Syrie: Paris et Londres vont livrer des armes aux rebelles même sans accord à l’UE

Le ministre français des Affaires étrangères a annoncé jeudi matin que Paris et Londres allaient livrer des armes aux rebelles syriens, même sans l'accord de l'Union européenne.

Interrogé sur France Info, Laurent Fabius a précisé qu’à défaut d'unanimité lors de la prochaine réunion, les deux capitales décideront de fournir les rebelles à «titre national».

«La position que nous avons prise, c'est de demander la levée de l'embargo sur les armes», a annoncé le chef de la diplomatie française, sous prétexte que «les résistants doivent avoir la possibilité de se défendre».

«Lever l’embargo c’est un des seuls moyens qui reste pour faire bouger la situation» en Syrie, a estimé M. Fabius, indiquant qu’«il faut aller très vite»: Paris et Londres vont demander que la réunion au niveau européen sur le sort de la Syrie et la question des armes «soit avancée».

L'UE est divisée sur le sujet: si Londres, Paris et Rome semblent favorables à la livraison d'armes aux rebelles en Syrie, plusieurs pays, dont l'Allemagne, hésitent à franchir le pas.

Violation de la loi internationale

Dans le même contexte, le ministre russe des Affaires étrangères a mis en garde mercredi que la livraison d’armes à la soi-disant opposition syrienne constituerait une «violation de la loi internationale». 

«La loi internationale n’autorise pas, ne permet pas de fournir des armes à des acteurs non gouvernementaux et, selon nous, il s’agit d’une violation de la loi internationale», a souligné Sergueï Lavrov.

La veille, le Premier ministre britannique David Cameron avait confirmé que son pays pourrait se désolidariser de l’embargo de l’Union européenne en cours, en fournissant des armes aux insurgés syriens.

«Londres pourrait agir de son propre chef s'il ne parvenait pas à convaincre l'UE de lever l'embargo sur les livraisons d'armes à l'opposition syrienne», a-t-il affirmé devant le parlement national.

L’Onu critique Londres sur l’armement des rebelles

L'Organisation des Nations unies a pour sa part critiqué ces déclarations, rappelant de sa position nette contre l’armement des rebelles en Syrie.

«La volonté de Londres de fournir des armes à l'opposition syrienne va à l'encontre de la position adoptée à cet égard par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon», a laissé entendre aux journalistes russes à New York le porte-parole de l'organisation Martin Nesirky.

Et d’ajouter: «La position du secrétaire général de l'Onu face aux tentatives de militariser davantage le conflit syrien est bien connue: cela ne contribuera pas à la résolution de la crise».

Source: Agences, édité par: moqawama.org