Une station de télécoms V-SAT au Liban: Au profit de qui ?

Aujourd’hui, la première alliée des forces du 14 Mars, tente d’infiltrer le Liban, mais d’une manière légale. Elle s’emploie à légitimer son action, par les moyens légaux. De ce fait, l’état-major de l’armée américaine s’est directement adressé à l’Autorité de régulation des télécoms, sans passer par l’ambassade ou le ministère libanais des Affaires Étrangères, demandant un permis pour installer une station de télécommunications ambulante au Liban, opérant selon la technique V-SAT. Cette technique fonctionne via satellite, par l’intermédiaire de petites antennes. Elle permet l’émission et la réception, ainsi que le téléchargement et la transmission des données. A partir de ces faits, la possession de l’armée américaine d’un permis d’utiliser la technique V-SAT, lui assure un réseau de télécoms indépendant du système de télécommunication libanais.
Selon le général à la retraite de l’armée libanaise, Mohammad Atwi, ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis tentent de collecter des informations sur les réseaux des télécoms au Liban. «Cette armée avait à plusieurs reprises présenté des demandes similaires auprès de la branche des renseignements des FSI, concernant la mise en place de stations de télécoms opérant selon différentes techniques», a-t-il affirmé.
L’expert dans le domaine des télécommunications civiles et militaires ajoute : «les forces américaines occupent plus de 1000 bases militaires dans 130 pays du monde, notamment dans les pays arabes, tels l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Bahreïn, Oman, le Koweït, la Jordanie, les Émirats, la Somalie, Djibouti et les Comores. Les missions de ces bases sont multiples, dont les missions militaires exécutives, les missions d’appui logistique, d’opérations de maintien de paix ou de surveillance et d’espionnage. Cette dernière nécessite la présence de stations de télécoms».
Le général Atwi estime que la mission de la station V-SAT, prévue par l’armée américaine, serait du genre qui exerce l’espionnage et qui viole les ordinateurs des citoyens dans le but de découvrir leurs secrets et ceux des groupes jugés «terroristes» par les Etats-Unis. Des renseignements desquels profiterait ensuite l’ennemi israélien.
Selon l’expert Atwi, l’Agence de Sécurité Nationale des Etats-Unis exécute actuellement un projet consistant à édifier 65 nouvelles bases de surveillance et d’espionnage dans le monde.
L’ancien ministre des Télécommunications, Issan Nehman, a pour sa part estimé que la demande américaine d’établir une station de télécoms sur le territoire libanais, notamment au Liban sud, suscite les suspicions, puisque le Liban est en état de guerre avec «Israël», lequel est l’allié principal des Etats-Unis.
«Une telle station américaine au Liban représente une menace à la sécurité nationale», a-t-il affirmé.
Toujours selon l’ancien ministre, les données auxquelles accèdera la station précitée seraient à la disposition de l’entité ennemie.
Il a dans le même contexte noté que le Liban doit refuser la requête américaine, en vue de préserver les intérêts nationaux.
Le chef du Mouvement du Peuple, Najah Wakim, a fermement contesté la demande américaine, exprimant des appréhensions quant à ses fins.
«Cette station relève de l’armée américaine, ce qui signifie qu’elle aurait une fonction militaire, en faveur de cette armée et par la suite de son allié, Israël; La coopération stratégique entre l’entité ennemie et les Etats-Unis étant connue par tous», a-t-il martelé.
«L’ambassade des Etats-Unis est un centre avancé pour les renseignements américains au Liban et dans la région», a-t-il rappelé.
Le député Emile Rahmé, membre de la commission parlementaire des Télécoms et de l’Information, a estimé que le fait que la demande ait été présentée par les Etats-Unis, suffisait en soi pour soulever la méfiance des responsables.
«Le gouvernement et le Parlement s’apprêtent à refuser la requête américaine, après l’avoir examinée. La souveraineté libanaise est une ligne rouge à ne pas dépasser. De ce fait l’affaire ne provoquera guère de différends en Conseil des ministres », a-t-il conclu.
En effet, des informations citées mercredi par la chaîne télévisée Al-Manar, ont confirmé le refus du ministère libanais des Télécommunications de la demande américaine, pour ne pas avoir respecté les règles diplomatiques, puisque la requête devait obligatoirement passer via le ministère des Affaires Etrangères.
Source: Alahednews, traduit par: moqawama.org
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