Cheikh Qassem à Al-Ahed : L’Iran triomphera, la Résistance au Liban est présente et continue

Par AlAhed
Dans une interview accordée par le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem à AlAhed, son éminence a abordé tous les dossiers locaux et régionaux.
Avec confiance, certitude et foi en la victoire de la République islamique d'Iran, le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, s'exprime. Selon ses convictions, le peuple iranien est fort, résilient et majestueux, et personne ne peut le vaincre.
En tant qu'observateur avisé de la situation, il souligne que «l'agression contre l'Iran aura des conséquences très lourdes, car toute la région est en danger».
Avec une franchise absolue et une forte détermination, il a rassuré que la Résistance au Liban est présente et continue.
Pour les gens les plus honorables, cheikh Naïm Qassem promet que «la reconstruction est une priorité absolue, non seulement pour le Hezbollah, mais aussi pour le parcours de l'État et son rétablissement.»
Concernant les incidents entre la FINUL et les habitants du Liban sud, il déclare : «Nous soutenons la poursuite des missions de la FINUL, mais nous refusons que ces forces dépassent leurs prérogatives et inquiètent les habitants. Nous appelons à un traitement calme, sans incidents, ni confrontation.»
À propos de la cause palestinienne, le secrétaire général du Hezbollah affirme que le «gouvernement» de Benjamin Netanyahu n'a atteint aucun de ses objectifs et n'en atteindra aucun, en raison du courage légendaire du peuple palestinien à Gaza.
Ci-dessous le texte de l’interview :
Q. Après quatre décennies depuis la création du journal Al-Ahed, porte-parole de la Résistance, quel est votre message ? Avez-vous des souvenirs liés à ce journal ?
R. Le journal Al-Ahed fut le premier porte-voix pour exprimer les positions du Hezbollah et sa vision des événements et des développements. Il a été lancé deux ans après la fondation du Hezbollah, le 18 juin 1984, à une époque où le Parti n'avait pas de porte-parole officiel et où ses responsables n'étaient pas impliqués médiatiquement. La seule préoccupation à l'époque était les opérations de résistance secrètes, qui étaient revendiquées par d’autres, mais menées sous le nom de la Résistance islamique (nom utilisé avant l'annonce officielle du Hezbollah le 16 février 1985). Alors, comment s'adresser au public ? Comment partager notre vision et nos positions avec nos frères et sœurs ? Le journal Al-Ahed était la solution.
Documenter l'expérience, les opérations et les positions est un travail qui aide à construire une image complète entre le passé et le présent, et cela s'inscrit sous le titre de «jihad de la clarification» lancé par Son Éminence l'imam Khamenei (que Dieu le préserve). Je salue les fondateurs, les rédacteurs et tous ceux qui ont travaillé pour le journal Al-Ahed et, par la suite, pour le site Al-Ahed pendant ces 41 années. J'attendais sa publication au début et je lisais ce journal avec passion. Aujourd'hui, le site a ses lecteurs et ses navigateurs, car il exprime les positions du Hezbollah. C'est l'un des canaux authentiques et fidèles pour faire connaître la position du Hezbollah.
Q. Dans quelle mesure le journal Al-Ahed a-t-il aidé la Résistance à se faire entendre, en étant sa première voix?
R. Le journal Al-Ahed a rempli sa fonction et atteint ses objectifs en clarifiant l'image et en transmettant la vérité aux membres du Hezbollah, au public de la Résistance et à ceux qui recherchent la vérité.
Q. Le journal Al-Ahed a été fondé dans des conditions très difficiles, similaires à celles dans lesquelles la résistance a été lancée. Pourtant, il a tenu bon et a été la première voix. Les conditions de la Résistance à l’époque étaient-elles plus difficiles que celles d'aujourd'hui ?
R. Chaque phase a ses propres circonstances, mais aujourd'hui, nous sommes dans des conditions beaucoup plus difficiles qu'à l'époque de la fondation. La preuve en est l'agression «israélienne» récente en septembre 2024, à laquelle nous avons fait face avec une bataille de grande envergure. L'objectif de cette agression était d'éliminer l'existence du Hezbollah en assassinant le leadership, à commencer par le maitre des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah, et le sayyed Hachémite, ainsi que d'autres responsables et combattants. Nous avons dû faire face à de grandes menaces et, grâce à Dieu, nous avons réussi à surmonter ce danger, en complétant le commandement alternatif et en montrant une résilience légendaire de nos combattants, ainsi qu'un soutien indéfectible du peuple autour de la Résistance, ce qui a conduit à l'arrêt de la guerre et à notre continuation.
Q. Le journal Al-Ahed a contribué à former la conscience du milieu populaire de la Résistance et a été un lien entre elle et son peuple. Comment percevez-vous la conscience populaire aujourd'hui, face aux défis auxquels ce milieu est confronté ? Avez-vous un message pour cette communauté?
R. La conscience populaire est très avancée. Vous pouvez le constater dans les interviews directes avec les gens, les femmes, les jeunes et les enfants, qui expriment des positions conscientes et profondes en direct, ce qui démontre la maturité de ce milieu social et sa foi authentique dans le commandement et la Résistance.
Nous pouvons dire avec confiance : ces gens sont les plus honorables et les plus nobles, des alliés du droit et de la patrie. Ce sont de véritables partenaires dans la réalisation de la victoire de la Résistance et sa continuité. Ils ont présenté une image rare lors des funérailles des deux illustres martyrs, tant sur le plan de la forme que du contenu, avec une présence massive et une volonté de sacrifice, tout en restant attachés à leur dignité et à leur loyauté.
Q. Le sayyed des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah, s'est affirmé comme un acteur principal et un formateur de l'opinion publique et de la conscience de ce milieu honorable. Vous suivez les réseaux sociaux et les interviews télévisées, ainsi que les réactions de cette communauté. Comment expliquez-vous cette forte présence du secrétaire général martyr dans le cœur, l'esprit et l'âme de cette communauté ? Une telle communauté, qui s'accroche à la voie et à la doctrine de Son Éminence, sayyed Nasrallah, peut-elle être vaincue ?
R. La forte présence de sayyed Hassan Nasrallah est liée à son attachement spirituel au prophète Mohammad (PSL) et ce qu'il nous a appelé à faire, en nous reliant aux deux piliers : le Saint Coran et la descendance de Mohammad (PSL). Son dévouement à l'islam authentique et son engagement envers le leadership de l'imam Khamenei sur la voie de l'imam Khomeini ont mis en lumière ses qualités personnelles distinctes, révélant son éclat et sa force d'interaction avec le peuple.
Il s'adressait à l'intellect et au cœur des gens, se faisant l'un d'eux dans leurs exigences quotidiennes et leurs sacrifices, tout en étant en première ligne dans la lutte contre «Israël» et en soutenant la Palestine et Al-Qods, lui qui a même perdu son fils Hadi en martyr.
Q. Permettez-moi de vous poser une question personnelle. À quel point cheikh Naïm Qassem ressent-il le manque de son compagnon, le sayyed des martyrs de la nation, dans les circonstances que nous vivons aujourd'hui ?
R. Nous avons été ensemble de manière directe et pratique pendant plus de 33 ans, dans le travail exécutif, où il a été responsable pendant deux ans et j'étais son adjoint, puis, pour le reste des années, en tant que vice-secrétaire général. Même lorsque nos opinions divergent sur les rares sujets, la courtoisie, le respect et l'écoute de l'autre sont toujours présents, basés sur l'engagement envers la hiérarchie organisationnelle. Nous avons traversé ensemble les conditions et les étapes les plus difficiles, et j'ai toujours eu confiance en sa sagesse, sa clairvoyance et son jugement. Je ne cache pas que j'attendais ses discours et ses paroles avec impatience, tout comme le fait le peuple. Je le ressens comme un compagnon de route, un leader portant le poids de cette période critique de notre histoire et de notre Résistance. Mon réconfort est qu'il a obtenu le martyre qu'il désirait et qu'il nous a laissé un héritage immense duquel nous pouvons bénéficier.
Q. Après environ neuf mois à porter «le lourd fardeau» que le secrétaire général du Hezbollah a accepté, soit «la responsabilité de la Résistance pour qu'elle demeure vivante et forte», comment ce fardeau se présente-t-il aujourd'hui face à l'intensification des pressions ? La Résistance est-elle toujours en bon état, malgré le bruit que nous entendons chaque jour et les campagnes systématiques qui prétendent que cette Résistance est terminée et que son temps est révolu?
R. Gérer une bataille avec des combattants légendaires et en sortir debout, résilients et en continuant à porter le flambeau de la résistance et de la libération est un exploit énorme. Les gens doivent comprendre l'ampleur des dangers auxquels nous avons fait face à Gaza et au Liban. L'agression israélienne contre la Résistance et son peuple s'est faite avec une puissance militaire massive et avancée, soutenue par six cents avions américains et plus d'une centaine de navires, tous chargés de centaines de tonnes d'armes et de munitions lourdes et destructrices, avec un soutien américain illimité à tous les niveaux militaires, politiques et médiatiques. Nous avons affronté le plus grand mal à l'échelle mondiale contre nous, et par la grâce de Dieu, nous avons organisé notre situation, élu un secrétaire général et désigné des remplaçants pour les dirigeants martyrs. Nos combattants ont résisté dans tous leurs postes et ont freiné l'avancée israélienne sur le front sud.
Nous avons arrêté cette agression au Liban grâce à notre ténacité et nos sacrifices, par un accord de cessez-le-feu, la tête haute, et nous avons encore des capacités restantes. La Résistance est vivante et continue, renouvelant sa situation. Elle a prouvé sa force de continuation avec son peuple, qui s'est précipité dans ses villages du sud, offrant des martyrs pour s'ancrer sur la terre, et par les funérailles massives pour les secrétaires généraux martyrs, comme l'ont attesté tous les observateurs dans le monde, ainsi que par ses contributions actives à la construction de l'État et de ses institutions. Regardez-la parmi vous et dans votre vie, vous connaîtrez sa valeur.
Q. Permettez-moi, cheikh Qassem de poser cette question. Comme vous le savez, cet environnement populaire s'accroche à la résistance plus que jamais. Toutefois, une partie de cet environnement murmure, en secret ou publiquement, exprimant le souhait d'être informée de la réalité de ce qui s'est passé récemment. Comment percevez-vous cela ? Pensez-vous que les conditions seront favorables à l'avenir pour informer ce milieu populaire de certains détails ?
R. Nous fournirons plus tard un récit sur ce qui s'est passé après la fin de nos enquêtes. Il est important de noter que l'image globale est connue et peut être résumée en disant que nous étions vulnérables sur le plan sécuritaire à cause de la technologie avancée de l'ennemi et de notre méconnaissance de son ampleur, ainsi qu'en raison d'un grand écart résultant de l'absence d'équilibre dans les capacités militaires.
Questions sur l’actualité politique :
Q-En ce qui concerne les sujets politiques, nous commençons généralement par les questions locales avant de passer au volet régional. Mais permettez-moi, cheikh Qassem, de commencer par la guerre entre la République islamique d'Iran et l'entité sioniste, qui est l'événement le plus marquant aujourd'hui.
La bataille entre l'Iran et l'ennemi s'intensifie. Vous avez précédemment déclaré que l'agression contre l'Iran aurait des conséquences très lourdes, car toute la région est en danger. Tout d'abord, comment décrivez-vous la tromperie américaine en faveur de l'ennemi dans la préparation de cette guerre ?
R. Les États-Unis sont à l'origine du projet visant à anéantir la République islamique d'Iran. Moins d'un an et demi après la victoire de la révolution de l'imam Khomeini, et alors qu'elle réussissait à établir l'État, la guerre irakienne contre l'Iran a commencé, soutenue par une coalition internationale et arabe sans précédent pour renverser la jeune République islamique. Depuis lors, les sanctions économiques et le blocus total à son encontre n'ont cessé de croître.
Aujourd'hui, les États-Unis ont saisi l'opportunité et ont dirigé le bras criminel de notre époque, l'entité «israélienne», pour frapper l'Iran et renverser son régime. En ce qui concerne la tromperie, elle se manifeste dans la tactique. Après l'agression, il est clair que l'objectif principal était de frapper le projet de la République islamique d'Iran. Oui, il y aura de grandes répercussions dans la région et sur la situation mondiale si la guerre se poursuit, s'intensifie et si les États-Unis augmentent leur intervention directe.
Q. Son Éminence l'ayatollah Khamenei a déclaré dès le début de la guerre que les sionistes subiront de lourdes représailles. Comment percevez-vous les rapports de force dans cette guerre jusqu'à présent ? Comment expliquez-vous la menace publique du président américain Donald Trump envers l'ayatollah Khamenei ?
R. La défense iranienne de l'État, du peuple et du choix libre a prouvé son efficacité. Nous entendons les cris des sionistes face aux effets des missiles iraniens sur le front intérieur, où leurs responsables appellent les États-Unis à intervenir militairement pour les soutenir. C'est une partie de la punition, et le pire est à venir, si Dieu le veut.
L'Iran triomphera car il défend son droit et a été agressé. L'Iran est dirigé par un leader courageux, déterminé à faire de son pays une nation fière et forte, et a un peuple uni, mettant de côté ses différends pour faire front contre l'agression américano-israélienne. Avec les Gardiens de la Révolution et les forces armées, ils ont prouvé qu'ils sont les gardiens de l'État de l'imam Mahdi (que la paix soit sur lui).
La menace de Trump d'assassiner l'ayatollah Khamenei est un acte vil et, en même temps, un signe de faiblesse. Il est ignorant de la stature de ce grand leader parmi les Musulmans et dans le monde, et des conséquences graves de telles menaces. Ces menaces renforcent notre détermination et augmentent le soutien populaire mondial autour de ce grand leader éminent.
Q. Pensez-vous que la fin de la bataille est proche ? Avez-vous un message pour le peuple iranien ?
R. Nous ne pouvons pas prédire la date de la fin de la bataille, car elle dépend de la capacité d'Israël à supporter les frappes iraniennes. Notre conviction est que le peuple iranien est fort, résilient et majestueux, et qu'il ne peut être vaincu par personne.
Q. Comment évaluez-vous les réactions des peuples occidentaux et islamiques ? Comment avez-vous perçu la position du Pakistan ?
R. Certaines réactions des peuples sont bonnes, mais d'autres sont insuffisantes. La position du Pakistan est bonne, mais elle est surtout morale.
Q. Si la guerre se prolonge et s'étend à une participation américaine, pensez-vous que les peuples de la région resteront les bras croisés ?
R. Les voix des peuples de la région pourraient s'élever davantage en général, et certains pourraient s'engager dans la confrontation contre les États-Unis et «Israël» de différentes manières. En somme, la situation dans la région sera enflammée et ouverte à de nombreuses possibilités.
Q. Sur le plan régional, la position du Yémen se démarque également. Malgré des années de siège, comment expliquez-vous la capacité du Yémen à infliger des douleurs à l'ennemi et à développer des outils de dissuasion, imposant de nouvelles équations dans la région ?
R. La position du Yémen, tant sur le plan de la direction que de l'État et du peuple, est la plus noble, la plus grande et la plus distinctive. Elle a un impact sur l'équation si la situation évolue. Je m'attends à ce que les États-Unis prennent en compte ce que l'Iran pourrait faire, ce qui n'est pas une question simple ou ordinaire ; c'est une question existentielle. De même, ce que le Yémen et les forces de résistance dans la région et leurs peuples peuvent accomplir est crucial.
Q. Concernant la cause palestinienne, après environ un an et demi depuis le Déluge d'Al-Aqsa, dans quelle mesure estimez-vous que le gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu a échoué à atteindre ses objectifs déclarés, tels que l'élimination de Hamas et la récupération des prisonniers ?
R. Le gouvernement de Netanyahu n'a atteint aucun de ses objectifs, et il ne les atteindra pas, compte tenu de la résistance légendaire du peuple palestinien à Gaza. Cette endurance face à la brutalité «israélienne», américaine et mondiale, ainsi que la continuité de la résistance avec bravoure, courage et efficacité, sont remarquables. «Israël» n'a pas réussi à atteindre même l'objectif minimal, à savoir la libération des prisonniers sans échange, et n'a pas arrêté la continuité de la résistance. Netanyahu n'a pas réalisé ce qu'il appelle la victoire absolue par la capitulation. Il ne mène pas une guerre ; il commet un acte d'extermination, tuant des civils et détruisant des biens et des vies, ce qui est un acte criminel sans atteindre aucun de ses objectifs.
Q. Après presque 10 mois depuis le cessez-le-feu, les violations israéliennes se poursuivent, et la résolution 1701 n'est appliquée que par le Liban. L'État libanais a eu l'opportunité de prouver sa capacité à établir la dissuasion, mais cela n'a pas encore été réalisé. Jusqu'à quand la Résistance peut-elle supporter cette situation ?
R. L'essentiel est que l'État est responsable de la protection de ses citoyens et de son territoire. Cette responsabilité a augmenté avec l'accord de cessez-le-feu parrainé internationalement entre le Liban et l'entité israélienne de manière indirecte. L'État doit exercer toutes ses pressions, tirer parti de ses relations internationales et faire pression sur ceux qui ont parrainé l'accord, en particulier les États-Unis et la France, pour obliger «Israël» à se retirer et à mettre fin à toutes les formes d'agression contre le Liban et son peuple.
La Résistance, à ce stade, travaille pour aider l'État à utiliser son option diplomatique et à respecter le contenu de l’accord du cessez-le-feu. Elle est prête à toute option que l'État décidera pour arrêter l'agression et le retrait d'«Israël». Nous conservons pour nous la décision et l'option appropriée que nous prendrons en temps voulu, si cette opportunité ne réussit pas à atteindre ses objectifs.
Q. Comment évaluez-vous le travail de la Commission de cessez-le-feu à ce stade ?
R. La Commission de cessez-le-feu est un témoin complice, agissant pour plaire à «Israël» et faciliter son action. Elle n'a pas réussi à empêcher les violations qui ont dépassé 3600 incidents.
Q. Certains à l'intérieur profitent de ce qui se passe entre la FINUL et la population, au milieu des tentatives américaines de ne pas renouveler le mandat ou de le renouveler sous de nouvelles conditions. Ce profit semble-t-il faire partie d'un jeu américain avant le renouvellement ? Quelle est votre vision des problèmes entre la FINUL et la population ? Quelle est votre relation avec la FINUL ?
R. Nous soutenons la continuation de la FINUL dans l'exécution de ses missions et nous soutenons le renouvellement de son mandat sur cette base. Cependant, nous refusons qu'elle dépasse ses prérogatives et inquiète les habitants en entrant dans des propriétés privées sans l'accompagnement de l'armée. Nous comprenons l'opposition des habitants, mais nous appelons à un suivi calme, sans incidents ni confrontation entre la FINUL et les habitants.
Q. Passons au dossier de la reconstruction. Des mois après le cessez-le-feu, l'État est toujours incapable de lancer le chantier de reconstruction, au milieu d'efforts extérieurs visant à lier la reconstruction à des agendas spécifiques. Le citoyen libanais semble aujourd'hui dans l'incertitude, certains vivent dans l’anxiété, d'une part l'extérieur lie la reconstruction à un agenda spécifique, et d'autre part, des obstacles sont mis à l'arrivée de toute aide au Liban. Comment rassurez-vous le citoyen, sachant que vous avez contribué à ce sujet, et que le tour revient à l'État libanais ? Ce dossier représente-t-il toujours, malgré de nombreux défis, une priorité absolue pour vous ?
R. La reconstruction est une priorité absolue, non seulement pour nous, mais aussi pour le parcours de l'État et son rétablissement. Il est impossible que l'État se stabilise, avance et se redresse sans établir des plans et des programmes pour traiter les affaires des gens, en particulier la reconstruction de ce qui a été détruit, la réparation de ce qui a été endommagé, et l'indemnisation économique, agricole et sociale pour les sinistrés, afin qu'ils puissent contribuer à la construction du pays en unissant leurs efforts et en utilisant leurs capacités.
Nous avons restauré 400. 000 maisons et versé des indemnités de logement pour 50. 000 maisons. Bien que cela relève de la responsabilité de l'État, nous avons agi pour que les gens ne restent pas sans logement, car ce sont nos familles et les personnes les plus honorables, et nous devons faire tout notre possible pour les aider. Ceci est fait pour empêcher «Israël» et ses alliés de créer des tensions entre la Résistance et le peuple. La responsabilité de la continuité de ce dossier revient maintenant à l'État. C'est notre priorité absolue, et nous la suivons de près malgré tous les obstacles locaux, régionaux et internationaux qui entravent la reconstruction.
Q. Il y a un courant d'opinion public qui appelle à agir et à s'opposer, tant politiquement que socialement, au comportement du gouvernement concernant la reconstruction. Accepteriez-vous que l'opinion publique exerce des pressions sur vous et sur le gouvernement, de sorte que le peuple impose la priorité de la reconstruction au gouvernement ?
R. Nous ne dictons pas aux gens comment exprimer leurs opinions, et ils ont le droit de s'exprimer et de faire entendre leurs voix. Cependant, en tant que Parti, nous considérons que le suivi politique avec le gouvernement et la pression sur lui sont appropriés en ce moment, et nous espérons que cela portera ses fruits.
Q. Dans quelle mesure pensez-vous qu'il existe des entités politiques et officielles complices du blocus américain sur le Liban ?
R. Les États-Unis utilisent des outils sans les impliquer directement dans leurs projets et leurs plans. Par conséquent, la complicité et les complices n'ont guère d'importance, si ce n'est de troubler l'opinion publique et d'irriter les citoyens par des voix élevées et haineuses.
Q. Nous remarquons une intervention accrue de l'ambassade américaine et d'autres ambassades occidentales dans les affaires des différents ministères libanais. Pensez-vous que le Liban est désormais sous tutelle américaine ? Comment peut-on lever cette tutelle ?
R. Nous mettons en garde contre le fait que l'intervention de l'ambassade américaine et des autres ambassades occidentales dans les affaires du gouvernement libanais et des différents ministères représente un danger de tutelle sur le Liban, ce qui ne sera pas dans son intérêt.
Q. En ce qui concerne la bataille de la réforme intérieure, dans quelle mesure êtes-vous convaincu que ce gouvernement est capable de traiter les dossiers ayant un caractère réformateur ? Comment pouvez-vous, en tant qu'entité réformiste, collaborer avec lui dans ce domaine ?
R. Le gouvernement avance lentement dans le processus de réforme, et étant donné que sa durée est limitée, il pourrait accomplir peu dans le chemin de la réforme. Ce qu'on attend du gouvernement, c'est une plus grande détermination dans le cadre d'un programme national complet, plutôt que de rester à la traîne des demandes américaines et des pays occidentaux.
Q. Parmi les dossiers des reformes les plus importants, il y a celui des dépôts bancaires. Comment le Hezbollah peut-il collaborer avec le gouvernement pour restituer les droits aux citoyens ?
R. Le Hezbollah est en faveur d'une solution au problème des dépôts sur la base d'une restitution complète des fonds, conformément à des plans et des lois. Nous collaborerons par le biais des institutions constitutionnelles, en particulier le parlement et le conseil des ministres, afin d'adopter les lois nécessaires et les décrets d'application. C'est la voie pratique pour restituer les dépôts aux déposants.
Q. Il y a des appels à modifier la loi électorale avant les élections parlementaires de l'année prochaine. Êtes-vous d'accord pour modifier la loi actuelle ? Selon vous, comment peut-on résoudre la question du vote des expatriés ?
R. Nous avons des remarques limitées sur la loi électorale actuelle, et nous sommes ouverts à discuter des modifications appropriées. Si les modifications échouent, la loi actuelle restera en vigueur. Il est préférable de discuter de la question des expatriés lors des sessions du parlement, sur la base de la capacité de notre base populaire à élire ses représentants. Nous refusons toute proposition qui mettrait notre base sous la pression et la surveillance de pays étrangers, ce qui rendrait les élections injustes pour nous.
Q. Avez-vous un dernier mot à dire ?
R. Je félicite Al-Ahed pour son 41ème anniversaire et je l'encourage à toujours se développer, à s'adapter à l'époque et à tirer parti des technologies modernes et de l'intelligence artificielle. Qu'il reste toujours, comme nous l'avons connu, engagé à dire la vérité, à rapporter les nouvelles telles qu'elles sont, et à révéler celles qui sont trompeuses pour aider les gens à comprendre correctement les événements. Nous apprenons de l'école du Saint Coran : «Ô vous qui avez cru, si un pervers vous apporte une nouvelle, vérifiez bien afin de ne pas toucher un peuple dans l'ignorance et d'avoir des regrets pour ce que vous avez fait» (Sourate Al-Hujurat, 6).
Al-Ahed est un message, non pas un commerce.
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