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Liban: Le crime des négociations avec «Israël» sans cessez-le-feu

 Liban: Le crime des négociations avec «Israël» sans cessez-le-feu
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Par Omar Nachaba*

Le président de la République libanaise, Joseph Aoun, a déclaré : «Le Liban n'a d'autre choix que de négocier (avec Israël), ce qui ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.» 

En principe, mener des négociations avec l'ennemi ne constitue pas un acte de reddition ou de recul. Cependant, étant donné que l'ennemi «israélien» continue de violer l'accord de cessez-le-feu (qui, de toute façon, n'est pas reconnu comme un véritable accord de cessez-le-feu selon les normes juridiques internationales, comme nous l'expliquerons plus tard), la première condition pour les négociations devrait être un arrêt immédiat et complet des hostilités, ainsi que le retour des prisonniers et le retrait des troupes «israéliennes» des territoires libanais.

Cependant, cette condition ne reçoit aucune attention de la part des États-Unis. Ils placent le désarmement des citoyens du Sud, qui subissent des meurtres quotidiens, au sommet de leurs priorités.

La poursuite des violations «israéliennes» rend la négociation sous les conditions américaines inacceptable sur les plans juridique et éthique pour les raisons suivantes :

Puisque l'accord n'est appliqué que par la partie libanaise (le commandant de l'armée, le général Rodolf Haykal, a confirmé dans son rapport au Conseil des ministres que tous les acteurs au Liban respectent l'accord), tandis que l'ennemi «israélien» continue de commettre des crimes de meurtre, d'agression, de torture, d'enlèvement et d'occupation, exprimer une demande et accepter de négocier avec l'ennemi démontre un mépris pour les droits, les intérêts, la sécurité et la sûreté des Libanais.

La violation par «Israël» de l'accord de cessez-le-feu constitue un manquement à ses obligations, ce qui donne au Liban une base pour demander une modification des conditions américaines, car les États-Unis ont clairement déclaré qu'ils ne constituent pas une garantie obligeant les «Israéliens» à mettre fin à leur agression quotidienne contre le Liban et les Libanais.

La Supercherie de l'Accord de Cessez-le-feu

Le 27 novembre 2024, il y a presque un an, un accord de cessation des hostilités entre le Liban et «Israël» a été annoncé. Depuis lors, l'armée «israélienne» a tué plus de 316 Libanais et blessé environ 600, en plus de plus de 5120 violations de l'accord.

Avec un cynisme flagrant, le «ministre de la Guerre israélien», Israël Katz, a reconnu récemment  «qu'Israël» avait mené des frappes profondes à l'intérieur du Liban, tuant environ 300 personnes depuis la signature de l'accord de cessez-le-feu. Katz a également menacé d'intensifier l'agression, en s'adressant aux présidents Aoun et Salam en disant : «Nous leur donnons une chance d'agir, mais nous ne cesserons pas nos attaques».
Le refus, par Katz, des obligations de l'accord de cessation des hostilités n'est pas surprenant, car il ne s'agit pas d'un accord sérieux, mais plutôt d'une supercherie qui permet aux «Israéliens» de continuer à tuer des gens sans réponse de la part du Liban.

Après une étude et une analyse du contenu de l'accord, il s'avère qu'il manque les éléments de base que tout accord devrait inclure selon les normes juridiques et politiques internationales :

Premièrement, l'accord doit être fondé sur une base légale, c'est-à-dire qu'il doit être soumis aux dispositions de la Charte des Nations Unies et au droit international. En réalité, il semble qu'il n'y ait pas de base légale pour cet «accord».

Deuxièmement, l'accord doit reposer sur des mécanismes clairs de vérification et des comités de surveillance conjoints (Joint Monitoring Committees) pour surveiller les violations, les vérifier sur le terrain et rédiger des rapports périodiques documentant les violations et résolvant les différends sur l'interprétation des clauses de l'accord. Actuellement, il se limite à un «mécanisme» contrôlé par les Américains, qui sont totalement biaisés en faveur d'«Israël» et soutiennent ses crimes (les États-Unis sanctionnent les juges internationaux qui osent émettre des mandats d'arrêt contre Netanyahu pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité qu'il continue à commettre à Gaza).

Troisièmement, l'accord doit établir des critères pour évaluer le respect de l'accord sur la base de la cessation des hostilités, de l'absence de ciblage des civils et de la coopération avec les observateurs internationaux (la FINUL), tandis que l'armée «israélienne» menace constamment les forces de la FINUL et les cible dans le Sud.

Quatrièmement, des rapports hebdomadaires ou mensuels devraient être établis et envoyés aux Nations Unies à New York et au Conseil des droits de l'homme à Genève pour évaluer le degré de respect de l'accord, identifier les responsables des violations et recommander des mesures correctives ou des sanctions.

L'accord de cessez-le-feu stipule littéralement dans son deuxième article qu'«Israël» ne doit pas mener «d'opérations militaires offensives contre des cibles au Liban». Cependant, l'ennemi «israélien» prétend que l'article quatre, qui traite du «droit à la légitime défense dans le cadre des conventions internationales», lui permet de continuer à tuer des gens et à bombarder des villages, des localités et des sites au Liban.

Mais que signifie «dans le cadre des conventions internationales» ? L'article 51 de la Charte des Nations Unies aborde le droit à la légitime défense pour tous les États et peuples, mais cet article impose une condition essentielle pour l'exercice de ce droit : «en cas d'agression armée contre eux». Cela signifie que même si le Liban ne respecte pas certaines clauses de l'accord de cessez-le-feu, les «Israéliens» n'ont pas le droit de bombarder les villages et les localités libanaises ni de tuer des Libanais. Cela ne peut pas être considéré comme un exercice du droit à la légitime défense, car tous au Liban, y compris la Résistance, ont respecté le cessez-le-feu, et aucun «Israélien» n'a subi d'agression armée pour revendiquer un droit à la légitime défense.

En résumé, l'accord de cessez-le-feu ne répond pas aux conditions juridiques reconnues internationalement et ressemble davantage à une supercherie et à un slogan destiné à justifier le tir, le meurtre, l'enlèvement et l'occupation de terres par l'ennemi israélien, le tout sous la protection absolue et la couverture complète des émissaires américains qui visitent régulièrement le Liban pour transmettre leurs menaces et intimider les Libanais par l'intensification de l'agression à leur encontre.

*Article paru dans le quotidien libanais al-Akhbar, traduit par l’équipe du site 

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