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Discours du secrétaire général du Hezbollah sur les priorités de la renaissance du Liban et les élections municipales

Discours du secrétaire général du Hezbollah sur les priorités de la renaissance du Liban et les élections municipales
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Aujourd'hui, nous avons voulu cette rencontre pour parler des élections municipales et des élections de moukhtars, dans le cadre du développement et du respect de la coopération conjointe entre le Hezbollah et le Mouvement Amal. Cependant, j'ai constaté qu'une base politique particulière doit être disponible pour aider à réaliser les élections correctement, afin que nous puissions les exploiter dans le projet de l’édification de l'État.
C'est pourquoi je vais parler de deux sujets : le premier est la priorité à la renaissance du Liban, et le second porte sur les élections municipales.

Quelles sont les priorités qui doivent être assurées pour que le Liban se relève, qu'il puisse atteindre la stabilité, le progrès, le développement et résoudre toutes les crises que nous avons traversées pendant la période précédente, ainsi que pour répondre aux besoins des gens ?
Nous avons trois priorités sur lesquelles nous devons nous concentrer, et par priorités, je veux dire que l'État, le peuple et tout le monde doivent travailler pour qu’elles se réalisent, car elles contribuent à la stabilité du Liban, à sa renaissance et à sa croissance.
La première priorité est de stopper l'agression «israélienne», d’assurer le retrait du sud du Liban et la libération des prisonniers. Cette priorité ne peut pas être devancée par aucune autre, et elle fait partie des trois principales dont j’ai déjà parlé.

Pourquoi cette priorité est-elle importante ? Parce que si le pays est exposé chaque jour à des agressions dans différentes régions, et qu’ «Israël» ne se retire pas du sud, comment pouvons-nous construire ce pays alors que les pressions sont constantes jour et nuit ? Quelle est l'excuse ? Quelle est la justification ?
Un accord a été conclu et il a commencé à être appliqué  le 26 novembre 2024 entre l'État libanais et l'entité israélienne de manière indirecte. Cet accord s'appelle un cessez-le-feu. Il a donc été conclu il y a cinq mois. Nous, en tant que Hezbollah, en tant que résistance islamique, en tant que résistants de différents partis, nous nous sommes engagés à respecter toutes les dispositions de l'accord de cessez-le-feu conclu, et nous avons permis à l'État libanais de déployer l'armée dans la région au sud du Litani, qui est l'objectif de cet accord. Nous avons commencé à appliquer cet accord depuis cinq mois sans aucune faille, sans aucune violation, sans aucune transgression, et c'est ce que tout le monde reconnaît. Le monde entier témoigne que le Liban a respecté l'accord, la résistance a respecté l'accord, il n'y a eu aucune violation du cessez-le-feu de notre part. Mais «Israël» a violé et agressé plus de trois mille fois, et je vous assure, ce chiffre est insupportable pour quiconque ! Normalement on parle de violation, deux, dix, mais trois milles! Même la France elle-même a signalé et critiqué cela récemment, bien sûr, tout le monde en «Israël» a été en colère contre la France. Quant aux États-Unis, ils sont totalement complices, couvrent et fournissent des excuses et des justifications à «Israël» pour poursuivre leurs agressions, car ils ont des objectifs qu'ils veulent atteindre.

Comment faire face à ces agressions ? Comment faire face à cette violation continue ?
Nous avons laissé à l'État libanais la responsabilité de devenir le principal négociateur, et il doit se charger de la protection du pays, en utilisant l'armée libanaise pour accomplir ses devoirs dans le sud du Litani et dans tout le Liban. Nous considérons que l'État est responsable de poursuivre les pressions sur les deux pays garants, les États-Unis et la France, ainsi que sur les Nations Unies, le Conseil de sécurité et les forces internationales de maintien de la paix. L'État doit faire pression. Toutefois, la pression que l'État a exercée jusqu'à présent est douce, «soft», elle ne va pas au-delà de quelques mouvements et déclarations. Cela est inacceptable.
Nous demandons à l'État libanais de bouger davantage, chaque jour, d'agir de manière plus interactive, de convoquer les ambassadeurs des cinq grandes puissances, d'envoyer des plaintes au Conseil de sécurité, d'appeler constamment l'ambassadrice américaine, car elle ne travaille pas correctement et elle prend parti pour «Israël». Elle ne remplit pas son rôle de médiation  et elle collabore avec l'entité israélienne. Il faut agir diplomatiquement de manière plus large et plus intense.
Je ne veux pas présenter maintenant un programme de travail, mais le gouvernement libanais doit faire en sorte que chaque réunion de son gouvernement commence par discuter des violations, des agressions, des actes horribles commis par «Israël», des violations du cessez-le-feu, du non-respect de l’accord. Cinq mois se sont écoulés sans qu’aucun pas ne soit fait de la part des «Israéliens». Nous devons donc être plus réactifs et l'État doit intensifier les pressions.

Hier, une agression a eu lieu contre la banlieue sud de Beyrouth, et cette agression n'a aucune justification, même de forme. C'est une agression politique, une agression pour changer les règles et en imposer de nouvelles qu'ils pensent pouvoir utiliser pour faire pression sur le Liban et sa résistance, afin d’atteindre les objectifs qu'ils veulent.
L'élément marquant dans cette agression est qu'elle a été faite avec la permission des États-Unis, car «Israël» a dit qu'il avait informé les États-Unis, et bien sûr, les États-Unis n'ont pas protesté, car cela fait partie de la réalisation de l'objectif politique de changer l'équation, d'en établir de nouvelles et d'essayer de faire pression politiquement, ce qui est un problème extrêmement grave.
Cela sans parler du meurtre de citoyens civils dans leurs villages, dans leurs lieux de travail, dans leurs fermes, dans leurs maisons, dans leurs voitures, ainsi que de la destruction des maisons préfabriquées et non prêtes, et du défrichement des terres. Il y a beaucoup trop d'agressions. C'est grave, il faut élever la voix,  remplir l'air de cris. Les responsables ne parlent pas  assez et ne se déplacent pas assez.
Bien sûr, la position d'hier du président de la République et du Premier ministre est bonne, et nous savons que le président de la République est très préoccupé par ce sujet. Il y  travaille constamment, mais je dis que ce qui est exigé du gouvernement, du ministère des Affaires étrangères libanais, et de toutes les parties concernées par le suivi de ce dossier, c'est de faire entendre leur voix haut et fort, de crier, de multiplier les contacts. Chaque jour, il doit y avoir un mouvement, chaque jour, il doit y avoir une demande. Faites pression sur les États-Unis, faites-leur comprendre que le Liban ne se relèvera pas sans arrêter l'agression. Et sachez que les États-Unis ont des intérêts, ne pensez pas que les États-Unis agissent maintenant pour les intérêts du Liban, non, ils ont des intérêts au Liban, faites-leur comprendre que leurs intérêts ne peuvent pas être réalisés de cette manière, c'est la stabilité qui peut les assurer, la stabilité qui conduit au résultat dont le Liban bénéficiera, ainsi que les autres parties.

Il est du devoir de l'État de faire face, et l'État a pris de l'accord tout ce dont il a besoin pour appliquer cet accord. Sa priorité est désormais de garantir la sécurité, de réaliser la libération du territoire et d’assurer à ses citoyens ce qui les rassure et répond à leurs demandes.

Je vais signaler un point très important : certains pensent que l'État doit toujours demander sans jamais donner quoi que ce soit. Que veut l'État maintenant ? Il dit qu'il veut appliquer l'accord, qu'il veut que l'armée se déploie au sud du fleuve Litani, ce qui a été réalisé, et la résistance a respecté cet engagement à 100%. Quel autre sujet devrait être abordé à ce moment-là avant qu’«Israël» n'accomplisse toutes ses obligations, avant que les «Israéliens» ne se retirent, qu'ils n'arrêtent les attaques, avant qu'ils ne libèrent les prisonniers ? Tant que cela n'est pas fait, il ne peut rien obtenir. Je tiens à dire à certains responsables de l'État : vous avez des droits que vous pouvez réclamer, c'est votre droit d'étendre votre souveraineté et d'être responsables de vos citoyens, mais vous avez aussi un devoir de garantir leur protection. Vous ne pouvez pas tout prendre sans avoir rien fait. Maintenant, vous avez une faiblesse sur ce sujet ? Je dis: renforcez-vous en multipliant les actions, en établissant des contacts avec les différents pays, en collaborant avec les forces politiques présentes au Liban, en mettant en évidence le fait que cette question est fondamentale. Pour l’instant, lorsque des envoyés internationaux arrivent au Liban, immédiatement certains Libanais se précipitent pour leur dire qu'ils respectent la résolution 1701, qu'ils sont prêts à régler la question des armes, qu'ils sont prêts à aller jusqu'au bout. Pourquoi leur donnez-vous des détails que vous avez déjà appliqués, alors que l'autre partie n'a encore rien fait ? Attendez et laissez-les accomplir leur part de responsabilité, au lieu de chercher à tout prix à les satisfaire ! Dites-leur plutôt ce qu'ils n’aiment pas entendre, parlez-leur pour qu'ils sachent que le Liban ne peut pas fonctionner de cette manière, peu importe ce qu'ils font, le Liban ne peut pas se laisser entraîner dans une discorde comme ils le souhaitent et comme certains le désirent.

De plus, les forces politiques sont responsables et doivent être appelées à répondre. Où sont vos voix? Où sont vos paroles, vos recherches, vos revendications ? Où sont vos réunions ? Où sont vos conférences pour affronter «Israël» ? Certaines forces politiques n’ont rien déclaré, ou même murmuré contre «Israël», mais elles agissent contre nous, contre la résistance, contre l'avenir du Liban depuis 5 mois. Ce sont des groupuscules de discorde, ils veulent tout prendre même au profit de l'ennemi «israélien». Cela ne peut pas être accepté. Nous devons faire attention, nous sommes à un tournant, il faut que nous agissions correctement.

Je veux vous dire quelque chose : quels sont les objectifs d'«Israël» ? Parler de prétextes ? Nous en avons fini avec les prétextes. Si un poulet libanais passait la frontière ou se déplaçait d'une certaine manière sans que l'«Israélien» comprenne certains aspects, il dirait: le Liban agit contre nous, et ce serait un prétexte. Ont-ils besoin de prétextes ? Non, ils n'en ont pas besoin. Les objectifs d'«Israël» sont clairs, il semble que certaines personnes ne les connaissent pas. «Israël» veut contrôler le Liban, «Israël» veut installer des colonies au Liban, «Israël» veut l’implantation des réfugiés au Liban, «Israël» veut affaiblir le Liban à tel point qu'il ne puisse plus dire «non» et rejeter les projets «israéliens». Et les États-Unis veulent cela aussi. C'est le projet israélien. Si quelqu'un ne croit pas que c'est cela le projet, qu'il me dise pourquoi en 1982, «Israël» est resté pendant 18 ans, et n'est sorti qu'à cause de la résistance, pourquoi ? Qu'il me dise pourquoi il a fait ce qu'il a fait en Syrie, en occupant 600 kilomètres de territoire syrien sans que personne ne s'y oppose. Peut-on me dire pourquoi «Israël» lance toujours des attaques sans véritables justifications ? Il lui suffit de dire qu'il y a un entrepôt, un magasin du parti, une installation... Quelles sont ces justifications ? Il y a un accord, cet accord doit être appliqué, l'accord signifie une phase, et c'est à «Israël» de remplir ses obligations pendant cette phase.

Je veux attirer l'attention des responsables libanais. Pensez-vous que Netanyahu aujourd'hui est le même que Netanyahu d'il y a un an et sept mois quand la guerre a commencé ? Netanyahu est dans une situation difficile. Aujourd'hui, Netanyahu ne sait pas d’où viennent les frappes à l'intérieur du pays. Netanyahu est confus parce qu'il n'a pas atteint les objectifs qu'il voulait. Netanyahu tue des gens à Gaza, mais il ne parvient pas à réaliser ses objectifs. Je pense que certains d'entre vous ont entendu et vu la gouvernante de Netanyahu dire qu'il ne sait même pas comment manger, il ne sait pas comment vivre, il est toujours tendu, dans une situation difficile, sur le point de devenir fou, parce qu'il tue et tue sans arriver à un résultat, combien de temps tiendra-t-il ? À la fin, il s’épuisera, à la fin il atteindra ses limites.

Maintenant, certains Libanais, sous le prétexte de vouloir arrêter le mal, disent : réagissons, faisons des concessions, reculons. Non, quand nous étions dans la situation la plus difficile, nous avons résisté et nous avons stoppé les «Israéliens». Toutes les divisions et unités réunies, 75 000 soldats étaient déployés à la frontière, et ils n'ont pas pu avancer, c'est ce qui les a obligés à aller vers un cessez-le-feu. Maintenant, après ce qui s'est passé et après qu'ils aient échoué à atteindre leurs objectifs, certains viennent dire : faisons des concessions. Non, nous n'avons pas de concessions à faire, il n'y a plus rien à donner au Liban, personne ne peut nous demander quoi que ce soit, car toutes ces demandes sont des demandes d'affaiblissement, ce sont toutes des concessions au profit d'«Israël», ce sont toutes des abandons des éléments de force. Nous ne laisserons pas notre force, la force du Liban, la force de l'armée libanaise, la force de l'État libanais, plier devant les «Israéliens». Qu'avez-vous ? Levez la tête, merci à Dieu, nous avons des jeunes, des femmes, un peuple, de nombreuses capacités, pourquoi vous relâchez-vous à ce point ? Qu'est-ce qui vous affaiblit ? Vous avez peur des Américains ? Ces Américains s'arrêteront à leurs limites quand ils verront que nous, hommes et femmes, résistons fermement. Assez de tenter de nous imposer des idées et des tentatives de concessions face à cet ennemi «israélien». Sachez une chose : le Liban doit être fort et restera fort grâce à sa résistance, son armée et son peuple. Personne ne doit penser que nous allons devenir faibles en évoquant en permanence la question de la force, jamais, nous ne reviendrons sur cela. Nous ne reviendrons pas à une époque où «Israël» et l'Amérique étaient dominants, et malgré tout, l'Amérique traitera avec nous quand elle verra que nous sommes fermes et résolus.

Dieu Tout-Puissant dit dans le  Coran :

Certes, des messagers ont été traités de menteurs avant toi, mais ils ont fait preuve de patience face aux mensonges et aux persécutions, jusqu'à ce que notre secours leur vienne. Et il n'y a pas de changement aux paroles de Dieu. Et effectivement, tu as reçu des nouvelles des messagers...

Il est vrai que nous traversons une phase de patience et de souffrance, mais si Dieu le veut, le résultat sera pour en notre faveur. Nous avons un peuple dont la noblesse n’a pas d’égale, des gens dont la grandeur est impressionnante, un peuple pur et supérieur. Je vois certaines interviews à la télévision de mères et de femmes, et sincèrement, quand on voit ces interviews, on se dit : «Ces gens-là, qui peut les vaincre ?» Ces gens-là peuvent vaincre les plus grandes armées du monde, car dans leur cœur, leur sang, leur esprit, leur vie, et même leurs enfants et les fœtus dans les ventres de leurs mères, il existe une véritable force pleine de dignité et de moralité mobilisée pour la libération, pour la terre, pour l’honneur, et pour se rapprocher de Dieu. Ce peuple ne peut être vaincu et il triomphera toujours.

Je dis à l'État libanais : tenez-vous bien debout, agissez correctement, arrêtez de faire des concessions pour qu'ils soient satisfaits de vous, car ils ne le seront jamais, ils voudront toujours plus. Si l’État veut œuvrer pour le renouveau du pays, ils ne le laisseront pas faire, mais s’il veut agir en coopération avec toutes les parties sur la base de la dignité et de la force, alors, avec la volonté de Dieu, nous pourrons lancer la renaissance du pays.

Le deuxième point des priorités c’est la reconstruction. Le gouvernement a pris beaucoup de retard dans la reconstruction, cela relève de sa responsabilité. Il a mentionné dans la déclaration ministérielle que la priorité est à la reconstruction, et en général, tout gouvernement est responsable de ses citoyens. Les citoyens du Liban, de différentes régions, ont été agressés par «Israël», et il est de leur droit que l'État libanais reconstruise ce pays. Je veux poser la question : pourquoi n’avons-nous pas encore commencé le processus de reconstruction ? Certains disent : «Parce que l'extérieur a des conditions avant de commencer la reconstruction.» Mais qu'en est-il du gouvernement libanais ? Qu’a-t-il fait de son côté pour ce sujet ? Ne peut-il pas former des comités pour la reconstruction ? Ne peut-il pas établir des plans et des études pour cela ? Pourquoi ne pas établir une ligne directrice sur l'agenda et dire quel est le plan de reconstruction prévu? Commencez, mettez un plan en place. Il y a un soutien interne et externe, et au moins, vous pourrez commencer à avancer. Nous saurons où nous allons, et les citoyens comprendront quand l'État commencera et ce qu'il fera avec ses moyens, et comment il contactera les autres parties.

Il faut commencer. C'est une condition pour l'exécution de l'accord. Il n'y a pas d'accord sans reconstruction. Regardez toutes les guerres dans le monde. Chaque fois qu'il y a un accord, il y a toujours une reconstruction qui va avec. Aujourd'hui, face à «Israël», nous devons également penser à la reconstruction.

Sachez que le non-respect de la reconstruction signifie appauvrir les gens, créer une inégalité au niveau de la citoyenneté, cibler un groupe essentiel au sein du pays, et entraver l'économie et le développement social. Assez perdu de temps à ce sujet ! Orientez-vous vers la reconstruction et placez-la au sommet de votre agenda.

Aujourd'hui, en tant que Hezbollah, ce que nous avons fait à la place de l’État, pour le soulager de cette tâche, aucun autre groupe dans le monde ne l’a fait. Nous avons logé 50 755 personnes dont les maisons ont été complètement détruites et réparé 332 000 maisons. Imaginez, vous avez environ 350 000 personnes, parmi lesquelles celles qui sont revenues chez elles ou qui ont été hébergées.

Tout cela relève de la responsabilité de l'État, et nous l'avons fait avec nos propres moyens. Bien sûr, nous devons remercier la République islamique d'Iran et le Guide l’imam Khaménéi, qui nous ont aidés et soutenus. Nous devons aussi remercier le peuple iranien pour son amour, sa compassion et sa coopération. On nous demande ce que fait l'Iran ? Demandez plutôt ce que font les autres ? Pourquoi ne viennent-ils pas aider à la reconstruction et à la construction ? Ne soyez pas injustes avec les Iraniens. Si quelqu'un pense qu’il peut faire avancer le pays en écrasant ce groupe et en interdisant aux gens de revenir chez eux, cela ne fonctionnera pas. Le pays ne se stabilisera pas sans tous ses fils. Le pays ne renaitra que si nous collaborons tous. Nous tendons la main et nous espérons que vous collaborerez. Nous devons nous unir en tant que Libanais et mettre nos mains ensemble pour atteindre l’objectif voulu.

La troisième priorité est l’édification de l’État. Nous soutenons cette édification. Si vous suivez toute notre vie, toutes nos actions et nos activités dans le passé, vous verrez que nous avons toujours soutenu l’édification de l’État. Et maintenant, nous le faisons encore. Nous avons prouvé que même en pleine guerre, nous étions avec ce processus. Nous avons participé à l'élection du président de la République, le général Joseph Aoun, dans un esprit de consensus entre nous et le mouvement Amal, en collaboration avec les Libanais, dans le but de relancer et faire avancer le pays. C'est une réalisation. Cela signifie que nous sommes avec l’édification de l’État.

Nous avons contribué à la formation du gouvernement et nous lui avons accordé notre confiance, nous avançons dans tous les projets en cours. Oui, nous considérons que l’édification de l’État nécessite des lois, et nous sommes prêts à participer à l’élaboration de ces lois. Cela nécessite des nominations administratives, et nous sommes d’accord et prêts à y participer. Il faut aussi régler le problème des fonds des déposants, et cela doit se faire. Il est nécessaire d’adopter des lois réformatrices pour les banques et dans de nombreux autres domaines économiques. Nous devons travailler sur un plan économique et social pour faire renaître le Liban, et nous faisons partie de ce plan.

Si vous regardez tout notre parcours, vous verrez qu’il a toujours contribué à l’édification de l’État. Nous pensons que  celle-ci est essentielle et elle doit se faire.

Ainsi, nous avons trois priorités à suivre simultanément :

  • La priorité d’arrêter l’agression israélienne sous toutes ses formes, d’assurer le retrait «israélien» et la libération des prisonniers.
  • La deuxième priorité est de travailler intensément pour la reconstruction.
  • La troisième priorité est l’édification de l’État.

Ces trois priorités ont des bases solides, et nous ne devons pas distraire les gens avec des futilités et des querelles secondaires. Je vous le dis : ne répondez pas à ceux qui sèment la discorde, car ils ne peuvent rien faire, et ils ne feront rien. Ceux qui veulent créer des problèmes entre la résistance et l’armée n’ont aucun avenir, ceux qui essaient de montrer qu’ils veulent consolider l’Etat ont un passé criminel connu et leurs actions passées sont également connues. De toute façon, celui qui a une mauvaise nature ne peut pas la changer, mais sachez que nous ne permettrons pas que cette discorde passe.

Nous devons soutenir le président dans le processus de réforme, dans le processus de libération d’«Israël», dans le processus de reconstruction, ainsi que le gouvernement libanais.

Quant à la résolution 1701, après l’accord de cessez-le-feu et l'exécution par «Israël» de sa part de l’accord, les autres détails viendront en temps voulu, et cela est requis de nous comme de l’entité israélienne, pas seulement de notre part.

Soyez patients, ne soyez pas pressés, afin que nous puissions pousser les autres à assumer leur part de responsabilités, pas à pas, pour ne pas laisser «Israël» prendre tout de nous sans que nous obtenions nos droits.

Le deuxième point important est les élections municipales et celles des moukhtars.
D’après notre vision en tant que Hezbollah, les élections municipales ne sont pas des postes ni des investissements, mais une responsabilité et des services.

Les personnes qui se présentent aux élections municipales doivent partir du principe qu’elles veulent servir les gens et offrir leur expérience.

Voici les objectifs de notre participation aux élections municipales :

  • Le premier objectif est de servir notre peuple, de prendre soin de ses intérêts, de développer ses régions, d’éliminer les privations et de l’aider à se relever avec les moyens disponibles.
  • Nous sommes une communauté formée sur la base qui dit que servir les gens est fondamental. Le Prophète Mohammad a dit : «Les êtres humains sont les enfants de Dieu, et le plus aimé de Dieu est celui qui rend service aux enfants de Dieu et apporte de la joie à leur maison.»

Nous venons de cette école, et non de celle des gens qui vont aux élections en offrant des services avant l’élection pour obtenir un poste ou une position. Non, cela se fait pendant et en dehors des élections, avant et après, c’est une question de conviction et de mode de vie.

Le deuxième objectif est de contribuer à la réforme et à la modernisation de la gestion des municipalités et des institutions liées aux services et au développement.
Le troisième objectif est de contribuer à l’établissement d’une gestion modèle basée sur la compétence, la rectitude et la crédibilité.

Nous avons travaillé sur ces objectifs dans le passé, et nous voulons les poursuivre. Les municipalités sont un sujet vital pour les gens, et cela touche à leur vie quotidienne.

Les politiques publiques sur lesquelles nous devons travailler :

Nous devons veiller à l'unité du village et de la ville, à une atmosphère de compréhension, d'harmonie et de coopération, et à ce que tous prennent soin les uns des autres dans un esprit de fraternité.

Certaines personnes demandent pourquoi devraient-elles se mettre d'accord. Eh bien, il doit y avoir une compétition libre, mais nous ne voulons pas diviser les gens. Si nous pouvons créer une coalition, rassembler toutes ces compétences, toutes ces familles, et être capables de rassembler ces éléments politiques influents en même temps pour créer une unité, nous pourrons avoir un conseil municipal efficace, un conseil municipal homogène qui s'entend bien.

Nous avons conclu une alliance avec le Mouvement Amal pour gérer le processus électoral. D’abord parce que nous avons une large base populaire avec Amal. Deuxièmement, parce que nous sommes capables de transformer la situation de crise et de désaccord en un sujet d'accord et même de devenir des médiateurs pour aider lorsqu’il y a des divergences.

Oui, des personnes du Hezbollah et du Mouvement Amal participeront aux élections et feront partie des conseils municipaux, ainsi que d'autres personnes qui ne sont pas membres des deux partis mais viennent de cette même communauté. Finalement, même les membres d'Amal et du Hezbollah font partie de ces familles et de cette communauté, et si nous pouvons travailler avec d'autres représentants des familles, cela serait une bonne chose.

Nous voulons développer le principe de participation pour que tout le monde soit représenté. Nous voulons nous assurer que les familles, les tribus et les groupes sociaux, ainsi que les partis politiques existants, sont représentés. Pour nous, l’essentiel est d’éviter les conflits et les disputes. Nous agissons dans cet esprit. Nous voulons développer et renforcer le sens du travail collectif et social dans le village et dans les localités  et faire en sorte que tout le monde participe au développement.

Bien sûr, ceux qui souhaitent se présenter doivent être acceptés par la population. Si une personne ne l’est pas, on ne peut pas lui imposer quoi que ce soit, mais nous ne permettrons pas d'imposer quelqu'un qui ne jouit pas de cette acceptation. Nous devons proposer des candidats compétents, honnêtes, en harmonie avec les autres membres du conseil municipal, et même homogènes au niveau politique général. Oui, car les conseils municipaux ne doivent pas être des lieux pour régler des comptes politiques, ni pour perdre l'argent des contribuables. Non, nous devons travailler sur la base de ceux qui se soucient des affaires publiques, ce sont ceux avec qui nous devons collaborer dans ce domaine.

Regardez le merveilleux conseil de l'Imam Ali: «Que ton regard soit plus attentif à la construction de la terre qu'à la collecte des taxes», ce qui signifie que les impôts ne doivent pas être la priorité, mais plutôt la construction de la terre. «Car la collecte des taxes ne se réalise qu'à travers la construction, et celui qui cherche les taxes sans construire détruira les pays et ruinera les peuples, et son affaire ne prospérera que pour un temps court». Personne ne doit penser uniquement à collecter des impôts, non, il faut bâtir, il faut donner et dépenser.

C'est cette attitude que nous devons adopter dans les municipalités : un esprit de coopération, un esprit de service aux gens, un esprit de construction et de développement. Je souhaite que tous nos frères, sœurs, familles et amis dans nos villages et villes, ainsi que tous les citoyens libanais, travaillent avec cette mentalité, dans le sens de ces politiques publiques. Nous avons besoin de membres qui soient honnêtes, qui n'ont pas besoin de tendre la main ailleurs, car ils veulent servir et être en harmonie avec l'environnement dans lequel ils travaillent.

J'invite tout le monde à participer massivement aux élections municipales et électorales, car ceux qui veulent reconstruire leur pays doivent se réunir avec leurs frères et amis et s'engager ensemble à travailler pour le développement et l'action sociale. Il n'est pas correct de se replier et de revenir en arrière. Et, si Dieu le veut, les résultats seront positifs. Ainsi, nous compléterons une partie de la gestion du pays à travers les élections municipales et électorales et assumerons notre responsabilité. Nous devons accepter de rendre compte de notre travail.

Je tiens à profiter de cette occasion pour faire quatre remarques rapides :

  1. Je tiens à présenter mes condoléances au monde chrétien pour le décès de Sa Sainteté le Pape François, et j'espère que ses actions et ses idées positives, issues de l'Évangile et du Christ inspireront l'avenir et auront un impact sur le monde entier sans exception.
  2. Mes condoléances également à l'Iran islamique, à la République islamique d'Iran, à Sa Sainteté l'Imam Khamenei, au président de la République, au gouvernement et au peuple iranien, pour le décès de ce grand nombre de personnes à Bandar Abbas, dans le port de Chahid Rajai. Qu'Allah accorde la patience à ce peuple et que cette crise passe sans avoir de répercussions graves, et qu'Il accorde la récompense pour cette épreuve.
  3. Je tiens à dire aux habitants de Gaza: vous êtes patients et vous vous sacrifiez. Hélas, ce monde est un monde tyrannique, un monde criminel, le monde occidental, américain et israélien, ceux qui se trouvent de l'autre côté. Mais votre résistance héroïque empêchera les objectifs du régime israélien de se réaliser, et au final, cette ténacité est le prélude à une victoire certaine.
  4. La dernière remarque, je répète mon hommage au Yémen, au Yémen majestueux, à ses dirigeants et à son peuple, ainsi qu'à toutes les forces qui luttent au Yémen contre l'agresseur américain, israélien et britannique, non pas pour autre chose, mais juste pour soutenir la Palestine et al-Qods (Jérusalem). Vous donnez ainsi une leçon d’honneur au monde entier.

Je demande à Dieu Tout-Puissant de nous accorder la victoire et le succès, de nous sortir de ces crises, et que la paix soit sur vous.

 

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