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Cheikh Kassem à Alintiqad: nous protesterons auprès des ambassades française et allemande contre les offenses à l’Islam

Cheikh Kassem à Alintiqad: nous protesterons auprès des ambassades française et allemande contre les offenses à l’Islam
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Dans le contexte des atteintes portées à l’«Oumma islamique», à la suite notamment de la dernière offense au prophète Mohammad (P) et aux religions monothéistes, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naim Kassem, a critiqué le laxisme de l’Organisation de coopération islamique et de la Ligue arabe. «La performance de ces deux instances n’est point à la hauteur deCheikh Kassem à Alintiqad: nous protesterons auprès des ambassades française et allemande contre les offenses à l’Islam l’affaire provoquée par le sionisme et les Américains».
En effet, le dossier de l’atteinte à l’Islam et d’autres sujets d’actualité ont été abordés par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naim Kassem, lors d’un entretien accordé à Alintiqad.

Dans ce qui suit le texte complet de l’entretien :

-Nous avons dernièrement été témoins d’une atteinte directe au prophète Mohammad (P), dans le film américano-sioniste «Innocence des Musulmans». Un film qui a provoqué une vague de condamnation populaire dans les mondes arabe et islamique. D’après vous, qu’est-ce qui pousse une quelconque partie à offenser les croyances sacrées d’une manière aussi fréquente?

L’occident vit dans le complexe de ne pas pouvoir infiltrer la scène islamique par ses idées, ses méthodes et ses convictions, à la suite notamment de la prise de conscience islamique datant depuis la révolution de l’imam Khomeini en 1979 et jusqu’à nos jours. Celui qui observe la scène islamique et internationale note que la prise de conscience islamique se propage et se développe, ce qui rétablit l’influence  effective du prophète (P) et des règles de l’Islam sur la nation arabo-islamique.

On a longuement essayé ces dernières décennies de prouver l’incapacité de l’Islam à accompagner la vie moderne. Pour arriver à cette fin, les occidentaux ont  eu recours  à la colonisation directe ou à la mésestimation de la pensée islamique depuis la fin de la première guerre mondiale, la chute de l’état ottoman et jusqu'à la fin du XXe siècle. Mais ces tentatives ont été vouées à  l’échec, surtout après l’émergence  de la Révolution islamique en Iran. Ils ont alors cherché d’autres moyens pour la confrontation, ce qui les a poussés à offenser le prophète (P), le Coran et les croyances islamiques, estimant que ces comportements pourraient affecter la sacralité de l’Islam. Ils traitent l’Islam comme ils avaient traité le Christianisme dans le passé, comme a déclaré l’un des responsables du journal français «Charlie Hebdo», qui a affirmé vouloir briser la sacralité de l’Islam comme a été brisée la sacralité du christianisme en Europe, où ont été produits des films et des séries représentant le christ d’une manière malsaine et ironique.

Pour notre part, nous refusons que le Christ ou le christianisme ou tout autre Messager soient objets d’offense. De telles atteintes ont provoqué un attachement plus ferme aux croyances sacrées et au prophète de l’Islam (P). De ce fait, l’occident et les États-Unis se sont présentés en tant qu’hostiles à la pensée et aux religions monothéistes et n’ont pas adopté une attitude équilibrée ou juste, puisqu’ils ont été à l’origine  du refus de l’antisémitisme et de la pénalisation de ceux qui s’en prennent au sionisme, au judaïsme et au holocauste, même par une attitude sceptique quant à son authenticité. Ils sont prêts à sanctionner ces personnes sous la rubrique de la défense des libertés individuelles, mais en permettant les atteintes aux autres religions.

-Dernièrement des graffitis hostiles au Christ ont été écrits par des colons sionistes sur les portes d’un couvent des Franciscains à el-Qods. Dans quel contexte placez-vous de tels incidents?

Ces comportements font partie d’un plan complet visant à ternir l’image des prophètes et des religions divines, au service du sionisme. Si nous constatons comment ont été publiées les images offensant l’Islam, et les identités des producteurs et réalisateurs du dernier film islamophobe et nous les lions à ce qui a eu lieu la veille à Al-Qods, nous trouverons que les mains sionistes sont derrières ces comportements d’une manière directe ou indirecte, par la mainmise sur les maisons d’éditions ou les centres de production des films ou de publications des journaux. Il est évident que les producteurs et réalisateurs du  film islamophobe ont des rapports avec le sionisme, tout comme certains journaux qui publient des caricatures anti-Islam.

-Quels seront les prochains mouvements de protestation que le Hezbollah lancera et avec qui coordonnez-vous votre action, notamment après que le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a affirmé que la vague des protestations ne s’arrêtera pas?

Le Hezbollah considère que la dernière atteinte au prophète Mohammad (P) fait partie d’un projet hostile à l’islam qui doit être contré par un plan opposé et non uniquement par les manifestations  que nous avons organisées. Jour après jour, l’ampleur du projet hostile aux croyances sacrées des musulmans et des chrétiens est dévoilée, ainsi que les instigateurs et les planificateurs. Pour ces raisons nous avons formé une commission au sein du Hezbollah, ayant pour mission de suivre le dossier des atteintes au prophète et aux croyances sacrées. CetteCheikh Kassem à Alintiqad: nous protesterons auprès des ambassades française et allemande contre les offenses à l’Islam commission suivra l’affaire de près avec les différentes parties islamiques et communiquera avec elles afin  de prendre des mesures unilatérales ou conjointes. Elle proposera au commandement du Hezbollah une série d’activités qui seront organisées dans ce contexte.

Nous avons récemment pris la décision de contacter les ambassades des pays où des journalistes ont publié des caricatures anti-islam, comme les ambassades de France et d’Allemagne. Des délégations du Hezbollah visiteront ces ambassades où ils soumettront des communiqués de condamnation et demanderont aux gouvernements de ces pays d’interdire de telles violations.

-En dépit de l’extension des mouvements de protestation populaire dans certaines capitales arabes et islamiques, aucun sommet arabe n’a été envisagé pour examiner l’affaire. Comment commentez-vous cette attitude des pays arabes?

Sayed Hassan Nasrallah a appelé les Arabes, le sommet des Non- Alignés, le Conseil de Sécurité, l’Organisation de coopération islamique et la Ligue arabe, concernées directement par l’affaire, à réagir.

Le ministre libanais des Affaires Étrangères, Adnan Mansour, a déployé des efforts dans ce sens, mais malheureusement les réactions officielles islamiques et arabes sont insuffisantes, voire parfois absentes. Des parties officielles sont même allées jusqu’au refus de tout mouvement de protestation sous le prétexte de la crainte des rixes ou des problèmes, bien  que plusieurs mesures puissent être prises pour atteindre cet objectif, tout en préservant la stabilité sécuritaire. Si les pays arabes ayant des relations avec «Israël» avaient protesté contre la normalisation par l’expulsion de l’ambassadeur israélien ou adopté toute forme de protestation, ils auraient contribué à empêcher les offenses d’une part et aurait assumé leur devoir d’une autre. Mais malheureusement ils sont sourds et leur attention est ailleurs. Je crois personnellement que la raison de cette passivité de la part de certains pays arabes et islamiques est due à une demande américaine directe, refusant tout mouvement de protestation.

-Le président de la République Michel Sleiman a avancé une initiative au sommet de l’ASPA à Lima, sur la promulgation d’une loi internationale qui prohibe les atteintes aux prophètes. Qu’en dites-vous?

Le président de la République a agi en harmonie avec ses convictions et avec les décisions prises en Conseil des ministres qui avait refusé toute offense aux religions et approuvé la prise de mesures à ce propos. La démarche du président Sleiman est positive, tout comme les mesures officielles et populaires visant à contrer les projets d’offenses.

-Le Hezbollah avait appelé les Nations Unies et le Conseil de Sécurité à émettre des résolutions interdisant les offenses aux prophètes. Pouvons-nous déduire que le parti reconnait désormais les résolutions internationales et les décisions de la communauté internationale, après une longue série de résolutions  prises dans l’intérêt de l’ennemi israélien?

Le Conseil de Sécurité est une instance présente sur la scène internationale. Personnellement, je ne préfère pas l’usage du  terme «communauté internationale» qui désigne en fin de compte le Conseil de Sécurité qui prend des décisions officielles. Ce Conseil que nous avons tantôt critiqué est partial et dirigé par les États-Unis. Mais si nous arrivons à lui arracher une résolution refusant les atteintes aux croyances sacrées, ce serait bon. Ce fait ne signifie pas toutefois que nous reconnaissons toutes les résolutions émises par l’ONU. Nous avons toujours déclaré que nous nous opposons aux mauvaises résolutions.
Mais si de bonnes résolutions sont émises, nous y annonçons notre approbation. De ce fait, la problématique de notre reconnaissance du Conseil de Sécurité n’est pas posée dans le contexte des offenses à l’Islam. Ce Conseil est présent abstraction faite de notre reconnaissance. Et c’est à ce Conseil en place que nous réclamons la prise de mesures efficaces.

En tout état de cause, nous avons chargé des experts en droit international de proposer des idées, et d’établir les mécanismes de leur mise en œuvre.

-Au plan libanais, un sommet spirituel islamo-chrétien a eu lieu à Bkerké, en protestation aux offenses aux religions. Comment évaluez-vous les résultats de ce sommet?

Le sommet islamo-chrétien qui a fustigé les offenses au prophète a produit de bons effets. Ce sommet fait partie des contributions que nous appuyons et qui doivent être multipliées pour devenir influentes et mettre fin aux atteintes perpétrées par l’occident contre les prophètes (P).

-Sur la situation au Liban, comment décrivez-vous la relation entre le Hezbollah et Bkerké?

La relation entre le Hezbollah et Bkerké est suivie de près par les hauts responsables des deux parties et la communication a lieu avec le patriarche maronite BécharaRahi en personne. Une commission conjointe regroupant les deux parties se réunit périodiquement et discute d’un nombre d’affaires. Le Hezbollah partage plusieurs positions avec le patriarche maronite que nous avions accueilli au Liban sud et dans la Bekaa. Nous coopérons avec le patriarcat maronite dans l’intérêt du Liban et la relation du Hezbollah et de Bkerké est bonne et susceptible de se développer.

-Et votre relation avec Dar el-Fatwa?

Notre relation avec Dar el-Fatwa est aussi positive, surtout que nous faisons face aux mêmes défis. Des délégations de notre parti visitent de temps à autre le mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani, dont les déclarations soutenant la résistance et appuyant les musulmans en face de la campagne d’offense au prophète (P), unifient nos deux visions.

-Qu’en est-il de votre relation avec le président de la République et le Premier ministre libanais, notamment après les fuites d’information sur des reproches syriennes au gouvernement libanais et sur des prises de positions syriennes différentes si le Hezbollah n’était pas parmi les composantes du gouvernement?

Notre relation avec le président de la République et le gouvernement sont normales, puisque nous faisons partie du Conseil des ministres et que nous devons suivre les affaires de l’exécutif.

Des contacts sont en outre effectués entre les représentants du Hezbollah et le président Sleiman ou  le Premier ministre Mikati, sur les dossiers importants.

-Cela signifie que vous êtes satisfaits du comportement du gouvernement à l’égard de la crise syrienne?

Le gouvernement a décidé de se dissocier de la crise en Syrie. Une attitude qui se traduit au niveau politique et sécuritaire. Nous sommes en général convaincus par cette orientation du gouvernement. Nos critiques initiales sont adressées aux forces du 14 Mars, notamment au partiCheikh Kassem à Alintiqad: nous protesterons auprès des ambassades française et allemande contre les offenses à l’Islam du «Futur» qui insiste à impliquer le Liban dans la crise syrienne, en tentant d’ouvrir les frontières du Liban nord, d’assurer un environnement propice aux combattants syriens sur la scène libanaise, et en finançant les combats en Syrie. Ce genre d’implication, adopté par les forces du 14 Mars, provoque de véritables problèmes pour le Liban, sans assurer des profits à ceux qui se sont impliqués dans la crise syrienne ouverte, et renfermant des complications régionales et internationales. Le Liban ne doit en aucun cas être une tribune, un passage ou un lieu hostile à la Syrie ni aider l’intervention étrangère contre ce pays.

-Concernant le dossier des Législatives, croyez-vous que les discussions en cours au sein des commissions parlementaires sur les projets de loi électorale sont une perte de temps?

Les discussions au sein des commissions parlementaires conjointes devaient en principe être axées sur les systèmes électoraux  proposés à la base des preuves, des évidences et de la persuasion. Mais nous avons constaté que tout est discuté sauf la loi électorale. Les réunions se sont transformées en tribune pour le lancement des positions politiques et pour l’intransigeance de parties sur des idées dont l’échec a été prouvé.

-A propos des projets de loi électorale avancés, le camp du 14 Mars insiste actuellement sur les 50 circonscriptions. Quelle est votre position à cet égard?

La proposition émise par une partie chrétienne sur le découpage des circonscriptions électorales en 50 ne rend pas justice aux chrétiens et leur nuit plus que le fait la loi des années 1960. Par un tel découpage les chrétiens pourront élire 18 députés par le vote chrétien. Et si l’objectif de cette proposition était d’assurer une suprématie politique, nous affirmons que la prédominance doit être assurée selon la loi et le respect de la Constitution et non par l’imposition d’une loi non conforme aux règles constitutionnelles. Pour notre part, nous considérons que tous les électeurs doivent avoir la chance d’exprimer leurs convictions par le vote et de jouir de la juste représentation. Ce fait ne peut être assuré que par le scrutin proportionnel, alors que «les rouleaux électoraux» dans le système majoritaire et les potentiels financiers torpillent la bonne représentation, permettent l’achat de conscience et font prévaloir des communautés confessionnelles sur d’autres.

-Soutenez-vous les propos du président Nabih Berri qui affirme son appui à tout accord interchrétien sur la loi électorale?

Nous attendons d’abord la décision finale des parties chrétiennes et puis nous exprimerons notre opinion sur la proposition avancée.

-Les rumeurs concernant votre approbation au projet de loi dit orthodoxe sont-elles exactes?

Il est encore tôt de discuter un projet de loi autre que celui soumis par le gouvernement. Nous sommes toujours pour le scrutin proportionnel, dans une unique circonscription. Et si d’autres projets sont avancés, ils doivent être discutés après avoir finalisé les débats sur le projet du gouvernement. De ce fait, il est préférable de ne pas entrer dans les détails de tous les projets posés afin de ne pas perdre le temps et de ne pas saper la possibilité de parvenir à une entente. Nous optons donc pour les discussions calmes, loin des medias.

-Estimez-vous que les législatives auront lieu à la date prévue ou le choix de la prorogation du mandat du parlement en place est probable?

Nous œuvrons à la base du déroulement des élections au moment prévu, mais nul ne peut prévoir l’avenir ou les développements qui surviendraient dans la région et quelles seront leurs répercussions sur la scène libanaise.

Source: Alintiqad, par Latifa al-Husseini
Traduit par: moqawama.org
Photos: Issam Kobeissi

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