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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration du martyre du grand chef jihadiste Ali Karaké

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration du martyre du grand chef jihadiste Ali Karaké
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Au nom de Dieu

Nous avons choisi ce jour pour commémorer la mort de notre grand chef jihadiste, le martyr Ali Abdel Meneem Karaké (hajj Abou al Fadl) car il est mort avec le sayyed des martyrs de la oumma, sayyed Hassan Nasrallah, le 27 septembre de l’année dernière et nous n’avons pas eu l’occasion de lui organiser des funérailles particulières. C’est donc un droit qu’il a avec nous car il est l’un des collaborateurs du Conseil jihadiste du secrétaire général et c’est une personnalité de premier plan que les gens devraient connaître.

Je vais donc parler de lui dans la première partie et dans la seconde, j’évoquerai la situation politique actuelle au Liban.

Il faisait partie des personnes sincères qui ont respecté leur engagement et leur choix. Il a suivi la voie de l’islam mohammadiste authentique.

Il est né en 1962 et depuis son plus jeune âge, il est engagé sur cette voie musulmane. Il est détenteur d’un diplôme universitaire et il s’est engagé dans l’action islamique très jeune. Nous appelons les gens comme lui, les personnes de la première génération, de l’ancienne génération ou encore ceux de la génération des fondateurs. Il a jeté les bases de l’action islamique dans la région de Beyrouth Ouest. Il a ainsi créé la section dite de Messaab Ben Amir al Kachfi et il a travaillé  dans le cadre du club sportif al Ahd. Il a rejoint les rangs du mouvement Amal en 1974. Et, par la suite, il est l’un des principaux participants  à la création de la structure militaire du Hezbollah.

Il a fait face à l’invasion «israélienne» en 1982, notamment dans le cadre de la bataille de Khaldé et il a même été grièvement blessé. C’est lui qui avait planifié avec le grand chef jihadiste Imad Moghnié, l’opération du martyr Ahmed Qassir.

Il a créé les différentes sections de la résistance dans la Bande frontalière occupée, après le retrait «israélien» en 1985 et il a pris en charge la responsabilité militaire de la région du Sud jusqu’en 1996.

Il a planifié et exécuté de nombreuses opérations jihadistes jusqu’à la libération de 2000. Il a eu même un rôle important dans le fait de faire face aux agressions «israéliennes» de 1993, de 1996 et de 2006.

Après la libération de 2000, il a pris en charge la responsabilité de l’Institution des blessés pendant deux ans. Il a pris le commandement de toute la région du Sud, qui avait un commandement militaire unifié, appelé «le siège du sayyed des martyrs», de 2006 jusqu’à sa mort en martyr.

Il a participé à la planification et à la supervision des batailles qui se sont déroulées à Qousseir, Zabadani, Qalamoun, Damas, le désert ( Al Badié), Bou Kamal et Alep en Syrie, à l’époque face aux takfiristes.

Il a joué un rôle essentiel dans la bataille du déluge d’Al Aqsa. Il fait partie des premiers chefs qui y ont participé. Il était alors responsable dans «Le siège du sayyed des martyrs» et il suivait les développements avec efficacité. Bien qu’il ait fait l’objet de plusieurs tentatives d’assassinat, il est resté au sud du Liban.

Il avait été chargé de plusieurs fonctions de commandement au sein du Hezbollah. Il a été ainsi un responsable militaire central pendant deux ans, puis membre du Conseil jihadiste du Hezbollah et il était un adjoint jihadiste de sayyed Hassan, le secrétaire général, depuis 2008.

Dans sa vie personnelle, il était un homme pieux, croyant et pur. Il était aussi modeste, proche des gens, fier, facile à fréquenter mais ferme et solide sur le droit. Il était simple, n’aimait pas les manières et il ne se plaignait jamais, remerciant au contraire Dieu en permanence.

Dans sa pratique religieuse, il avait appris le Coran par cœur. Pendant le mois béni du Ramadan, il se retirait tous les trois jours dans la mosquée. Il jeûnait, il priait et exécutait toutes les pratiques religieuses.

Il était toujours en tête pour accomplir des actions résistantes et jihadistes.

Il tenait à être toujours entouré de sa famille et à résider dans des lieux proches des mosquées. Il accompagnait ses enfants à la mosquée dès leur plus jeune âge et il suivait toutes les questions familiales et il priait avec sa famille les mercredis et les vendredis soir. Il demandait toujours à sa famille de lire le Coran et de respecter toutes les occasions religieuses. Il tenait beaucoup à l’approbation de ses parents et il leur rendait visite régulièrement. Social, il aimait le travail et la culture. Il a d’ailleurs étudié pendant deux ans à Qom et il participait régulièrement aux activités sociales et sportives.

Nous sommes donc face à une personnalité à la formation religieuse bien ancrée et dont le comportement était conforme aux préceptes de l’islam. Il tenait beaucoup à cette orientation musulmane, il était un adepte de l’imam Khomeiny et du chef l’imam Khamenei.

Cette personnalité était aussi sur le terrain depuis son plus jeune âge. Il n’a jamais quitté le terrain et il était toujours en première ligne dans l’action résistante et jihadiste.

Paix à ton âme hajj Abou al Fadl, Ali Abdel Meneem Karaki. Toi et tes frères vous avez rejoint le sayyed des martyrs de la oumma. Vous étiez réellement toujours à ses côtés et vous étiez un symbole de la résistance.

Nous entrons maintenant dans le volet politique. Je vais aborder aujourd’hui essentiellement la situation au Liban, la résistance au Liban et les plans fomentés contre le Liban. Je veux aussi répondre à des questions essentielles.

Quelle est l’importance et l’efficacité de la résistance, ainsi que sa continuité au Liban ?

Que devons-nous faire avec les demandes internationales et «israéliennes» qui sont centrées sur le retrait des armes de la résistance ?

Que devons-nous affronter pour relever les capacités du Liban et sa place ? Que devons-nous faire pour qu’il soit reconstruit et stable dans un environnement truffé de dangers et d’actions violentes ?

Premièrement au sujet de la résistance,  dont certains discutent aujourd’hui l’efficacité et les actions qu’elle a accomplies. Ceux qui le font oublient que cette résistance fondée par l’imam Moussa Sadr et par l’imam Khomeiny  a été nourrie par le sang des martyrs qui ont contribué à sa force. Qu’il s’agisse des chefs, en tête l’ancien secrétaire général sayyed Abbas Moussawi, puis le sayyed des martyrs de la oumma sayyed Hassan Nasrallah qui a été secrétaire général pendant 32 ans avec à ses côtés sayyed Hachem Safieddine. Cette résistance a offert de grandes réalisations pendant 42 ans, depuis 1982 à 2024. Elle a réalisé la libération de 2000, elle a empêché les «Israéliens» d’occuper le Liban en 200- et elle a abouti à une stabilité de 2006 à 2023, puisque pendant cette période les «Israéliens» n’ont pas pu lancer la moindre agression... On parle de 17 ans ! Ce sont des réalisations.

Le plus important c’est aussi le fait que la résistance a saboté l’Etat colonialiste «israélien» au sud du Liban, à travers Saad Haddad et Antoine Lahd et ce mini-Etat inféodé aux «Israéliens» est tombé avec la libération de 2000.

Cette résistance a aussi empêché les «Israéliens» d’arriver jusqu’à Beyrouth dans le cadre de «la bataille de Ceux qui ont la détermination». Elle a empêché 75000 soldats et officiers «israéliens» d’avancer le long de la bande frontalière au Sud du Liban.

Ce sont les réalisations de la résistance, basées essentiellement sur la libération, avec pour titre principal la protection du Liban face à l’occupation et empêcher les «Israéliens» de construire des colonies au Liban et de contrôler les ressources du pays ainsi que son avenir. Ce sont des réalisations.

Certains disent : Mais il y a eu de grandes pertes et la résistance n’a pas pu dissuader «Israël» en l’empêchant de poursuivre son agression après «la bataille de Ceux qui ont la détermination».

A ceux-là nous disons c’est vrai. Nous n’avons pas pu empêcher les «Israéliens» de poursuivre l’agression. Mais nous avons réussi à l’arrêter à une ligne précise dans le cadre de l’accord conclu par l’Etat libanais avec l’entité  israélienne et cet accord oblige les «Israéliens» à se retirer du territoire libanais et à arrêter leur agression.

Cet accord est désormais sous la responsabilité de l’Etat libanais. Autrement dit, dans cette période, nous avons remis la responsabilité à l’Etat libanais, car en fait, c’est lui qui est responsable, mais la résistance avait fait front  parce que l’Etat n’était pas présent.

Lorsque l’Etat a déclaré être présent et lorsque les circonstances sont devenues adéquates de notre part et de celle de l’Etat pour qu’il puisse remplir cette mission, l’Etat a donc pris les rênes.

Le Hezbollah a exécuté sa part de l’accord, cet accord sur un cessez- le feu total au sud du Litani. L’Etat libanais a déployé l’armée libanaise là où elle a pu le faire au sud du Liban, car dans certaines zones, «Israël»  n’a pas permis au Liban d’avancer et l’armée n’a pas pu avancer.

Donc, en tant qu’Etat libanais, que Hezbollah et résistance, nous avons rempli tout ce qui nous était demandé dans l’accord, avec tous les résistants. Alors qu’«Israël» n’a rien exécuté de son côté.

Du 27 novembre 2024 à aujourd’hui, plus de 8 mois ont passé. Au cours de cette période, l’agression s’est poursuivie, «Israël» ne s’est même pas conformé au délai de 60 jours destiné au retrait de ses troupes. «Israël» n’a pas respecté ce délai et il a continué à occuper 5 positions, tout en poursuivant ses attaques.

Le monde entier déclare que les «Israéliens» ont effectué plus de 3800 violations de l’accord. Tout indique donc que les «Israéliens» n’ont pas respecté l’accord. En même tout le monde reconnaît que le Hezbollah lui l’a appliqué, ainsi que le Liban. Cela est connu. Evidemment sauf les Etats-Unis et «Israël».

Qu’est ce qui a fait que les «Israéliens» ont poursuivi leurs agressions ? Et qu’est-ce qui poussent les Américains à travailler pour un nouvel accord ?

Je vais être transparent. L’accord qui a été conclu est dans l’intérêt du Liban et dans la continuation de sa résistance. C’est pourquoi ils considèrent qu’il faut l’amender ou en conclure un autre. Ils se sont dirigés vers les pressions sur le terrain, dans l’espoir que cela aboutisse à des changements dans l’accord. Mais toutes les agressions qui ont eu lieu au cours des derniers 8 mois n’ont pas abouti à un changement de l’accord. Autrement dit si aujourd’hui «Israël» se retire et arrête son agression cela est naturellement dans l’intérêt du Liban.

Aujourd’hui, les Etats-Unis proposent un nouvel accord. Savez-vous ce que cela signifie ?  Cela signifie que toutes les violations et le non- respect israélien de l’accord au cours des 8 mois n’existent pas. Car ils pourront dire puisqu’il s’agit d’un nouvel accord, pourquoi réclamer l’application du précédent ?  Personne ne parlera plus de l’accord précédent s’il y en a un nouveau.

Autrement dit, le nouvel accord innocente les «Israéliens» de toute la période qui l’a précédée et de toutes les violations qu’ils ont commises au cours des derniers mois.

De plus, dans le nouvel accord qui sera, dans les textes et la méthode adoptée, selon la volonté américaine, dans le sens qu’il commencera de nouveau par réclamer le désarmement en contrepartie de quelques retraits partiels et à des moments différents. En d’autres termes, il nous sera demandé de donner encore plus, alors qu’«Israël» décidera lui, quand il fera quelque chose.

«Israël» est expansionniste et il représente un danger réel

Dans le texte qui a été envoyé, le second texte, il est dit qu’il y aura des sanctions lorsqu’il sera violé. Mais quelles sont les sanctions imposées à Israël ?  Il répond : une condamnation de la part du Conseil de sécurité et des recours pour régler le conflit militaire. De qui se moque-t-on ? Les Etats-Unis, dans toute leur puissance, avec Amos Hochstein avaient garanti l’accord dans le cadre de la commission des 5 et maintenant, ils se désistent. Au bout de 8 mois, ils disent : nous n’avons pas donné de garanties pour l’application de l’accord. Ils l’avaient pourtant bien fait, sinon, qu’est-ce qu’ont parrainé les Etats-Unis ? Pour quelle raison les Etats-Unis ont-ils présidé cette commission ? Ils mentent donc. Ils ont bel et bien garanti l’accord. Nous étions informés  de tous les engagements précédents pris. Il s’agissait d’une garantie véritable. Mais elle ne s’est pas concrétisée car ils ont découvert que cet accord n’est pas selon leur volonté et ne permet pas d’atteindre les objectifs qu’ils veulent.

Quelle est donc aujourd’hui la justification de la poursuite de l’agression ?  Et pourquoi parle-t-on d’un nouvel accord ? La seule justification c’est le désarmement du Hezbollah sur tout le territoire libanais.

La question qui se pose : pourquoi veulent-ils désarmer le Hezbollah ? Ils répondent : pour rassurer «Israël» c’est une demande «israélienne». Mettez donc cela en tête : le désarmement du Hezbollah est une demande israélienne. Le retard dans toute mesure israélienne et la poursuite de l’agression  sont donc dus au fait qu’ils veulent détruire les armes qui les ont empêchées d’entrer à Beyrouth et d’occuper le Liban, d’atteindre leurs objectifs. Car le projet de désarmer le Hezbollah, à ce moment précis est destiné à satisfaire «Israël», sinon, comment «Israël» pourrait-il se retirer ?

Nous autres, nous considérons que c’est l’accord qui devrait obliger «Israël» à se retirer. Car certains disent : si les armes du Hezbollah ne sont pas retirées, les «Israéliens» ne se retireront pas. Mais c’est «Israël» l’agresseur !  Il n’a pas le droit d’intervenir. Permettez-moi d’être franc : «Israël» peut dire qu’il a un problème qui s’appelle les colonies. C’est ce qu’il disait. Mais maintenant, cela fait 8 mois qu’il n’y a pas eu un seul coup de feu du côté libanais. La sécurité des colonies est assurée, il y a eu un retrait de la zone au sud du Litani et l’armée libanaise a pris en charge la zone, qui est désormais sous le contrôle de l’Etat. Donc, la demande israélienne s’est réalisée au niveau de la sécurité des colonies. Il faut donc que la demande libanaise se réalise. Il s’agit  de l’arrêt de l’agression et du retrait «israélien».

Laissez-moi vous dire une chose. Nous ne considérons pas qu’«Israël» pourrait se rétracter après avoir mené son agression, si nous faisons quelque chose de notre côté. Non. «Israël» est expansionniste. Il ne travaille même pas pour la normalisation des relations avec certains Etats arabes comme on le dit, patientez un peu et vous découvrirez qu’il s’agit d’un pas dans le cadre d’autres destinés à annexer la région à «Israël».

Regardez donc ce qu’a accompli «Israël» aujourd’hui en Syrie. Il a détruit toutes les capacités syriennes et il a occupé 600 kms2 dans la région du Golan et de Quneïtra. Les bombardements qu’ils ont effectués au cours de la dernière période, sous prétexte de défendre les druzes – et c’est un mensonge- ont atteint l’intérieur de Damas. Il s’agit de plus de 200 raids. Pourquoi «Israël» bombarde-t-il la Syrie et quelle est la menace pour lui qui vient de ce pays ?  Il a été dit que la menace pourrait venir dans 1000 ans ! Il faut donc que la Syrie soit désarmée totalement et sous les ordres d’«Israël». Les bombardements de la dernière période visent donc à dire aux Syriens : faites ceci et ne faites pas cela. Pouvons-nous accepter cela au Liban ?  Ne voyons-nous pas ce qui se passe à Gaza ?  Un génocide populaire, le génocide des Palestiniens sous la supervision américaine directe. Sous quel prétexte ? Ce génocide assure la sécurité d’«Israël». Sous le titre de la sécurité d’«Israël», il ne doit pas rester un seul être humain dans la région capable de redresser la tête. Sous prétexte de la sécurité d’«Israël», il ne restera pas un seul coin que les «Israéliens» ne voudront pas fouiller ou bombarder. Sous prétexte de la sécurité d’«Israël», il sera interdit à qui que ce soit de dire non à «Israël».

L’Occident a atteint un stade où on est puni pour antisémitisme. Même un mot contre «Israël» est interdit en Occident. Un mot peut entraîner l’emprisonnement pour celui qui le prononce et même le retrait de la nationalité etc. Il ne nous est pas seulement demandé de retirer nos armes et de cesser les menaces, comme ils disent, on veut aussi empêcher toute capacité à bouger, à prononcer un mot ou à respirer pour permettre à «Israël» de gouverner totalement la région et de s’étendre.

Pourquoi l’Iran a-t-il été bombardé ?  Sous prétexte qu’il possède du nucléaire pacifique. Mais ils pensent que ce nucléaire peut devenir militaire et représenter une menace pour «Israël». Tous les inspecteurs internationaux ont confirmé qu’il s’agit d’un nucléaire pacifique, mais «Israël» met les objectifs qu’il veut. L’enjeu véritable du bombardement de l’Iran c’était de faire chuter ce pays et de détruire cette capacité.

Dieu merci l’Iran a réussi à se dresser avec force, le commandement et le peuple, les gardiens de la révolution, les forces de sécurité face à ce projet et ils ont pu empêcher l’invasion israélienne qui voulait atteindre tous ces lieux.

Je voudrais ici confirmer mon point de vue selon lequel «Israël» est expansionniste et représente un danger réel.

Qu’a donc dit le président Trump sur Gaza et sur la Palestine ? Il a estimé qu’«Israël» est petit Etat en matière de superficie et il s’est demandé comment on peut l’agrandir. Il doit donc occuper d’autres et prendre des territoires chez les autres. Sa première proposition était de transformer Gaza en une Riviera. De plus, quand «Israël» bombarde et se bat en Syrie et au Liban, les communiqués disent toujours que cela se fait en coordination  avec les Etats-Unis, avec le commandement central américain, donc avec toute l’administration américaine. Donc, il est demandé qu’«Israël» devienne Grand Toute cette région que vous voyez, ils veulent en refaire la géographie, la partager et changer ses cartes.

L’émissaire américain a d’ailleurs tout dit et en considérant qu’il est sage et responsable, on peut croire qu’il sait ce qu’il dit. Que dit donc Barrack ? Le Liban est en voie de disparition s’il ne prend pas le chemin du changement. Il est donc interdit que le Liban soit indépendant et qu’il ait la tête haute, sinon c’est la disparition. Cela signifie le fait d’être inféodé à «Israël».

Il dit aussi : Le Liban fait face au danger d’être pris en charge par des forces régionales si Beyrouth ne s’empresse pas de régler la question des armes du Hezbollah. Le Liban a besoin de régler cette question, sinon il devra faire face à une menace existentielle.  Il y a donc une menace existentielle sur le Liban. Restera-t-il ou non ? Certaines  forces régionales interprètent cela à leur manière. Les Syriens disent que le Liban est notre complexe sur la côte. C’est pourquoi nous devons bouger.  Autrement dit, ils veulent que le Liban leur soit rattaché ?  Donc le Liban est menacé de disparition ?  C’est ce que vous dites ?  C’est cela le projet ?   

Barrack dit aussi : «La crainte si le gouvernement libanais n’exécute pas le désarmement du Hezbollah serait d’aboutir au déclenchement d’une guerre civile».  Il est donc en train d’inciter l’armée et l’Etat libanais à aller se battre pour désarmer le Hezbollah, comme si la peur du désarmement du Hezbollah peut causer une guerre civile, non le fait de chercher à le faire. C’est une incitation à la discorde et une menace pour la disparition du Liban, en en faisant un satellite de forces régionales, au moins actuellement de Damas.

Il s’agit d’un grand danger. N’entendez-vous pas ? Ne voyez-vous pas ? Ceux-là qui disent n’avoir aucun lien avec qui que ce soit, étaient-ils ou non liés à «Israël» ? Ont-ils ou non un lien avec les Etats-Unis ? Que veulent-ils, Ils veulent que le Liban soit partagé et distribué entre «Israël» et la Syrie et il y aura ainsi une nouvelle carte dans la région. «Israël» est expansionniste. C’est pourquoi il ne s’agit pas d’une question d’armes. Il s’agit d’un pas en direction de l’élargissement d’«Israël». Les armes sont un obstacle. Ce sont ces armes qui ont permis au Liban de se tenir debout sur ses jambes pendant 42 ans en dissuadant «Israël». Je veux dire maintenant que ces armes étaient un facteur de protection, de résistance, de capacité à tenir, il faut donc les écarter pour qu’ils soient miséricordieux avec nous ? Non, ils ne le seront pas et cela signifierait que nous leur donnons tout gratuitement.

Le Liban est face à un danger existentiel

Je le dis franchement : nous en tant que Hezbollah et Amal et en tant que résistance, en tant que courant souverainiste qui veut l’indépendance du Liban, nous qui croyons que le Liban est une patrie définitive pour ses fils, nous qui sommes convaincus que nous sommes tous sous le plafond de Taëf et ses dispositions, nous qui considérons que nos enfants doivent vivre dignes au Liban, la tête haute, nous sentons que nous sommes face à une menace existentielle contre la résistance et son environnement et face à une menace qui guette le Liban dans toutes ses communautés. Toutes les confessions sont menacées au Liban. Regardez ce qui se passe en Syrie, même en Palestine, même l’Eglise catholique a été bombardée et avant cela d’autres églises à Gaza. Regardez les tueries sur base confessionnelle réalisées par certains groupes incontrôlables  en Syrie, les groupes de «Daech», même s’ils revêtent des tenues différentes ou agissent sous d’autres noms. Il ne s’agit pas d’incidents banaux.

Je vais vous dire plus que cela. A partir d’aujourd’hui, s’il y a une décision en ce sens, les daechistes n’auront pas besoin de beaucoup de temps pour venir de l’Est et s’introduire au Liban pour y mener des attaques inattendues. Nous sommes donc devant un danger réel israélien avec des instruments «israéliens» qui peuvent être utilisés différemment.

Le Liban est donc devant un danger existentiel, la résistance l’est aussi et c’est la plus grande menace qui pèse sur le pays.

Que faisons-nous face au danger ?  Il faut d’abord l’identifier, tenir bon face à lui et choisir ensuite les moyens et les méthodes pour l’affronter.

Nous considérons que le fait d’affronter ce danger consiste dans le maintien de la force de la résistance, dans l’harmonie entre l’Etat et la résistance et dans la coopération de toutes les parties libanaises pour faire passer cette période. Cela passe aussi par l’application par «Israël» de sa part de l’accord et par l’exercice de pressions sur les Etats-Unis, la France, les Nations Unies et les parrains pour que les «Israéliens» quittent le Liban et exécutent ce qu’ils doivent faire.

Certains peuvent dire : A quoi sert la force que vous avez ?  Si cette force n’avait pas son importance, pourquoi réclameraient-ils qu’elle soit remise à l’Etat ? Pourquoi cette insistance pour qu’elle ne soit plus avec nous si elle était inutile ?  Cette force a une grande valeur. Nous disons franchement : au sein de la résistance, nous avons d’abord la force de la foi, de la position. La force de croire à la résistance et la foi dans la position qu’adopte la résistance, celle-ci est un choix réel, en dépit des difficultés, de la complexité et des sacrifices. Les moyens militaires sont liés à la force de la position. Nous comptons donc d’abord sur la force de la position et sur certains moyens militaires qui contribuent à l’opération de défense. Si nous défendons notre pays et nous avons de grandes pertes, ce qui est prévisible si c’est nous qui nous chargeons de la défense, nous conservons l’espoir de pouvoir fermer la porte face à ceux qui nous attaquent et veulent nous envahir et ouvrir la porte de la solution et de la libération. Mais si nous rendons les armes, comme le disent certains, cela signifierait que nous avons saboté gratuitement les éléments de notre force et à ce moment-là les «Israéliens» pourront s’introduire sans aucun frein, pour tuer le Liban, son avenir et la vie de ses fils.

Quel choix devons-nous faire ? Entre le choix qui pourrait nous permettre d’assurer la victoire et celui garanti de la défaite et de l’élimination, irons-vous vers le second ?

Le Liban est aujourd’hui face à trois grands dangers :

Le premier c’est «Israël» à partir des frontières sud. Il représente un danger pour tout le Liban et pour son avenir.

Le second, ce sont les instruments daechistes à partir de la frontière est et tout le monde connaît l’expérience précédente avec ceux-là.

Le troisième c’est la tyrannie américaine qui essaye de contrôler le Liban et d‘exercer une tutelle sur lui. Par conséquent, les Américains veulent éliminer toute capacité du Liban à bouger et à vivre.

Ils disent que les Américains nous aident ; En quoi ?  Qu’ont-ils donné au Liban ? Ils nous donnent des sermons, les ONG pour nous éduquer et créer une mobilisation médiatique. Ils imposent des sanctions sur des personnes et sur des institutions, sur le système bancaire, ils nous vendent des paroles et ils se sont même désistés de l’accord conclu. Les Américains ne travaillent pas dans l’intérêt du Liban. En fait, tout ce que fait «Israël» c’est en réalité des objectifs américains.

Nous sommes prêts pour une confrontation défensive

Je voudrais dire à nos partenaires au sein de la patrie, et par partenaires de la patrie, j’entends tous sans exception, ceux qui nous appuient et ceux qui ne le font pas et je m’adresse surtout à ces derniers, patientez un peu sur la question du monopole des armes (selon votre compréhension de ce processus, car nous en avons une autre compréhension). Voyez plutôt comment nous avons aidé au lancement du pays. Et dans ce contexte, les armes n’ont aucun impact sur ce lancement ; Si ce lancement connaît des entraves, elles sont dues à l’administration, aux étrangers qui n’aident pas suffisamment le pays dans ce domaine, patientez donc un peu  face au grand danger qui menace le Liban.  Oui, nous sommes face à un danger qui s’appelle «Israël», les Etats-Unis et face à un problème qui s’appelle le monopole des armes à l’intérieur. Lorsqu’on est face à un danger et face à un problème, on commence par traiter le danger avant de passer au problème. On ne va pas vers le problème en laissant le danger qui nous guette tous.

L’agression et le fait d’y faire face sont-ils moins importants qu’un problème ? Que nos paroles soient unifiées et essayons de mettre des priorités. Soyez sûrs qu’après avoir éliminé  ce danger et après avoir réalisé ce qui est demandé, nous sommes prêts à discuter de la stratégie de sécurité nationale, de la stratégie de défense et les résultats seront dans l’intérêt de la force du Liban et de la continuité de ce pays. Je vous invite à ne pas rendre un service à «Israël». Ensemble, nous serons plus forts dans la confrontation et les Américains ne pourront pas atteindre leurs objectifs.

Maintenant, si vous refusez, que puis-je faire pour vous ? Celui qui accepte l’humiliation, cela le regarde. Nous avons offert de grands sacrifices  pour ce choix et pour l’indépendance du Liban et pour notre dignité dans ce pays. Notre force nous a aidés dans ce but, ainsi que notre foi. Nous ne renoncerons pas à notre foi et à notre force. Nous ne reculerons pas quelles que soient les difficultés. Nous sommes prêts à la confrontation sur la base de ce choix : la victoire ou le martyre. Il n’a pas de reddition chez nous. Il n’y a chez nous aucune possibilité de nous rendre à «Israël». «Israël» ne prendra pas nos armes de nous. Nous sommes en même temps prêts à toute action qui aboutirait à une entente libanaise, à la force du Liban et à sa place. Mais pour «Israël» et les Etats-Unis nous ne donnerons rien, quelles que soient les menaces. Personne ne doit penser ainsi.

Certains disent : Si vous vous rendez c’est mieux. Nous leur répondons : Nous ne sommes pas de ceux qui se rendent.

Nous savons que la confrontation est très coûteuse, mais la reddition ne l’est pas moins. Au contraire, la reddition ne nous laisse rien. Faites attention. Tirez la leçon de ce qui se passe dans la région, en Palestine et dans le monde.

En tout cas, nous continuons, nous sommes présents et prêts à la confrontation défensive. Certains demandent : Vous êtes prêts ? Alors allez tirer sur eux, tuez-les, faites face... Nous disons : nous sommes prêts pour défendre si «Israël» lance une attaque qui nous pousse à penser que le moment est venu de défendre le pays. Et dans cette défense, nous sommes prêts pour la victoire ou pour le martyre. Mais il n’y a pas de capitulation.

Je vous invite encore à ne pas miser sur un conflit inter-chiite. Il y a entre Amal et le Hezbollah une collaboration stratégique réelle. Cet environnement populaire résistant est un environnement cohérent, uni, qui coopère ; Depuis le début du parcours c’est une histoire de dons, de sacrifices, de martyrs et d’attachement à la terre. Cet environnement qui a été mené par l’imam Sadr et dirigé par sayyed Hassan Nasrallah ne peut abandonner ses principes et ne pas reculer et renoncer à son parcours.

Ne misez pas sur l’existence d’un conflit interne ni entre les parties qui sont avec nous.

Ne misez pas non plus sur des conflits entre nous et les trois présidents. Ces trois présidents ont suffisamment de conscience, de sagesse et d’éveil pour connaître les dangers, la réalité et pour miser sur la coopération afin de chercher à aider le pays à sortir de cette crise d’une façon saine. Que personne ne cherche donc à semer la discorde et dise : Nous cherchons à diviser les gens et à faire en sorte qu’ils soient en conflit entre eux pour permettre à «Israël» d’atteindre ses objectifs.

Tant que nous resterons en vie, tant qu’il y aura en nous un souffle de vie, «Israël» ne parviendra pas à atteindre ses objectifs. Nous pouvons le garantir. Pourquoi ? Nous avons un environnement populaire grandiose qui n’a pas son pareil dans l’Histoire. Cet environnement est prêt au sacrifice pour la dignité, l’honneur et pour l’indépendance du Liban.

Que la paix de Dieu soit avec vous.

 

 

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