Le ministre de l’Énergie et de l’Eau lance une stratégie hydraulique sur 25 ans

Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Gebrane Bassil, a présenté hier les principaux points d'une stratégie nationale pour le secteur de l'eau, qui doit permettre au Liban de passer d'un déficit d'environ 283 millions de mètres cubes (m3) par an à un léger excédent d'ici à 2035. Actuellement, la demande théorique en eau est de l'ordre de 1 474 millions de m3 par an alors que l'offre ne dépasse pas 1 191 millions. Au cours des 25 prochaines années, la demande devrait atteindre 1 800 millions de mètres cubes, selon les estimations du ministère, ce qui devrait creuser le déficit hydraulique à quelque 600 millions de m3 par an d'ici à 2035 si aucune mesure n'est prise à ce niveau.
Le plan, qui doit encore être approuvé en Conseil des ministres, vise à porter l'offre annuelle à 1 862 millions de mètres cubes et constituer ainsi des réserves stratégiques d'environ 62 millions de mètres cubes par an.
Selon Bassil, environ 1,6 milliard de dollars d'investissements ont déjà été engagés, mais le reste doit être financé par l'État, les fonds internationaux et le secteur privé. Ce dernier est surtout appelé à s'impliquer au niveau du traitement des eaux usées.
Dans le détail, la stratégie comprend deux volets principaux: infrastructure et gestion du secteur de l'eau.
Pour ce qui est des infrastructures, la stratégie prévoit d'abord de développer la production, notamment en construisant des barrages qui permettraient de générer 670 millions de m3 d'eau supplémentaires par an.
Les réseaux de distribution, dont la moitié a plus de 25 ans, doivent également être réhabilités pour réduire le taux de gaspillage qui s'élève actuellement à 49 %, « un des taux les plus élevés dans la région », selon le ministre Bassil.
Enfin, le plan prévoit de créer des usines de traitement des eaux usées. Le réseau d'égouts couvre 60 % de la population, mais moins de 6 % des eaux usées sont traitées. L'objectif est d'atteindre un taux de traitement de 30 % en 2012, près de 80 % en 2015 et 95 % en 2022.