noscript

Please Wait...

La Syrie dans les coulisses du Quai d’Orsay

La Syrie dans les coulisses du Quai d’Orsay
folder_openRapports access_time depuis 12 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par Nidal Hemadé

Le ministère français des Affaires étrangères a tenu hier jeudi une conférence de presse sur la situation en Syrie, en présence, entre autres, d’Éric Chevalier, l'ambassadeur français à Damas et d’un responsable au ministère français, chargé de la communication entre son gouvernement et l'opposition syrienne et du dossier syrien en général.

Le responsable français a déclaré que le régime syrien ne chutera pas « par un coup agile », mais qu’ils travaillent « sur le long et moyen terme ». « Finalement, il va chuter sous les pressions économiques et politiques », a-t-il estimé.

Un journaliste présent dans la salle a riposté en affirmant que le même responsable avait dans le passé donné au régime syrien juste quelques semaines de survie. Le responsable a nié. Un autre journaliste a confirmé les propos de son collègue, assurant qu'il avait vu de ses propres yeux cette prédiction écrite dans une lettre adressée par les deux ministres français et italien des Affaires étrangères à la représentante de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères Catherine Ashton en juillet dernier. Interrogé par le responsable comment a-t-il pu avoir accès à la teneur de la lettre, le journaliste a répondu : « j'ai mes propres sources ». Le responsable français a dit que la France présente « des aides matérielles à l'opposition syrienne, et communique avec les comités d’administration locale dans quatre provinces ». Il a signalé qu’un million d'euros d'aides a été distribué par la France à dix comités locaux, recevant chacun 100 000 euros, sous le prétexte de soutenir la société civile, et garantir un rôle français dans la période post Assad et « ne pas laisser la scène aux groupes armés ». Il a riposté à un journaliste qui a établi une analogie entre le rôle français à Mali et celui en Syrie en niant la présence de relations entre la France avec les armés salafistes. « Pourquoi la France n'a-t-elle pas condamné les explosions d'Alep ? », a demandé alors le journaliste. Confus, le responsable français, a allégué que les explosions visaient les soldats de l'armée syrienne régulière, des forces pro- régime. Le responsable a manifesté une sorte de régression dans la position française à l’égard d’un gouvernement syrien de transition, estimant que sa formation fut désormais liée à un consensus entre toutes les parties. Le différend entre la France d’une part et les États-Unis et le Qatar de l’autre, réside dans le fait que ces derniers reconnaissent le Conseil National Syrien, tandis que la France le considère comme l’une des composantes de l'opposition syrienne.

À la fin de la conférence, la confusion était claire dans la position française et dans les positions occidentales. Le responsable français n’était pas convainquant, selon un journaliste travaillant dans l'un des grands médias français. Il était clair que l'objectif français caché derrière cette conférence était de démontrer leur efficacité. Sinon, évoquer une somme d'un million d'euros dans une réunion à huis clos tenue au ministère français des Affaires étrangères serait absurde.

Source: Alintiqad, traduit par moqawama.org

Comments

//