélien et local.
Pour Hariri, la décision européenne est une occasion propice pour réactiver plusieurs dossiers contre le Hezbollah, dont celui du Tribunal international.
Hariri et ses alliés n'étaient pas seuls au courant de la décision. Les sources affirment que le président de la République l'était aussi. Les mesures prises par le président étaient une tentative de le montrer dans l'incapacité d'agir.
Sur le plan régional : La décision ne peut être dissociée de la visite de Bandar Ben Sultan en France, en Grande Bretagne et en Allemagne.
Bien que la décision ait été longtemps examinée par l'Union, les sources estiment que le rythme rapide, voire précipité, adopté par les Européens- à la suite notamment de la tournée du responsable saoudien en Europe-suscite la suspicion.
On parle d'efforts exceptionnels déployés par Bandar, lequel cherche à se consacrer en tant que successeur des deux «Hamad» de Qatar.
L'émir saoudien chargé de la gestion des dossiers de l'Irak, de la Syrie et du Liban, s'efforce d'instaurer des changements notables sur les trois scènes, avant le mois de septembre, censé être la date du grand consensus.
Sur le plan européen : Les Européens se préparent, par la prise de la décision, à suivre la politique du faux-fuyant, adoptée à l'égard de Bachar Assad : déclarer l'animosité en public et coopérer en catimini.
Les Européens envoient des responsables sécuritaires au président syrien. Ils lui demandent de coopérer dans le dossier des groupes extrémistes takfiris. Cependant, ils l'attaquent en public.
Les pays de l'UE veulent répéter ce scénario avec le Hezbollah. Ils réalisent la nécessité et le besoin de communiquer avec le Hezbollah à propos de plusieurs dossiers. Ces derniers relèveraient de la branche politique du parti. Alors qu'ils prennent leur fameuse décision contre la branche militaire du parti.
Si la seconde lecture des faits s'avère juste, la décision européenne et ses parrains arriveront-ils à leur fin?
La réponse est tributaire de la réaction du Hezbollah. Comment le parti agira-t-il à propos des questions communes avec les Européens : La Finul, la stabilité au Liban et la situation du Hezbollah au sein de l'Etat? Les prochains jours pourraient fournir les réponses tant attendues.
Source : Al-Ahed, traduit par l'équipe du site
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