WikiLeaks: Hariri a proposé que les Frères musulmans et Khaddam remplacent Assad

Le Premier ministre libanais chargé des affaires courantes Saad Hariri a réclamé en 2006 le remplacement du président syrien Bachar el-Assad par une alliance comprenant les Frères musulmans et d'autres anciennes personnalités du régime telles que Abdel Halim Khaddam et Hekmat Shehabi.
Selon des documents révélés par WikiLeaks et publiés vendredi par le quotidien al Akhbar, Hariri s'est entretenu le 24 août 2006 avec Benit Talwar, un grand resposanble du comité des relations étrangères au sénat américain, et une grande partie de la réunion a été consacrée à des affaires régionales et plus spécialement à la Syrie.
Pour Hariri "les régimes syrien et iranien représentent un obstacle majeur à la paix dans la région" disant que "c'est le bon moment pour que la communauté internationale affaiblisse Bashar (al Assad) et isole la Syrie".         
"Si vous n'isolez pas la Syrie et le mettez sous un blocus, ils ne changeront jamais. C'est en la soumettant que vous retirez le pont essentiel de l'Iran chargé de déclencher les problèmes au Liban et en Palestine" a-t-il dit à son interlocuteur selon la document numéro (06BEIRUT2735).
Il a ajouté "qu'en affaiblissant la Syrie, l'Iran sera contrainte de travailler toute seule. Les saoudiens et les autres pays arabes ont marre du jeune Bashar, et ne veulent plus tenter de réconcilier le régime syrien surtout après le dernier discours de Bashar où il a menacé d'une guerre civile au Liban". Saad a dit "qu'il a entendu les saoudiens dire cela, et que le prince Bandar est entrain de transmettre ce même message à Washington en ce moment".  
Interrogé sur l'alternatif qui pourra remplir le vide en cas de chute du régime syrien, Hariri a évoqué la démocratie sectaire en Syrie avant de proposer "un partenariat entre les frères musulmans syriens et certaines anciennes figures du régime comme Abdel Halim Khaddam et Hekmat Shehabi (malgrè que ce dernier est toujours proche du régime).
Selon Hariri "les frères musulmans en Syrie ressemblent aux islamistes modérés de la Turquie. Ils accepteront un chrétien ou une femme à la présidence, un gouvernement civil comme en Turquie. Ils soutiennent même la paix avec Israël".
Il a poursuivi qu'il entretient d'étroites relations avec Khaddam et Ali Bayanoni le chef des frères musulmans en Syrie, qui est en exil, exhortant les américains à lui parler disant "qu'ils verront les merveilles". Il a conclu que la Syrie n'est que le pont d'un problème plus grand qu'est l'Iran et qu'elle constitue son réseau chargé de soutenir les islamistes y compris le Hamas et Hezbollah.        

                
Source: al Akhbar