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Martyre du sayyed-1

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la célébration de la naissance du Prophète Mohammad

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la célébration de la naissance du Prophète Mohammad
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Au nom de Dieu

Aujourd’hui nous célébrons l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammad à l’an 1500 de l’Hégire. Le Prophète est une immense grâce divine qui enveloppe toute l’humanité.  Nous sommes en présence d’un homme exceptionnel, en présence d’un grand Prophète envoyé par Dieu. Il est le maître des prophètes et des envoyés divins, il est le maître de toute l’humanité, 
Il est l’Infaillible à qui Dieu a ordonné de transmettre le message céleste, l’islam. Notre Messager divin Mohammad a porté la vérité de Dieu. Nous avons besoin d’une source, d’un arrière-plan, d’une référence à laquelle recourir pour organiser notre vie et savoir comment vivre. L’islam venu de Dieu par l’intermédiaire de notre Prophète Mohammad est la Vérité.
Ce Prophète très noble est la pure miséricorde ; il est une miséricorde pour le monde. Cette miséricorde donne, renforce la détermination et aide l’homme à s’engager dans cette vie.

Ô messager de Dieu vous avez  éclairé notre chemin et ouvert pour nous les portes de la vertu. Vous nous avez appris comment être croyants conformément à la loi de Dieu et comment être droits sur la voie de la vie. Vous nous avez formés à la morale. Vous avez insufflé en nous le Bien; vous nous avez appris comment être avec notre Créateur, pour toujours puiser en Lui, à chaque instant, la force et le courage. Vous nous avez appris à l’aimer, à dialoguer avec Lui et à vivre avec Lui, en étant croyants pieux et vertueux.

Louange à Dieu qui nous a gratifiés de Mohammad et qui nous a fait connaître la vérité à travers lui. Mohammad est le maître des humains, le maître des envoyés, le maître de l’éducation, de la morale, de la foi et de la vertu. Louange à Dieu pour ce grand bienfait.

Vous savez qu’il existe un désaccord chez les musulmans au sujet de la date précise de Sa naissance. L’imam Khomeiny a voulu mettre un terme à la divergence  sur cette question, surtout qu’elle oppose les chiites et les sunnites chacun des deux camps avançant une date. L’imam Khomeiny a donc proposé la création d’une Semaine de l’Union Islamique, destinée à célébrer la naissance du Prophète. Elle s’étalerait du 12 au 17 rabi al-awwal. C’est pourquoi il a proclamé la Semaine de l’Union Islamique, avec des rassemblements et des célébrations qui s’étendent sur une semaine. Aujourd’hui c’est donc une manifestation de l’unité islamique.

Dieu a dit que cette oumma est unique ; Elle se concrétise par les manifestations, par les objectifs, par la coopération sur les questions communes, par le travail incessant pour être sur la même ligne face aux défis, face aux ennemis, face à nos problèmes, pour être sur une même voie afin de sauver le monde et l’humanité et surtout la communauté de Mohammad  par la loi de l’islam et la relation avec Dieu...

L’imam Khomeiny a dit : nous sommes aujourd’hui chargés, malgré nos différences, d’éviter la divergence dans la parole et de veiller à l’unité islamique que le Coran et la Sunna recommandent toujours. Nous devons aussi faire en sorte que la parole de la vérité soit au sommet et celle du mensonge soit en bas.

Cette unité islamique réclame une traduction concrète et pratique ; elle exige que nous portions ensemble les causes communes. Le plus haut degré d’expression de l’unité islamique est de se rallier autour de la question de la Palestine. L’imam Khamenei a dit : depuis ses débuts, la République islamique d’Iran a placé, en tête de ses priorités l’union des musulmans et le rapprochement de leurs cœurs. Parmi ses objectifs figure la question de la Palestine.

C’est une question centrale ; elle unit la communauté, elle nous pousse à être ensemble pour la soutenir. Nous appuyons sa résistance, nous soutenons sa libération, nous soutenons son peuple, nous les aidons à être avec cette Oumma, au niveau de l’interaction, de la coopération, du soutien, du jihad et de la libération. C’est la question centrale de l’unité islamique.

Sinon, celui qui dit : «nous croyons en l’unité islamique», comment l’exprime-t-il ? L’unité islamique, c’est une unité dans la position, dans l’action, une unité de jihad, dans la confrontation, une unité de destin, une unité dans le fardeau et dans les sacrifices. Nous ne parlons pas d’une unité islamique qui pénètre les écoles juridiques et modifie les convictions des personnes qui leur sont attachées ; nous parlons d’une unité islamique politique, pratique, éducative et morale face aux défis.

La cause de la Palestine est ainsi la plus importante  et elle exprime l’unité islamique. Nous sommes à ses côtés ; nous l’accompagnons ; nous avons sacrifié et agi pour elle, et tout le monde doit être avec elle pour manifester l’unité. Ne voyez-vous pas ce qui arrive à Gaza ? Des massacres, un travail d’extermination, le meurtre d’enfants et de femmes, la destruction des arbres, des maisons, des habitations, des villages et des villes. C’est là l’un des plus horribles actes criminels commis par «Israël» et par l’Amérique en Palestine occupée, à Gaza, et maintenant en Cisjordanie.
Tout cela est le fruit de l’arrogance, le fruit de la tumeur cancéreuse appelée «Israël» et le fruit de son occupation. Nous devons être ensemble pour secourir la Palestine. Il y a plus de 228 000 entre martyrs, blessés et disparus, dont 65 000 martyrs pendant les bientôt  deux années de l’agression «israélo»-américaine criminelle et continue contre Gaza et contre la Palestine.

Le monde peut-il accepter cela ? Cela peut-il être acceptable pour les musulmans ? Où êtes-vous, vous qui croyez qu’il n’y a point de divinité en dehors d’Allah et que Mohammad est son Messager? Où êtes-vous, vous qui croyez en l’humanité ? Où êtes-vous, vous qui croyez à la nécessité des droits humains ? Où est la position ? Où est le soutien ? Où est l’action positive qui devrait  arrêter l’extermination qui a lieu en Palestine ? C’est notre responsabilité à tous.

La résistance des Palestiniens est une résistance héroïque et légendaire. C’est un peuple exemplaire qui a donné, sacrifié, offert et qui continue de donner. Il tient bon à Gaza, il tient dans la ville de Gaza, dans toutes ses rues, dans toutes ses maisons, dans tous ses quartiers. Ce modèle de la résistance du peuple palestinien persiste malgré toutes les difficultés et malgré tout ce qui se passe. C’est une réalisation immense.

L’opération de «Ramot», près d’al-Qods (Jérusalem), qui a coûté la vie à 7 «Israéliens» et fait plus de 20 blessés, est une opération audacieuse et courageuse qui prouve que ce peuple palestinien possède la vie, la volonté de résistance et la volonté du sacrifice, et qu’il veut libérer sa terre. C’est noble. À Jabalia à Gaza et aussi dans le quartier de Cheikh Radwan, un grand nombre d’«Israéliens» sont tués et blessés malgré toutes les pressions exercées sur les Palestiniens. C’est un symbole et une expression de leur foi et de leur détermination.

Nous sommes face à un peuple vivant, nous sommes face à un peuple qui donne, un peuple héroïque. Nous devons être à ses côtés, nous devons être avec lui, nous devons l’aider, nous devons tous être une seule main avec lui.

Hier, «Israël» a commis une agression sous le prétexte de tuer des cadres du Hamas au Qatar. C’est une agression très importante, une agression exceptionnelle, une agression visant à tuer des dirigeants du Hamas et une agression contre le Qatar lui-même. Cela doit être condamné et dénoncé. Il faut que le monde entier fasse front, car «Israël» a dépassé toutes les limites et a commis un acte odieux, sur lequel on ne peut pas se taire.

Comment y répondre ? Bien sûr, nous sommes du côté du Qatar ; nous considérons qu’il a été agressé, et nous soutenons le Qatar face à ce projet «israélien» et à cette agression «israélienne». Tout comme nous sommes du côté de la résistance palestinienne, du mouvement Hamas, dans la confrontation, et nous demandons la  miséricorde pour les martyrs tombés dans cette confrontation et dans cette agression.

Mais j’ai une proposition : ce qui s’est passé aujourd’hui dans l’agression contre le Qatar n’est pas une agression isolée géographiquement ou contre un groupe précis. Cette agression contre le Qatar est une partie intégrante du projet du «Grand Israël». «Israël» avance pas à pas pour le réaliser et il s’étend progressivement. Depuis deux ans «Israël» œuvre pour anéantir et détruire la résistance à Gaza, et prépare l’extermination du peuple palestinien à Gaza. Maintenant, il a commencé en Cisjordanie pour changer la physionomie de la Palestine afin qu’elle devienne entièrement «israélienne», et il veut déporter vers l’Égypte et vers la Jordanie la population palestinienne. De même, il cherche aussi d’autres pays pour y transférer les Palestiniens.
Ceci fait partie du projet du «Grand Israël». Aujourd’hui, lorsqu’il frappe au Qatar, cela signifie qu’«Israël» dit : c’est une étape parmi d’autres pour qu’il ne reste aucun pays dans la région capable de dire non, et«Israël» en arrivera progressivement à contrôler la par son expansion. À présent il domine les espaces aériens et les capacités avec un soutien américain total et ouvert, et l’agression qui a eu lieu contre le Qatar est une agression «israélo»-américaine par excellence, car il y a eu un feu vert américain. Tout cela montre que les étapes du projet avancent.
Pour moi, la frappe contre le Qatar est une étape sur la voie de la réalisation du «Grand Israël», qui s’étend de l’Euphrate au Nil. Et «Israël» a besoin de conditions multiples pour s’étendre ainsi. Nous pourrions entendre un jour qu’il a frappé en Arabie saoudite, ou aux Émirats, ou encore qu’il a frappé n’importe où, comme il continue aujourd’hui de frapper au Liban et en Syrie, sans parler de ce qui se passe en Palestine occupée.
Aujourd’hui, proposer de répondre à «Israël» en la frappant en retour, n’est pas réaliste, et je ne crois pas que quiconque pense maintenant à le faire, à cause du déséquilibre dans les rapports de force et à cause des circonstances qui prévalent dans la région et dans le monde. Mais je vous propose deux suggestions, dont l’une est meilleure que l’autre :
La première suggestion : puisque le projet du «Grand Israël» a été décidé par Netanyahu avec le soutien de Trump, et qu’ils ont mis au point les étapes détaillées de la mise en place de ce projet, et qu’il est apparu concrètement que ce qui le retarde, ce qui les rend fous, c’est la persistance de la résistance, son refus de se soumettre et de céder, en Palestine, au Liban et dans la région, dans ce cas, pourquoi ne pas soutenir la résistance, en tant que pays arabes, en tant que pays islamiques, par les formes de soutien qu’ils jugeront appropriées ? Ce soutien peut être politique, médiatique, financier, économique, social. Il faudrait le proclamer dans les forums internationaux.... Que fait la résistance ? Elle dit seulement : je veux récupérer ma terre. La résistance ne dit pas : je veux une autre terre.
Ainsi, si la Ligue arabe se réunissait aujourd’hui, ou si un groupe d’Arabes ou de musulmans se mettait d’accord pour prendre des mesures de soutien sous différentes formes, ces mesures de soutien consisteraient à appuyer la résistance. La résistance est pour vous aujourd’hui un rempart  solide avant qui les empêche d’arriver jusqu’à vous. Sachez que si jamais ils parvenaient à ‘en finir avec la résistance  (Dieu ne le permettra jamais), mais si jamais ils y parvenaient, ce serait alors votre tour. Que pourriez-vous faire alors? Comment pourriez-vous faire face ? Par la politique internationale ? Avec l’Amérique ? Mais l’Amérique est complice, et la politique internationale n’a aucun pouvoir. Toutes vos capacités n’y pourront rien. Vos capacités sont basées sur des technologies et des moyens militaires venant de l’Amérique et sous la supervision d’«Israël», qui possède les technologies et l’intelligence artificielle, et qui dispose de toutes les capacités qui lui permettent de contrôler même vos pays à l’heure de son choix.
Donc, nous vous appelons à soutenir la résistance pour soutenir vos régimes, vos peuples et vos pays. C’est le meilleur niveau de confrontation, pour vous. Que fera l’Amérique et que fera «Israël» lorsqu’ils verront que vous êtes tous solidaires les uns des autres, face à un danger d’où qu’il vienne ?
Si vous n’acceptez pas ce premier niveau, ou si vous n’osez pas agir à ce niveau, qui implique une position économique, comme l’arrêt des échanges commerciaux, etc., passez au second niveau.
Le second niveau : ne poignardez pas la résistance dans le dos. Si vous ne la soutenez pas, ne vous tenez quand même pas aux côtés d’«Israël» pour qu’il obtienne ce qu’il veut de la résistance grâce à votre soutien. Oubliez cette histoire de l’exclusivité des armes ; ne dites plus que le Hamas porte la responsabilité de la bataille qui a eu lieu ; sortez de cette histoire disant que le Hamas doit accepter les conditions «israéliennes», ou que la résistance palestinienne doit accepter les conditions «israéliennes». N’évoquez plus la nécessité pour la résistance de faire des concessions, et en même temps ne lui mettez pas la pression. Vous exercez une pression sur elle pour dire : nous voulons ôter les prétextes à «Israël». Cela n’a pas de sens, car avec des prétextes ou non, «Israël» continue son agression. Personne ne l’arrête si ce n’est la résistance ou ceux qui se dressent contre elle. Ne pas la poignarder dans le dos, et ne pas l’affronter, afin qu’elle puisse agir et avancer, c’est donc une forme de soutien à la résistance.
Ici je veux adresser un salut très, très particulier au Yémen : le Yémen noble, le Yémen courageux, le Yémen qui supporte de lourds fardeaux pour la Palestine, pour concrétiser l’unité de la Oumma, pour exprimer le droit légitime de la cause palestinienne. Le Yémen en paie d’ailleurs le prix, mais dès qu’on leur en parle, les Yéménites disent : ces prix ne valent rien face à l’honneur et à la dignité, pour arrêter le projet «israélien». Il faut soutenir la résistance et la récupération de la terre.
Pourquoi ne pas agir comme le Yémen dans tous les pays?
En tout cas, c’est notre proposition. Cette unité qui vient du point de départ de la vérité mène naturellement aussi à l’unité nationale. Lorsque nous disons que nous appelons à l’unité islamique, c’est parce que notre esprit est coopératif, et en même temps nous appelons à l’unité nationale dans tous nos pays, en considérant que lorsque nous sommes sur une même terre, nous avons les mêmes malheurs, les mêmes problèmes, les mêmes causes, et nous devons être ensemble pour être forts, nous devons nous soutenir mutuellement.
Le second sujet est celui de la naissance du petit-fils du Prophète Mohammad, l’imam Jaafar al-Sadiq  qui est né le 17 rabî‘ al-awwal de l’an 83 de l’hégire. L’imam al-Sadiq est l’imam auquel se rattache principalement l’école chiite. Il se trouvait dans une période où il a été prolifique  en matière de récits, d’enseignement, d’éducation, d’explication de la loi religieuse, et d’établissement de bases solides pour cette loi. Imaginez que quatre mille savants ont été des disciples de l’imam al-Sadiq. Chacun d’eux disant : «l’imam Jaafar al-Sadiq m’a rapporté ceci...».
Lorsque nous parlons de quatre mille savants, ce n’est pas un petit nombre pour diffuser cette religion, pour insister sur sa spécificité et sur son influence dans la vie. Ces savants venaient de différentes écoles. Il y avait parmi eux des savants sunnites. Il est connu que l’imam Abou Hanifa a étudié auprès de l’imam al-Sadiq durant deux ans. Ceci est connu et consigné dans l’histoire.
Pour nous, l’imam al-Sadiq est la ligne de continuité du Prophète Mohammad. Nous n’avons pas de multiples orientations, nous avons une seule orientation qui ramène tout à Mohammad : le premier d’entre eux est Mohammad, le milieu d’entre eux est Mohammad, et le dernier d’entre eux c’est l’imam al-Mahdi. 
Je mentionne un seul récit de l’imam al Sadiq qui montre cette profondeur et cette orientation authentique. Lorsque le calife al-Mansour revint de voyage, il avait l’habitude de recevoir les notables, les gens et les chefs. L’imam al-Sadiq ne vint pas le visiter. Il demanda après lui, puis le rencontra, et le calife al-Mansour interrogea l’imam al-Sadiq : pourquoi ne venez-vous pas nous voir comme les autres ? Pourquoi ne venez-vous pas comme le font les gens lorsque nous voyageons et revenons, au moins pour nous féliciter d’être bien rentrés ? L’imam al-Sadiq a répondu : «Nous n’avons rien à craindre de vous. Vous n’avez rien de l’au-delà que nous espérions. Vous n’êtes pas dans une grâce pour que nous vous félicitions, ni dans une épreuve pour que nous vous consolions. Que ferions-nous donc chez vous ?». C’est-à-dire qu’il n’y a aucun intérêt ni positif ni négatif à le faire.
Il lui dit : «accompagnez-nous pour nous conseiller. L’imam al-Sadiq a encore répondu : «Celui qui veut ce bas-monde ne vous conseillera pas, et celui qui veut l’au-delà ne vous accompagnera pas.» Ceci montre son authenticité.
Nous devons être attentifs : nous ne suivons pas les chefs n’importe comment, et nous ne nous soumettons pas au risque de perdre notre religion, notre monde et notre au-delà, car la droiture est la base. Le chef qui marche dans la droiture est le bienvenu, nous sommes avec lui, nous le suivons et travaillons avec lui. Mais celui qui ne marche pas ainsi, il ne faut pas qu’il nous achète avec son argent pour que nous lui soyons soumis simplement parce qu’il essaie de dominer les serviteurs. Nous devons avoir une position authentique.
Avant de commencer le discours politique, nous voulons présenter nos condoléances pour l’uléma sayyed Abd al-Sahib Fadlallah, fils du défunt sayyed Abd al-Mohsen Fadlallah, et frère du martyr Mohammad Hassan Fadlallah. Ce grand uléma a eu un rôle dans la résistance, dans le soutien aux résistants, dans la formation des étudiants en sciences religieuses, et dans l’action pour la diffusion de la loi islamique.
J’adresse également mes condoléances à la famille du docteur Saadoun Hamadé, l’éminent historien chiite qui a donné la véritable version de la place des chiites dans Jabal Amel et dans l’histoire libanaise. Leur rôle avait été occulté, ainsi que leur rang et ce qu’ils ont accompli pour le Liban et pour cette grande position que nous avons aujourd’hui.
Aux deux familles honorables, à tous les aimants, nous offrons notre prière.
Parlons maintenant de la situation du pays. Pour nous, le grand titre est que le Liban est une patrie définitive pour tous ses fils, et nous faisons partie de ses fils depuis la naissance du Liban moderne. Or, «Israël» a des convoitises au Liban. Il a des visées expansionnistes. Il veut prendre certaines localités, construire des colonies au Liban, et faire d’une grande partie du Sud-Liban une partie de l’entité «israélienne».
Le plus haut degré de patriotisme au Liban est la défense de la patrie et la libération de la terre. Tous ceux qui ont résisté au cours des périodes passées, depuis la fondation du Liban jusqu’à nos jours, malgré leurs différences de doctrines, d’orientations, de convictions, de régions et d’appartenances, ont en réalité contribué à protéger le Liban et à préserver son indépendance. C’est aussi ce qu’a fait l’armée libanaise selon ses capacités à différentes étapes de l’histoire, et c’est ce qu’a accompli la résistance, quelles qu’aient été ses appartenances et ses références.
La résistance a payé le prix fort dans l’affrontement avec l’ennemi «israélien», et en particulier la résistance du Hezbollah qui a offert ce qu’elle avait de plus précieux : elle a offert le sayyed des martyrs de la oumma, ainsi que les meilleurs des dirigeants martyrs, sayed hachem Safieddine, les dirigeants martyrs, et tous les martyrs vertueux qui se sont sacrifiés, ainsi que les blessés et les prisonniers, de même que les sacrifices de toutes les familles... Tout cela pour protéger le Liban, pour défendre sa terre et pour la libérer.
Grâce à Dieu, la résistance a pu faire mettre en échec les objectifs d’«Israël». Nous avons réussi la libération et nous l’avons empêché, lors de la bataille d’Ouli al-Baes (la Bataille des Veillants), de lancer une invasion. Aujourd’hui «Israël» est dissuadé et ne peut pas s’installer sur notre terre. Même si certains points restent occupés, cette occupation est temporaire et ne peut pas durer, c’est là une situation de dissuasion.
L’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024 est venu réaliser deux objectifs et ouvrir une nouvelle phase : le premier objectif était d’arrêter l’agression, et le deuxième était que l’État libanais prenne la responsabilité de la protection du Liban et fasse sortir l’ennemi de notre terre. Mais aucun de ces deux objectifs ne s’est encore concrétisé.
Certains attribuent la situation d’effondrement que traverse actuellement le Liban à l’existence d’une résistance contre l’occupant «israélien». C’est bien sûr faux. Il s’agit d’une duperie des gens et ces propos n’ont aucun fondement. Quelle est la cause de l’effondrement au Liban ? L’effondrement au Liban a pour cause la corruption généralisée, les tiraillements internes, les ambitions de domination avec l’aide de l’étranger, les violations de  la Constitution et des lois, et la non-application complète des clauses de l’accord de Taëf. Puis est venue l’agression israélienne, qui a ajouté une cause existentielle concernant le Liban et son indépendance, c’est-à-dire que l’agression est nuisible pour l’existence même du Liban. Quant aux problèmes et aux complications internes libanaises, ils viennent de ses dirigeants, de ses fils, et des développements. Bien sûr, une partie des dirigeants et des citoyens ont commis des fautes durant différentes périodes.
La résistance a contribué à la relance des institutions de l’Etat dans deux directions :
La première direction, c’est le lancement du nouveau mandat avec l’élection du président, le général Joseph Aoun, et toutes les dispositions qui ont découlé de cette élection, notamment la formation du gouvernement et  toutes les actions accomplies jusqu’à présent. C’est une grande contribution de la résistance à la reconstruction de l’État et au lancement de ce mandat.
La résistance a également contribué à la relance du pays, en se dressant comme un rempart infranchissable face aux objectifs «israéliens». En vérité, les objectifs «israéliens» ne se sont pas réalisés et ne se réaliseront pas, parce que nous sommes là, et parce que, grâce à nous en tant que résistance, que ce soit au Hezbollah, au mouvement Amal, ou aux partis, et forces, ainsi qu’au peuple, ou aux diverses entités issues de différentes confessions, «Israël» ne peut pas persister ni s’installer sur le long terme. Il peut agresser, mais il ne peut pas rester, ni grignoter la terre. Quoi qu’il en soit, le temps est devant nous, et nous sommes encore dans l’affrontement. Nous ne nous arrêterons pas et nous ne quitterons pas le terrain.
Quelle est la priorité du gouvernement maintenant ? Sa priorité est de réaliser la souveraineté, et c’est sa responsabilité. La souveraineté signifie faire sortir «Israël», et cela doit être une question centrale et fondamentale avant toute autre chose. Comment le gouvernement peut-il lever la tête alors que l’agression continue contre le Liban, qu’elle a atteint le Hermel et différentes régions de Nabatiyeh et tout le Sud ? Comment ce gouvernement peut-il prétendre préserver la souveraineté et représenter le peuple libanais tout en poignardant la résistance dans le dos, alors que la résistance est un pilier de l’édification de l’État et un pilier de la libération de la terre ? Comment ce gouvernement agit-il de cette manière ? Pourquoi veut-il renoncer à la force du Liban alors qu’il n’a pas d’alternative de défense ? S’il avait une alternative de défense, nous dirions : soit. Mais il n’en a pas. Voyez plutôt comment investir dans cette force.
La médiation américaine est totalement complice avec «Israël». L’Amérique veut s’emparer du Liban et donner à «Israël» ce qu’il veut. Ne vous étonnez pas si les Etats Unis sont prêts  à livrer entièrement le Liban à «Israël». Ils ont renié la garantie qu’ils avaient donnée concernant le retrait d’«Israël», juste parce qu’ils veulent dominer le Liban.
Écoutez ce qu’a dit le sénateur Lindsay Graham :: «Sans le désarmement du Hezbollah, la discussion avec “Israël” sera vaine.» Que demande-t-il ? Il demande d’abord que les armes du Hezbollah soient retirées, et que le Liban se retrouve totalement sans force, ensuite nous verrons si «Israël» accepte ou non de se retirer. C’est-à-dire que même l’engagement de se retirer  après le désarmement n’existe pas. Il dit encore : «Si nous ne parvenons pas à une solution pacifique pour désarmer le Hezbollah, alors nous devons envisager le plan B, qui est de désarmer le Hezbollah par la force militaire.»
Eh bien, maintenant, les Américains veulent retirer les armes soit pacifiquement, c’est-à-dire à travers l’État libanais et par la capitulation, soit militairement, par l’État libanais ou par leur intervention directe. Cela montre qu’ils ont en réalité un seul objectif : priver le Liban de sa force et de sa capacité afin qu’il devienne une proie facile pour la réalisation du projet du «Grand Israël».
Ecoutez ce que dit Netanyahu : il dit vouloir réaliser le «Grand Israël», et le premier pays dans la réalisation de ce projet, c’est le Liban, surtout s’il est dépourvu de force, s’il n’a pas de résistance, et s’il n’a pas d’intégration entre l’armée, le peuple et la résistance...
L’un de nos frères a rencontré l’ambassadrice d’un pays européen et j’ai reçu le compte rendu de la rencontre. Cette ambassadrice, qui représente l’Union européenne dit: «Les énormes capacités militaires soutenues par des forces extérieures en Israël ne laissent aucune marge pour la dissuasion» Autrement dit, elle nous dit qu’«Israël» a une grande capacité, que personne ne peut l’arrêter, et qu’il est impossible de garantir les comportements « sraéliens» si les armes du Hezbollah sont retirées. Par contre, nous pouvons prévoir comment «Israël» se comportera dans le cas contraire. Bien ! Elle dit : si les armes du Hezbollah sont retirées, nous ne savons pas ce qu’«Israël» fera ensuite, mais nous savons que si elles ne le sont pas, «Israël» attaquera le Liban, et personne ne pourra l’arrêter.
C’est donc une menace. Le comportement d’«Israël» ne change pas la position européenne en faveur du monopole des armes par l’Etat. Le Liban est jeté dans une mer déchaînée et on lui  dit : prends garde à ne pas être mouillé par l’eau ! Étonnant. Alors, vous voulez le Liban ou non ? Vous voulez surtout «Israël», et si le Liban est par conséquent annexé à «Israël», cela vous est égal. Mais pour nous, ce n’est pas secondaire. Le Liban, pour nous, c’est notre patrie, notre pays, notre terre, notre capital, notre vie et l’avenir de nos enfants. Nous ne renoncerons pas au Liban, même si le monde entier s’unit contre nous. Nous ne renoncerons pas à notre terre, même si nous devons payer les sacrifices les plus précieux pour la préserver. Nous ne serons pas dans la position de la capitulation, quels que soient les pressions internes et externes.
Assez. Vous devez comprendre avec qui vous traitez, à qui vous avez affaire. Vous avez affaire à des gens qui croient en Mohammad, qui nous a appris à être dignes et à être dans la position la plus élevée de noblesse et de sacrifice.
Voulez-vous savoir qui veut la renaissance du Liban ? La renaissance du Liban réside en trois choses :
Premièrement : réaliser la souveraineté en expulsant l’occupation «israélienne» et en empêchant la tutelle américano-arabe qui veut dominer le Liban et le priver de sa capacité d’indépendance.
Deuxièmement : l’État et ses institutions doivent retrouver leur fonctionnement régulier, et nous commencerons le mouvement de reconstruction ; c’est donc une responsabilité du gouvernement.
Troisièmement : qu’il y ait une lutte contre la corruption qui a conduit aux résultats précédents au niveau de l’effondrement des institutions.
Malheureusement, les 5 et 7 août, le gouvernement a pris des décisions non conformes au pacte national, qui ont failli plonger le pays dans une grande discorde. Mais grâce à Dieu, des facteurs sont intervenus et ont empêché ces décisions prises par le gouvernement de ruiner le pays : d’un côté, le rôle du tandem chiite national, solide, qui a confirmé la fermeté de la résistance et qui a  agi avec sagesse face aux deux décisions ; de l’autre, le mouvement du président Berry, affirmant que la priorité est au dialogue ; la réaction positive du président de la République et celle du commandant en chef de l’armée face à l’impasse ont joué un grand rôle; le dévoilement de la position américaine qui n’a rien donné et rien offert aussi contribué, ainsi que la faiblesse des arguments de ceux qui servent les intérêts d’«Israël» à l’intérieur et leur échec à pousser vers la discorde. Ces facteurs ont fait que la séance du 5 septembre a freiné l’élan vers l’application des décisions du 5 août non conformes au pacte et néfastes.
Nous appelons à un retour à l’unité nationale. Nous appelons à l’unité islamique et à l’unité nationale, et à revenir aux quatre priorités de base :
1.    Arrêter l’agression contre le Liban (l’agression «israélo»-américaine).
2.    Le retrait d’«Israël» du Sud-Liban et des zones occupées.
3.    La libération des prisonniers.
4.    Le lancement du processus de reconstruction.
Ces priorités sont celles qui remettent le Liban sur les rails. Il n’y a pas de place pour une quelconque solution en dehors de la discussion sur une stratégie de sécurité nationale. Si quelqu’un pense qu’il peut, par d’autres moyens, parvenir à ce qu’il veut, il n’y a pas de possibilité. Nous avons dit : nous sommes prêts au dialogue. La discussion sur une stratégie de sécurité nationale est la voie et la porte pour parvenir à la solution.
Voulez-vous savoir l’opinion du peuple ? Il y a deux sondages d’opinion : l’un réalisé par l’institution « Aldoualia lil Maaloumat» et l’autre par le « Centre d’études consultatif». Les deux sondages montrent  qu’entre 58 % et 60 % sont des personnes sondées sont contre la remise des armes du parti dans ces circonstances. Bien sûr, dans ces chiffres, les chiites sont majoritaires avec 96 % des opinions de ceux qui ont été sondés Cela montre leur sentiment d’un danger auquel cette composante est exposée et il est lié à son existence. 63 % disent qu’ils ne croient pas au retrait d’«Israël» si les armes sont remises. Donc, si certains considèrent cela comme un prétexte, non, ce n’est pas un prétexte. C’est une conviction.
Aujourd’hui, un mois entier s’est écoulé, du 5 août au 5 septembre, au cours duquel le Liban a été placé sur une plaque de poudre enflammée. Grâce à Dieu, nous en sommes sortis. J’espère que les responsables, surtout le gouvernement, tireront profit de ce qui s’est passé pour se lancer dans un travail positif dans la mise en ordre du pays.
Aujourd’hui, si nous voulons entrer dans les détails, nous disons : nous avons deux problèmes.
Il y a un problème interne : Certaines parties sont déterminées à  retirer les armes du Hezbollah, même s’il s’agit des armes de la résistance.
Et il y a un problème externe. Il réside dans l’agression «israélienne» continue et répétée, et dans la guerre que l’ennemi mène contre le Liban, alors qu’il occupe notre terre et nous agresse constamment.
Au niveau du problème interne, il n’affecte pas le cours de l’État. Patientez un peu, laissons-nous régler le problème externe, et la possibilité existe de régler le problème interne à travers la stratégie de sécurité nationale. Réalisons d’abord la souveraineté, ensuite nous avancerons dans les autres dossiers.
Quant à travailler pour réaliser l’objectif déclaré d’«Israël»,  qui consiste dans la volonté israélienne de dominer la région dans le cadre du projet du «Grand Israël» et il veut par conséquent, nous dépouiller de nos capacités, voilà une action très dangereuse. Certains, à l’intérieur, travaillent au rythme «israélien» et, malheureusement, ils justifient les attaques d’«Israël» et facilitent les étapes de son projet.
Je conseille à ceux-là d’être de vrais partenaires à l’intérieur de la patrie. Nous sommes prêts à traiter avec tous les partenaires de la patrie pour construire le Liban et empêcher «Israël» de le  dominer. Ne justifiez pas l’ennemi «israélien», ne dites pas que c’est le parti qui a commencé par le non-respect de l’application de l’accord. Certains disent que l’accord ne portait pas seulement sur le cessez-le-feu mais aussi sur le démantèlement de toutes les structures militaires illégales au Liban et sur la remise de leurs armes à l’armée libanaise.
Pourquoi tiennent-ils à prendre le rôle des avocats d’«Israël» ? Pourquoi défendez-vous l’action des «Israéliens» ? Pourquoi lui donnez-vous des justifications ? Pourquoi lui donnez-vous le sentiment que nous ne sommes pas solides ? Votre recours à «Israël» ne vous servira à rien.
Nous vous appelons, et nous appelons tout le monde, à construire ensemble notre pays, musulmans et chrétiens, avec toutes les forces existantes. Nous voulons être des partenaires et nous rassurer mutuellement. Nous voulons être unis contre nos ennemis. C’est une responsabilité qui nous incombe à tous.
Je réitère mon appel au gouvernement à discuter de la confrontation avec «Israël» et de la manière de réaliser la souveraineté. Et j’espère que vous nous répondrez : est-ce que les mécanismes mis en place  ne sont là que pour dire qu’il y a des armes appartenant au Hezbollah ? Leur rôle n’est donc pas de dire si «Israël» a agressé ou non ! Les «Israéliens» ont réalisé plus de 4 500 agressions, depuis la conclusion de l’accord. Où est le mécanisme ? Où ont-ils pointé du doigt «Israël» ? Où ont-ils dénoncé ses attaques ?
J’appelle de nouveau à ce que nous soyons ensemble et à ce que nous soyons vigilants. C’est une étape historique et cruciale. La continuité de la résistance est dans l’intérêt de tous. La continuité de la force du Liban est dans l’intérêt de tous. Venez, discutons et mettons-nous d’accord. Ne laissez pas nos ennemis profiter de nos divisions.
Allez en paix dans la miséricorde de Dieu.

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