Obama: poursuivre en justice les Saoudiens pousserait d’autres pays à poursuivre les USA

La veille de sa visite à Riyad du 20 avril, le président américain a déclaré envisageable de déclassifier un chapitre de 28 pages du rapport sur les attentats du 11 septembre 2001 mais s’est opposé à toutes actions judiciaires contre les Saoudiens.
Barack Obama a annoncé que si le projet devait être adopté par le Sénat, il y apposerait son veto. «Exactement, j'y suis opposé», a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne CBS News en précisant qu’une telle loi violerait un principe important du droit international : l'immunité des Etats.
«Si nous ouvrons la possibilité aux individus de poursuivre en justice les gouvernements d’autres pays, nous ouvrirons aussi la voie à ce que des individus d'autres pays lancent en permanence des actions en justice contre les États-Unis», a-t-il conclu.
Suite aux propos de deux sénateurs, Kirsten Gillibrand et Bob Graham, selon lesquels un chapitre classifié de 28 pages du rapport sur les attentats du 11 septembre contiendrait des preuves de l’implication de membres du gouvernement saoudien, voire de la famille royale, les Américains montrent leur obstination à poursuivre en justice l’Arabie Saoudite. Des élus, républicains comme démocrates, du Sénat ont déjà rédigé un projet de loi qui permettrait de traduire les Saoudiens devant des tribunaux américains. Il a été déjà approuvé par le Comité de Magistrature du Sénat au mois du janvier mais il faut encore qu’il emporte la majorité des votes.
Obama a aussi refusé de s’exprimer ouvertement sur les responsabilités directes ou indirectes de l'Arabie Saoudite en déclarant que, malgré le bruit autour des fameuses 28 pages, le coordonnateur du renseignement américain Jim Clapper était encore «en train d’étudier la publication» et qu’il devait décider si cette dernière «ne mett[rait] pas en péril la sécurité nationale des États-Unis.»
La polémique autour de la publication de ces 28 pages classifiées a commencé après les propos tenus par Zacarias Moussaoui, en février dernier. Ce dernier, généralement désigné comme le 20e terroriste de ces attentats, a assuré à des avocats américains que des membres de la famille royale saoudienne avaient versé des millions de dollars à «Al-Qaïda» dans les années 1990.
Après la diffusion des revendications des élus américains dans les médias, les Saoudiens avaient menacé de revendre des bons du trésor américain à hauteur de 750 milliards de dollars si le Congrès laissait passer cette loi.
Source : sites web
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