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Martyre du sayyed-1

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration du martyre de cheikh Nabil Qaouq et du sayyed Souhail al-Husseini

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration du martyre de cheikh Nabil Qaouq et du sayyed Souhail al-Husseini
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Au nom de Dieu

Aujourd’hui, nous commémorons le premier anniversaire du martyre des deux chefs jihadistes : cheikh Nabil Qaouq et sayyed Souheil Husseini (Sayyed Ahmad). Nous parlerons d’eux, puis nous aborderons les questions politiques aux niveaux régional et local.

A propos du martyr cheikh Qaouq

Cheikh Nabil Qaouq est né à Mousseitbé en 1964. Il est originaire du village de Aaba, au Sud-Liban. Il s’est rendu à Qom, la ville sainte, en 1981, où il est resté dix ans à étudier la religion. Il a été le compagnon de route de sayyed Hachem Safieddine, qui est devenu lui aussi martyr ce même jour, le 4 octobre de l’année dernière.
En réalité, nous avons commémoré cette date en présence du sayyed des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah, et nous avons jugé bon de faire en sorte que cette commémoration soit consacrée aux deux chefs jihadistes, cheikh Nabil et sayyed Ahmad, en raison de leur particularité, et pour dire quelques mots à leur sujet.
Cheikh Nabil s’est rendu sur le front lors de la guerre lancée contre la République islamique, à la fois comme uléma et comme combattant. Il a pris part à plusieurs opérations, notamment à Fao, Shalamcheh, Badr al-Koubra et Fajr. Il a donc participé à l’affrontement lors de cette guerre imposée à la République islamique d’Iran, car il était convaincu que le champ de bataille est unique : lorsque les ennemis visent la République islamique, ils visent aussi la résistance islamique, ils visent la vérité, ils visent la Palestine. Il s’agit donc d’un seul et même objectif. Par conséquent, quiconque se trouve dans cette région porte la responsabilité d’apporter sa contribution à cette confrontation, chacun selon ses capacités. Telle était la vision de cheikh Nabil, ainsi que celle de sayyed Hachem, qui s’était également rendu au front pour y accomplir ce qu’il considérait comme son devoir.
En 1991, cheikh Nabil est revenu au Liban et il a assumé la responsabilité de vice-commandant  de la région du Sud jusqu’en 1993, sous la direction de sayyed Hachemi. On les voyait toujours ensemble, inséparables dans les différents postes qu’ils ont occupés.
De 1993 à 2010, il a été responsable de la région du Sud. De 2010 à 2018, il a occupé le poste de vice-président du Conseil exécutif. Autrement dit, il était l’adjoint de sayyed Hachem. De 2018 jusqu’à son martyre, il a été responsable de l’unité de la sécurité préventive. Et ici, il y a un point intéressant : comment passe-t-on du poste de vice-président du Conseil exécutif -une fonction élevée- à celui de responsable de la sécurité préventive ? Pour une seule raison : parce que sayyed Hassan le lui a demandé et il a répondu : «J’entends et j’obéis.» Il faisait toujours partie de ceux qui se soumettent sans discussion à l’ordre du Leader et du Commandant, surtout lorsqu’il s’agit de saYyed Hassan.
À l’époque, sayyed Hassan avait pour objectif de placer cheikh Nabil dans cette unité, car la sécurité préventive implique de s’introduire dans les dossiers personnels des membres et de prendre connaissance de certains aspects privés de leurs vies. Cela exige une précision religieuse : il faut un uléma capable de déterminer ce qui est permis ou interdit, juste ou erroné, licite ou non. Car parfois il y a un soupçon d’espionnage, et il n’est pas permis d’espionner les frères ni leurs affaires privées. Mais il arrive qu’on soit obligé à pénétrer dans certaines de leurs affaires privées, et cela exige une grande vigilance religieuse, ce que sayyed Hassan appliquait scrupuleusement. Il en a donc conclu que celui qui pouvait accomplir cette mission sensible était cheikh Nabil. Ceci montre sa piété et sa capacité à remplir une telle tâche.
Cheikh Nabil se souciait des moudjahidines, que ce soit lorsqu’il était au Sud ou même après son installation à Beyrouth... Il se rendait aussi fréquemment en Syrie pour rencontrer les combattants, participer à leurs cérémonies, leurs réunions, leurs remises de diplômes et même à leurs formations. Il était très proche d’eux.
Il n’a jamais abandonné l’enseignement ni les études religieuses, afin de demeurer dans cette atmosphère, tout en menant des discussions profondes avec plusieurs ulémas. Il a aussi rédigé des ouvrages sur la vie, la morale et la doctrine.
Cheikh Nabil était un modèle de générosité jihadiste, empreinte de conscience, de foi et de lien avec Dieu. Il faisait partie de ceux qui se levaient la nuit pour prier, récitaient le Coran, se tenaient debout dans le silence nocturne. Il a suivi un programme spirituel durant de longues années, et il lisait chaque jour trois parties du Coran par respect et vénération pour le Livre Saint.
Il se distinguait par sa rigueur, son refus de la procrastination, sa forte volonté, sa détermination, sa proximité avec Dieu et son optimisme même dans les circonstances les plus sombres. Il se consacrait personnellement à résoudre les besoins des gens.
Aujourd’hui, nous parlons de figures dirigeantes, chacune dotée de caractéristiques particulières, mais unies par un dénominateur commun : une foi immense, un attachement profond à l’islam, à la wilaya, et au jihad. En même temps, chacun possédait une expérience personnelle lumineuse et exemplaire.
Dieu a dit dans Son Livre :
« Dieu élèvera en degrés ceux d’entre vous qui ont cru et ceux qui ont reçu le savoir. Et Dieu est parfaitement informé de ce que vous faites. » [Coran 58:11]
Son martyre a eu lieu au début de la bataille Ouli al Baas (Ceux qui ont la détermination), c’est-à-dire le 28 septembre, un jour après le martyre du sayyed des martyrs de la nation.
Il convient ici de rappeler que douze ulémas, c’est-à-dire douze hommes de religion (cheikhs et sayyeds), sont devenus des martyrs dans le cadre de cette bataille. Et puisque nous évoquons aujourd’hui cheikh Nabil, nous devons aussi mentionner les autres ulémas martyrs de cette bataille.
Ceci prouve que, chez nous, l’homme de religion est une partie intégrante de la vie de la nation — sur les plans social, politique, jihadiste et pratique. Il combat comme les autres combattent, il vit comme ils vivent, et il agit sous la direction de Dieu.
À l’âme de cheikh Nabil, à celles des pieux martyrs parmi les cheikhs et les ulémas, à notre maître le plus saint, à sayyed Hachem, à tous les martyrs vertueux et à tous ceux qui ont été tués sur le chemin de Dieu parmi les fils de la résistance, nous dédions la récompense de la sourate bénie al-Fatiha, accompagnée de la prière de Mohammad.

Le martyr sayyed Souheil Husseini

Le martyr sayyed Souheil Hussein Husseini (Sayyed Ahmad), est un chef jihadiste. Il est né à Borj el-Brajneh en 1966. Dès le départ, il a été proche de hajj Imad Moghnieh et il l’a suivi depuis le début. Hajj Imad comptait sur lui et le chargeait de plusieurs missions dans l’action jihadiste, en particulier dans le domaine sécuritaire.
En 1991, il a pris la responsabilité de la région de Beyrouth sur le plan sécuritaire, puis il est devenu le secrétaire de hajj Imad en 1992. Entre 1995 et 1998, il est devenu un  responsable logistique, préparant les moyens et le soutien nécessaires à l’action jihadiste, puis il a assumé la responsabilité du contre-espionnage jusqu’en 2000. Ses fonctions auprès de Hajj Imad étaient cruciales et il le suivait en permanence.
En 2008, il a assumé la responsabilité logistique, supervisant l’armement, l’équipement et le développement des capacités. Il est ainsi devenu un adjoint jihadiste du secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah. À cette époque, hajj Imad était déjà devenu un martyr.
Sayyed Ahmad s’occupait des budgets et des finances, de la gestion et de la mise à jour des différentes unités. Il se souciait aussi de la vie familiale des moudjahidins, et supervisait un projet dédié au soutien des combattants ainsi que de leurs épouses et enfants. Il a été décrit comme un éducateur, cultivé.
Sayyed Hassan l’a également chargé de suivre la crise économique et sociale. Il a créé les projets Al-Mustafa et Al-Sajad, assurant des denrées alimentaires à prix réduits pour venir en aide aux gens. Il tenait toujours à rester un soldat discret, loin des projecteurs.
Comme le Prophète Mohammad l’a dit :
«Dieu loue auprès de Ses anges celui qui brandit son épée sur le chemin de Dieu, et les anges prient pour lui tant qu’il tient son épée.»
Tel était sayyed Ahmad dans l’action jihadiste.
Chaque leader jihadiste se distingue par des qualités personnelles : ils réussissent dans leur travail, innovent et possèdent une sensibilité jihadiste, sociale et culturelle. Concernant sa personnalité, sayed Ahmad était de bonne moralité, sérieux dans l’accomplissement des missions, doté d’un esprit de sacrifice et d’altruisme. Il alliait discipline, discrétion et capacité à gérer des opérations logistiques complexes. Il a été un modèle de patience, de constance et il laissé une marque profonde sur le travail partisan. Il était calme, très humble, peu bavard, et il préférait le travail de terrain loin des projecteurs.
Il a obtenu  un master en philosophie islamique et il a supervisé une thèse de doctorat. Il a poursuivi également dix années d’études en doctrine.
Il est devenu martyr dans un raid aérien le 7 octobre 2024, à la résidence de son fils Rida, qui a été également tué. La femme de Rida perdit la vie également, ainsi que son neveu et l’épouse de ce dernier. Des civils voisins furent aussi touchés en raison de la violence du raid.
À l’âme de sayyed Ahmad, à tous les martyrs qui l’accompagnaient, et à tous les martyrs en général, nous dédions la sourate bénie al-Fatiha, accompagnée de la prière de Muhammad.

La situation régionale : affronter le projet du «Grand Israël»

Je parlerai des situations régionale et locale, en commençant par la situation régionale.
Il y a une bannière importante qui doit être claire devant nous, pour ne pas perdre la boussole : «Israël» œuvre pour le projet du «Grand Israël», et les États-Unis le soutiennent pleinement. Toute action que vous observez fait partie de ce projet. Tout signe qui semble indiquer un recul est un recul tactique, car les circonstances ne seraient pas favorables, en attendant de meilleures conditions.
Depuis dix, vingt ou trente ans, nous disons toujours : si «Israël» ne s’étend pas dans un domaine, ou s’il se retire d’une zone (comme son retrait du Sinaï après les accords de Camp David ou l’établissement de l’accord de Wadi Araba), c’est parce qu’il n’a pas pu digérer le niveau d’occupation atteint et qu’il avait besoin de temps pour consolider cette occupation avant de passer à de nouvelles conquêtes.
Aujourd’hui, ce que nous voyons à Gaza depuis deux ans fait partie intégrante de ce projet, que Netanyahu a clairement exposé il y a environ un mois. Nous sommes donc confrontés au projet du «Grand Israël». Tout est lié dans la région. On ne peut séparer ce qui se passe à Gaza de ce qui se passe au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Arabie Saoudite, au Qatar, dans toute la région et en Iran. L’objectif est unique, le principal acteur est l’ennemi criminel «Israël», soutenu par le tyran américain sous la présidence de Trump.
Nous devons tous faire face à ce danger. Quand nous disons qu’il faut affronter le projet du «Grand Israël», si quelqu’un me dit : «Mais nous n’avons rien à voir avec Gaza, notre pays est loin», je réponds : Le Liban est pris pour cible, comme c’est le cas de toute la région. La première étape se déroule maintenant à Gaza, mais toutes les autres étapes dépendront du plan israélien ou de ses objectifs futurs.
Il faut donc affronter «Israël» chacun depuis sa position, selon ses capacités et son plan. Même si quelqu’un n’est pas convaincu de la légitimité de la cause palestinienne, il doit au moins comprendre qu’il doit éloigner de lui le danger avant qu’il ne l’atteigne, car ce projet finira par le concerner tôt ou tard, selon le plan «israélien».

Le plan Trump, rempli de dangers

Aujourd’hui, Trump a proposé un plan pour Gaza qu’il a appelé «plan de paix». En réalité, ce plan est rempli de dangers. Tous ont compris que le plan américain en 21 points avait d’abord été présenté à certains États arabes, puis soumis à Netanyahu par Witcof et Trump, avec des modifications adaptées entièrement aux intérêts d’«Israël», transformant le plan en ce qu’«Israël» souhaite obtenir politiquement, après avoir échoué militairement, en utilisant la violence contre Gaza.
Ce plan soulève donc de nombreuses questions et inquiétudes, comme l’ont exprimé certains responsables arabes surpris par ce projet. Le plan suppose qu’«Israël» obtienne tout : contrôle sécuritaire total de la terre, désarmement complet, expulsion des combattants, administration internationale sans contrôle palestinien, récupération des prisonniers dès le départ. Autrement dit, il s’agit de priver la résistance de tous ses éléments de force. Que restera-t-il de toute cette lutte longue et difficile ?
Comme l’a dit Netanyahu, ce plan est conforme aux cinq principes définis par le gouvernement israélien pour mettre fin à la guerre. C’est donc un plan «israélien» présenté sous un masque américain.
Je ne vais pas entrer dans le détail : la résistance palestinienne (Le Hamas et toutes les factions) discute et décidera selon ce qu’elle juge approprié. Mais pourquoi Trump a-t-il proposé ce plan maintenant ? Quatre raisons principales :
1.    D’abord, la volonté de blanchir «Israël» face à la condamnation mondiale : le monde voit «Israël» comme criminel et génocidaire. Trump voulait montrer que Netanyahu pouvait accepter un plan imposé par l’Amérique, pour donner une impression d’arrêt de la guerre et de stabilité.
2.    La pression internationale et le fait que la majorité des pays est en faveur de l’État palestinien : l’ONU et plus de 150 États condamnent «Israël» et soutiennent les droits des Palestiniens.
3.    Le mouvement populaire en Occident : aux États-Unis et en Europe, l’opinion publique, même parmi les jeunes républicains, est majoritairement contre les actions israéliennes, rendant difficile toute défense d’«Israël».
4.    La vague de solidarité internationale : près de cinquante navires ayant à leurs bords, des jeunes d’Europe, d’Amérique et d’autres pays se rendent à Gaza pour soutenir la population et dénoncer le génocide et la famine. Cela démontre la chute morale d’«Israël».
Trump tente donc d’adoucir l’image de Netanyahu et d’«Israël», en prétendant aller vers la paix. Mais tout reste tributaire de la décision des Palestiniens.
La résistance palestinienne ne capitulera pas. Ceux qui ont donné 66 000 martyrs et 169 000 blessés, malgré les massacres, la famine et l’exode, ne peuvent pas se rendre. Ce doit être clair.
Cette résistance portera ses fruits. «Israël» recule internationalement et ne peut obtenir ce qu’il veut par la guerre. La détermination des Palestiniens et leur courage sont inébranlables.

Situation intérieure au Liban
Je parlerai de trois points pour le Liban :
1.    Le Liban au cœur de la tempête : à cause de l’agression israélienne et du crime soutenu par les États-Unis. Mais cela ne signifie pas que les objectifs d’«Israël» sont  un destin inévitable. Malgré la pression politique et militaire, «Israël» ne peut imposer ce qu’il veut.
Cinq facteurs ont surpris «Israël» et déjoué son plan :
•    Premièrement : «Israël espérait provoquer des réponses à ses violations pour pouvoir justifier sa violence. La résistance le Liban a choisi de laisser l’État gérer cette situation et de rester patient.
•    Deuxièmement : «Israël» pensait profiter des élections municipales et de la faiblesse politique libanaise pour façonner l’État selon ses désirs. Mais  la Résistance a participé activement et elle est activement présente au sein de l’Etat.
•    Troisièmement : «Israël» a tenté de manipuler les institutions pour obtenir politiquement ce qu’il n’a pu obtenir par la guerre ; mais la majorité de la population (notamment chiite) refuse de désarmer la résistance.
•    Quatrièmement : «Israël» voulait provoquer un conflit entre l’armée et la résistance ; mais l’armée et la résistance ont fait preuve de sagesse et de coopération, évitant toute discorde entre elles.
•    Cinquièmement : «Israël» a une supériorité militaire, mais la résistance l’emporte sur le plan de la détermination, de la foi, de la protection du pays et de la volonté du peuple.

Responsabilités du gouvernement libanais
 Restaurer la souveraineté :
•    Obliger «Israël» à se retirer et mettre fin à l’agression, c’est la priorité.
•    Le gouvernement doit communiquer avec les grandes puissances, exercer des pressions, plaider auprès du Conseil de sécurité.
•    Chaque réunion gouvernementale devrait inclure ce sujet et chercher des solutions concrètes.
Relance et reconstruction :
•    La reconstruction est essentielle pour relancer l’économie, créer des emplois et réduire la pauvreté.
•    C’est un projet politique, économique et social : elle montre l’unité face à l’ennemi et revitalise la société.
Législation électorale :
•    Les lois doivent garantir une représentation juste et respecter la citoyenneté.
•    Les droits des expatriés doivent être pris en compte sans discrimination ni manipulation politique.
Je demande à Dieu de nous guider pour rester sur le bon chemin, œuvrer pour l’intérêt de notre pays, notre patrie et notre dignité.
Que la Paix et la miséricorde de Dieu soient avec vous.

 

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