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Discours du secrétaire général du Hezbollah sur la stratégie de défense et la situation générale

Discours du secrétaire général du Hezbollah sur la stratégie de défense et la situation générale
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Au nom de Dieu

Notre discours aujourd’hui se concentrera sur la résistance et la stratégie de défense, tout en abordant certains points qui y sont liés et des sujets d’intérêt général.

Mais je commencerai par adresser mes félicitations à tous les chrétiens, de toutes confessions dans le monde entier, et en particulier au Liban, à l’occasion de la fête de Pâques. Que la paix soit sur le Prophète Jésus, noble et grand, l’un des Prophètes dotés de la plus grande détermination. Je prie Dieu Tout-Puissant pour que l’humanité tire profit du message de Jésus ainsi que de celui de tous les prophètes. Que cette fête soit une source de bienfaits et de bénédictions pour les musulmans, les chrétiens, les opprimés et pour le monde entier.

Premièrement : Pourquoi la résistance au Liban ?

La résistance est une réaction à l’occupation «israélienne» qui s’est approprié  la terre, qui a commencé à agresser, à s’étendre, et à nuire aux citoyens afin de prendre le contrôle du Liban et de son territoire. L’armée, le peuple et la résistance font face à cette occupation, par tous les moyens disponibles. Les circonstances particulières du Liban ne nous ont pas permis d’avoir une armée capable de défendre le territoire seule. Il était donc nécessaire que la résistance existe, soutienne et appuie l’armée, tout en constituant le prélude à la mobilisation du peuple contre l’occupation «israélienne».

La résistance est une réaction

Ainsi, la résistance est une réaction, en particulier lorsque l’État libanais n’est pas en mesure de protéger les territoires et les citoyens. Le Hezbollah croit en la résistance pour deux raisons :

  1. Une raison spirituelle : Nous croyons qu’il est de notre devoir de libérer la terre, y compris celle de la Palestine occupée, car cette occupation est une agression et une injustice à notre encontre et à l’égard de nos frères.
  2. Une raison nationale : Nos terres sont occupées et constituent une continuation de la Palestine occupée. «Israël» est un projet expansionniste, et ce qu’il a pris en Palestine ne lui suffit pas ; il convoite aussi le Liban.

Nous partageons donc avec tous les Libanais le motif national qui impose la nécessité de la résistance, et nous avons en plus une conviction spirituelle.

Les réalisations de la résistance

Les résistances dans le monde réalisent généralement des succès progressifs. Elles frappent un groupe par çi, libèrent une portion de territoire par là et le cumul de ces réalisations aboutit à la grande libération. Au Liban, la résistance a commencé avec de grandes réalisations:

  • En 1985, «Israël» s’est replié jusqu’à la zone dite du «cordon de sécurité».
  • En 2000, «Israël» s’est retiré de presque tout le Liban, à l’exception des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba en plus des points conflictuels le long de la Ligne bleue.
  • En 2006, la résistance a empêché «Israël» de renouveler son occupation.

Dans la bataille de «Ceux qui ont la détermination», la résistance a ainsi empêché «Israël» d’atteindre ses objectifs militaires et politiques. «Israël» n’a pas pu arriver jusqu’au Litani, ni bien sûr jusqu’à Beyrouth, grâce à l’union du peuple, de l’armée, et des différentes composantes de la résistance.

Ce sont de grandes réalisations accomplies en 40 ans, elles sont prometteuses et montrent ce qu’ont réalisé les différentes factions de la résistance, le Hezbollah, Amal, et d’autres formations appartenant à différentes forces, en plus du peuple moujahed, noble et courageux, qui a fait face à l’ennemi les mains nues et de l’armée. Tout cela a permis à la résistance de chasser l’occupant, qui ne serait pas parti sans elle.

Donc, ces réalisations sont grandes. Il ne faut pas dire à la résistance : vous avez fait de grands sacrifices, mais plutôt, il faut demander comment elle a pu faire face à cette attaque immense, «israélienne», américaine et mondiale et arrêter toutes ces forces avec les moyens immenses dont elles disposaient à la frontière ? Comment les combattants ont-ils pu résister de cette façon légendaire ? Comment le peuple, surtout l’environnement populaire de la résistance et l’armée ont-ils pu faire front pour empêcher l’ennemi d’avancer et d’atteindre ses objectifs ? C’est cela la réalisation.

On ne demande pas à l’agressé pourquoi il l’a été. Demande-ton à l’agresseur pourquoi il attaque ? On demande à l’agressé s’il a résisté ou non ? S’il s’est rendu ou non. S’il était à la hauteur de la responsabilité ou non.

A partir de là, personne ne doit nous dire : voyez l’étendue des pertes ? Nous disons à ceux-là : regardez l’étendue de l’agression, ses moyens et regardez les résultats. «Israël» n’a pas pu réaliser son projet d’implantation, ni tout ce qu’il veut du Liban. Nous avons donc consenti de grands sacrifices, mais nous en avons recueilli les fruits, en empêchant «Israël» d’atteindre ses objectifs. Nous avons fait face à l’agression de septembre avec la bataille de «Ceux qui ont la détermination».  Notre grand chef sayyed Hassan Nasrallah est devenu martyr, ainsi que sayyed Hachem Safieddine et de nombreux autres martyrs. Mais la bataille s’est terminée et nos moujahdins étaient encore sur les premières lignes de front. Ils ont empêché «Israël» d’avancer et «Israël» s’est alors dirigé vers l’accord.

La résistance a fait échouer le projet «israélien»

Ce que nous avons sacrifié n’est pas vain. Malgré les martyrs, les destructions et les pertes, nous avons empêché «Israël» d’occuper notre territoire, d’atteindre Beyrouth, d’imposer le projet de «l’implantation des réfugiés», et de dissoudre la résistance. Grâce à la persévérance et au sacrifice, nous avons imposé un équilibre de dissuasion. L’accord conclu indirectement entre l’Etat libanais et la résistance est donc le résultat de la résistance.

«Israël» ne respecte pas les accords

Malgré notre engagement total dans l’application des accords de cessez-le-feu, «Israël» continue de multiplier les violations. En cinq mois, plus de 2 700 violations ont été recensées (assassinats, destructions, incursions, survol de drones…). Le monde entier en est témoin. «Israël» est un État expansionniste qui n’a pas besoin de prétexte pour attaquer. Depuis la conclusion de l’accord, il y a 5 mois, les agressions n’ont pas cessé, par air, par mer et par terre, sous les yeux du monde entier.

Tout le monde le reconnaît : Le Hezbollah a respecté son engagement dans l’application de l’accord. Seul «Israël» refuse de le reconnaître et il affirme chercher à régler les violations de la part du Hezbollah par ses attaques. Ces affirmations sont dénuées de tout fondement et elles n’ont aucun résultat et aucune consistance. Le monde entier voit que le Hezbollah respecte totalement l’accord et l’Etat libanais peut se tenir devant le monde et dire : Nous avons entièrement respecté notre part de l’accord et c’est «Israël» qui ne le fait pas. Toutes les factions de la résistance ont respecté l’accord, mais l’agression continue.

Ce n’est pas seulement une question de terre ou d’armes. «Israël» veut envahir une grande partie du Liban, y construire des colonies et y installer les réfugiés palestiniens. Cela fait partie de son projet global, qui avait déjà été testé en 1982. Ce n’est que grâce à la résistance, au peuple et à l’armée que cela a échoué.

«Israël» est expansionniste

Laissez-moi vous le dire à partir de la fin. Si vous croyez qu’«Israël» attaque une portion de territoire pour faire une petite percée ou pour régler la question des armes, vous vous faites des illusions.  «Israël» veut occuper la plus grande partie du Liban pour la rattacher à la Palestine occupée. Il veut édifier des colonies sur la terre libanaise et utiliser le Liban pour y implanter les Palestiniens, qui seraient ainsi chassés de Palestine. C’est cela le projet israélien. «Israël» l’a déjà essayé en 1982. Les Palestiniens sont partis du Liban. Pourquoi «Israël» est resté, occupant une partie du Liban pendant 18 ans ? Quel était la justification de cette occupation ? L’OLP et les combattants palestiniens sont sortis du Liban en 1982. «Israël» est resté. Pourquoi ? Parce qu’il veut  exécuter son projet. Il a créé l’armée de Lahad et il a créé des projets dans la zone occupée au Sud en prélude à son annexion. Qui l’a empêché d’aller au bout de ce projet ? La résistance. La coopération entre la résistance et l’armée, avec le peuple, c’est ce qui l’a empêché de réaliser son projet.

Mais gardez à l’esprit qu’«Israël» est expansionniste. Il veut le Liban. Il veut contrôler le Liban. Lorsqu’il parle de désarmer la résistance, il cherche en fait à annuler la force du Liban. Lorsque la force du Liban n’existera plus  et lorsque le Liban deviendra par conséquent faible,  «Israël» pourra y entrer lorsqu’il le souhaite et occuper les lieux de son choix. L’expérience est significative avec l’Etat libanais, avec l’armée libanaise et l’appui international. Lorsque l’Etat libanais se plaint du fait qu’«Israël»  continue ses agressions et ne respecte pas l’accord conclu, que disent-ils à l’Etat libanais ? Patientez ! «Israël» est tendu, il a peur. Il veut que vous désarmiez le Hezbollah au Liban ainsi que telle ou telle autre chose. «Israël» veut atteindre ses objectifs et les Grandes puissances l’aident, alors que l’Etat libanais est impuissant.

Nous avons des options et nous ne craignons personne

Nous avons des options. Vous pensez que nous sommes dans une situation d’impuissance telle qui permettrait à «Israël» d’entrer dans tout le Liban ? Certainement pas ! Nous ne craignons personne. Ceux qui pensent que nous sommes faibles se trompent. Nous avons tenu tête à «Israël», et nous tiendrons tête à tout acteur qui voudrait imposer des solutions injustes. Nous sommes prêts à affronter «Israël» et ceux qui se tiennent derrière lui, quel que soit le résultat, car nous sommes les propriétaires de cette terre et du droit. Nous avons tenu parole et respecté notre engagement, nous le mouvement Amal, tous les résistants, l’Etat libanais et l’armée. Mais qu’a fait la partie adverse ?  Si «Israël» croit qu’il va atteindre ses objectifs, il se fait des illusions !  Tant que la résistance exister, ainsi que l’armée nationale qui refuse l’occupation, ainsi que le peuple libanais qui a souffert, a donné, et a accueilli les déplacés, tout en faisant face à l’agression directe, ce peuple et surtout l’environnement populaire  de la résistance présent sur le terrain et qui a consenti d’immenses sacrifices. Il faut aussi parler de l’Etat  et ceux qui sont à sa tête  qui déclarent publiquement refuser l’occupation. Avec tous ceux-là, «Israël» ne peut absolument pas atteindre ses objectifs.

Nous sommes aujourd’hui dans la phase diplomatique. Nous donnons une chance à la diplomatie. Mais le délai n’est pas illimité. On dit qu’un des ambassadeurs a demandé au responsable des relations internationales chez nous : Est-ce vrai que vous dites avoir des options ouvertes ? Ne craignez-vous pas qu’ «Israël» lance de grandes opérations et vous fasse peur ? Etes-vous de son niveau ?  Je vais lui répondre publiquement, même si je connais la réponse du responsable des relations internationales : oui, nous avons des options, nous ne craignons rien. Si vous voulez, essayez-nous, continuez et vous verrez en temps voulu ce que nous déciderons.  

La position, la résistance et la libération

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus être considérés comme un groupe. Nous sommes un peuple. Nous sommes une oumma, nous sommes une terre, du sol, du sang, nous sommes des blessés, des otages, des martyrs. Nous sommes des têtes hautes, une vraie force. Nul ne peut nous vaincre. Celui qui peut être vaincu est celui qui ne possède pas de droit. Nous autres, nous avons le droit. Donc, nous ne serons pas vaincus. Si vous pensez qu’«Israël» peut faire tout ce qu’il veut et que les Etats-Unis lui donnent tout ce qu’il veut, combien de temps, la situation restera-t-elle ainsi ?  Qui a dit que nous patienterons jusqu’à lui permettre de réaliser une partie de ses objectifs ? Pourquoi «Israël» fait-elle de petites actions çà et là, tuant un des nôtres, détruisant etc ? Alors qu’il peut lancer une vaste opération ? Parce qu’au fond, il fait ses calculs. Ne croyez pas qu’il s‘agit d’une chose simple. C’est vrai que nous patientons, avec sagesse et raison, car nous connaissons le bon timing. Nous savons qu’il y a un équilibre dans les pertes et les gains. Nous misons sur la position et la position c’est la résistance, la libération et empêcher «Israël» de réaliser ses objectifs. Cela a lieu aujourd’hui. Cela aura lieu demain et dans un laps de temps. Mais il n’y a pas d’autre possibilité, il n’y a pas de reddition possible.

Aujourd’hui, quel est le problème au Liban ? J’entends des déclarations et des positions. On entend que le problème au Liban est actuellement comment traiter la composition de l’Etat. Certains disent que le problème au Liban est comment renforcer l’unité nationale. Mais il y a d’autres parties, toujours les mêmes, des voix discordantes qui disent que le problème aujourd’hui ce sont les armes de la résistance. Nous entendions il y a quelque temps ceux-là-même dire que les armes de la résistance paralysent l’Etat et son édification. Ces armes empêchent l’Etat de compléter sa formation. Mais qui a contribué à l’édification de l’Etat ?  Qui a permis de réaliser l’élection du président de la République ? Qui a contribué à la formation du gouvernement ? Qui donne les facilités pour conclure et appliquer l’accord ?  Le Hezbollah dont vous dites qu’il paralyse l’Etat.

La résistance ne sera ni désarmée ni soumise. Nous sommes prêts à toutes les éventualités.

La vraie priorité : mettre fin à l’occupation

Le problème au Liban ce ne sont pas les armes de la résistance. Le véritable problème, c’est l’occupation «israélienne». Ceux qui en font abstraction ou qui diabolisent la résistance servent directement les intérêts israéliens. La priorité doit être à l’unité nationale, à la souveraineté, et au  refus de l’occupation.

Dialogue et stratégie défensive

Nous sommes prêts au dialogue — mais pas sous la pression de l’occupation ou des diktats étrangers. Le désarmement n’est pas posé sur la table de dialogue. La stratégie de défense nationale ne signifie pas la fin de la résistance. Elle vise à intégrer les forces disponibles et prêtes à le faire dans le projet de protection du pays.

Trois principes doivent régir toute stratégie de défense :

  1. Protéger la souveraineté du pays et libérer la terre.
  2. Utiliser la force de la résistance pour renforcer la défense nationale.
  3. Refuser tout affaiblissement du Liban ou toute soumission à «Israël».

Nous ne permettrons pas le désarmement de la résistance. Ce serait trahir les sacrifices des martyrs, les souffrances de la population, et le combat pour la liberté. Le dialogue se fera au moment opportun, dans un climat de respect et de souveraineté, non sous la menace.

La reconstruction est une obligation pour l’État, pas une faveur. L'État doit remplir ses engagements. Nous avons rempli notre part dans ce domaine. À vous maintenant de remplir la vôtre.

«Israël» est expansionniste

Laissez-moi vous le dire directement : si vous pensez qu’«Israël» veut seulement agresser pour un petit bout de terre, ou pour un simple gain, ou pour régler la question des armes, vous vous trompez. «Israël» veut occuper la plus grande partie du Liban pour l’annexer à la Palestine occupée, construire des colonies sur les terres libanaises. Il veut utiliser le Liban pour y installer les Palestiniens qu’il expulse de l’entité «israélienne» et de la Palestine occupée. Voilà le projet «israélien».

«Israël» a essayé tout cela. En 1982, il est arrivé jusqu’à Beyrouth, et il y est resté 18 ans en l’occupant. Quel était le prétexte pour cette occupation de 18 ans? L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) est sortie en 1982, les Palestiniens sont partis, alors pourquoi «Israël» n’est-il pas reparti ? Parce qu’il voulait réaliser son projet. Il a créé l’armée de Lahad, il a lancé des projets pour établir une zone dans le sud du Liban en préparation à son annexion. Qui l’a empêché de réaliser tout cela? La résistance. La coopération entre la résistance, l’armée et le peuple, c’est cela qui l’a empêché. «Israël» n’a pas réussi.

Mais gardez cela en tête : «Israël» est expansionniste, il veut le Liban et veut le contrôler. Lorsqu’«Israël» parle de désarmer la résistance, c’est parce qu’il veut neutraliser la force du Liban. Une fois que le Liban n’aura plus de force, qu’il sera affaibli, «Israël» pourra entrer à tout moment et occuper ce qu’il veut.

Voyez ce qui se passe avec l’État libanais, avec son armée, avec le soutien international. Quand l’État libanais se plaint qu’«Israël» continue d’agresser, qu’il ne respecte pas l’accord, que lui répond-on ? «Soyez patients», «Israël est tendu», «Israël a peur», «Israël veut que vous désarmiez le Hezbollah», «Israël veut ceci et cela». Ce sont des épouvantails qu’on agite pour qu’il atteigne ses objectifs. Les grandes puissances l’aident, et l’État libanais est impuissant.

Nous avons des options, et nous ne craignons rien

Vous nous demandez donc d’atteindre un tel niveau d’impuissance, qui permettrait à «Israël» d’envahir tout le Liban ? Jamais. Cela n’arrivera pas. Si quelqu’un pense que nous sommes faibles et que nous allons accepter ce qu’ils disent, il se trompe lourdement. Celui qui a affronté «Israël» affrontera tous ceux qui sont derrière lui  et avec lui, peu importe. Quelle qu’en soit l’issue. Parce que nous sommes les propriétaires de cette terre, nous avons le droit, nous avons tenu notre parole et nous avons agi honnêtement, nous, le mouvement Amal, tous les résistants, l’État libanais et l’armée libanaise.

Mais que fait l’autre camp ? Si «Israël» pense qu’il atteindra ses objectifs, il se trompe totalement. Tant que la résistance est présente — et elle le restera — avec une armée nationale qui refuse l’occupation, un peuple libanais qui a donné, sacrifié, protégé et combattu directement, avec les partisans de la résistance présents sur le terrain et ayant défendu avec noblesse, et aussi l’État aujourd’hui, dont le président parle ouvertement contre l’occupation — avec toutes ces forces, «Israël» ne pourra pas atteindre ses objectifs.

Aujourd’hui, nous sommes dans une phase diplomatique. Nous donnons une chance à la diplomatie. Mais cette chance n’est pas illimitée. Il a été dit qu’un ambassadeur étranger a demandé à notre responsable des relations internationales : «Est-il vrai que vous dites avoir des options ouvertes ? Vous n’avez pas peur qu’Israël mène de grandes opérations, vous fasse peur, vous détruise ? Êtes-vous du même niveau qu’Israël ?»

Je vais leur répondre publiquement — même si je connais la réponse de notre responsable : Oui, nous avons des options, et nous ne craignons rien. Et si vous voulez essayer, continuez. Vous verrez, le moment venu, quand nous déciderons.

Une position de résistance et de libération

Aujourd’hui, nous ne sommes plus un simple groupe. Nous sommes un peuple, une nation, une terre, du sang, des blessés, des prisonniers, des martyrs. Nous sommes des têtes hautes. Nous sommes une véritable force que personne ne peut vaincre. Celui qui peut être vaincu est celui qui n’a pas de droit. Nous, nous avons le droit avec nous, donc c’est nous qui vaincrons.

Si vous voyez «Israël» libre de faire ce qu’il veut, et que les États-Unis lui donnent cette latitude, combien de temps cela durera-t-il ? Jusqu’à quand pourra-t-il continuer ainsi ? Qui a dit que nous allons patienter jusqu’à ce qu’il atteigne ne serait-ce qu’une partie de ses objectifs ?

Remarquez avec moi : «Israël» ne fait pas que de petites agressions. Il tue, il détruit des villages, il agit de manière ciblée. Mais il aurait pu faire encore bien plus. Pourquoi ? Parce qu’il prend en compte certaines considérations. Ne pensez pas que c’est simple. Oui, nous patientons, mais avec sagesse et intelligence, car nous connaissons le bon timing. Nous savons que les pertes et les profits doivent s’équilibrer. Mais sachez aussi que nous n’agissons pas selon les gains et pertes, nous agissons selon notre position morale qui se résume ainsi : résistance, libération, empêcher «Israël» de réaliser ses objectifs.

Que cela se fasse aujourd’hui, demain, ou plus tard : il n’y a aucune autre alternative, aucun abandon.

Troisièmement, quel est le problème au Liban aujourd’hui ?

J’entends des déclarations et des positions. L’un dit : notre problème est de voir comment reconstruire l’État. L’autre dit : notre problème est de renforcer l’unité nationale. Mais certains, malheureusement, toujours les mêmes, quelques voix dissonantes au Liban, disent toujours que le problème fondamental, ce sont les armes de la résistance.

Avant, on disait que les armes de la résistance empêchent l’édification de l’État. N’est-ce pas vrai ? Oui, on disait cela. Or, qui a aidé à reconstruire l’État ? Qui a assuré l’élection d’un nouveau président ? Qui a contribué à la formation du gouvernement libanais ? Qui a facilité les accords et leur mise en œuvre ? Ce même parti que vous accusez de paralyser l’État.

Ce n’est pas nous qui bloquons. Quand ils ont vu qu’il y avait la résistance, les armes, les capacités, les victoires et les sacrifices, alors que l’État se développait et, se construisait, ils ont changé de discours. Ils disent maintenant : «Nous voulons retirer les armes parce que l’accord de Taëf le stipule.»

Bon. La constitution dit que les armes doivent être exclusivement entre les mains de l’État. Nous disons la même chose : oui, les armes doivent être aux mains de l’État. Mais quelles armes ? Celles qui protègent les citoyens, celles des forces de sécurité intérieure. Par contre, les armes de la résistance sont exclusivement destinées à affronter l’ennemi «israélien», elles n’ont rien à voir avec les questions internes.

Et puis, qui parle ? Ceux qui ont déclenché toutes les discordes internes ? Ceux qui ont été à la tête de la guerre civile et qui en portent la responsabilité ? Ceux dont les actes au cœur du Liban sont inacceptables et inimaginables pour les citoyens qui vivent ensemble ?

Nous sommes les gens du combat

Malheureusement, soyons clairs : le premier problème au Liban ce ne sont pas les armes de la résistance, le premier problème au Liban c’est l’occupation «israélienne». Montrez-nous vos déclarations et vos positions réclamant la fin de l’occupation «israélienne». Soyez en harmonie avec l’État libanais, avec le président, le gouvernement, tous les responsables, dans leur volonté de chasser l’occupation israélienne. Soyez en harmonie avec les citoyens, avec la résistance, avec le peuple dans cette volonté.

On ne vous entend pas. On dirait que vous êtes à l’aise avec l’occupation «israélienne». Cela n’est pas bon pour vous, cela restera dans votre parcours. Ne pensez pas que cela vous apportera du crédit ou du positif à l’avenir. Pas du tout. Ceux qui affrontent aujourd’hui l’occupation «israélienne» et disent «non» sont les plus nobles, les plus dignes, les plus grands. L’Histoire retiendra cela, ce sera une page blanche pour toutes ces personnes honorables.

Nous faisons face grâce à la force de notre position, grâce à l’unité nationale, la construction de l’État, la force de l’armée, la préparation de la résistance. Avec tout cela, nous affrontons l’occupation, et nous continuerons. Nous ne céderons pas. Nous ne céderons jamais. Que personne ne pense que nous sommes faibles, jamais.

Nous n’avons pas répondu aux paroles haineuses et aux mensonges au service du projet israélien, venues de quelques endroits dans l’intérieur libanais. Nous ne craignons pas les menaces, qu’elles viennent des États-Unis, d’«Israël», ou de leurs alliés. Nous sommes les gens du combat, les gens de la dignité, pour la terre et pour l’homme.

Dieu Tout-Puissant a dit dans Son Livre Saint, le Coran :

«Et quand les croyants virent les coalitions, ils dirent : voilà ce que Dieu et Son Messager nous avaient promis. Dieu et Son Messager ont dit vrai.»

«Cela ne fit qu’augmenter leur foi et leur soumission.»

Et ailleurs :

«Ne faiblissez pas et ne soyez pas tristes, vous êtes au plus haut si vous êtes croyants.»

Ils ne comprennent pas le sens de ces versets. Ils ne comprennent pas leur impact sur nous. Ils ne comprennent pas notre lien avec Dieu, ni notre force.

Nous et l’armée sommes dans la même tranchée contre «Israël»

Quatrièmement, il y a une propagande politico-médiatique pour transformer les armes de la résistance en cause prioritaire, ce qui sert les intérêts d’«Israël». Certains disent que les armes de la résistance entravent l’édification de l’État et celui-ci doit les retirer par la force si le Hezbollah refuse de les déposer. Savez-vous ce que signifie «désarmer la résistance par la force» ?

Premièrement : vous offrez un service gratuit à «Israël», qui a mobilisé toutes ses armées, toutes ses capacités, avec le soutien des États-Unis et de l’Europe, dans ce but, sans parvenir à prendre une seule arme. Que serait-ce alors s’il s’agit de les prendre toutes ? Et vous, aujourd’hui, vous appelez à cela ? C’est une aide directe à l’ennemi.

Deuxièmement : c’est une discorde. Vous voulez créer une guerre entre la résistance et l’armée, parce que vous demandez à l’État : «Désarmez-les», «Va, ô armée, tue le parti !»...

Nous sommes en accord avec l’armée, nous coopérons avec elle, nous sommes dans la même tranchée contre «Israël». Vous voulez nous diviser en deux camps, pour qu’on se batte entre nous, et dire ensuite que vous voulez construire l’État et la patrie ? Cela ne se produira pas.

Troisièmement: Vous pensez prendre le contrôle de l’État avec la tutelle américaine de cette manière. Pourquoi ? Parce que les forts qui peuvent vous faire face seraient écartés, et vous pourriez dominer le processus d’édification de l’État. Ce camp n’a pas supporté ceux qu’on appelait les «forces de changement» parce qu’ils voulaient leur propre indépendance. Aujourd’hui, ils les attaquent sous divers prétextes internes. Ils ne peuvent pas tolérer la force détenue par le tandem chiite, la résistance, les alliés, et les forces politiques représentatives du pays qui ont des orientations différentes. C’est pourquoi ils pensent qu’il faut écarter ce parti et la résistance, pour que la tutelle américaine puisse gouverner le pays.

«Donc, le désarmement vise à atteindre ces trois objectifs. Mais, "vous en êtes loin", vous ne pourrez pas rendre service à ‘’Israël’’, et un jour ‘’Israël’’ vous giflera en vous disant : «Il semble que vous soyez des ratés, vos manigances n’ont rien donné.» Vous ne provoquerez pas de discorde entre nous et l’armée libanaise – ce sont nos fils, nos bien-aimés, ils sont sur le même projet que nous. Et vous ne pourrez pas non plus vous emparer de l’État, même si vous criez, menacez, montez ou descendez, car votre taille est connue, vos capacités sont connues, et votre orientation n’est pas nationale.

Nous n’autoriserons personne à désarmer la Résistance

Nous n’autoriserons personne à désarmer le Hezbollah ou la Résistance, car le Hezbollah et la Résistance ne font qu’un. L’idée même de désarmement doit être retirée du vocabulaire. Nous n’autoriserons personne à désarmer la Résistance, car ces armes sont le pilier de la Résistance. Ce sont ces armes qui ont donné la vie et la liberté à notre peuple, qui ont libéré notre patrie et protégé sa souveraineté. Ces armes sont aussi le sang des martyrs, les souffrances des blessés et des prisonniers. C’est pour elles qu’ils se sont battus afin que la patrie soit digne et respectée.

Nous affronterons quiconque attaquera la Résistance ou travaillera à son désarmement – selon leurs propres expressions – comme nous avons affronté «Israël», qu’il s’agisse justement d’«Israël», de l’Amérique ou de leurs agents.

Mais attention, cette phase doit être celle de la confrontation avec «Israël». Que personne ne joue à ce jeu avec nous. Et je pense, grâce à Dieu, que l’atmosphère intérieure libanaise est bonne, au niveau de l’État, de l’armée et des forces politiques. Personne ne parle de désarmement, sauf ce camp-là et quelques voix dissonantes qui cherchent à semer la discorde dans le pays.

Nous sommes les enfants de l’imam Sadr, qu’Allah le ramène sain et sauf. Que disait-il ? «Posséder des armes en cas de légitime défense est légitime, voire un devoir.»

Nous sommes sur la voie du maître des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah. Que disait-il ? «À tous ceux qui sont déconnectés de la réalité, à ceux qui nient les faits quotidiens, les enfants de Gaza crient à vos oreilles, les femmes de Gaza, les membres arrachés des enfants et des femmes à Gaza, à Rafah il y a quelques jours, tout cela crie dans vos oreilles, vous éclabousse le visage de sang, vous interpelle avec des têtes tranchées et des membres déchiquetés et dispersés, et vous dit : votre protection, c’est votre force, votre unité, vos armes, votre résistance, vos hommes, vos poings, le sang de vos martyrs, vos sacrifices, votre courage.»

Sayed Hassan, nous sommes fidèles à la promesse. Nous ne serons rien d’autre que ce que tu disais, ce que tu savais, ce que tu proclamais devant tous. Nous sommes fidèles à la promesse, au parcours, au sang des martyrs, des blessés, des prisonniers, et aux gens les plus nobles qui nous ont déjà tant donné. Celui qui a les plus nobles de son côté ne craint pas le monde entier. Celui qui a les plus nobles avec lui tient bon, tandis que les lâches fuient devant les échéances.

Nous devrions dire – et nous devons toujours dire – pourquoi ces semeurs de discorde n’ont-ils pas résisté ? Hélas, leur simple présence est un problème en elle-même.

Le seul chemin pour contribuer à l’application de la résolution 1701 après la mise en œuvre du mécanisme est le dialogue.

Le Hezbollah s’est engagé avec l’État libanais dans l’accord de cessez-le-feu.

Cet accord concerne exclusivement le sud du Litani. Il est mentionné 5 fois dans l’accord : le sud du Litani.

Nous avons tout mis en œuvre pour l’appliquer, l’État libanais aussi, et cela continue. Mais c’est «Israël» qui ne l’a pas appliqué. D’abord, qu’«Israël» exécute ses engagements, ensuite on en parlera.

Celui qui parle de la résolution 1701 doit comprendre que cette résolution contient des engagements aussi bien pour le Liban que pour «Israël». Pas question que nous respections tous les engagements libanais de A à Z alors qu’«Israël» ne respecte rien. Cela reviendrait à donner à «Israël» ce qu’il veut sans qu’il ne donne rien en retour.

Selon l’accord, qui est une première phase de la 1701, «Israël» doit se retirer complètement de tous les territoires libanais, cesser ses agressions aériennes, terrestres et maritimes, et arrêter toutes les violations, sous toutes leurs formes, de la souveraineté libanaise. Une fois cela fait, le Liban pourra commencer à discuter des autres clauses de la 1701 dans le cadre de la souveraineté, de l’indépendance, et des choix faits par le gouvernement et l’État libanais, sans obéir aux interprétations américano-israéliennes.

Des principes nationaux immuables doivent encadrer tout dialogue

Le seul chemin pour que nous participions à l’application de la 1701, c’est le dialogue et un accord selon des principes nationaux immuables, fondés sur trois règles essentielles :

1.   Protéger la souveraineté du Liban, libérer son territoire, et mettre fin à toutes les formes d’agression israélienne.

2.  Investir dans la force de la Résistance et de ses armes dans le cadre d’une stratégie défensive pour garantir la libération et la protection du pays.

3.  Rejeter toute démarche qui affaiblirait le Liban ou le livrerait à l’ennemi «israélien».

Ces trois principes doivent encadrer toute discussion sur la stratégie de défense nationale, le moment venu.

«Israël» est responsable et doit respecter ses engagements

Sur ce point, le Président de la République, le général Joseph Aoun, est le principal concerné pour déterminer le mécanisme et fixer le début du dialogue. Nous sommes prêts à y participer au moment opportun.

Qu’a dit le Président dans son discours d’investiture ? «Mon engagement est de convoquer une discussion politique et de protection et de défense dans le cadre d’une stratégie de sécurité nationale aux niveaux diplomatique, économique et militaire.»

C’est son engagement, et nous soutenons l’application de cette décision.

Jusqu’à présent, des échanges positifs ont eu lieu entre nous et le Président sur l’application de l’accord dans le sud du Litani, ainsi qu’avec l’armée libanaise. Hier, le commandant en chef, le général Haykal, a présenté une analyse importante affirmant que la coopération avec le Hezbollah et la Résistance est excellente. Donc, le problème vient du côté «israélien».

Nous considérons qu’«Israël» est responsable et doit respecter ses engagements.

Nous sommes prêts pour le dialogue, mais pas sous la pression de l’occupation. Quand un appel concret au dialogue aura lieu, nous serons prêts. Mais pas sous l’occupation ni les agressions. «Israël» doit se retirer et cesser ses attaques.

L’État libanais doit aussi commencer à respecter son engagement concernant la reconstruction.

En d’autres termes, et pour vous parler clairement et franchement : est-il attendu que nous discutions d’une stratégie de défense alors que les avions israéliens survolent nos têtes, que le sud est occupé, et que les pressions américaines s’exercent pour que le dialogue se fasse sous contrainte et selon leur autorité ? Cela ne s’appelle pas un dialogue, c’est de la reddition.

«Israël» doit d’abord se retirer et cesser ses attaques, y compris aériennes. Ce serait un pas important vers le début d’un débat sur la stratégie de défense.

Comme nous l’avons dit, cette stratégie n’a rien à voir avec le désarmement. Non, il s’agit, comme l’a dit le président, de discuter des volets diplomatiques, économiques et militaires d’une politique de défense intégrée. C’est alors que nous verrons quelle est la place de la Résistance dans cette stratégie, ce qu’on attend d’elle, et comment bâtir la force du Liban. Comment renforcer l’armée ? Comment tirer parti de la Résistance et de ses armes ?

Telle est la stratégie de défense. C’est une stratégie pour la force du Liban. Et sous pression, nous ne l’accepterons pas, surtout pas si la reconstruction en dépend.

Permettez-moi de vous dire quelque chose : la reconstruction n’est ni un don, ni une faveur de quiconque. Et quand nous disons que l’État est responsable de la reconstruction, c’est parce qu’il s’y est engagé, et nous avons accepté ses structures en nous basant sur cette promesse.

 Écoutez ce qu’a dit le Président de la République Joseph Aoun dans son discours d’investiture : «Mon engagement est de reconstruire ce que l’agression israélienne a détruit dans le Sud, la Bekaa, la banlieue sud, et partout au Liban, avec transparence.»

Dans la déclaration ministérielle, le deuxième paragraphe évoque aussi cette question. Que dit-il ?

«Le gouvernement s'engage à accélérer la reconstruction de ce que l'ennemi israélien a détruit, et à éliminer les dégâts.» Le gouvernement s'engage.

Alors, pourquoi jusqu'à présent n'entendons-nous pas parler de mesures pour la reconstruction ? J'appelle le gouvernement libanais à mettre ce point à l'ordre du jour dès que possible, et à élaborer un plan pour la reconstruction, conformément à ses engagements et à son devoir de reconstruire pour ses citoyens qui ont été touchés par l'agression israélienne contre le Liban, tout ce qui a été détruit.

Personne n'accepte que l'État libanais veuille tout et ne donne rien. Non, le monde fonctionne sur la base de l'échange et du compromis. L'État libanais a des responsabilités et des devoirs, il a des droits et des obligations. Il a le droit de gérer, de diriger et de protéger le pays, mais son devoir est que les citoyens vivent sereinement, sachant qu'ils sont protégés, et que leurs besoins en termes de services et de conditions de vie soient assurés.

Je vais aborder un sujet, et j'espère que tout le monde le comprendra bien, nous ne discuterons pas des détails de la stratégie de défense dans les médias, et nous ne déclarerons pas les points complets dont nous discuterons lorsque nous serons à la table des négociations. De même, nous ne fixerons pas de délai pour les discussions. Ces choses se clarifieront progressivement à travers le dialogue. Heureusement, le président de la République est compréhensif, il veut engager un dialogue fructueux, et cela nécessite certains préalables.

Terminez d'abord la reconstruction, et venez discuter ensuite avec nous de la stratégie de défense.

Celui qui a une opinion sur la stratégie de défense peut l'exprimer dans les médias, c'est un droit légitime, tout le monde a le droit de parler. Mais nous, le Hezbollah, ne parlons pas de la stratégie de défense dans les médias, nous discutons des détails lorsque la table des négociations sera en place. Mais quand la table sera-t-elle mise ? Le Hezbollah a entièrement rempli son rôle dans l'accord, qu'«Israël» assume ses engagements, et que l'État exécute sa part.

L'État peut-il dire qu'il l’a fait ? Non, il ne l’a pas fait. Son devoir est d'appliquer l'accord, il ne peut pas dire qu'il en est incapable. Incapable ? Vous êtes en charge, vous dites que par la diplomatie vous pouvez atteindre l'objectif, alors allez-y, faites pression sur les Américains et dites-leur que ce n'est pas possible de continuer ainsi, tenez bon. Ce n'est pas à chaque fois que l'Américain vous dit quelque chose que vous lui répondez «Oui, monsieur», en étant apeurés ! Tapez du pied, nous sommes avec vous, votre peuple est avec vous.

Si l'État libanais prend la décision de chasser «Israël» par la force, quitte à ouvrir un combat, nous sommes prêts en tant que résistance avec l'armée libanaise à combattre à la frontière, quel qu'en soit le coût, et je vous jure, essayez cela, vous verrez qu’«Israël» partira, et l'Amérique et «Israël» vous suivront, contre leur gré. Mais ce n'est pas nous qui prendrons cette décision, cette décision vous revient, mais vous ne pouvez pas aussi nous demander de donner davantage, nous vous avons tout donné, nous avons appliqué l'accord en totalité, que devons-nous encore vous donner de plus? Passer à la deuxième étape ? Mais il faut d’abord achever la première ! Accomplissez vos devoirs, dites à ceux qui vous pressent : «Nous ne pouvons pas passer à la deuxième étape avant d'avoir terminé la première, qui comprend l'engagement d'’’Israël’’, le retrait d'’’Israël’’, l'absence d'agression israélienne, et le début de la véritable et sérieuse reconstruction.»

Ils nous menacent ? Ils lient la reconstruction au désarmement ? Non, c’est nous qui lions la question des armes à la reconstruction, allez d'abord finir la reconstruction, et après nous discuterons de la stratégie de défense.

Il y a trois ou quatre points que j'aimerais également aborder à cette occasion :

1.   La tutelle américaine sur le Liban est totalement rejetée par nous. Nous savons que les États-Unis mettent la main sur beaucoup de choses, utilisent les groupes de l'ambassade ici, soutiennent de différentes manières, intimident de différentes manières, et interviennent dans chaque petit et grand détail. Mais qu'ils le sachent, il est impossible que le Liban soit sous tutelle américaine. Pour nous, l'Amérique est le grand Satan, et pour nous, elle protège «Israël», la tumeur cancéreuse qui doit être éradiquée, pas seulement du Liban, mais de toute la région, elle doit être éliminée. Dieu bénisse l'imam Khomeiny, quand il parlait de l'Amérique comme du «grand Satan» et d'«Israël» comme de la «tumeur cancéreuse». C'est vrai, nous voyons que les malheurs du monde viennent de l'Amérique et d'«Israël». «Israël» doit être éradiqué, et l'Amérique doit respecter la volonté du peuple libanais pour son indépendance et ne pas dépasser ses limites.

2.  Nous sommes enthousiastes à propos des élections municipales, nous voulons y participer. Si vous remarquez, à chaque fois qu'il s'agit de construire le pays, nous sommes d'accord et nous encourageons cela. Grâce à Dieu, nous participerons aux élections municipales en parfaite entente et coordination entre le Hezbollah, le mouvement Amal, les familles et tribus des villages, les partis et forces en présence. Si nous pouvons arriver à un consensus dans n'importe quel village, c'est bien, cela réduira les conflits entre les gens. Ce n'est pas un problème, tout se fait dans un esprit de service et de coopération Inch'Allah. Certains critiquent notre souci de parvenir à un consensus. Mais que veulent-ils? Voulez-vous Des conflits ou des ententes ? C'est pourquoi nous continuons dans cette direction, et grâce à Dieu, la voie est correcte, et nous voulons que les élections aient lieu à temps.

3.  Le Conseil Supérieur chiite est un symbole de l'honneur et de la dignité du pays, il a été fondé par l'imam Moussa Sadr. Aujourd'hui, le vice-président de ce conseil cheikh Ali Khatib, a des positions nationales importantes, et il joue un rôle majeur dans l'unité nationale et dans la gestion des affaires de la communauté comme faisant partie intégrante des affaires nationales. Il est un soutien pour la résistance et pour son projet stratégique qui sert le Liban.

Ces voix discordantes qui apparaissent et accusent injustement et faussement le vice-président ou le Conseil Supérieur chiite, doivent être jugées, l'État libanais doit les tenir responsables. Ceux-là doivent être soumis à la justice, car ce sont des fauteurs de troubles, ils ne veulent pas de ceux qui travaillent à construire le Liban. Nous disons à cheikh Ali al Khatib: nous sommes tous avec vous, nous vous entourons, nous sommes déjà unis, tous les gens honorables du pays sont unis, qu'ils soient musulmans ou chrétiens, chiites ou sunnites, druzes ou d'autres communautés, nous les considérons tous comme unis. C'est pourquoi nous demandons à la justice libanaise de juger et de punir ceux qui colportent des mensonges.

4.  La Palestine restera toujours la boussole. Aujourd'hui, les crimes de famine et de meurtres à Gaza sont une condamnation pour le monde entier, sans exception, qu'il soit arabe, musulman ou international. Comment se fait-il qu'«Israël» continue ainsi sans qu'aucun ne l'arrête ? Faites quelque chose ! Agissez, par la parole, par les cris, par la pression, par l'économie, par la politique ! C'est vraiment triste... Vous abandonnez ce peuple, mais qu'en est-il des lieux saints ? Les violations de la mosquée Al-Aqsa ont lieu quotidiennement par les Juifs, quel est la position arabe et islamique ? De quoi avez-vous peur ? Vous avez peur des États-Unis ? Les États-Unis ne sont pas un «monstre», lorsqu'on crie face à eux, ils s'arrêtent. Mais c'est une situation regrettable. En tout cas, attention, l'Histoire enregistrera cela. Nous devons être aux côtés de ce peuple palestinien.

5.  Les négociations irano-américaines, nous espérons qu'elles aboutiront à un résultat, mais nous disons ce qu'a dit l'imam Khamenei : «Les négociations peuvent réussir ou échouer, nous ne sommes ni excessivement optimistes, ni excessivement pessimistes». Il a même demandé à tous les concernés dans le pays de travailler sur la base que les négociations sont une chose, et la situation du pays en est une autre. Cela peut réussir, cela peut échouer. Nous espérons qu'elles réussiront, et évidemment, cela serait bénéfique pour tout le monde, assurément.

Je termine en envoyant un grand salut au Yémen bienheureux, à ce peuple généreux, noble, et prêt au sacrifice. Qu'est-ce que ce Yémen qui se dresse directement face à l'Amérique, face à «Israël», seul face au monde ? En réalité, je salue ce grand peuple yéménite, le grand leader sayed Abdel Malek Al-Houthi, et tous ceux avec lui qui se sacrifient sans compter. Vous êtes, en réalité, une lumière parmi les lumières de la résistance et de l'honneur, et toujours, l'honneur vaincra, et la résistance triomphera.

 

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