Gaza: Une double frappe «israélienne» sur un hôpital fait au moins 20 martyrs, dont cinq journalistes

Par AlAhed avec AFP
Cinq journalistes, dont certains collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, ont été tués lundi matin 25 aout dans des frappes «israéliennes» sur un hôpital du sud de la bande de Gaza ayant fait au total 20 martyrs, a annoncé la Défense civile du territoire palestinien. La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont chacune déploré la mort d’un collaborateur, exprimant choc et tristesse.
Le porte-parole de l’organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal, a révisé à la hausse un premier bilan, annonçant 20 morts dont «cinq journalistes» - contre quatre recensés précédemment - «et un membre de la Défense civile». Selon lui l’hôpital Nasser de Khan Younès a été frappé à deux reprises par l’armée «israélienne», d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués.
Qui sont les journalistes tués ?
Al Jazeera a annoncé la mort sur place d’un de ses photojournalistes et reporter d’images, Mohammad Salama, deux semaines après qu’elle a perdu quatre journalistes et deux pigistes, dans une frappe ciblée de l’armée «israélienne» qui accusait l’un d’entre eux d’être un membre actif de la branche armée du mouvement palestinien Hamas. Elle avait rejeté cette allégation.
«Nous sommes dévastés d’apprendre le décès de Hossam al-Masri, collaborateur de Reuters, et les blessures infligées à un autre de nos collaborateurs, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l’hôpital Nasser», a déclaré un porte-parole de l’agence de presse canado-britannique dans un communiqué.
Associated Press (AP) s’est elle dite «choquée et attristée» du décès de Mariam Dagga, 33 ans, journaliste photo indépendante qui collaborait avec l’agence depuis le début de la guerre. Cette pigiste n’était pas en mission pour l’agence au moment des faits, a-t-elle précisé. Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié les deux autres victimes comme Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz. Selon un journaliste de l’AFP à Gaza, ce dernier travaillait pour des médias palestiniens et internationaux.
Avant l’annonce de ces morts, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) recensaient près de 200 journalistes tués depuis le début de la guerre génocidaire «israélienne» à Gaza le 7 octobre 2023. Mahmoud Bassal a également mentionné la mort d’un soignant parmi les victimes de ces frappes. Plusieurs personnes blessées, certaines couvertes de sang, ont été prises en charge à l’hôpital.
L’hôpital Nasser est l’un des derniers établissements de santé encore partiellement fonctionnels dans la bande de Gaza. Ce complexe hospitalier a été ciblé à plusieurs reprises par «Israël» depuis le début de la guerre. La Défense civile recensait au total 28 morts en début d’après-midi dans des tirs ou frappes de l’armée «israélienne» lundi sur l’ensemble du petit territoire côtier palestinien.
Depuis le 7 octobre 2023, les bombardements «israéliens» sur Gaza ont fait plus de 62 000 morts, en majorité des femmes et des enfants, ainsi que 158 000 blessés, selon les chiffres du ministère de la Santé. Plus de 9 000 autres personnes, encore sous les décombres, sont portées disparues et des centaines de milliers d’habitants ont été déplacés.
Les Nations unies alertent désormais sur un effondrement total du système de santé à Gaza, les hôpitaux étant ciblés, détruits ou privés de carburant et de matériel médical.
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