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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion du Quarantième de l’imam Hussein à Baalbeck

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion du Quarantième de l’imam Hussein à Baalbeck
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Au nom de Dieu

Je voudrais commencer par saluer cette foule husseiniste venue de Baalbeck et des localités voisines dans la région de Baalbeck-Hermel. Cette foule immense est venue commémorer le Quarantième de l’imam Hussein et elle brandit de nouveau sa bannière, œuvrant toujours avec fierté pour être sur ce chemin béni.

Je voudrais aussi saluer les foules immenses  qui ont marché sur le chemin de Karbala pour cette même occasion.

Au cours de cette rencontre je voudrais évoquer trois sujets : D’abord la commémoration de Achoura et le Quarantième de l’imam Hussein, ensuite je voudrais parler de la victoire de juillet 2006 et enfin de la situation politique que nous vivons actuellement dans notre pays.

Concernant la commémoration grandiose pour laquelle nous sommes réunis aujourd’hui, le Quarantième de l’imam Hussein, elle ne s’arrête pas avec le temps. Au contraire, elle devient de plus en plus importante et plus nous commémorons cette occasion plus nous nous rendons compte de son ampleur, de la lumière qu’elle dégage, du don qu’elle nous apporte et de sa grandeur.

Cette commémoration dégage de nombreuses lumières et je voudrais mentionner certaines d’entre elles.

  1. L’imam Hussein  dans son mouvement, sa révolution à Karbala et son mouvement a consolidé les règles du rite hanafite. Il a confirmé la droiture, la dignité et il a pavé la voie à Celui qui détient l’époque et le temps et auquel nous donnons nos âmes. Il a prôné la réforme et il a voulu replacer la religion dans son cadre véritable, sur le plan pratique et sur celui du comportement, ainsi qu’au niveau de la gouvernance, du leadership et de l’administration. L’instauration de la religion  se fait dans la dignité et avec un moral élevé, une position forte face aux défis. C’est ce qu’a fait l’imam Hussein avec ses gens et ses partisans. C’est la dignité du Prophète et des croyants qui ne se soumettent pas à la moindre déviation, quelle qu’elle soit, qui ne sont pas influencés par les défis et les actions moches qu’accomplissent les ennemis pour pousser les croyants à changer de position.  Cette dignité et cette position de l’imam Hussein est la base adéquate pour l’apparition de l’imam Mehdi que devrait suivre le groupe pur et croyant  au niveau mondial, après que les croyants aient traversé des étapes difficiles, complexes et aient affronté de grandes difficultés et des défis, jusqu’à ce qu’apparaissent les solutions. Nous sommes inchallah sur la voie des solutions, grâce aux efforts et à la révolution menée par l’imam Hussein.
  2. Le martyre de l’imam Hussein, de sa famille et de ses gens, ne se limite pas  au fait pour le martyr de gagner sa vie après sa mort. Ce qui est déjà un grand gain. Mais là, il s’agit du gain le plus élevé car celui qui a l’honneur de mourir ainsi devient une lumière et un chemin pour les croyants à travers l’Histoire, tous ceux qui ont fait face à la manière husseiniste et qui se sont dressés selon l’attitude karabalaïste ont eu ce sort. L’imam Hussein a transformé son martyr d’individuel à un événement collectif. Son martyre ne concerne pas seulement sa propre vie, ni ne touche seulement ses partisans. Son martyre est devenue la vie pour la oumma qui s‘inspire de son parcours et dessine ainsi son propre avenir.
  3. Karabala c’est l’école de l’amour divin, là où le corps et le monde actuel n’ont plus de sens, car la valeur est celle de l’âme. C’est ainsi que nous avons vu l’imam Hussein et les siens prier dans les moments difficiles, demandant à Dieu en pleine épreuve de les laisser lui donner leur sang. Ils ont cet amour divin, ce don de soi et c’est Dieu qui les a choisis et les a élevés pour qu’ils atteignent ce haut niveau de don.  C’est cela Karbala.
  4. Entre hier et aujourd’hui, comme l’a déclaré l’imam Khomeiny, c’est tous les jours Achoura et c’est partout la terre de Karbala. Ces paroles sont d’ailleurs inspirées d’une déclaration du Prophète dans laquelle il dit : Je fais partie de Hussein et Hussein fait partie de moi. C’est le cas à travers la continuité et les dons qui ne s’arrêtent pas. Aujourd’hui, nous construisons  notre société et notre avenir. nous élevons nos enfants et nous bâtissons notre vie sur la base de l’éducation husseiniste, karbalaïste, zeinabite qui se fond dans l’amour de Dieu. Chacune de nos terres est celle de Karbala de l’amour, du don, de la dignité et de la rectitude. Chaque temps pour nous est celui de la victoire, du don et du sacrifice pour atteindre nos grands objectifs. Nous sommes éduqués sur cette voie grandiose, pour être à la bonne place sur le plan humain. Nous n’acceptons pas l’humiliation.
  5. Nous sommes face à deux options : celle d’être aux côtés de Hussein et celle d’être aux côtés de Yazid. Dans toutes les étapes de l’Histoire, dans cette époque, notre choix a toujours été celui de Hussein, qui s’est concrétisé par des dons et des sacrifices, à travers les positions de l’imam Khomeiny puis celles de l’imam Khaménéi. Cheikh Ragheb a marché sur leurs traces, ainsi que sayed Abbas et le martyr de la oumma sayed Hassan, sayed Safieddine... Tous ceux-là mène jusqu’à l’imam Mahdi. Nous sommes donc avec le Hussein de l’époque, nous sommes sur la voie de la résistance.  Nous sommes avec le droit contre le non-droit, avec la Vérité contre le mensonge et avec la libération de la Palestine Nous sommes avec les dons qui nous permettent  d’accomplir notre devoir face à Dieu. Nous sommes contre le Yazid de l’époque représenté par le tyran américain et par le criminel et le mal «israéliens» et par tous ceux qui adoptent leurs méthodes et suivent leur chemin. Nous sommes contre cette voie quels que soient ceux qui l’empruntent ou la représentent. Nous cherchons toujours à confirmer le droit, quel qu’en soit le prix. c’est cela Karbala. La résistance aujourd’hui est le résultat de l’école de Karbala. Elle est croyante et se fond dans l’amour de Dieu. Elle est la vie pour la oumma. Elle se situe sur le chemin tracé par l’imam Hussein. Elle est la bannière qui sera remise à Celui qui détient l’époque et le Temps. Nos âmes sont la terre qui accueille le sacrifice. prions ensemble pet faisons en sorte qu’apparaisse Celui qui détient l’époque et le Temps. Prions ensemble pour que Hussein reste notre inspirateur et qu’il nous mène vers la victoire. Demandons à Dieu Sa miséricorde.

Le second point : le 14 août 2006, nous avons célébré la victoire. La résistance a mené, avec son peuple et son armée une grande guerre agressive pendant 33 jours et le résultat a été la réalisation d’une grande victoire, à travers la bataille de la Promesse sincère, au cours  de laquelle nous avons fait face à un ennemi violent, «Israël» et ceux qui se tiennent derrière lui.  Le résultat de cette victoire est une des bénédictions divines, mohammadistes, husseinistes et mehdistes. 

Notre victoire est une victoire divine. Car Dieu nous a aidés  malgré notre petit nombre et nos moyens modestes, face au grand nombre de tous ceux qui étaient contre nous.  Dieu nous a aidés en nous donnant un cœur fort et la force de la sagesse, l’audace de la main et  le courage de prendre des initiatives, la capacité au sacrifice, le don du sang, le courage de supporter les blessures, la détention tout cela pour atteindre la grande victoire. Grâce à Dieu nous l’avons réalisée et les «Israéliens» ont reconnu leur défaite.

La victoire de juillet est celle de la volonté, celle de la résistance et la libération de la terre. C’est une défaite pour «Israël». Nous l’avons empêché d’occuper, de s’implanter et nous l’avons obligé à reconnaître que dans cette réalité libanaise, ils ne peuvent pas obtenir ce qu’ils veulent. C’est aussi la victoire de l’équation tripartite : l’armée, le peuple et la résistance. La victoire de juillet 2006 a constitué une dissuasion pour «Israël» qui a duré près de 17 ans. Pendant toutes ces années, «Israël» n’a pas pu accomplir une agression, par crainte de la présence de la résistance, de sa force et de ses gens. Pendant cette période, la victoire a facilité la reconstruction du Sud et du Liban en général. Et c’était grandiose. Nous ne pouvons ici que nous rappeler le rôle sage et fort du sayed des martyrs de la oumma, sayed Hassan Nasrallah, qui a mené cette guerre avec courage et confiance en Dieu, avec une foi totale dans la victoire. Tout le monde se souvient de ses positions et de son rôle dans la réalisation de cette victoire.

Dans ce commandement, il y avait aussi Imad, Fouad, Karaki, Akil, Ahmed et d’autres sur le chemin de cheikh Ragheb, sayed Abbas, sayed Hachem, cheikh Nabil et tous les moujahidins, les blessés, les détenus et nos nobles proches. Ce commandement a réussi à changer l’équation.

Ici, et par fidélité, nous ne pouvons que dire haut et fort : merci à la République islamique d’Iran qui nous a aidés financièrement et en nous donnant des armes et des moyens, ainsi qu’à travers les positions médiatiques et politiques. La République islamique a beaucoup supporté à nos côtés et elle a donné des martyrs dont hajj Qassem et d’autres morts sur des terres éloignées de la leur mais proches de leurs cœurs, de leur foi et de leur soutien au droit. Nous remercions donc l’Iran, le Guide l’imam Khamenei, le peuple, les Gardiens de la Révolution et toutes les forces sécuritaires et militaires, le gouvernement et les responsables. Tous étaient à nos côtés et ils le sont toujours  jusqu’à maintenant et si Dieu le veut, ils le resteront et cette bannière, celle de la résistance, restera brandie.

En juillet 2006, nous avons remporté une victoire pour la Palestine, car il s’agit d’une même bataille. Notre victoire est la leur et le don de notre sang est aussi le leur.

Il s’agit d’une victoire de la Palestine contre l’ennemi de l’humanité : «Israël» et son soutien américain.

Tout le monde doit savoir que la Palestine restera la boussole. Tout ce que fait aujourd’hui «Israël», en affamant tuant et détruisant Gaza, son peuple et le peuple américain, tout ce que font les Etats-Unis en soutenant  cette grave déviation, cette agression odieuse, barbare ne poussera pas le peuple palestinien à renoncer à la résistance. Je le répète, comme l‘avaient fait avant moi les grands chefs : La Palestine vaincra avec toutes ces souffrances car c’est à elle que la terre appartient. Les Palestiniens sont les propriétaires de la terre et de la cause, ainsi que de la volonté, du sang et des sacrifices. C’est la loi de la vie, il faut que la victoire soit la leur. Inchallah, nous resterons ensemble, toujours.

Avant d’arriver au troisième point, je dois présenter mes condoléances aux six martyrs de l’armée libanaise, qui sont morts au Sud, dans la région de Zebkine, car en réalité, ils sont les martyrs de la résistance, de l’armée et de la patrie.  Ils sont les martyrs du devoir face à l’humanité, ils sont les martyrs du droit. A leurs âmes et à celles de tous les martyrs, je dédie une prière du Coran.

Nous arrivons au troisième point, qui est lié à notre situation politique.

La résistance est un honneur, une dignité, l’expression du nationalisme et de la souveraineté.  La résistance donne le martyre et elle n’a pas besoin de distinctions officielles, ni de la part de ceux qui se croient supérieurs, elle n’a pas besoin de certificats de personne. La résistance ce sont des dons et elle offre ses succès à travers les temps et les époques. La résistance islamique et tous les nobles résistants, à quelque bord qu’ils appartiennent, dans le cadre de la confrontation actuelle, ont libéré la terre du sud en 2000 et c’est cette même résistance qui a libéré la terre à l’est du pays en 2017, dans le cadre de la bataille des jurds, avec l’appui de l’armée libanaise qui a fait face à cette bataille et nous étions avec elle.   C’est cette même résistance qui a libéré la décision du Liban, celle de l’indépendance et de la souveraineté.  Nous ne pouvons pas parler de la souveraineté du Liban sans qu’elle soit mélangée avec la résistance courageuse qui s’est dressée pour la protéger. Cette résistance a empêché la construction de colonies  de peuplement à travers l’armée de Lahd et de Haddad.  Cette résistance a saboté les capacités d’«Israël» à imposer son choix et sa volonté à travers les décisions d’invasion ou d’agression. Cette résistance a empêché l’implantation des Palestiniens. Elle a constitué le soutien à la force du Liban de l’avenir et le soutien de la force du Liban pour faire face aux défis. Ce sont de grandes réalisations et des réalisations honorables.

Nous devons demander à ceux qui n’ont pas résisté : où vous situez-vous par rapport à l’occupation de la terre ? Où vous situez-vous par rapport à l’agression ?  Où vous situez-vous par rapport à la souveraineté ?

La résistance, elle, est une lumière et un soleil qui éclaire tout le monde.

L’Etat libanais a conclu un accord pour arrêter l’agression «israélienne» en novembre 2024. Cela signifie que l’Etat fera face pour défendre sa terre et ses citoyens. Elle sera responsable de chasser l’agression, en harmonie avec l’accord conclu d’une part et avec son rôle dont elle a décidé de se charger de l’autre.

La résistance a aidé l’Etat à prendre les rênes de l’initiative, en facilitant le déploiement de l’armée au sud du Liban et en faisant preuve de patience depuis 8 mois, alors que les résistants sont visés, ainsi que l’environnement populaire de la résistance en particulier, dans toute le paysage libanais. Malgré cela, malgré notre patience et ce que nous supportons parce que nous croyons que l’édification de l’Etat, son redressement et le fait de contribuer à l’essor du pays exigent de nous une grande patience dans cette période.

Aujourd’hui, si nous voulons connaître la place de la résistance au sein du peuple libanais, nous allons vers un sondage effectué par le Centre consultatif d’études. Ce sondage a été réalisé il y a quelques jours en août 2025. Que dit-il ? 72 % des personnes sondées disent : l’armée ne peut pas, seule, faire face à une agression.  76% des sondés disent qu’ils ne croient pas à la seule diplomatie. 58% s’opposent  au fait de retirer les armes stratégiques et défensives et 73% estiment que ce qui se passe en Syrie est une menace existentielle pour le Liban.

Si vous voulez donc connaître l’avis des Libanais au sujet de la résistance et de ses armes, leurs craintes et comment y faire face, ainsi que la nécessité de préserver la force, et de discuter d’une stratégie de défense, c’est cela l’opinion dominante, elle dit qu’elle est avec la résistance et avec sa continuation.

La décision du gouvernement libanais a été adoptée le 5 août. Elle ôte à la résistance et à son public, ainsi qu’au Liban, les armes défensives qui sont utilisées pendant une agression. Cette décision gouvernementale facilite donc le fait de tuer les résistants et leurs familles, elle facilite aussi le fait de les chasser de leur terre et de leurs maisons. Le gouvernement aurait dû commencer par imposer son autorité  en chassant les «Israéliens» d’abord.  Le gouvernement aurait dû agir en faveur du monopole des armes en empêchant les «Israéliens» d’être présents, eux ou leurs armes sur le territoire libanais. Mais ce gouvernement exécute l’ordre américano-«israélien» de mettre fin à la résistance, même si cela devait provoquer une guerre civile et une discorde interne. Le gouvernement sert ainsi le projet israélien, consciemment ou non...

Notez la joie au sein de l’entité israélienne. Regardez les expressions de Netanyahu et d’autres. Netanyahu a estimé avoir aidé le gouvernement libanais à atteindre ce niveau. Etes-vous dans cet état d’esprit ?  Cela vous fait-il plaisir que Netanyahu fasse votre éloge ?  Nous l’avons dit et répété : arrêtez l’agression, expulsez les «Israéliens» du Liban  et vous obtiendrez de nous toutes les facilités et toutes les démarches positives dans le cadre de la discussion sur la sécurité nationale et sur la stratégie de la sécurité nationale, la stratégie de défense...  Quelle est donc la justification  du gouvernement lorsqu’il a pris cette décision qui constitue un péché ? Quelle est la raison pour laquelle il a agi ainsi ?  Le gouvernement a répondu qu’il fait face à des pressions extérieures.

Je vais donc poser une question à ceux qui ont pris cette décision : si un attaquant s’en prend à votre maison et il vous dit : Soit nous tuons votre enfant, soit nous vous tuons à vous, que ferez-vous ? Tuerez-vous votre enfant ?  Si quelqu’un attaque votre maison et vous dit : je vous donnerai des palais et de l’argent si vous tuez votre enfant, le ferez-vous ? Accepterez-vous l’argent du monde en contrepartie de la vie de votre enfant ?  En principe, naturellement, ils devraient répondre : Faites ce que vous voulez, c’est mon enfant et je n’accepterai pas de le sacrifier, même si on me donne en contrepartie tout l’argent du monde.

C’est la position noble.  C’est la position juste. Comment acceptez-vous au sein du gouvernement, que l’on tue vos partenaires au sein de la patrie, pour pouvoir ensuite vivre votre vie comme on vous le promet ? C’est étrange. Je vous le dis : N’ayez pas peur d’eux. Ils sont lâches, incapables d’agir comme ils le disent. Ils savent qu’ils perdront tout s’ils détruisent le Liban. Cessez donc de vivre dans la peur. Vous dites que vous essayez de préserver le Liban ?  Non, vous ne cherchez pas à préserver le Liban. Vous essayez de préserver vos vies et vos situations, même si cela doit passer par le fait de détruire vos partenaires au sein de la patrie. C’est cela le partenariat ? C’est cela le nationalisme ?

Je vous pose une question : Le Liban peut-il rester ou être stable si les partenaires au sein de la patrie s’attaquent entre eux ? Ecoutez-moi, le Liban ne restera pas dans ce cas, car il n’est pas possible  qu’une partie ou plusieurs attaquent une autre partie ou plusieurs et avec cela que tous puissent construire un pays  dans une situation de conflit sur la terre qui est un droit de tous.

Je vous le dis : si vous sentez une certaine impuissance et c’est probablement votre cas, laissez l’ennemi nous affronter. Ne le confrontez pas à notre place.  Nous ne voulons pas que vous le fassiez et nous ne vous demandons pas de nous appuyer ou de brandit le slogan de la libération de la terre ou celui de la nécessité de faire face aux agressions.  Gardez le silence, tenez-vous à l’écart, cela nous suffit et laissez-nous faire. Tout comme les guerres répétées israéliennes contre le Liban ont échoué, celle-ci échouera aussi. Lorsqu’ils vous disent qu’il faut agir et vous donnent des ordres, dites- leur : Nous ne pouvons pas le faire par crainte pour le pays. Dites-leur : Nous ne voulons pas, car nous voulons construire notre pays avec nos partenaires. Dites-leur : Nous n’attaquerons pas les citoyens, ni nos proches. Que le gouvernement se réunisse donc pour planifier comment faire face à l’agression. C’est sa mission : assurer la stabilité, lancer la reconstruction, non remettre le pays à la barbarie israélienne qui est insatiable et à la tyrannie américaine aux ambitions sans limites.

Je ne sais pas si vous regardez la télévision ou si vous jetez un coup d’œil sur les réseaux sociaux, si vous voyez et entendez.  Avez-vous entendu le «chef d’état-major israélien» se déplacer sur la terre occupée du sud du Liban, avez-vous qu’il a félicité ses soldats pour cette occupation et il leur a promis de faire plus  pour le bien d’«Israël» ? Quelle est votre réponse à cela ? Vous les partisans de la souveraineté ? Vous qui prônez le monopole des armes par l’Etat ? Que faites-vous face à cela ?

Je vais poser une autre question : Avez-vous entendu Netanyahu dire qu’il veut instaure le «Grand Israël» ? Le «Grand Israël» signifie toute la Palestine, des parties de l’Egypte, de la Jordanie, de la Syrie et du Liban. Il le dit maintenant alors qu’il se sent dans l’euphorie de la victoire et alors qu’il bénéficie du soutien de son chef américain.  Avez-vous un commentaire ? Vous entendez tout cela et vous voyez sur le terrain comment les «Israéliens» s’étendent et agissent...

Certains disent : il y a eu des communiqués condamnant cette déclaration de Netanyahu. Oui, mettez-en autant que vous voulez. Même s’il y en a des tonnes, ils serviront pour se doucher autrement dit, ils ne serviront à rien. Mais sur le terrain, quel est leur impact ?  Nous en sommes arrivés à souhaiter de la part de certains Etats arabes non pas qu’ils parlent, mais qu’ils se taisent. Au moins qu’ils se taisent au lieu de soutenir «Israël» en douce à travers les agressions contre les résistants et la contribution aux attaques que subissent ces derniers.

En tout cas, le gouvernement a pris une décision très dangereuse, qui est en contradiction avec le Pacte de coexistence et il place ainsi le pays devant une grande crise.

Où est le plafond de la Constitution ?  Dans un de ses paragraphes, elle dit : «Tout pouvoir qui est en contradiction avec le Pacte de coexistence est illégal et illégitime». Vous êtes donc aujourd’hui en contradiction avec cet article de la Constitution. De même, dans la Déclaration ministérielle de l’actuel gouvernement, il est dit : «La défense du Liban exige  l’adoption d ‘une stratégie de sécurité nationale sur les plans militaire, diplomatique et économique». Où est donc cette stratégie ? Avec qui la discutez-vous ?  Vous lui avez porté un coup ainsi qu’à la sécurité nationale et vous avez tout refusé. Vous voulez maintenant retirer toute légalité  à la résistance à travers une réunion du gouvernement et vos décisions ?

Premièrement, Taëf et la Déclaration ministérielle, ainsi que l’ensemble du processus ne vous donnent pas ce droit et vous ne pouvez pas retirer la couverture légale de la résistance.

Deuxièmement : la résistance tire sa légitimité et sa légalité du sang des résistants, de la libération du territoire, du droit et de la terre. Ce n’est pas vous qui la lui donnez et elle n’a pas besoin de vous pour la lui donner. Allez donc demander pardon à Dieu  et essayez de trouver un moyen qui vous permettra de dire à vos partenaires au sein de la patrie qu’ils peuvent avoir confiance en vous pour construire ensemble le Liban.

N’entraînez pas l’armée dans la discorde interne. L’armée nationale a un passé impeccable et son commandement actuel et ceux qui la gèrent ne veulent pas entrer dans un tel processus. Ne les acculez pas et n’acculez pas le pays en le poussant à entrer dans ce processus.

Certains peuvent demander : Après cette décision qui ne respecte pas le Pacte d’entente nationale prise par le gouvernement, pourquoi ne descendez-vous pas dans la rue ? Pourquoi n’organisez-vous pas de grandes manifestations ? J’ai même reçu des informations de l’intérieur de l’ambassade américaine au Liban qui disent que les Américains sont aussi étonnés que nous n’ayons rien fait de ce genre et ils demandent : pourquoi les chiites et les résistants ne sont pas encore descendus dans la rue pour protester contre la décision du gouvernement ? Nous répondons : Que voulez-vous Mme l’ambassadrice ? Il semble que vous ayez un plan qui ne peut marcher que si nous descendons dans la rue.

Je vous le dis clairement, car il y avait certaines idées qui parlaient de la nécessité de s’opposer dans la rue contre la décision du gouvernement.

Le Hezbollah et Amal se sont entendus  pour reporter l’idée de grandes manifestations de protestations dans les rues, sur la base du fait qu’ils pensent qu’il y a encore une possibilité de discussion, une possibilité de procéder à des amendements avant d’arriver à la confrontation que personne ne veut.  Mais si celle-ci nous est imposée, nous la mènerons. Nous y sommes prêts et nous ne la craignons pas. Si on ne nous laisse pas d’autre choix, il y aura de grandes manifestations dans les rues partout dans le pays. Nous irons vers l’ambassade des Etats-Unis  et nous accomplirons des actes liés à l’appui au droit et qui mettent en valeur notre présence et notre existence.  Ce sera alors une autre situation et chaque chose a son temps.

Pour l’instant, le moment d’agir ainsi n’est pas encore venu.

Même notre présence au sein du gouvernement. Nous nous étions mis d’accord pour considérer que les deux réunions du 5 et du 7 août sont contraires au Pacte et que nous allions les considérer comme n’ayant pas eu lieu ni dans la vie libanaise, ni sur le plan juridique. Nous avions pris la décision de continuer à être dans le gouvernement, pour tenter de rectifier le tir de son action et pour ne pas laisser les autres seuls sur la scène gouvernementale.

Vous voulez connaître la position du Hezbollah ? Il semble que vous l’attendiez depuis longtemps. Pourtant, nous l’avons exprimée à plusieurs reprises et à des moments différents. Mais aujourd’hui, je vais vous la dire franchement :

La résistance ne déposera pas ses armes tant que l’agression se poursuit, ainsi que l’occupation. Nous mènerons une bataille karbalaïste s’il le faut face au projet israélien et américain, quel qu’en soit le prix pour nous. Nous sommes convaincus que nous remporterons une victoire dans cette bataille et nous n’accepterons pas l’humiliation.

Le gouvernement libanais assume l’entière responsabilité  de toute discorde qui pourrait se produire. Nous ne la voulons pas mais certains travaillent pour qu’elle ait lieu. Le gouvernement assume l’entière responsabilité de toute explosion interne et de toute destruction du Liban.  Le gouvernement libanais assume toute la responsabilité en ayant renoncé à son devoir de défendre la terre du Liban et ses citoyens. Vous n’êtes pas excusés si vous faites face de cette façon, si vous prenez de telles décisions et si vous aboutissez à la destruction du pays.

Accomplissez votre mission d’assurer la stabilité du pays et la défense du Liban. Accomplissez votre devoir dans la protection du Liban, au lieu de participer à l’agression contre une composante toute entière  et contre tous ceux qui appuient la résistance  quelles que soient leurs communautés ou les régions d’où ils viennent.

Soyons ensemble dans la construction du pays pour que nous puissions gagner tous ensemble. Le pays ne peut pas être construit en faveur d’une composante et au détriment d’une autre. C’est notre terre à tous, notre patrie à tous. Nous pouvons y vivre tous ensemble dans la dignité  et construire ensemble notre souveraineté. Mais il n’y aura pas de vie pour le Liban si vous vous tenez dans l’autre camp et si vous essayez de nous affronter et de nous détruire. Le Liban ne peut pas être construit qu’avec toutes ses composantes. Soit le Liban reste et nous restons tous avec lui, soit on peut pleurer sa disparition. Et c’est vous qui assumez toute la responsabilité. Nous comptons sur Dieu et je le répète : Nous ne vous abandonnerons pas Ô Hussein.

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