noscript

Please Wait...

La stabilité du Liban, la priorité selon Hollande

La stabilité du Liban, la priorité selon Hollande
folder_openAnalyses access_time depuis 12 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Souraya Hélou

S’il est vrai que chaque camp interprète les événements à sa convenance, nul ne peut nier le fait que la visite éclair du président français François Hollande à Beyrouth est un message ferme et clair en faveur de la stabilité du Liban. Le président français a sciemment voulu que sa premièreLa stabilité du Liban, la priorité selon Hollande visite dans la région soit au Liban, en cette étape particulièrement sensible, même s’il ne doit y séjourner que trois heures. D’ailleurs, le temps était suffisant pour lui permettre de délivrer son message qui se résume ainsi : la France ne permettra pas que le Liban soit gagné par la contagion syrienne et soit ainsi déstabilisé pour quelque raison que ce soit. Pour le reste, les Libanais doivent faire eux-mêmes leurs choix, qu’ils décident de changer de gouvernement ou non, l’essentiel pour la France et pour la communauté internationale représentée par le président de la république française étant de préserver le calme au Liban. Tout le reste relève donc de l’interprétation. Le 14 mars s’est empressé ainsi de noter le fait que le président français n’a rencontré que le président de la République Michel Sleiman, sautant immédiatement à la conclusion qu’il ne souhaitait pas rencontrer le Premier ministre et en déduisant que Hollande n’appuie pas l’actuel gouvernement. Ce que le 14 mars omet de dire c’est qu’un président de la République entreprend des contacts avec son homologue en général. C’est une question de protocole. Et en trois heures Hollande n’avait pas vraiment le temps d’élargir le champ de ses contacts. Mais cela n’empêche pas le Premier ministre Négib Mikati d’être invité à effectuer une visite officielle en France au cours des prochaines semaines. C’est dire que la position française est claire, elle respecte les institutions. Si les Libanais choisissent de changer de gouvernement, c’est leur affaire mais d’ici-là, la France, ainsi d’ailleurs que la communauté internationale, reconnaît les institutions en place et coopère avec elles. Le 14 mars qui affirme se battre pour la souveraineté et l’indépendance du Liban est renvoyé à la réalité etLa stabilité du Liban, la priorité selon Hollande cette réalité montre que s’il faut changer de gouvernement, cela ne peut se faire que par le dialogue, puisque le 14 mars ne pourra pas rallier une majorité parlementaire à cette revendication, alors qu’on a vu les limites de la mobilisation populaire en faveur de la chute du gouvernement.

C’est donc un message de réalisme et de sagesse que le président de la France a voulu transmettre aux Libanais, qui va bien au-delà des divisions internes, puisqu’il appelle les Libanais à donner la priorité à leur stabilité interne, au lieu de s’enflammer pour une partie syrienne ou une autre de manière à mettre en danger la sécurité dans leur pays. Mais le 14 mars qui n’a qu’une obsession, le retour au pouvoir, continue à se lancer dans des interprétations fantaisistes, la dernière en date étant de considérer la présence de l’ancien Premier ministre Saad Hariri au déjeuner donné en l’honneur du président français par le roi Abdallah d’Arabie comme une volonté claire de la part du roi de le ramener à la tête du gouvernement au Liban. Hollande qui est bien moins interventionniste que son prédécesseur et qui est en train d’instaurer une nouvelle politique étrangère de la France basée sur les intérêts économiques ne compte pas faire des efforts pour des questions internes libanaises. Il a ébauché une ouverture en direction du royaume wahhabite pour se démarquer essentiellement de Nicolas Sarkozy qui entretenait des relations privilégiées avec le Qatar et son émir, mais il n’a visiblement pas l’intention d’intervenir directement dans les affaires internes des pays de la région. Tous les spécialistes de la France le disent et il n’y a que les analystes du 14 mars qui continuent à croire le contraire…

Source: moqawama.org

//