Joumblatt: les armes essentielles doivent rester pour défendre le Liban face à "Israël"

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a affirmé hier que le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, s'efforce à l'heure actuelle de trouver une formule de gouvernement qui soit « acceptable aux yeux de tout le monde ».
M. Joumblatt s'exprimait dans le cadre d'une interview à la chaîne France 24. Prié de confirmer si, comme certaines informations l'ont avancé, c'était lui-même qui avait proposé la candidature de M. Mikati à la présidence du Conseil, M. Joumblatt a dit : « Je ne peux pas répondre à sa place. Il y a, semble-t-il, certains obstacles. Il tente méticuleusement de trouver une formule acceptable aux yeux de tout le monde. Mais je ne peux pas répondre à sa place. »
Interrogé sur les détails de cette formule, il s'est refusé à toute précision, soulignant qu'il n'a pas l'intention d'évoquer ce sujet devant les médias. « Si Dieu le veut, M. Mikati trouvera cette formule », s'est-il contenté de dire.
Au sujet du Tribunal spécial pour le Liban, le chef du PSP a souligné que la teneur de l'acte d'accusation « est déjà quasiment connue du fait des fuites du Der Spiegel, de la Canadian Broadcasting Corporation et d'autres médias ». « Notre point de vue, c'est que lorsque la teneur de l'acte d'accusation est ainsi filtrée dans les médias et lorsque des informations sur le tribunal font l'objet de ventes à la presse, sans parler de l'affaire des faux témoins, il y a donc une faille ou des doutes qui s'installent au sujet de la crédibilité du tribunal. Voilà l'impasse et la cause des divisions », a-t-il estimé.
« Je ne peux rien dire de plus. Cela suffit. Nous verrons ce qui se passera avec le prochain gouvernement. Mais le plus important, c'est que quel que soit l'acte d'accusation, j'espère que le public de la résistance gardera son calme et qu'il ne se laissera pas aller à des réactions voulues par le projet américano-israélien », a-t-il ajouté.
Pour M. Joumblatt, « les armes doivent disparaître de certaines régions, à Beyrouth et ailleurs, parce qu'elles n'y ont pas de raison d'être. Mais il faut que les armes essentielles restent pour défendre le Liban face à toute agression israélienne ».
À la question de savoir si cela doit se passer dans le cadre d'une stratégie défensive, il a répondu : « Oui, bien sûr. Il n'y a pas de problème. Lorsque les esprits se calmeront, nous retournerons au dialogue. »
Interrogé sur les mouvements de révolte arabes, il a souligné qu'un « nouveau monde arabe est en train de naître ». « On disait que les Arabes et les musulmans sont incapables de mener des révolutions. Voici le peuple arabe qui, comme tous les autres peuples, se révolte pour la liberté et la justice. »