Le chef martyr hajj Mohammad Khaireddine … compagnon de sayyed Nasrallah et des moudjahidines

Par Latifa Husseini

Le jour tragique du 27 septembre 2024 fut d'une dureté extrême. Chaque détail est douloureux : les noms, les lieux, et ce qui reste l'est encore. Retour sur les héros de ce jour : le chef djihadiste hajj Mohammad Khaireddine – Hajj Hassan. Son nom est connu de ses compagnons d'armes, mais il a été divulgué au public ce jour-là.

Il est secrétaire du grand martyr de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah, et directeur général du Conseil du jihadiste depuis 2008. Il était désigné de Ammar au sein de l’office éducative du Hezbollah et d’Abou Mahdi parmi ses proches. Il a occupé les postes de secrétaire aux opérations à Beyrouth, puis aux opérations centrales, puis de secrétaire et directeur de cabinet du grand chef jihadiste hajj Imad Moughniyeh lorsqu'il est devenu premier assistant jihadiste du secrétaire général. Il a travaillé aux côtés du chef jihadiste sayyed Mostafa Badreddine et a été l'un des planificateurs des opérations les plus importantes de la Résistance, notamment celle d’Ansariyeh. Il est finalement devenu le lien entre sayyed Hassan Nasrallah et le corps jihadiste au sein du Hezbollah. Il a choisi une voie semée d'embûches, se sacrifiant pour l'islam et la cause première des musulmans, jusqu'à son martyre.

Dans une interview accordée à Al-Ahed, Hajja Fadia Khaireddine a parlé de son mari, hajj Mohammad, ou hajj Hassan, comme l'appelait sayyed Nasrallah. Elle a évoqué des qualités d'un homme qui a consacré sa vie, sa jeunesse et sa vieillesse à faire entendre la voix du droit et à affronter l'arrogance.

Nous avons premièrement pleuré le sayyed

Selon Hajja Fadia, la perte de sayyed Nasrallah a éclipsé celle de son époux. Elle raconte : «Nous avons vu la frappe directement de là où nous étions. Nous avons lu que les bombes avaient touché le poste de commandement central de la Résistance, mais nous ne nous attendions pas à ce scénario, et nous avons même exclu la possibilité du martyre de sayyed Nasrallah. Au fil des heures, les enfants ont commencé à m'interroger sur la possibilité que leur père soit parmi les victimes. Je leur ai dit de se préparer à son martyre. Je leur ai demandé de prier et d'implorer Dieu pour que sayyed Nasrallah se porte bien et que les autres, même mon mari, se sacrifient pour lui.» Elle poursuit : «Le deuxième jour, la nouvelle du martyre de sayyed Nasrallah a été annoncée, et j'ai vite compris que mon mari est lui aussi tombé en martyre. L'impact du martyre de sayyed Nasrallah et le choc que nous avons ressenti nous ont distanciés du martyre du hajj. Nous avons d'abord pleuré Son Éminence, puis nous avons appris la nouvelle du martyre du Hajj, et nous l’avons pleuré.» 

«L’épreuve a été dure, mais Dieu a conforté nos cœurs et nous ne sommes pas effondré, malgré nos larmes et notre douleur. Au contraire, nous étions certains que nous n'avions d'autre solution que la constance et l'acceptation de nos responsabilités», poursuit-elle. Nous avons vu le corps du hajj le lendemain à Beyrouth. Nous avons passé une nuit avec lui avant ses funérailles et son enterrement. Plusieurs chefs étaient enterrés au même moment : le chef jihadiste hajj Ali Karaki, le chef djihadiste hajj Samir Dib (hajj Jihad), le chef jihadiste hajj Ibrahim Jezzini et le chef jihadiste cheikh Nabil Qawouq.
Hajja Fadia se souvient de certains traits de caractère de son époux martyr, soulignant qu'il était extrêmement discret, affectueux, généreux, hospitalier, serviable envers autrui sans ostentation, dévoué envers ses parents, vertueux et extrêmement patient. En conclusion, les paroles de l’imam Ali (PSL) s'appliquent à hajj Mohammad Khaireddine. Ses paroles constantes à sa famille et à ses enfants étaient : «Ne vous affligez pas de ce que vous avez manqué, et ne vous réjouissez pas de ce qu'on vous a donné. Nous sommes des invités en ce monde».

Une présence influente

La présence du hajj à son domicile est efficace et touchante, car il suit de près la vie de ses enfants et les étapes les plus importantes de leur existence, notamment leur éducation. Selon hajja Fadia, son époux a inculqué à sa famille une approche sécuritaire dans leurs interactions quotidiennes, veillant à ce que son identité, celle de sa famille proche et de ses enfants, ne soit pas révélée. «Cela nous a permis d’éviter de nombreuses mesures de protection. Il n'avait même pas porté ni utilisé de téléphone portable depuis 2000, et il interdisait également que quiconque soit photographié avec, en raison de son poste. Il est resté ainsi jusqu'à ce que son rôle soit révélé après son martyre, choquant nos voisins et notre entourage par son statut.

Sayyed Nasrallah, son âme sœur

Le martyre était passionné de sayyed Nasrallah, qui est devenu son âme sœur. Il partageait ses soucis, ses chagrins et les épreuves qu'il traversait, mais veillant également sur ses enfants malgré les grandes préoccupations. Ceux qui le connaissaient bien reconnaissaient son empathie pour la morale et la logique de sayyed Nasrallah. Il consacra sa vie à son service, offrant tout ce qu'il pouvait à cette fin, même sa maison, qui accueillait de nombreuses réunions jihadistes.

La fin de vie… le testament renouvelé

Les derniers jours sont gravés dans la mémoire de la famille du martyre. Le lundi 23 septembre, jour du déclenchement de la guerre, fut la dernière réunion de la famille. Après leur séparation, il continua de vérifier sur le réseau interne que la famille était arrivée à destination et en lieu sûr. Il prit également des nouvelles de ses parents et disparut. Ce qui est frappant dans sa fin de vie, selon hajja Fadia, c'est qu'il a renouvelé son testament trois mois avant la guerre, pressentant sa mort imminente et la dégradation de la situation sécuritaire. Il a même envisagé d'écrire son nom sur ses mains en prévision du martyre à tout moment, comme il l'a confié à sa femme.

Le jihad de hajj Mohammad Khaireddine était véritablement une charité secrète. Il a lutté, s'est sacrifié et a consacré sa vie au soutien des opprimés et à la protection de la voie de l'islam et de la Palestine. Il a effectivement terminé sa vie en martyr loyal, persévérant, engagé et vertueux.