Macron : la France n’a jamais construit une vraie stratégie pour changer le monde sans les USA

Le président français Emmanuel Macron a expliqué mercredi avoir «beaucoup poussé» son homologue américain Donald Trump à venir au Forum de Davos, et précisé qu'il se rendrait aux Etats-Unis en avril, à son invitation.
Il s’agira de la première visite d’Etat organisée aux Etats-Unis depuis l’arrivée de Trump à la Maison blanche il y a un an.
«Je l'ai eu au téléphone et je lui ai vivement recommandé de venir à Davos, pour expliquer sa stratégie et se plonger dans ce bain, se confronter à d'autres idées, être avec nous dans ce multilatéralisme un peu informel», a dit Macron dans une interview à la radio-télévision suisse RTS.
«Cette relation personnelle (avec lui) est pour moi très forte, j'y suis très attaché. Et les Etats-Unis sont notre partenaire. Si nous nous fâchons avec eux, nous ne pouvons plus agir», a-t-il souligné.
«J'ai des désaccords avec lui sur la méthode, mais sur la finalité on est d'accord. Nous devons travailler avec eux. La France n'a jamais construit une vraie stratégie pour changer le monde sans les Etats-Unis», a poursuivi le président français.
A la question «Donald Trump est-il dangereux?», il a répondu: «je pense qu'il est parfois imprévisible, ça peut insécuriser des gens, mais je ne l'ai jamais pris en flagrant délit d'incohérence sur l'objectif recherché».
Evoquant sa venue au Forum économique de Davos, Emmanuel Macron a par ailleurs estimé que la France était «réconciliée avec la mondialisation, la réussite économique» mais restait «attachée à une forme de justice» et «n'aimait pas l'argent pour l'argent» qui «n'est pas une fin en soi».
Interrogé enfin sur le traité que l'UE négocie avec la Suisse, il a estimé que comme pour la Grande-Bretagne, il ne pouvait y avoir du cherry picking (choix au cas pas cas) des domaines d'accès au marché unique européen.
Donald Trump est arrivé jeudi à Davos, où l'élite économique mondiale se demande si elle va être mangée à la sauce «America First», ou au contraire courtisée par le toujours imprévisible président américain.
Les quelque 3.000 chefs d'entreprises ou dirigeants politiques de haut vol, rassemblés depuis trois jours dans la station de ski huppée, devront patienter jusqu'à vendredi pour entendre le discours du milliardaire américain qui s'est envolé de la base aérienne d'Andrews, en banlieue de Washington, mercredi soir à 20H50 (01H50 GMT jeudi).
«Je vais bientôt me rendre à Davos, en Suisse, pour raconter au monde à quel point l'Amérique est formidable et comment elle va bien. Notre économie décolle maintenant et avec tout ce que je fais cela ne pourra qu'aller encore mieux. Notre pays est enfin en train de GAGNER à nouveau!», a tweeté le président peu avant de prendre l'hélicoptère pour se rendre à l'aéroport.
«(Ce voyage) se base sur le programme 'L'Amérique d'abord', mais 'L'Amérique d'abord implique de travailler avec le reste du monde'», a assuré mercredi le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
«Le président Trump défend les intérêts américains comme d'autres dirigeants défendent les leurs», a-t-il ajouté.
Source : sites web
Comments


