Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration des chefs martyrs

Au nom de Dieu
Aujourd'hui c’est la Journée internationale d’al Qods. Mon discours d’aujourd’hui est consacré à cette occasion grandiose. L’imam Khomeiny l’avait proclamée il y a 46 ans, en 1979 et il avait choisi pour cela le dernier vendredi du mois de Ramadan. Il disait que cela doit être une journée mondiale et elle ne doit pas se limiter à al-Qods (Jérusalem) seule. C’est aussi la Journée de la confrontation des opprimés avec les arrogants, celle de la confrontation des peuples placés sous le joug de l'injustice américaine et autre et celle des grandes puissances.
Ainsi, ce jour est un jour de solidarité avec al-Qods (Jérusalem) occupée, et un jour de solidarité avec tous les opprimés dans le monde pour faire face aux arrogants, aux occupants, aux conspirateurs et aux tyrans qui tentent de soumettre les peuples. Ce jour concerne la Palestine et le monde entier, mais son point central reste la Palestine occupée.
L’imam Khamenei a dit : «La question palestinienne pour nous, dans la République islamique, n'est pas une question tactique, ni même une stratégie politique, c'est une question idéologique, affective et croyante.» Cette déclaration montre les dimensions que prend la question d’al-Qods Jérusalem et la Journée internationale d’al-Qods. Il est donc très important de comprendre l'impact de cette journée dans l'histoire de notre région, et ce qui s'est passé au cours de ces 46 dernières années. Si nous comparons l'année 1979, avant la proclamation de la Journée internationale d’al-Qods, et après cette proclamation avec ce qui se passe aujourd'hui, en 2025, nous constaterons que de nombreux changements se sont produits en faveur de la libération. Avant cela, l'Iran islamique était l'Iran du Shah, un soutien majeur à «Israël», et un gendarme du Golfe, une menace pour tous, en coopération avec l'entité israélienne. Cela a changé, l'ambassade «israélienne» est devenue l'ambassade de la Palestine, et cette grande puissance présente dans la région du Golfe n'a plus soutenu l'entité «israélienne». La résistance a commencé et elle a été soutenue par tous les moyens, et des changements se sont produits de manière évidente.
La résistance palestinienne est enracinée
Aujourd'hui, nous avons une résistance palestinienne profondément enracinée au sein de ce peuple, une résistance armée qui veut libérer le territoire qui s’étend de la mer au fleuve. Cette résistance existait à un certain degré à un moment donné depuis l'occupation, mais il y a eu un grand développement, un grand changement et un soutien considérable qui lui ont permis d'aller de l'avant, pour créer le Déluge d’al-Aqsa qui a transformé la question palestinienne d'un problème marginal en une priorité de portée mondiale.
Au Liban, nous sommes devenus une force importante en tant que résistance face à l'ennemi «israélien».
Le Yémen est aussi désormais un plus qualitatif en faveur de la confrontation avec l'entité «israélienne».
L'Irak est aussi une force importante dans la confrontation avec l'arrogance américaine et «israélienne».
Ainsi, ces peuples de la région, en plus des résistances qu’ils renferment, tout comme d’ailleurs de nombreux peuples dans notre région et dans le monde, ont montré leur solidarité politiquement, médiatiquement, culturellement et financièrement avec les Palestiniens. Tout cela constitue un véritable changement dans cette question.
Aujourd'hui, il est impossible de revenir en arrière, nous sommes face à un grand tournant qui produira ses effets de manière directe.
«Israël», une tumeur cancéreuse expansionniste
Deuxièmement, «Israël» est une tumeur cancéreuse expansionniste placée sous le contrôle de l'impérialisme américain. Nous sommes face à 75 ans d'expansion à l'intérieur et à l'extérieur de la Palestine, tout cela à cause des objectifs expansionnistes de l’entité «israélienne». Lorsque cette entité recule quelque part, c'est uniquement parce qu'elle fait face à une pression, à une résistance, à un rejet. Même les colonies en Cisjordanie sont en train d'être englouties, l’une après l’autre, dans une tentative de mainmise totale sur la Cisjordanie. Cela signifie qu'il n'y a pas de «territoires de 67» pour l'entité «israélienne», tout comme il n'y a pas de Palestine non plus.
Tous ces martyrs qui ont sacrifié leurs vies, plus de 51 000 martyrs, des hommes, des femmes, des enfants, des résistants, des combattants, tous formant le peuple palestinien, avec les blessés et les prisonniers, et toutes ces souffrances, tout cela a eu lieu pour mettre fin à cette entité «israélienne». Ce peuple palestinien ne peut pas être vaincu, car il est porteur d'un droit, et celui qui est dans son droit est cité dans le Livre de Dieu Tout-Puissant qui lui promet la victoire.
Nous sommes ainsi convaincus que la victoire reviendra finalement à ce peuple palestinien, détenteur du droit sur cette terre.
Notre intérêt réside dans la libération et la protection du Liban.
Troisièmement, quelle est notre position en tant que Hezbollah?
Nous croyons que la cause palestinienne est une cause juste, et il y a quatre points principaux qui nous poussent à défendre cette cause :
Le premier point : Nous croyons en la libération des lieux saints. La mosquée Al-Aqsa est le troisième des lieux saints chez les musulmans:
«Gloire à Celui qui a transporté Son serviteur de la mosquée sacrée à la mosquée Al-Aqsa, dont Nous avons béni les alentours, pour lui montrer certains de Nos signes..» (Sourate Al-Isra, 17:1)
Le deuxième point : Nous croyons en la vérité. Ces gens ont un droit, et nous devons soutenir la vérité. Lorsque le monde est divisé en deux camps, l'un du côté de la foi et l'autre du côté de l'incrédulité, ou l'un du côté de la vérité et l'autre du côté du faux, nous devons être du côté de la vérité.
Le troisième point : Nous sommes dans la ligne tracée par l'imam Khamenei, suivant la voie tracée par l'imam Khomeiny. Cette ligne et cette voie dépassent les frontières, la géographie et toutes les autres considérations. C'est une foi, une religion et un engagement.
Le quatrième point : Nous considérons que notre intérêt au Liban réside dans le soutien aux opprimés dans notre région, ainsi que dans le soutien à la Palestine. Cela profitera à la Palestine, au Liban et à toute la région. Par conséquent, nous avons intérêt à soutenir cette cause juste.
C’est pourquoi nous déclarons et répétons : «Nous respecterons notre engagement, Ô Jérusalem ! Peu importent les sacrifices, les difficultés et les complexités.»
Nous croyons dans notre contribution à la libération de la Palestine, et nous estimons que c’est dans l’intérêt du Liban de soutenir la libération, pour chercher à protéger notre pays dans cette étape historique critique. Nous nous y sommes engagés et il s’agit d’un intérêt commun au Liban et à la Palestine.
«Israël»: un ennemi expansionniste
Le Hezbollah a apporté un soutien significatif à la Palestine occupée, au peuple palestinien et à Gaza. Ce soutien s’est concrétisé par de grands sacrifices dont la mort en martyrs des personnalités de plus hauts rang dans sa hiérarchie, en tête le sayyed des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah. C’est vraiment le symbole authentique, constant et réel de notre engagement envers la Palestine et al-Qods (Jérusalem). Il faut le savoir, le Liban faisait partie des régions que l’entité «israélienne» comptait annexer, du moins en ce qui concerne le sud du Liban, par le biais de la colonisation et de la naturalisation. En matière de colonisation au sud du Liban, nous avons eu une expérience après 1982, avec des groupes comme ceux de Saad Haddad et d’Antoine Lahad, qui ont établi une zone qu'ils appelaient la «zone libre du sud du Liban», avec pour objectif de la séparer du Liban afin qu'elle devienne une partie intégrante de l'entité israélienne. Cette expérience a réellement eu lieu et elle illustre les objectifs directs d'«Israël», des objectifs qui existent encore aujourd'hui.
Ainsi, «Israël» veut coloniser et annexer des terres. Les visites que les responsables «israéliens» ont effectuées auprès de leurs soi-disant «alliés» dans le sud, à Houla et à Chameh, sont des indices clairs sur leurs ambitions expansionnistes. N’avons-nous pas posé la question : pourquoi «Israël» n’est-il sorti du Liban qu’il a envahi en 1982 qu’après 18 ans de résistance ? Pourquoi, malgré les résolutions internationales et la pression, les «Israéliens» sont-ils restés si longtemps? Parce qu'ils veulent l'occupation et ils veulent contrôler le Liban et définir son avenir, afin de le transformer en un lieu de colonisation et en une partie intégrante du processus de transfert des Palestiniens vers les pays arabes voisins.
Nous sommes clairs dans notre position : «Israël» est un ennemi expansionniste, il n’aura pas de limites et il franchira toujours toutes les frontières. Notre résistance est une réaction défensive, un droit légitime, et cette résistance doit continuer. Oui, la résistance ne peut pas empêcher l'agression au sens strict, mais elle peut la repousser et l'empêcher d'atteindre ses objectifs. C’est ce qui s’est d’ailleurs passé. Car certains se demandent : si vous dites que la résistance veut faire tomber cet ennemi, pourquoi avons-nous vu celui-ci occuper une partie supplémentaire du territoire à un moment donné ? Nous répondons : pensez-vous que la différence de force entre nous et l'ennemi n’aura pas d'impact ? Bien sûr qu’elle en a. Mais la question qui se pose est la suivante : cet ennemi a-t-il pu atteindre ses objectifs avec cette grande différence de force par rapport à la résistance, dont les moyens ne peuvent pas être comparés à ceux de l'ennemi ? Nous répondons : non, l’ennemi n’a pas pu atteindre ses objectifs, et cela constitue notre victoire : que la résistance continue et que l'ennemi ne parvienne pas à réaliser ses objectifs, c’est cela essentiel. Nous l’avons empêché d’atteindre ses objectifs, et avec le temps, frappe après frappe, affrontement après affrontement, grâce à la persévérance de la résistance, nous arriverons à un point où, si Dieu le veut, nous ferons tomber cette occupation.
La résistance représente les sacrifices qui ouvrent la voie à un résultat glorieux. C’est la promesse de Dieu : «Mais le Messager et ceux qui croient avec lui se sont battus avec leurs biens et leurs vies. Ceux-là auront le bien, et ce sont eux qui réussiront.» (Sourate At-Tawbah, 9:88)
Quatrièmement, regardons clairement les objectifs de l'ennemi. Il y a trois objectifs qu'il a tracés dans la région, et en particulier au Liban :
- L'expansion.
- L’élimination de la résistance.
- Le contrôle de l’avenir du Liban.
Il compte atteindre ces objectifs par des moyens brutaux et agressifs et avec le soutien des Etats-Unis. De notre côté, nous avons fait face à ces objectifs.
Nous avons réussi à arrêter «Israël». Nous avons réussi à l'empêcher de progresser à l’intérieur des frontières pendant un certain temps lors de la bataille du «Jour du courage». Nous avons réussi à parvenir à un cessez-le-feu par l'intermédiaire de l'État libanais. Cela signifie qu'il y avait une force particulière qui a empêché «Israël» d'atteindre ses objectifs et c’est pourquoi ses dirigeants ont accepté un accord de cessez-le-feu. Nous aussi, nous avons accepté le cessez-le feu par le biais de l'État libanais.
La responsabilité de l'État libanais pour mettre fin à l'occupation
Depuis la conclusion de l'accord de cessez-le-feu négocié par l'État libanais, la responsabilité incombe désormais à celui-ci. C’est donc la responsabilité de l’Etat libanais de mettre fin à l'occupation. C’est aussi de sa responsabilité d'arrêter l'agression. C’est encore sa responsabilité de faire pression sur les grandes puissances qui ont parrainé cet accord. Sa responsabilité est de chercher les méthodes et les moyens appropriés pour mettre fin à l'occupation. Sa responsabilité est de sortir des chemins diplomatiques à un moment donné pour faire face à cette occupation. De toute façon, tout cela est désormais de la responsabilité de l'État libanais.
Nous, en tant que Hezbollah, nous avons pris des engagements. Nous nous sommes engagés à respecter l'accord entièrement, nous n'avons aucune présence militaire au sud du fleuve Litani, mais «Israël» ne s'est pas retiré de tout le territoire libanais, il a continué d'occuper certains points, et «Israël» viole et attaque chaque jour, que ce soit les individus, les propriétés ou les régions, que ce soit dans le sud, la Békaa ou dans d’autres régions du Liban. Cela a été appelé, à un moment donné, des violations. Mais au bout d’un certain temps, il ne s’agit plus de violations. Il s’agit de véritables agressions qui ont dépassé toutes les limites.
Toutes les justifications «israéliennes» n'ont aucun sens, et toutes les conditions qu’ils évoquent pour justifier leurs agressions n'ont aucun sens. Il y a un accord, ils doivent l’exécuter tout comme le fait le Liban. Le monde entier en témoigne et reconnaît que le Liban a respecté l'accord. Le Liban, avec sa résistance, ont donc respecté l'accord, mais c'est «Israël» qui ne l'a pas fait.
«Israël» n'aura pas gain de cause
Maintenant, ils disent qu'ils veulent entrer dans des voies politiques, mais nous ne pouvons pas accepter la normalisation, nous ne pouvons pas accepter ces voies politiques par lesquelles «Israël» tentent d’obtenir des avantages qui vont au-delà de l'accord et des règles de cet accord. Ils cherchent ainsi en réalité à prendre par la paix ce qu'ils n'ont pas pu obtenir par la guerre. Mais c’est impossible. Grâce à Dieu, les responsables de l'État libanais, les trois présidents, sont tous maintenant dans un esprit de rejet de cette voie de normalisation.
Nous ne pouvons pas rester de simples spectateurs
Aujourd'hui, «Israël» est dans une position d'attaque et son agression doit être arrêtée. Les «Israéliens» ont dépassé les lignes fixées en bombardant pour la première fois la banlieue sud depuis le cessez-le-feu. Ils ont également attaqué plusieurs zones dans le sud du Liban, faisant des martyrs et des blessés, avec des dégâts dans les infrastructures et dans différents lieux. Nous ne pouvons pas accepter que ce comportement continue. Si «Israël» pense qu'il crée une nouvelle équation en se réfugiant derrière de faux prétextes pour tuer et entrer dans ces différents lieux, en agressant la banlieue sud de Beyrouth, la Békaa et le sud, pour nous, tout cela est rejeté. L'État libanais doit réagir, il est encore temps de traiter cela politiquement et diplomatiquement, mais nous ne pouvons pas accepter qu'il y ait une équation qui permette à «Israël» de violer le Liban et de se déplacer librement à tout moment pendant que nous autres, nous restons là à regarder. Chaque chose a une limite, chaque chose a une certaine portée, ne sous-estimez pas ce que nous disons. Sachez que cette résistance est présente. Elle s’est, dans cette phase, engagée à respecter l'accord conclu. Mais si «Israël» ne s'engage pas définitivement à le faire de son côté et si l'État libanais ne parvient pas à obtenir le résultat requis sur le plan politique, il ne nous restera qu'à revenir à d'autres options qui ne correspondent pas à la situation actuelle et, surtout, qui ne permettront pas à «Israël» d’imposer l’équation qui lui convient.
«Israël» doit savoir qu'il ne pourra pas obtenir ce qu'il veut sous pression, ni en occupant les cinq positions, ni avec ses agressions répétées, ni avec ses crimes qu'il essaie d'utiliser pour atteindre ses objectifs. Cela n’arrivera jamais, c’est impossible. Tant qu'il y a la résistance, c'est impossible. Tant qu'il y a ce peuple, c'est impossible. Tant qu'il y a cette unité intérieure importante, c'est impossible. Nous ne permettrons à personne de nous priver de notre vie, de notre terre, de notre dignité, de notre honneur, de notre identité. Nous ne le permettrons jamais. Nous ne permettrons à personne de nous priver de notre force et de nos capacités pour faire face à cet ennemi.
De toute façon, cette expérience est devant vous, regardez les résultats : nous ne sommes pas faibles face aux projets des Etats-Unis et d'«Israël». Si nous avons été patients pendant la phase précédente et jusqu'à présent, c'est la patience de ceux qui veulent donner une chance à des solutions qui réduisent les souffrances et le nombre de victimes. Mais si nous arrivons à un stade où l'action israélienne devient systématiquement le meurtre, la destruction et l'occupation, devrons-nous rester de simples spectateurs ? Nous ne pouvons pas rester des spectateurs.
Les responsables doivent savoir que tout a une limite, et que cette limite, nous ne savons pas quand elle sera atteinte et quand nous déciderons de réagir. L’Etat a une opportunité pour intensifier la pression, «Israël» est exposé et ses agissements sont clairs, il commet des actes criminels et ces actes sont rejetés.
Les «Israéliens» affrontent un peuple exceptionnel, tout le monde a vu la grandeur de ce peuple, la grandeur du peuple palestinien, la grandeur du peuple libanais, la grandeur de cette résistance.
Quand il y a une mère qui a perdu quatre de ses fils en tant que martyrs, et qui se tient avec détermination et force, prête à donner encore plus, cela donne une idée de la grandeur de ce peuple. De même, quand une mère se rend au sud pour chercher des traces de son fils et qu’elle se réjouisse profondément lorsqu'elle en trouve quelques-unes, cela donne une idée de son grand cœur, de l’étendue de son amour et en même temps de celle de ses convictions... Elle dit en même temps qu'elle est prête à faire encore plus de sacrifices, qu'elle est fière de son fils, de ses sacrifices et de ses contributions, et qu'elle est prête à offrir davantage.
Ce peuple a affronté l'ennemi avec un cœur courageux. Il est retourné dans ses villages pour retrouver sa terre et voir ses maisons détruites. Cette femme voilée en abaya s'est dressée devant les tanks «israéliens», avec colère et sans crainte. Cette foule d’un million au moins de personnes qui a participé aux funérailles des deux grands martyrs, a adressé par sa seule présence, un message fort au monde entier. Elle a représenté l’incarnation de la force et de la volonté et du moral élevé. Ce n'était pas une foule mobilisée pour une simple cérémonie de condoléances, mais une foule de loyauté, et son slogan était : «Nous restons fidèles à notre engagement envers Jérusalem».
Les messages de plusieurs frères combattants
Le savez-vous ? Au cours des dernières semaines, j'ai reçu plusieurs messages de frères combattants qui disent : «Nous sommes prêts pour toute opération-martyre et nous voulons l'autorisation». Je leur ai dit : «Prenez votre temps, vous êtes déjà au cœur de l'action, ce que les jeunes font aujourd'hui est très important». J'ai même entendu certains frères dire : «Nous sommes allés pendant 64 jours dans la bataille de ‘’Ceux qui ont la détermination’’, nos camarades sont tombés en martyrs, et nous, nous sommes encore en vie. Nous sommes tristes de ne pas être morts en martyrs, pourquoi ? Est-ce parce que nous n'aimons pas la vie ? Bien sûr que nous aimons la vie, mais nous ne voulons la terminer qu'au champ de bataille.» Ces jeunes ont une vision du martyre, mais je veux leur dire : « Examinez bien ce verset noble : ‘Allah a acheté des croyants leur âme et leurs biens pour leur offrir le paradis. Ils combattent pour la cause d'Allah, tuent et sont tués.’» Ce n'est donc pas seulement lorsque vous êtes tué que vous atteignez une haute position au paradis, mais aussi lorsque vous tuez, vous en avez une aussi, c'est-à-dire que le fait de participer à la bataille, d’y être présent, même si vous n'y êtes pas tué, vous permet d’atteindre le rang des martyrs, car vous êtes ainsi sur les premières lignes de la lutte.
C'est notre peuple. Qui peut le vaincre ? Qui peut faire face à ce peuple ? Le Prophète Mohammad a dit, en s’adressant à ses compagnons : «Après vous viendra une époque où celui qui persévérera dans sa foi obtiendra la récompense de cinquante martyrs». Ils ont demandé : «Ô Messager d'Allah, est-ce 50 martyrs parmi nous ou parmi eux ?» Il a répondu : «C'est 50 martyrs parmi vous.» Cela signifie que la position de ceux qui sont aujourd'hui présents est une position élevée.
Nous sommes partenaires dans la construction de l'État
Je terminerai par une question liée à la position de Hezbollah au sein du Liban. Le Hezbollah et le Mouvement Amal ont accompli un pas significatif et important pour le Liban en contribuant à l’élection d’un président consensuel, et à la formation d’un gouvernement libanais et en lui accordant la confiance, tout en poursuivant les efforts pour l’édification de l'État. Nous sommes une partie intégrante de l’édification de cet État. Je tiens à vous rappeler que le 20 novembre 2024, soit six jours avant la conclusion du cessez-le-feu, j'ai déclaré lors de l'une de mes allocutions -et certains ont été surpris par mes propos – voici le texte : «Deuxièmement, nous apporterons notre contribution active pour élire un président de la République à travers le parlement, selon la voie constitutionnelle. Troisièmement, nos démarches politiques et nos affaires nationales se feront sous le plafond de l'accord de Taëf, en collaboration avec les forces politiques». Certains se sont demandés à ce moment-là, alors que nous étions en pleine guerre, ce qui allait se passer par la suite. Allions-nous sortir de la guerre ou non ? Quand nous évoquions ces sujets pendant la guerre, nous disions : «Nous sommes à la fois une résistance et des bâtisseurs de l'État». Même lorsque nous sommes en pleine résistance, nous sommes partenaires dans la construction de l'État, et tout le monde doit en être conscient. Le Liban ne se relèvera qu'avec tous ses fils. Personne ne doit essayer de contourner ces réalités et de chercher à dresser des obstacles entre les Libanais, pour diviser les composantes ou attaquer certaines d’entre elles. Non. Pour que le Liban se stabilise véritablement et que nous puissions construire l'État, plusieurs choses doivent être faites:
Premièrement, «Israël» doit se retirer, et nous devons tous être unis pour qu’«Israël» se retire sans conditions et sans discussion sur tout autre sujet avant ce retrait.
Deuxièmement, le gouvernement doit commencer à discuter de la question de la reconstruction, sans lier la reconstruction à aucune autre condition. Le peuple libanais a le de reconstruire ce que l'ennemi israélien a détruit. N'est-ce pas suffisant que ce peuple ait consenti de si grands sacrifices, et il faudrait maintenant l’abandonner ? Non. Nous, en tant que Hezbollah, serons aux côtés de l'État pour fournir davantage de soutien et d'assistance à tous ceux qui ont fait d’énormes sacrifices pendant cette guerre.
Troisièmement, nous devons tous poursuivre le processus de sauvetage et de réforme, et coopérer ensemble, inchallah.
Enfin, je voudrais souligner, puisque nous parlons de sujets généraux, que certains événements ont eu lieu à la frontière libano-syrienne, et des massacres ont été commis contre les Alaouites, les chrétiens et d'autres en Syrie. Certains essaient de blâmer le Hezbollah, que ce soit en Syrie ou à la frontière. Le Hezbollah n'a absolument rien à voir avec ce qui se passe à l'intérieur de la Syrie, ni avec les attaques à la frontière libano-syrienne. L'armée libanaise est responsable de la défense des frontières du Liban, et c'est une tâche dont la responsabilité revient à l'État.
Je termine en disant : La Journée internationale d’al-Qods est un jour de gloire, un jour de soutien à la Palestine, un jour consacré à œuvrer en vue de sa libération. Toute la gloire et la grandeur vont à la Palestine et à Gaza, au Liban, à l'Iran, à l'Irak, au Yémen, et aux peuples qui les ont soutenus. Que la paix et la miséricorde d'Allah soient avec vous.
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