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Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion du neuvième anniversaire de l’assassinat du martyr, le chef jihadiste sayed Mustafa Badreddine

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion du neuvième anniversaire de l’assassinat du martyr, le chef jihadiste sayed Mustafa Badreddine
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Au nom de Dieu

Nous commémorons aujourd’hui le neuvième anniversaire du martyre du grand commandant, sayed Moustafa Badreddine (Zoulfiqar). À cette occasion, je présente mes condoléances et mes félicitations à sa noble famille, au peuple de la résistance, et à tous ceux qui aiment ce moudjahid et les moudjahidines de la Résistance islamique en général, partout dans le monde. Je saisis également cette opportunité pour présenter mes condoléances à tous les martyrs qui meurent en Palestine occupée, au Liban, ce pays si fier, au Yémen bienheureux, en Irak si généreux, en Iran, ce pays indomptable, et partout où des martyrs sont morts  sur le chemin de la résistance. Je transmets mes félicitations et je présente mes condoléances à tous les êtres chers, à toutes les familles, à tous ceux qui vivent dans l’entourage de ces martyrs.

Aujourd’hui, nous allons parler de sayed Moustafa Badreddine, le grand commandant, ainsi que de la situation politique générale.

Je commence par parler du grand sayed. Il est né en 1961, et lorsqu’il est devenu martyr en 2016, il avait 55 ans. Avec la victoire de la Révolution islamique en 1979, il était très actif dans les manifestations et les rassemblements qui ont célébré cet événement, alors qu’il n’avait pas encore dix-sept ans.

Lorsque sayed Mohammad Baker al-Sadr, a été tué, alors qu’il faisait partie de ceux qui ont combattu  et affronté le parti Baas irakien à l’époque, sayed Moustafa Badreddine avait dix-neuf ans.

En 1982, lors de l’invasion «israélienne», il a été parmi les premiers à se battre à Khaldé, pour défendre l’entrée de Beyrouth. Il a été blessé, à l’âge de vingt-et-un ans. Autrement dit, dès sa jeunesse, il était en première ligne dans la défense, la résistance et le jihad pour des causes justes, en tête la cause palestinienne et la confrontation avec l’ennemi «israélien».

Il a été emprisonné au Koweït entre 1983 et 1990 pendant sept ans, mais c’était lui qui faisait peur à ses geôliers au lieu que ce soient eux qui lui fassent peur.

Il a été le chef militaire direct du Hezbollah de 1995 à 1999, pendant quatre ans. Il a d’ailleurs été visé lors de l’opération «Raisins de la colère» en 1996. Il a ensuite dirigé l’opération d’Ansariyeh en 1997 et il a supervisé personnellement toutes les étapes réalisées par les moudjahidines dans cette opération célèbre.

Il a ensuite joué un rôle majeur en Syrie pendant cinq ans. Il était responsable de la gestion des activités sécuritaires et militaires en Syrie. Il s’y est rendu pour la résistance, pour son parcours, pour la soutenir, non pour être partie prenante dans un quelconque conflit interne.

Aujourd’hui, nous réaffirmons que nous voulons une Syrie unifiée pour tous ses fils, où ils coopèrent entre eux, forment leurs commandements et leurs gouvernements comme ils le souhaitent, avec la participation de tous, loin des règlements de compte, des vengeances, et de la mise en index des minorités alaouites, druzes et chrétiennes, comme cela se passe dans certaines factions. Nous voulons une Syrie unifiée et réunie, et nous condamnons fortement les agressions  israéliennes répétées. Nous plaçons tous nos espoirs dans ce peuple syrien arabe, courageux, islamique et fier, qu’il empêchera «Israël» d’atteindre ses objectifs en Syrie.

Ce grand chef jihadiste est un modèle parmi ceux qui ont œuvré dans ce domaine. Dieu a dit :
«Ceux qui ont cru, qui ont émigré, et qui ont lutté dans le chemin de Dieu avec leurs biens et leurs personnes ont la meilleure place auprès de Dieu, et ce sont eux les victorieux.»

Il était l’ami et le frère du martyr Imad Moghniyé, cet autre grand chef, et il a coopéré avec le martyr le chef de l’axe de la résistance, le général Kassem Souleymani. Il était sous la direction du sayed des martyrs de la nation, sayed Hassan Nasrallah.

Le martyr hajj Moustafa possédait une conscience politique et stratégique. Il a obtenu un diplôme en sciences politiques en 2005. Il maîtrisait l’anglais. Il avait un esprit pratique et scientifique. Il a mené des négociations ardues pour la libération de prisonniers libanais, palestiniens et arabes des geôles de l’entité «israélienne». Il excellait dans la guerre psychologique et médiatique. Il était un gestionnaire rigoureux dans la hiérarchie sur le plan de l’organisation.

Lors du martyre de sayed Hadi, fils de l’ancien secrétaire général, le sayed des martyrs de la nation, sayed Hassan Nasrallah, il a organisé une couverture médiatique directe de cet événement, qui a constitué un modèle à l’époque.

Il était ferme, impressionnant dans ses fonctions et dans sa prestance. Il se souciait des frères sur les plans scientifique, social, et même personnel, au point qu’ils l’aimaient et lui étaient tous attachés. Il est évident qu’il était un véritable chef sur le terrain, doté de courage, d’audace et compétent. Il fait partie des figures dirigeantes qui ont façonné les victoires de la Résistance islamique.

Je passe à la situation politique générale, et je vais évoquer plusieurs points.

Premièrement : Que devons-nous affronter?
Nous faisons face à un projet «israélien» depuis 1948 dans la région, c’est-à-dire depuis plus de 77 ans. Ce projet dispose d’une puissance militaire énorme, et il est soutenu par l’Amérique et les pays occidentaux avec toutes les ressources, capacités et énergies possibles. L’objectif est d’implanter une entité coloniale dans la région, expansionniste destinée à remodeler le Moyen-Orient.

«Israël» a essayé ces dernières années de grignoter progressivement la Palestine : d’abord les terres de 1948, ensuite celles de 1967, puis d’autres terres appartenant aux pays arabes. Il ne s’est retiré d’aucun endroit s’il n’y avait pas eu une confrontation avec la résistance. En réalité, son objectif était d’élargir l’annexion des territoires jusqu’à parvenir à une occupation totale et complète de la Palestine et au-delà.

Gaza, symbole de fermeté, de dignité, de don et de sacrifice, a réussi à mener la bataille dite «le Déluge d’al-Aqsa» sous  la direction du Hamas, du Jihad islamique, des factions palestiniennes, et du peuple vaillant, résistant dans toutes ses composantes. Gaza a dévoilé le véritable visage de cette entité usurpatrice qui œuvre à une extermination de masse, qui tue les êtres humains, détruit la pierre, anéantit la vie et assassine les enfants.

Tout ce que l’on entend aujourd’hui à propos de la guerre contre Gaza n’est en réalité qu’un massacre des personnes réfugiées dans les tentes, les enfants, les femmes, les hommes et l’ensemble de la population. Les «Israéliens» créent une famine systématique depuis le début du mois de mars jusqu’à maintenant, et cela sous les yeux du monde entier, avec le soutien et la couverture directe des États-Unis. Cela montre qu’il existe une volonté délibérée et puissante d’en finir avec l’esprit de la résistance, d’anéantir toute capacité chez les opprimés à reprendre leurs terres.

Mais cela est impossible.
Les «Israéliens» veulent mettre fin à la résistance à Gaza, et cela fait un an et sept mois qu’ils commettent tous ces crimes sous les yeux de la communauté internationale et humanitaire, sans réussir à atteindre leur but. Netanyahu veut anéantir la vie en Palestine occupée, à Gaza en particulier, pour en finir avec la résistance et détruire toute possibilité d’avenir. Mais il n’y parvient pas, et il n’y parviendra pas, même s’il prolonge la guerre. Car ce peuple palestinien est un peuple résistant, un peuple qui détient un droit, un peuple croyant, prêt au sacrifice et généreux. Il est impossible que Netanyahu, même si le monde entier se tient à ses côtés, puisse voler au peuple palestinien sa terre, son droit et son avenir, même s’il poursuit la guerre jusqu’à la fin de son mandat. Car ce peuple a offert des dizaines de milliers de martyrs, de blessés, et tout ce qu’il possède, pour rester digne et libre.

Au Liban, vous savez qu’après l’invasion «israélienne» de 1982, «Israël» a tenté de faire signer un accord avec le Liban, le 17 mai 1983. Cet accord imposait de nombreuses conditions au Liban, c’était un accord humiliant, un accord qui anéantissait la capacité du Liban à décider, un accord qui permettait à «Israël» d’agir comme il le souhaitait sur le territoire libanais, et cela dans les détails. À cette époque, le rapport de force n’était pas en faveur du Liban.

Au Parlement, deux députés se sont opposés à l’accord du 17 mai : le député Zaher el-Khatib et le député Najah Wakim. L’accord a failli passer, mais grâce à la position populaire résistante et influente, aux ulémas, aux citoyens, aux forces politiques, à la Syrie, au Liban, et à tous ceux qui soutenaient la confrontation contre l’ennemi israélien, ils ont pu, par la grâce de Dieu, faire échouer cet accord.

Cela signifie qu’il y avait là une tentative de grignotage qu’ «Israël» voulait imposer au Liban à travers l’accord du 17 mai 1983, et il n’y est pas parvenu.

«Israël» a continué son occupation du Liban. IL a créé l'Armée du Liban Sud dans le but de pouvoir grignoter progressivement le territoire libanais, mais en 2000, la libération totale a eu lieu et «Israël» est parti, échouant  à annexer le Liban.
Il a fait une nouvelle tentative en 2006, mais encore une fois, il n’a pas réussi. La résistance a triomphé grâce à l’équation «Armée, peuple et résistance», et nous avons empêché «Israël» d’étendre son occupation.

De temps en temps, on m'interroge en ces termes : Que nous a apporté la résistance au Liban ?
Après avoir vu que les sacrifices durant cette période ont été énormes, qu’il y a eu des milliers de martyrs, la destruction des maisons et tout ce qui s’en est suivi, certains demandent : qu'a fait la résistance pour que vous parliez de son maintien ?
La résistance a, depuis 1982  et jusqu'avant a dernière agression, empêché «Israël» de grignoter des terres libanaises. Elle a empêché «Israël» de conclure un accord humiliant pour le Liban, et d’agir comme il le souhaitait, tout en exerçant des pressions sur le Liban. «Israël» n’a pas pu se comporter librement, comme bon lui semblait de 2006 à 2023, pendant 17 ans, et il n’a pas pu  réaliser ses objectifs.
Le sud du Liban, et le pays dans son ensemble ont connu une prospérité économique grâce à cette position.
Ainsi, la résistance a véritablement apporté des réalisations au Liban, elle a empêché «Israël» de progresser, sinon si «Israël» avait pu progressivement annexer une portion du Liban toutes les quelques années, où en serait le Liban aujourd’hui ? Quel serait l’état du pays ? C’est ce que la résistance a accompli.
Et maintenant, lors de la bataille de «ceux qui ont la détermination», la résistance a fait preuve d’une solidité légendaire. Les résistants ont empêché «Israël» de progresser. Le peuple libanais, l’armée libanaise et tous ceux qui ont appuyé la résistance ont offert des sacrifices. Ils ont été blessés et capturés, ils ont beaucoup enduré pour empêcher «Israël» d’atteindre ses objectifs au Liban.

Oui, «Israël» est resté dans cinq collines. Il y occupe un espace précis et limité, mais cet espace aurait pu être la capitale Beyrouth, ou Saïda, ou d’autres endroits, sans la résistance, sa ténacité et son courage.
Ces réalisations existent, et elles sont réelles. C’est pourquoi nous disons que la résistance est nécessaire et indispensable.
Qu’est-ce que la résistance ?
La résistance est un choix défensif, un choix stratégique. Elle est une vision politique. Elle est liée à la libération de la terre, à la dignité, à l’indépendance et à la souveraineté. C’est cela la résistance que nous appelons à préserver.

Quant à ceux qui choisissent de répondre aux menaces par la soumission, c’est un autre choix. C’est le choix de l'humiliation, de la soumission, de l’acceptation de la logique de la force. Nous sommes avec la logique du droit, pas avec celle de la force. Nous choisissons la logique du droit, nous adhérons à la résistance et nous poursuivons notre action pour défendre nos droits, notre terre, notre avenir, notre jeunesse, notre nation et nos générations.
Mais ceux qui acceptent de se soumettre et d’offrir leur terre sous le prétexte de la logique de la force, n’ont plus de choix. Ils sont responsables de leur propre position. Quant à nous, nous refusons d’être humiliés, nous resterons toujours la tête haute, car ceux qui détiennent le droit sont toujours triomphants, et toujours en première ligne.

Nous disons toujours et nous exprimons toujours que nous croyons en la victoire et au martyre. Selon quel principe ? Selon le principe de l’engagement en faveur de la justice, de la libération de la terre et de l’homme. La victoire est une victoire, et le martyre est aussi une victoire, car il empêche l’ennemi d’accomplir ses objectifs et ouvre la voie aux générations futures pour poursuivre le combat et empêcher l’ennemi d’atteindre ses buts.

Ceux qui croient en la victoire ou au martyre suivent le chemin de l’Imam Hussein, qui a refusé de se soumettre. Il a refusé de se retirer, de prêter allégeance à Yazid, malgré la faiblesse de ses troupes et de ses ressources. Le résultat a été qu’il est mort en martyr sur le champ de bataille, mais son mouvement, son orientation et ses convictions ont traversé le temps. Aujourd'hui, nous, les enfants de l’Imam Hussein,  nous sommes dans son sillage, avec sa vision, sa dignité, son honneur, et sa quête de Dieu.

Nous avons, dans ce chemin, offert le sayed des martyrs de la nation, Hassan Nasrallah. Il  incarne ce chemin. Et ce chemin est celui de la vie et de la continuité. Le martyre de sayed Hassan est une lumière qui nous appelle à continuer sur ce même chemin. Son image est là pour renforcer la résistance et lui donner de la force. Son martyre est là pour rassembler tout le monde sur la même ligne, pour préserver la terre, pour reprendre ce qui est occupé, pour garder la dignité, l’honneur et l’indépendance. Et cela, nous ne pouvons pas y renoncer.
Dans notre foi, la résistance est toujours victorieuse grâce au sang des martyrs et aux sacrifices.

Quant à l’ennemi, il est toujours voué à l’échec. Dieu dit dans Son Livre : «Dis à ceux qui ne croient pas qu’ils seront vaincus et rassemblés en Enfer, cette horrible demeure.»
Combien de temps l’occupation «israélienne» durera-t-elle ? Combien de manœuvres l’ennemi peut-il mener ? Combien de soutiens recevra-t-il ? Combien de temps continuera-t-il à tuer ? Combien de temps restera Netanyahou au pouvoir ? La situation ne restera pas inchangée.
Nous ne pouvons pas prédire avec précision le timing, mais à la fin, ce sont eux qui perdront lorsque nous resterons debout, lorsque nous tiendrons bon. Ils ne réussiront pas, même si le monde entier est avec eux.

Nous resterons debout, et l'ennemi se découragera face à notre détermination et à nos sacrifices. Ses actions aujourd'hui ne font que renforcer nos convictions et notre décision de préserver notre force, car nous savons que plus nous serons forts, plus nous pourrons accomplir de réalisations et avoir  plus de dignité, d'honneur et d'indépendance, comme l’illustrent les 44 années passées. Mais lorsque la défaillance apparaît, cela signifie que tout est perdu. Ce ne sera pas notre cas.

L’autre point, un accord de cessez-le-feu a été conclu le 27 novembre 2024, entre l'État libanais et l'entité «israélienne» de manière indirecte, grâce à une médiation internationale avec les États-Unis, la France,  les Nations Unies et la force de maintien de la paix.
Cet accord stipule un cessez-le-feu, et impose des engagements au Liban et à l’entité israélienne. Le Liban a rempli tous ses engagements, et la résistance islamique ainsi que tous les résistants honorables ont respecté l’arrêt des hostilités dans la zone au sud du fleuve Litani, permettant à l’armée libanaise d’y déployer ses forces, devenant ainsi la seule force armée de la région, chargée de préserver la sécurité. Le Liban a appliqué cet accord, tout comme la résistance, et cela a été reconnu par le monde entier sans exception.

Cependant, «Israël» n'a pas retiré ses forces, «Israël» n’a pas arrêté son agression, et «Israël» a violé l’accord plus de 3000 fois. Tout cela est documenté et c’est affirmé par les responsables, même par le commandant des forces de maintien de la paix qui a affirmé que le Liban respecte l’accord, mais «Israël» ne le fait pas.
Lorsque l’accord de cessez-le-feu a été conclu, c’était parce que l’ennemi israélien était arrivé à une impasse, c’est-à-dire qu’il ne tirait plus aucun avantage de la poursuite des combats. Nous aussi, nous avons accepté pour ne pas que la guerre continue, et nous avons ainsi convenu avec l’État libanais d'un cessez-le-feu.

Nous resterons debout, et l'ennemi se découragera de notre position et de nos sacrifices. Et ce que l'ennemi fait nous rendra encore plus attachés à nos positions et à la préservation de notre force, car nous voyons que plus nous sommes forts, plus nous pouvons atteindre un plus grand degré de dignité, de fierté et d'indépendance, comme l'indique ce qui s'est passé au cours des 44 années précédentes. Mais lorsque la trahison existe, cela signifie que tout est perdu, et cela ne nous arrivera pas.
Lorsque le cessez-le-feu a eu lieu, c'était parce que l'ennemi israélien était arrivé à une impasse, ce qui signifie que la continuation de l'agression ne produisait aucun résultat. Et nous étions également convaincus qu'il ne devait pas y avoir de guerre, donc nous avons également accepté, en coordination avec l'État libanais, le cessez-le-feu."

Mais quel est l'objectif que l'ennemi poursuit maintenant ?
Il veut mettre fin à la résistance, c’est-à-dire que ce qui l'a poussé à mener la guerre, et nous avons mené la bataille de la résistance pour la confrontation, est un projet visant à mettre fin à cette même résistance. Il n'a pas pu le réaliser, et un accord de cessez-le-feu a été conclu. Maintenant, l’ennemi considère que la poursuite de ses pressions et de ses attaques pourrait mener  fin à la résistance par la politique, en exerçant une pression sur l'État libanais afin qu'il exerce à son tour des pressions sur le Hezbollah dans tout le Liban, pour le désarmer et lui enlever tous ses moyens.
Cela n'a pas eu lieu. Si vous n'avez pas pu mettre fin à la résistance pendant la guerre, pensez-vous que vous y parviendrez après cet accord avec des pressions et des violations ? Cela ne peut pas se faire.
L'agression menée récemment par «Israël» contre la région de Nabatiyé et la région d’Iqlim al Touffah était une agression flagrante et bruyante. «Israël» a joué avec le feu, mais ce procédé ne lui  permettra pas de prendre ce qu'il veut. C’est la responsabilité de l'État libanais pour qu'il agisse plus activement, et c'est aussi un message pour les parrains de l’accord, les États-Unis, la France et ceux qui sont avec eux.
Nous considérons que cette phase, après l'accord de cessez-le-feu, est une phase de responsabilité pour l'État libanais, qui a pris sur lui la tâche de mettre en œuvre l’application de l'accord de cessez-le-feu et notamment la partie qui incombe au Liban. Nous avons aidé l'État dans cette application. Il doit maintenant faire davantage pression et agir davantage.
«Israël» et ceux qui le soutiennent doivent savoir que nous ne nous soumettrons pas aux menaces et aux pressions. Même si le monde entier se réunit pour nous priver de nos droits et de notre terre, nous ne capitulerons pas. Nous ferons face à l'ennemi par tous les moyens possibles, en fonction de la situation, mais il n'y aura pas de soumission. Enlevez le mot «soumission» de votre vocabulaire. Il n’existera pas tant qu'il y aura la résistance, si Dieu le veut.
Je voudrais attirer votre attention sur un point important : si certains pensent que nous sommes maintenant isolés au Liban, et que tout le monde se jette sur nous pour faire pression sous diverses formes afin que nous reculions et renoncions à notre force et à notre résistance, sans aboutir à une coordination détaillée avec l'État libanais concernant la protection et la puissance du Liban, ils se trompent. Cela ne se produira pas, peu importent les pressions. Et si quelqu'un pense qu'en exerçant ces pressions on nous mettra hors  de l'équation, il se trompe aussi.
Je voudrais encore attirer votre attention sur un autre point. Aujourd'hui, le Liban se dirige vers la stabilité. Ceux qui entravent la stabilité au Liban, ce sont «Israël» et ses agressions. Si certains au Liban réagissent ou collaborent avec l'ennemi israélien, cela signifie qu'ils mettent la stabilité politique, économique et sociale du pays sur la voie de la ruine. Le Liban ne pourra pas être stable en isolant une de ses composantes, ou en cherchant à isoler la résistance pour la faire céder sur ce qu’elle ne doit pas céder après tout ce qu'elle a  donné, alors qu’«Israël» n'a pas respecté ses engagements. Allez donc d'abord faire en sorte de pousser «Israël» à respecter sa part de l’accord. «Israël» doit d’abord assumer sa part de responsabilité dans l’application de l’accord et ensuite, nous réglerons les détails en suspens à l'intérieur du Liban. Il n'y a pas de problème entre nous et le Président de la République. Il n’y a pas non plus de problèmes entre nous et les autres composantes à l'intérieur du Liban.
Mais si quelqu'un pense que l'État va de l'avant et que la stabilité avance, alors que nous restons isolés à côté, affaiblis par les pressions internes et externes, et ainsi tout va bien, il se trompe. Non, ce n’est pas normal, ce n'est pas possible que la situation reste ainsi. Ce pays se stabilisera quand nous serons tous ensemble, quand nous vivrons tous de manière normale.
Je voudrais maintenant adresser un message au public de la résistance :
Devant vous se trouvent les héros de la bataille que nous avons menée avec vous, dans toute leur gloire, leur force, leur honneur, leur dignité, leur sacrifice, leur engagement et leurs contributions.
La réalité de la bataille et l’expérience du cessez-le-feu ont prouvé que nous sommes forts sur le terrain, et que nous pouvons repousser les dangers et empêcher l'ennemi de réaliser ses objectifs.
C’est vous qui remportez des victoires sur l’ennemi et déjouez ses intrigues. C’est vous qui récupérez la terre par votre persévérance. Vous êtes l'avenir du Liban, avec sa résistance, son armée et son peuple aspirant à l'indépendance et à la liberté. Personne ne doit jouer sur ces points, personne ne doit penser qu’il peut affaiblir notre détermination.
Quant à ceux qui sont une minorité au Liban, qui servent «Israël» par leurs positions, nous leur disons : ne soyez pas les serviteurs d'«Israël». En agissant ainsi, vous entravez et paralysez le pays, vous lui nuisez. Vous agissez d’une manière qui nuit à votre société, à votre communauté, à ceux qui vous soutiennent. Ayez pitié de vous-mêmes et ayez pitié du pays. Vous déstabilisez le pays pour rien.
Au fait, les serviteurs d'«Israël» ne sont pas un avantage pour «Israël», car ce qu’ils font crée des tensions, et ces tensions se répercutent sur «Israël», pas sur nous.
Ne justifiez pas ce qu'Israël fait. Comment peut-on dire que le bombardement de Nabatiyé n’a rien à voir avec le Liban ? Comment peut-on dire que ce sont des frappes contre des gens qui n’ont rien à voir avec la structure libanaise ou la réalité du Liban ? Quelle personne sensée peut tenir un tel  discours ?
De toute façon, les serviteurs d'«Israël» sont bien connus de notre part, leur passé est sombre, leur corruption a détruit le Liban. Ils agissent toujours de manière à nuire à leur propre société, à leur propre communauté, et à ceux qui les soutiennent. Ayez pitié de vous-mêmes et du pays, votre action est totalement inutile et ne nuit qu’à vos gens.
Vous le savez bien, le pays avance sur la voie du développement économique, il progresse administrativement, il avance dans les élections municipales, il conclut des arrangements pour faire entrer le Liban dans une nouvelle phase. En même temps, dans la confrontation avec «Israël», il y a des demandes pour arrêter l'agression «israélienne», puis certains sortent pour dire: non, d'abord vous devez faire ce que vous devez, et «Israël» a raison. Cela ne sert qu’à déstabiliser le pays, alors que les regards devraient être tournés vers «Israël» pour l’arrêter. A côté de cela, nous devrions nous concentrer sur la construction du pays.
Les serviteurs d'«Israël» se trompent énormément. Nous leur disons : revenez à votre patriotisme, revenez à votre libanité, revenez à l’idée de coopération et de partenariat.
Un autre point, aujourd'hui nous faisons face à une nouvelle ère avec la présidence de Joseph Aoun, et cette nouvelle ère est porteuse de grands espoirs. Que personne ne pense que cette nouvelle ère exclut les autres ou réussira là où d’autres tentatives ont échoué. Non, nous faisons partie intégrante de cette nouvelle ère. Nous, le Hezbollah et le mouvement Amal, avons joué un rôle majeur dans l’élection du Président Joseph Aoun, et nous avons prouvé à tout le monde que nous faisons partie du processus de reconstruction et de relance du pays.
Donc ce qui se passe au Liban aujourd'hui est une phase de reconstruction, une nouvelle ère, dans laquelle nous sommes une partie intégrante. Toutes les bénédictions prévues dans cette nouvelle ère, nous en faisons partie, et nous y contribuons. Quand il y a des ouvertures avec certains pays arabes et étrangers, et que les relations reviennent à leur état antérieur ou s’améliorent, c'est parce que nous faisons partie du climat général et que nous sommes convaincus de cette démarche. Nous voulons que les pays arabes reviennent au Liban, nous voulons que les pays du monde coopèrent avec le Liban. Nous voulons que ceux qui ont pris des positions négatives passées pour diverses raisons reviennent au Liban, car nous considérons qu’il y a des intérêts communs, alors pourquoi ces intérêts ne seraient-ils pas assurés ?
Ainsi, ce qui se passe en termes de démarches positives, nous y participons. Mais je dis à ces pays : mettez de côté vos choix nuisibles au Liban, ne privilégiez pas un groupe sur un autre sans raison valable. Vous avez des intérêts au Liban, prenez-les, mais laissez-nous aussi réaliser aussi  nos intérêts en tant que Libanais. Vous devez traiter le Liban dans le cadre des relations normales entre deux Etats. Il ne doit pas s’agir d’une relation à sens unique. Cela doit être clair pour tous.
Au fait, nous n'avons pas attendu la nouvelle ère pour le Liban, pour commencer à agir positivement. Nous avons commencé à le faire avec le gouvernement du Président Mikati. Le 27 novembre 2024, un accord a été conclu entre l'État libanais et l'entité israélienne, de manière indirecte, comportant un cessez-le feu. Nous nous y sommes conformés et avons aidé l'État à le mettre en œuvre. Autrement dit, un mois et demi avant l'élection du nouveau président, nous n’avons cessé de nous comporter positivement. Un mois et demi de conformité totale. Cela signifie que nous sommes prêts à soutenir l'État et à en faire partie intégrante, et qu'il y ait des progrès dans tous les domaines économiques, sociaux et politiques. Ensuite, nous avons poursuivi dans cette voie.
Je répète pour que les responsables n'oublient pas, il y a trois priorités sur lesquelles il faut travailler simultanément :
La première priorité est l'arrêt de l'agression «israélienne» et des violations aériennes répétées, ainsi que l’arrêt de l'occupation et la libération des prisonniers. Cela doit être accompli, et l'État libanais est responsable de faire pression dans ce but par tous ses moyens.
La deuxième priorité est la reconstruction, qui est un devoir du gouvernement, et le processus de reconstruction doit commencer. J'appelle le gouvernement libanais à mettre ce point à l'ordre du jour de la prochaine réunion, car il n'est pas acceptable que ce sujet soit retardé. Il n'y a aucune excuse. Au minimum, commencez par définir un cadre général, des étapes générales, ou former les commissions concernées, car de nombreux pays arabes et étrangers nous ont contactés, nous disant qu'ils étaient prêts à soutenir ce processus, mais ils veulent savoir d'abord comment nous allons commencer. D'abord définissez le cadre libanais. C'est votre responsabilité de définir ce cadre. Je demande que l’on accorde une grande importance à ce sujet, c'est l'une des priorités principales.
La troisième priorité que nous avons évoquée est la question de la reconstruction économique et sociale de l'État, la récupération des fonds des déposants, et toutes les autres questions cruciales pour le pays.
Je félicite les Libanais pour les élections municipales et les élections locales qui se sont déroulées dans le Mont-Liban, ainsi que dans le nord et à Tripoli. Ces élections ont montré à travers leur réalisation, l'enthousiasme des Libanais pour l’édification de l'État. Nous avons été les premiers à encourager le déroulement de ces élections et à assurer qu'elles se tiendraient à la date prévue. Il y a aussi des réussites que nous avons obtenues grâce à la coopération entre le Hezbollah et le mouvement Amal dans de nombreuses villes, en particulier dans la région du Mont-Liban, où nous avons travaillé sur le consensus. Nous avons donné un modèle exemplaire pour maintenir la coexistence et la coopération, notamment à Haret Hreik. À Haret Hreik, le président de la municipalité est chrétien, et les membres sont représentés proportionnellement, comme convenu entre le Hezbollah, le mouvement Amal et les autres forces locales. Nous sommes également convaincus que Beyrouth doit respecter la parité, pour que la représentation soit équilibrée, en prenant en considération toutes les communautés et confessions, sans se baser uniquement sur des considérations de nombre ou de politique. Nous encourageons ce processus et nous  en faisons partie. Nous avons déjà donné un exemple concluant dans ce domaine.
Je termine en félicitant le Yémen pour sa victoire contre l'Amérique, et pour être resté un phare de lumière et un soutien pour la Palestine. Ce grand Yémen, avec son peuple, son commandement, ses sacrifices, ses martyrs, ses blessés et ses contributions, a su forcer l'Amérique à arrêter son agression. Il l’a forcée, et il a continué à défendre Gaza. Nous saluons ces héros.
Je rends également hommage à la République Islamique d'Iran, qui porte le flambeau de la liberté, et qui œuvre toujours pour soutenir les causes justes dans notre région. Nous sommes fiers de notre relation avec elle, sous la direction de l'imam Khamenei, sur la voie de l'imam Khomeiny.
Que la paix soit sur vous...

 

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