Amnesty appelle Damas à publier les conclusions de l’enquête sur les massacres d’alaouites

Par AlAhed avec AFP
Amnesty International a appelé les autorités syriennes à publier intégralement les conclusions, attendues jeudi, de l'enquête menée par une commission nationale sur les massacres ayant visé en mars dernier la communauté alaouite, et à traduire les responsables en justice.
Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie avaient été le théâtre des pires tueries depuis la prise du pouvoir des nouvelles autorités début décembre, après le renversement du régime Assad par une coalition dirigée par des factions armées.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 1 700 civils, en grande majorité des alaouites, ont été tués. Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des mercenaires étrangers ont été mis en cause.
La présidence syrienne a formé une commission nationale chargée d'enquêter sur ces massacres, dont le mandat a été prorogé de trois mois le 10 avril. «Le président (Ahmad) el-Chareh doit s'engager à publier les conclusions complètes de l'enquête (..) sur les massacres visant les civils alaouites» et «veiller à ce que les responsables soient traduits en justice» a déclaré Kristine Beckerle, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International.
Damas a accusé les partisans armés de l'ex-président Bachar el-Assad - issu lui-même de la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite - d'avoir déclenché les violences en attaquant les nouvelles forces de sécurité, qui ont lancé une contre-offensive.
Une grande partie des meurtres qui ont suivi ont été perpétrés par les forces de sécurité et des groupes affiliés, selon des témoignages de survivants, des organisations de défense des droits et des vidéos publiées par les combattants.
Des habitants ont accusé les forces de sécurité d'autres violations, notamment l'enlèvement de femmes alaouites et des exécutions sommaires.
«Les survivants et les familles des victimes ont le droit de savoir ce qui s'est passé, qui était responsable, et quelles mesures concrètes les autorités prendront pour rendre justice», a ajouté Mme Beckerle. «Seules des enquêtes indépendantes et impartiales peuvent mener à des procès crédibles et équitables», a-t-elle ajouté.
Les massacres d'alaouites ont été suivis par des affrontements sanglants avec des combattants druzes - une autre communauté issue d'une branche de l'islam chiite - ravivant les craintes des minorités face aux nouvelles autorités sunnites.
En juin, une attaque-suicide contre une église à Damas a fait 25 tués. Les autorités syriennes ont accusé le groupe terroriste «Daech».
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